• l’année dernière
Trois mineurs de 15 et 16 ans ont été mis en examen en France à la fin de l'été, soupçonnés d'avoir projeté un attentat sur une représentation israélienne en Belgique. Deux d'entre eux ont été placés en détention provisoire et le troisième a été remis en liberté sous contrôle judiciaire. 

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Transcription
00:00 Bien sûr que ça m'inquiète, comme ça inquiète l'ensemble de nos concitoyens.
00:02 C'est quelque chose qu'on n'a pas vu venir, en quelque sorte, jusqu'à présent.
00:06 Sur ce problème de la radicalisation, on voulait surtout protéger les mineurs de la radicalisation.
00:11 C'était d'ailleurs l'objet de la loi de 2010 pour prendre en compte effectivement
00:17 les mineurs qui étaient de retour des zones d'opération de groupements terroristes.
00:23 En fait, des enfants qui étaient partis avec leurs parents et ailleurs.
00:27 Et puis là, on se rend compte qu'en fait, ce sont des mineurs qui fomentent des attentats
00:32 ou parfois qui passent à l'acte et de plus en plus d'eux.
00:35 C'est vrai que ça nous laisse un peu sans voix.
00:40 Et on n'est pas préparés à ça.
00:41 On n'est pas préparés à ça.
00:43 Et évidemment, c'est un problème qui se surajoute au problème général du terrorisme et de la radicalisation.
00:50 Qui dit mineurs, dit parents.
00:52 Alors, ça veut dire que les parents le sont également radicalisés
00:54 ou est-ce que ça échappe à leur vigilance ?
00:57 On a bien sûr en souvenir la famille de ce jeune Russe qui a tué le professeur.
01:02 Ils étaient tous radicalisés.
01:04 C'est même le père qui a radicalisé ses enfants.
01:07 Écoutez, pas nécessairement.
01:08 Alors bien sûr, il y a le phénomène des grands frères souvent qui joue de minétisme.
01:13 Mais je crois qu'on ne peut pas généraliser.
01:17 Je veux dire que c'est effectivement l'effet des réseaux sociaux, de la surenchère entre mineurs
01:22 et d'ailleurs leur capacité à visionner des images que nous-mêmes ne pourrions même pas visionner.
01:27 C'est-à-dire que c'est la confusion entre le réel et les jeux.
01:31 Imaginez que ces gamins peuvent regarder des scènes de décapitation sans sourcier,
01:37 comme s'ils regardaient des films d'horreur.
01:40 Et c'est un phénomène qui est social, psychologique, psychiatrique,
01:44 qui touche l'ensemble de la société.
01:47 Je veux dire, toute proportion gardée, c'est le même problème que l'on retrouve dans la pornographie.
01:53 Les images sont à la portée de tout le monde et les gamins se jettent des défis entre eux.
01:59 Et parfois, effectivement, avec une grande naïveté,
02:02 ils sont capables de passer à l'acte, qui sont absolument brillants.
02:07 Tous ne sont pas naïfs non plus.
02:09 Il ne faut pas, nous-mêmes, que nous soyons trop naïfs.
02:12 – Oui, mais on n'arrive pas à réguler Internet.
02:15 Vous parliez de la pornographie, on n'arrive pas à trouver de système
02:18 interdisant la consultation de sites pédopornographiques ou pornographiques.
02:22 Donc, en fait, c'est un combat vain ?
02:26 – Écoutez, c'est un combat que nous, associations, avons mené et menons depuis très longtemps.
02:32 C'est-à-dire cette liberté d'accès, cette liberté totale qui nous vient des États-Unis.
02:37 Il faut quand même bien rappeler que l'Internet, c'est un modèle nord-américain.
02:41 Ce n'est pas notre modèle à nous, qu'on a adopté ou qu'on nous a imposé
02:47 et qu'on ne sait pas réguler.
02:48 Pas plus, parce que le système nord-américain n'est pas le nôtre.
02:51 Celui de la liberté totale, on peut tout voir, on peut tout dire.
02:55 Et aujourd'hui, bien sûr, sur ce terrain comme sur bien d'autres,
02:59 on en paye les conséquences.

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