La journaliste Anne Sinclair était l’invitée de 22HMax pour évoquer le conflit entre Israël et le Hamas, la visite d'Emmanuel Macron au Proche-Orient et les propos de Jean-Luc Mélenchon à l'encontre de Yaël Braun-Pivet.
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00:00 colère dirigée par exemple contre une partie de la gauche,
00:04 contre la France insoumise et contre Jean-Luc Mélenchon
00:06 que vous ne citez pas me semble-t-il dans l'Obs.
00:08 Il y a ce tweet qui a beaucoup fait réagir hier
00:11 dans lequel Jean-Luc Mélenchon critiquait et attaquait même plus
00:15 Yael Bronepivet, la présidente de l'Assemblée nationale.
00:18 « Voici la France », dit-il devant une image de manifestation pour la Palestine.
00:22 Pendant ce temps, Mme Bronepivet campe à Tel Aviv
00:25 pour encourager le massacre, pas au nom du peuple français.
00:28 Vous avez passé votre carrière à Saint-Clair
00:30 à essayer de disséquer les convictions et les stratégies.
00:33 Quelles convictions et quelles stratégies vous voyez derrière ces mots-là de Jean-Luc Mélenchon ?
00:38 Je vois un homme qui se prend pour la France, qui n'est pas nouveau.
00:41 Il s'était déjà pris pour la République.
00:43 Maintenant il dit c'est ça la France et ceux qui ne sont pas là, c'est l'anti-France.
00:50 Ce serait un discours terrible ça, qui rappellerait des souvenirs de la fin du 19ème.
00:56 Et donc je ne pense pas qu'il veuille se comparer à Édouard Drumond.
01:01 Je n'oserais pas le penser.
01:05 Il se répand en tweet très ambigu avec plein d'allusions.
01:11 Il désigne Mme Bronepivet qui campe à Tel Aviv, chacun appréciera les jeux de mots,
01:18 et qu'il accuse de vouloir encourager le massacre.
01:23 Mais de quoi parle-t-on ? Peut-on se regarder dans la glace quand on dit ça ?
01:28 Quand on n'a pas été capable de dire que le massacre a déjà eu lieu,
01:33 et qu'il y a eu un massacre de 1500 personnes, femmes, enfants, vieillards, dans des conditions atroces.
01:41 Vous savez, on voit les centres d'identification des corps qui ne sont pas tous identifiés.
01:52 Et je connais des gens qui y sont allés.
01:57 Ils essayent de démêler des familles entières qui se tiennent enlacées, qui ont été massacrées.
02:03 Ils se tiennent souvent les mains criblées de balles,
02:08 parce que les dernières images de ces massacrés ont eu, c'est des balles, et ils se sont protégés le visage.
02:17 Donc le massacre, mais que les mots soient dits, à ce moment-là, oui, on écoutera ce qu'il y aura à dire.
02:25 Mais c'est une question, je reviens sur le disais, de conviction ou de stratégie pour vous ?
02:29 Ce qu'il est en train de faire dans le délanchement ?
02:30 Ça m'est complètement égale.
02:32 Enfin, je dois dire que c'est très indifférent.
02:34 Si c'est de la stratégie, c'est un fact.
02:36 Et si c'est une conviction, disons qu'il a changé de conviction.
02:41 Je l'ai connu républicain, je l'ai connu ministre du gouvernement de M. Mitterrand,
02:47 et que la politique équilibrée de M. Mitterrand ne dérangeait pas.
02:52 Et je l'ai même connu dans des positions qui étaient assez loin de la France insoumise.
02:56 Donc si c'est une question de conviction, encore une fois, il en a changé, et tout le monde le voit.
03:02 Si c'est une question de stratégie, parce qu'il espère capitaliser sur un vote musulman en France,
03:08 un vote des banlieues qui serait en colère, et c'est un danger, on l'a dit ici,
03:12 vous l'avez mentionné sur le plateau tout à l'heure, c'est infâme.
03:18 Et moi, je trouve ça honteux.
03:20 Alors que fait, selon vous, l'autre gauche, le reste de la gauche ?
03:25 Toujours dans la nupesse.
03:26 Demandez-leur.
03:28 Est-ce que pour vous, il y a une faute de la part du Parti socialiste,
03:31 de la part d'Europe Écologie, Les Verts, aussi de rester alliés de la France insoumise ?
03:36 Ils ont quand même pris des distances.
03:38 Ils ont pris des distances.
03:39 Ils ont pris des distances, ils ont suspendu...
03:42 Prendre des distances, ça ne veut pas dire rompre.
03:44 Ils ont fait un moratoire de leur action en commun,
03:47 mais j'ai vu passer une dépêche cet après-midi, comme quoi d'ailleurs,
03:51 sur une politique de l'emploi, l'LFI et le PS déposaient un texte commun.
03:58 Il y a des moments où je crois qu'il faut dire les choses telles qu'elles sont.
04:03 Si le Parti socialiste et une gauche sociale démocrate n'ont en commun avec Jean-Luc Mélenchon
04:11 et la France insoumise, ni une position sur l'islamisme,
04:16 ni une position sur la Russie, ni une position sur l'Union européenne,
04:20 qu'est-ce qu'ils ont en commun pour aller demain à des élections européennes ?
04:24 D'ailleurs, ils en tirent les conséquences.
04:25 Ils n'iront pas ensemble.
04:27 Mais alors, soyons un peu clairs, il y a une sorte d'hypocrisie générale.