La journaliste Anne Sinclair était l’invitée de 22HMax pour évoquer le conflit entre Israël et le Hamas. Emmanuel Macron a rencontré le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas à Ramallah (Cisjordanie) ce mardi, après s'être entretenu avec le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, à Jérusalem. Le président de la République échangera avec le roi de Jordanie Abdallah II à Amman ce mercredi et devrait rencontrer le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi au Caire dans la foulée.
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00:00 de ces gens qui étaient là dans le kibbutz.
00:02 C'était dans ce kibbutz-là, comme dans le kibbutz Kfar Aza,
00:06 comme dans le kibbutz Be'eri, de tous ces kibbutz du sud,
00:09 c'était des gens qui croyaient à la paix.
00:11 C'était des gens qui militaient pour la paix.
00:13 C'était des gens de gauche, c'était des gens de l'opposition à Netanyahou.
00:17 C'était des gens qui œuvraient justement dans les territoires
00:20 quand ils pouvaient.
00:21 Je connais des médecins qui allaient là-bas et qui soignaient des...
00:26 - Mais pour le Hamas, c'était simplement des Juifs.
00:28 - Pardon ?
00:29 - Pour le Hamas, c'était simplement des Juifs.
00:31 - Et pour le Hamas, ils sont venus tuer non pas des Israéliens,
00:34 mais ils ont dit tuer des Juifs.
00:36 Il faut se rendre compte du choc que ça a été en Israël.
00:40 Le plus grand massacre de Juifs depuis la Shoah.
00:43 Ça a un sens, ça.
00:45 Et surtout, quel pays supporterait 100 Bataclan sur son sol ?
00:53 C'est 100 Bataclan.
00:55 - Mais je reviens sur ce qu'a dit Emmanuel Macron.
00:57 Il a dit au premier ministre israélien Benjamin Netanyahou.
01:00 Il lui dit "on vous soutient, vous avez évidemment le droit de vous défendre".
01:05 Après, c'est un massacre absolument terrible,
01:07 mais c'est une lutte qui doit être sans merci,
01:10 qui peut être sans merci, mais pas sans règles.
01:12 C'est ce que lui dit le président Macron aujourd'hui.
01:15 - C'est ce qu'a dit Joe Biden aussi.
01:16 - Absolument, c'est ce qu'a dit Joe Biden.
01:17 C'est ce que lui dit aussi Obama aujourd'hui,
01:19 qui prend la parole pour la première fois et qui dit aux Israéliens
01:22 "attention", on verra un peu plus en détail tout à l'heure,
01:24 attention à la manière dont vous allez éventuellement aller vers Gaza.
01:28 - Je dirais juste qu'Obama, s'il était intervenu en Syrie,
01:31 on n'en serait peut-être pas là.
01:33 - En 2013.
01:34 - En 2013, alors que c'était pour lui la ligne rouge,
01:37 qu'il a laissé la France toute seule et le président Hollande tout seul,
01:41 et qu'on n'en serait peut-être pas là d'ailleurs en Europe.
01:45 Et d'ailleurs, probablement, ça a été un encouragement à Poutine.
01:47 Mais c'est un autre débat.
01:49 - Est-ce que l'équilibre a été trouvé là aussi par le président Macron
01:52 quand il dit "la lutte sans merci", d'accord, mais pas sans règles ?
01:55 - Bien sûr.
01:56 - Il y a des règles à respecter et ayez toujours en tête,
01:58 évidemment, les civils palestiniens.
02:00 - Bien sûr, et c'est évident que la France ne peut pas dire autre chose
02:05 qu'il faut respecter le droit de la guerre.
02:08 Là, on est dans une configuration qui a échappé même au droit de la guerre,
02:13 c'est le droit de l'humanité.
02:15 Et c'est une atteinte à l'homme qui a été faite,
02:20 plus encore qu'au droit de la guerre.
02:23 Ce que je disais tout à l'heure sur ces gens qui ont été massacrés,
02:30 qui sont des gens qui travaillaient pour la paix,
02:32 il faut savoir aujourd'hui qui fait marcher l'État d'Israël en ce moment.
02:37 Qui fait marcher ? C'est cette société civile qui a combattu le gouvernement
02:42 et qui s'est transformée par ces réseaux WhatsApp,
02:47 ces boucs WhatsApp et ces réseaux entre eux,
02:50 comme une formidable machine qui supplait les défaillances
02:53 d'un gouvernement absent, faillible et incompétent.
02:57 Et aujourd'hui, c'est cette organisation civile qui prend en charge
03:01 les civils israéliens qui viennent du Nord,
03:05 qui s'occupent de ravitailler les soldats.
03:07 Il y a une faillite totale du gouvernement.
03:11 Et aujourd'hui, je crois que l'opinion,
03:14 peut-être, si j'ose dire, la seule chose qui va peut-être sortir
03:19 de positif de cela, c'est que ça va donner un élan,
03:24 peut-être, j'essaye d'être optimiste,
03:27 un élan peut-être à ce que pourrait être une tentative de paix
03:31 avec une autre génération.
03:32 Le problème, c'est qu'il faut la trouver aussi du côté
03:35 de la Cisjordanie et de Mahmoud Abbas, qui est lui aussi en sursis.