• l’année dernière
Laurence Herszberg, directrice du festival Séries Mania, Jean-Philippe Thiellay, président du Centre national de la Musique, Thierry Teboul, directeur général de l'Afdas et Malika Séguineau, directrice générale du Prodiss apportent des éléments de réponses. Ils étaient invités à la conférence de "l'Obs" sur le management dans la culture, organisée en partenariat avec l'Afdas et soutenue par le Ministère de la Culture.

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Transcription
00:00 La grande question qu'on se pose depuis de nombreuses années,
00:02 c'est de savoir est-ce qu'une entreprise culturelle, c'est une entreprise ?
00:05 Elle ne vende pas des services tout à fait comme les autres,
00:07 elle ne vende pas des canettes ou des voitures ou des vêtements.
00:10 D'abord, elle travaille avec de la création et avec des créateurs
00:14 et que pour être créatif, il faut un certain temps,
00:18 il faut une certaine énergie, il faut des règles un peu souples.
00:21 Le secteur de la musique en particulier connaît des difficultés de recrutement.
00:37 On ne sait pas bien quantifier le nombre de pertes d'emploi qu'on a eues après le Covid.
00:44 On dit par exemple qu'il y a 8000 intermittents du spectacle ont quitté le secteur.
00:48 Plus de 80% du secteur est composé de très petites entreprises.
00:51 Donc des entreprises qui sont très peu outillées en outils de ressources humaines.
00:56 On a pendant longtemps bénéficié de l'aura du monde culturel.
00:59 On a beaucoup dit que c'était des métiers passion
01:02 et que finalement ça suffisait parce qu'on faisait un métier absolument génial
01:05 au contact des artistes et que tout le reste importait peu
01:08 et que d'ailleurs le droit du travail était peut-être un peu
01:10 quelque chose qui s'appliquait moins au secteur.
01:12 Parce qu'on travaillait dans la culture, parce qu'on avait la chance de travailler dans la culture,
01:16 on pouvait être sous-payé.
01:17 Aujourd'hui ça ne fonctionne plus comme ça, que ce soit les salariés déjà en poste
01:20 ou les futurs salariés du secteur.
01:22 Ces personnes attendent d'autres choses,
01:24 parlent de télétravail, parlent de semaines de 4 jours,
01:27 parlent de moins travailler le soir.
01:28 Le secteur de la culture n'est plus seulement en compétition à l'intérieur du champ culture,
01:33 il est en compétition avec d'autres secteurs d'activité.
01:36 On a une jeunesse qui est bien cloisonnée, ses passions d'un côté, son métier de l'autre.
01:40 D'un autre côté, tout le monde est tout à fait conscient
01:43 qu'un mois par exemple avant le départ d'un festival comme Cérimania,
01:48 qui est un très gros événement,
01:49 on ne peut pas juste arriver à 10h et partir à 5h.
01:52 Ce qu'il faut faire, c'est arriver à concilier sur un temps un peu long,
01:57 un respect plus important des horaires de travail,
02:00 des demandes, du télétravail, de l'accompagnement dans l'entreprise.
02:04 Ce que je défends, c'est essayer d'introduire de la normalité,
02:08 du management normal avec des techniques normales,
02:11 dans un environnement qui est anormal
02:14 et dont il ne faut pas nier les particularités très fortes.
02:17 Je crois que c'est en allant vers ce mélange
02:20 qu'on peut essayer de trouver des réponses aux questions très compliquées qui se posent.
02:23 Je prends le temps d'expliquer à l'équipe
02:25 quelle est ma vision de ce qu'on fait.
02:28 Une fois que vous avez expliqué que vous avez une vision,
02:30 que vous avez un projet à long terme,
02:31 c'est plus facile de faire adhérer les gens.
02:33 On est au début de l'histoire,
02:34 donc c'est maintenant qu'il faut effectivement
02:36 déployer un plan d'action, travailler avec l'AFDAS,
02:38 les accompagner et se dire que le management,
02:40 il existe aussi dans le secteur culturel
02:42 et que quand une entreprise a de bons managers
02:45 à l'écoute de leurs salariés,
02:46 on a une entreprise qui fonctionne bien
02:49 et qui est aussi pérenne.
02:51 [Musique]

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