Si les citoyens comprenaient la gestion monétaire, une révolution aurait lieu avant demain matin ! Il existe une guerre, qui dépasse la sphère financière, contre le citoyen en tant que rouage de la démocratie. La première étape de cette guerre consiste à nous désinformer, à détourner notre intention d'une finance de coquins dont l'argent magique arrive toujours dans les mêmes poches. Un argent magique créé artificiellement par des banques centrales qui ont accaparé le pouvoir du marché, à savoir fixer la valeur du risque. Pour sortir du brouillard et résister à l'érosion monétaire, Philippe Béchade présente "La Chronique Agora" et "La Lettre des Affranchis" dont il est le rédacteur en chef. Dans cet entretien, il conseille une débancarisation du système européen et explique comment acheter de l'or.
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00:06 Bonjour à tous. Ravis de vous retrouver pour notre Zoom du jour, aujourd'hui en compagnie de Philippe Béchade. Bonjour, monsieur.
00:13 Bonjour. Merci de m'accueillir.
00:15 Philippe Béchade, économiste, président fondateur du laboratoire d'idées Les Econoclasts, rédacteur en chef de la chronique Agora
00:23 et de la lettre des Affranchis. Vous êtes aussi l'auteur de l'ouvrage "Fake News, post-vérité et autre", "Écran de fumée", depuis mai 2023.
00:33 Vous animez aussi une chronique pour TV Liberté, Les Affranchis. Est-ce que, dans un premier temps, Philippe Béchade,
00:38 vous pouvez revenir sur votre formation, votre parcours professionnel ?
00:44 Très rapidement, sur la formation initiale, je me réorientais plutôt vers le droit. Et puis ensuite, j'ai bifurqué vers le marketing.
00:57 Et puis je suis revenu vers un domaine où là, je dirais que j'avais des attaches un petit peu ataviques dans la finance.
01:09 Et à partir du moment où j'ai rejoint une société de bourse, j'ai passé divers agréments professionnels,
01:19 et notamment pour opérer sur les marchés dérivés, les contrats à terme. J'avais au départ une formation d'arbitragiste.
01:29 Et bon, ensuite, on change d'échelle quand on passe au marché dérivé. Bon, les mécanismes sont à peu près les mêmes.
01:36 Donc on va dire que j'étais un petit peu au cœur du réacteur nucléaire, de la finance nouvelle du milieu des années 80,
01:48 avec des débuts un peu chaotiques – on se rappelle tous du krach d'octobre 87 – qui était, on va dire, une petite indigestion...
01:58 – Du régalisme. – D'enthousiasme un petit peu démesuré et un petit peu inconscient.
02:05 – Dérégulation totale. – Oui. Et puis des outils dont on avait oublié...
02:14 – Le mode emploi. – Ils ont, on va dire, une résistance physique limitée, alors que beaucoup en ont fait un usage
02:24 comme si la profondeur des marchés était illimitée. Un marché, en fait, parfait dans la mesure où on a toujours
02:34 la contrepartie, la porte de sortie qu'on avait prévue initialement. Je suis pas sûr que les leçons de 87 aient été bien apprises,
02:44 y compris à ce jour. – Alors vous êtes, on l'a compris, devenu un professionnel de l'information économique et financière.
02:51 Et vous dites qu'elle est, cette information, contrôlée et parfois cachée à la compréhension des Français.
02:58 Il y a une espèce de guerre autour de l'information. Comment s'organise-t-elle ?
03:02 – Alors, guerre de l'information, il y a peut-être une forme de guerre qui dépasse la simple sphère financière.
03:17 Une guerre contre le citoyen en général, en tant que rouage de la démocratie.
03:23 Et la première étape de cette guerre consiste à le désinformer, le sous-informer, le distraire.
03:33 Voilà. Si vous accumulez la distraction, c'est-à-dire qu'il se passe des choses très importantes dans le domaine de la finance,
03:40 mais on attire votre regard ailleurs. – Le petit chiffon rouge.
03:44 – Voilà, chiffon rouge sur des petites choses comme, par exemple, est-ce que le livret d'épargne va suivre l'inflation ?
03:52 Est-ce qu'on va bien appliquer les mécanismes, etc. ?
03:55 Et on passe à côté de l'éléphant dans le corridor, qui est un endettement général,
04:02 et une finance destinée aux copains et aux coquins, c'est-à-dire de l'argent magique
04:11 qui atterrit toujours dans les mêmes poches par des mécanismes qu'on sait très bien décrire
04:16 et que les médias financiers, ils appartiennent tous maintenant à des milliardaires.
04:22 Je ne vous apprends rien. Ces médias ne vous donnent absolument pas, ne vous décrivent pas le fonctionnement,
04:29 ne vous livrent pas le dessous des cartes, évidemment, et font l'apologie permanente du système tel qu'il existe
04:36 et tel qu'il est administré par les banques centrales, qui ont le contrôle de ce qui est pour moi le carburant essentiel.
04:47 Et si on ne sait pas que c'est le contrôle de la monnaie qui détermine tout le reste,
04:55 on ne comprend pas vraiment comment notre monde fonctionne.
04:58 – Quelqu'un avait dit autrefois "donnez-moi le contrôle de la monnaie, je me moque de kiffer les lois".
05:04 Je pense que nos téléspectateurs auront compris.
05:07 – Je crois que c'était aussi un président américain qui disait
05:09 "si les Américains ou si les citoyens comprenaient comment on gère la monnaie,
05:17 ils seraient dans la rue avec des fourches dès demain matin".
05:20 – Je crois que c'était Henry Ford aussi qui avait fait cette citation, qui s'en rapproche en tout cas.
05:25 Je le disais en introduction, donc vous êtes le rédacteur en chef de la chronique Agora.
05:31 Comment est-ce que vous pouvez nous expliquer, comment vous avez été amené à travailler pour cette chronique
05:38 et à quel public s'adresse-t-elle ?
05:42 – Alors, juste faire une petite parenthèse, un petit retour, un petit insert historique.
05:48 Donc, j'étais au cœur des marchés jusqu'en 1992-93.
05:57 – C'est-à-dire que vous avez été trader ?
05:59 – Trader et ensuite gérant de fonds communs de placement.
06:03 Moi j'avais passé aussi un agrément pour être reconnu par l'AFB comme étant un gérant…
06:12 – Responsable.
06:13 – Responsable et maîtrisant l'essentiel des aspects de tous les marchés sur lesquels j'intervenais.
06:21 Et à partir de 1993, j'ai bifurqué, mais je veux dire que la transition s'est faite.
06:30 D'un côté, je gérais et de l'autre côté, j'avais pas complètement abandonné ma petite marotte marketing,
06:41 c'est-à-dire, je veux dire, informer les gens pour leur donner envie d'eux
06:47 et l'envie de travailler sur les marchés, de le faire intelligemment.
06:51 Donc, en même temps, je gérais et tous les matins, j'alimentais un audio-tel
06:58 où j'expliquais aux gens qu'est-ce qu'on pouvait faire, quel était l'état du marché.
07:03 Je faisais une sorte de météo boursière, alors très spécialisée,
07:06 puisque j'expliquais quelle était la liquidité,
07:10 quelle était la volatilité des marchés dérivés,
07:13 donc on était dans quelles conditions de delta, de gamma, etc.
07:17 Un peu pour des spécialistes, mais ça permettait aux gens d'écouter le matin les conditions du marché
07:23 et si ça les tentait ou si ça les inspirait, après ça, ils pouvaient passer,
07:28 ils pouvaient m'appeler directement pour passer des ordres, voilà, ou à des collègues
07:33 et donc essayer de mettre en place une stratégie adaptée aux opportunités sectorielles du jour
07:41 ou carrément indicielles, ou construire des stratégies basées sur le delta,
07:47 donc vente d'options, achat de paniers d'actions,
07:51 ou vente d'actions pour des raisons fiscales et rachat d'options, etc.
07:57 – Donc vous vous êtes fait remarquer comme ça avant d'être repéré par la chronique Agora
08:01 qui vous a proposé une collaboration.
08:03 – Et après, j'ai fondé après ça avec un associé Cercle Finance
08:07 et qui était, alors là, une version beaucoup plus aboutie de l'information,
08:13 puisque là je ne m'adressais plus aux spécialistes voulant travailler sur des marchés dérivés,
08:18 mais je m'adressais un petit peu à tout le monde pour leur expliquer
08:21 quelles étaient les conditions du marché, sachant que très rapidement, et on l'a vu en 87,
08:27 la queue s'est mise à remuer le chien, c'est-à-dire que c'est ce qui se passait sur les dérivés
08:32 qui avait finalement plus de retentissement que l'actualité pouvait en avoir sur les marchés
08:37 et secondairement sur les dérivés.
08:40 Donc j'essayais de fournir une explication, on va dire de professionnel…
08:45 – De vulgarisation.
08:46 – De vulgarisation. Et en fait, j'ai d'abord été repéré par BFM,
08:52 à l'époque c'était qu'une radio, et de 95 jusqu'à 2021, j'ai travaillé avec eux,
09:01 d'abord en version radio, puis ensuite en version télé
09:04 où j'intervenais environ deux fois par semaine pour là aussi délivrer un petit peu ma lecture
09:10 décalée des marchés, et cette lecture décalée c'est exactement l'essence
09:15 de la chronique Agora, qui est une déclinaison d'une lettre d'information américaine à la base,
09:24 avec une vision un petit peu libertarienne, bon ça c'est, voilà, pour la situer,
09:30 on peut se dire que ce n'était pas un marxiste ni un keynésien,
09:34 mais plutôt quelqu'un plus proche de von Mises…
09:37 – De Leyk. – Ou…
09:39 – L'école autrichienne.
09:40 – L'école autrichienne, et voilà, ça c'est juste la grille de lecture,
09:45 mais derrière c'était vraiment pour taper là où ça faisait mal,
09:50 et mettre en lumière ce dont la presse financière ne parlait pas,
09:56 parce que le système lui va tellement bien tel qu'il est
09:59 qu'il n'est pas question d'en faire une lecture critique,
10:02 et donc la chronique Agora c'est effectivement un décryptage un peu poil à gratter,
10:07 un petit peu polémique, mais je pense que la vocation profonde,
10:13 ça va peut-être être un peu prétentieux ce que j'ai dit,
10:15 mais c'est quand même essayer de sortir de la caverne de Platon,
10:18 c'est-à-dire que des gens arrêtent de regarder les ombres,
10:22 – Oui, des ombres qui font peur.
10:24 – Se retournent et essaient d'aller voir ce qui se passe vraiment en pleine lumière,
10:29 alors que la presse aujourd'hui, elle vous décrit, elle ne vous parle
10:33 que des ombres projetées au fond de la caverne,
10:36 et absolument pas de ce qui se passe réellement à l'entrée,
10:40 et les rayons du soleil, comme on dit, ça peut en aveugler certains,
10:45 et ça crée surtout beaucoup d'illusions à distance.
10:49 – Vous proposez, Philippe Béchade, donc des abonnements gratuits à votre chronique Agora,
10:55 quel type d'informations peut-on y trouver ?
10:59 – Alors, information, ça va au-delà, c'est vraiment un décryptage,
11:03 ça passe son temps à illustrer des principes,
11:10 et ces principes, c'est ceux du libre-marché.
11:15 Nous sommes directement dans une économie de marché,
11:19 et le marché, sa fonction, c'est de déterminer le niveau de risque,
11:25 la valeur du risque, et avec les banques centrales,
11:28 qui fixent elles-mêmes, de façon arbitraire,
11:34 la valeur du risque, et elles l'ont d'ailleurs fixée à zéro.
11:37 – À fixer le taux d'intérêt.
11:38 – Mais elles fixent surtout le coût, c'est le coût du risque.
11:40 En fait, elles sont là surtout pour assurer la liquidité,
11:44 quand il peut se passer qu'on en manque très temporairement,
11:49 elles sont là pour assurer les liquidités.
11:51 Aujourd'hui, elles sont totalement sorties de ce rôle.
11:53 On va dire qu'elles étaient censées être des arbitres discrets,
11:56 vous savez, comme dans une partie de golf,
11:58 c'est très très rare que l'arbitre intervienne,
12:00 sauf quand il vérifie que vous avez fait un drop,
12:02 et que vous êtes bien sorti de la broussaille,
12:06 ou vous avez bien placé votre balle, si vous avez mis dans l'eau.
12:10 L'arbitre est très discret, et c'était ça, la banque centrale.
12:14 – Alors là, la banque centrale, en tout cas européenne de 2015…
12:17 – Là maintenant, l'ABCE et la Fed, maintenant c'est l'arbitre,
12:20 elle fait les équipes, elle décide même de la tactique,
12:24 elle vous dit si vous êtes en 4-4-2 ou en 4-3-3,
12:28 elle siffle des pénaltys imaginaires, elle avantage une équipe, pas l'autre.
12:33 – Elle a affaire à un coup d'État, Philippe Béchette, des banques centrales ?
12:37 – Il n'y a pas d'État, mais le coup, oui, certainement.
12:40 – Elle s'est emparée d'un pouvoir qui n'était pas le sien.
12:43 – Elle s'est emparée d'un pouvoir exorbitant,
12:47 puisqu'elle s'est emparée du pouvoir de fixer le risque,
12:50 qui est la fonction même du marché.
12:53 Donc, s'il y a quelqu'un qui décide de la valeur du risque,
12:56 quelle est la fonction du marché ? Il n'y en a plus.
12:59 Et est-ce qu'on est dans une économie de marché
13:02 si la valeur est fixée de façon soviétique par un organisme
13:07 qui n'est l'émanation d'aucun processus démocratique ?
13:12 Et une banque centrale a à rendre compte de ses actes, de ses décisions
13:19 et de la conséquence de ses décisions auprès de personnes.
13:23 C'est sa fameuse indépendance.
13:26 Indépendance qui fait sourire lorsqu'on sait par exemple que la Fed…
13:28 – Indépendante du pouvoir politique, mais…
13:30 – Oui, mais appartenant par exemple, comme la Fed, à ses actionnaires.
13:35 Et on comprend bien aujourd'hui…
13:37 – La Fed est une corporation.
13:39 – Voilà, et on comprend que ses actionnaires sont beaucoup plus avantageux
13:45 que ce qu'ils étaient jusque dans les années 80 ou 90.
13:50 À ce moment-là, les banques centrales ne fixaient pas encore la valeur du risque,
13:54 mais quelque part, elles commençaient à l'influencer
13:56 en administrant la quantité de monnaie.
14:00 Voilà, donc on en revient effectivement à la fameuse école autrichienne,
14:05 plus récemment, plus proche de nous, il faut le citer bien sûr,
14:07 parce qu'on n'en est même pas sorti, Milton Friedman,
14:12 avec les essais d'application grandeur nature des théories
14:16 dans les dictatures d'Amérique du Sud,
14:20 donc coup d'État organisé par la CIA pour y implanter un pouvoir
14:25 qui allait mettre en œuvre en grandeur nature certaines théories économiques
14:32 qui se sont toutes solennées d'ailleurs par des désastres.
14:36 Mais ce n'est pas l'objet de notre discussion.
14:39 Mais enfin, dire que quand même la chronique Agora,
14:42 moi je l'ai découverte en 98 ou 99,
14:45 avant que ce soit Bill Bonaire qui me contacte,
14:48 parce que moi, je ne sais pas comment il a découvert
14:51 ce que je pouvais écrire sur l'économie ou mes interventions sur BFM.
14:55 – Bill Bonaire, le fondateur. – Le fondateur.
14:57 Et il a trouvé que mes commentaires…
15:00 – Allaient dans le bon sens.
15:02 – Étaient assez raccords par rapport à ce que lui-même écrivait.
15:06 Donc on va dire qu'on a deux trajectoires extrêmement différentes,
15:11 Bill Bonaire et moi, mais on se rejoint sur beaucoup de domaines.
15:15 Alors que moi, je ne suis pas un libertarien en économie,
15:19 je dirais que j'ai quand même été un petit peu plus influencé par Keynes.
15:25 Et puis après ça, j'étais surtout une créature des marchés.
15:28 Voilà, donc on oublie la théorie économique,
15:31 là on est dans l'instantanéité de la volatilité,
15:35 de la profondeur des carnets d'ordre, etc.
15:38 – Par ailleurs, vous publiez, Philippe Béchade,
15:41 la lettre mensuelle des affranchis.
15:43 À quel public s'adresse cette lettre ?
15:46 Qu'est-ce qu'on peut y trouver ?
15:48 – Alors, la lettre des affranchis,
15:52 c'est quelque chose qui est assez proche en termes de contenu informatif
15:57 de la chronique Agora, c'est-à-dire qu'on va y retrouver des éléments.
16:02 Mais là, l'idée, c'est que les constats, les analyses,
16:07 là cette fois-ci, débouchent sur des recommandations.
16:10 On ne se contente pas de dire "ça, ça ne va pas",
16:13 "ça, ça ne se fait pas",
16:15 "jusqu'où vont-ils aller dans le délire, dans l'endettement,
16:19 dans la création monétaire ?"
16:22 Dans la lettre des affranchis, on dit voilà,
16:25 qu'est-ce qu'il faut faire quand on est dans un monde de profusion monétaire,
16:29 dans un monde de marché administré de façon soviétique ?
16:34 Et on a là une vision assez patrimoniale,
16:39 contrairement à d'autres lettres auxquelles je participe également,
16:42 et qui sont beaucoup plus pointues et beaucoup plus orientées
16:45 vers comment réaliser des profits sur les marchés.
16:49 Donc, la lettre des affranchis, oui,
16:52 ça s'adresse à toute personne qui a une préoccupation patrimoniale
16:56 et qui veut entendre autre chose que ce que va lui dire
16:59 son conseiller bancaire,
17:01 ou s'il a affaire à lui, un conseiller assurance vie,
17:05 voire même un notaire.
17:08 Alors, non, on ne substitue pas du tout un notaire,
17:12 mais par contre, on est capable aussi de lui proposer des avis
17:17 sur la conjoncture immobilière.
17:20 D'ailleurs, on a aussi produit un rapport justement,
17:24 pour permettre aux gens de comprendre aujourd'hui les enjeux de la hausse des taux,
17:28 qu'est-ce que ça implique, comment on se protège
17:32 et comment on protège son patrimoine immobilier
17:34 dans un contexte très particulier en France,
17:37 où au plus haut niveau de l'État,
17:39 on a une détestation affichée pour l'immobilier,
17:43 pour le rentier, enfin…
17:46 – Pour le propriétaire.
17:47 – Pour le propriétaire, donc chargé de tous les maux,
17:50 et chargé…
17:51 – De tous les impôts.
17:52 – Et visé exactement par n'importe quel délire fiscal
17:57 de contrôle, de confiscation…
18:00 – On a vu que le FONCI a pris 50% à Paris, 50% de détention.
18:03 – Voilà, et donc maintenant, il y a obligation de mettre son logement aux normes,
18:09 normes qu'on a fixées de façon totalement arbitraire.
18:12 – Les normes thermiques.
18:13 – Thermiques, le fameux DPE, et on vous impose un DPE
18:18 où les résultats, selon celui qui procède à l'analyse de votre bien,
18:25 peuvent vous mettre une note G horrible,
18:29 ou s'il est bien luné ou qu'il n'a pas exactement la même façon de remplir son tableur,
18:36 vous pouvez vous ressortir avec une lettre D.
18:38 Vous pouvez avoir G ou D avec exactement le même bien.
18:42 – Et vous empêchez ainsi même de louer votre appartement si vous êtes mal noté.
18:47 – Voilà, vous êtes très mal noté,
18:48 vous êtes obligé éventuellement de le remettre aux normes,
18:50 et si vous n'avez pas les moyens de le remettre aux normes,
18:52 on va se proposer de le faire à votre place en confisquant les loyers,
18:56 en vous en confisquant la jouissance.
18:59 – C'est d'actualité tout ce que vous nous dites.
19:01 – Absolument, c'est d'une actualité, mais je suis personnellement,
19:08 tout ce que M. Klein, notre nouveau ministre du logement,
19:14 mais en fait on comprend bien que c'est M. Christophe Béchut qui décide de tout.
19:16 – La transition énergétique.
19:17 – Non, pas vraiment, parce que ça reste quand même Bercy
19:20 qui est le dernier de décisionnaire ultime.
19:25 On regarde aussi ce qui se passe du côté de la Banque de France et des taux d'intérêt,
19:29 et bien sûr on regarde ce qui se passe du côté du véhicule,
19:34 je ne dirais pas idéal, mais quand même optimal aujourd'hui,
19:39 de placement dans la paire Pepsi qui est la SCPI.
19:42 Donc voilà, on est assez pointu, et là le contenu informatif,
19:50 là il mérite vraiment son nom, c'est-à-dire qu'on regarde vraiment
19:53 tout ce qui se passe quasiment en temps réel, on regarde la jurisprudence,
19:57 on regarde les petites phrases des uns et des autres.
20:00 On a M. Béchut qui a dit à un moment, peut-être qu'on pourrait retarder
20:06 la mise en œuvre ou l'interdiction de location des logements de la C.F.
20:12 recadrer immédiatement, c'était même M. Le Maire d'ailleurs,
20:16 recadrer le matin même de sa déclaration dans Le Parisien,
20:23 recadrer au Conseil des ministres.
20:25 Nous le soir même, on avait déjà commenté ce revirement,
20:31 ce mouvement de porte de saloon sur l'immobilier.
20:35 – Oui, ils lancent des ballons d'essai et puis ils voient ce que ça donne.
20:38 – Exactement.
20:39 – Donc, conseil en matière immobilière, assurance vie, placement en livret,
20:44 métaux précieux, on va y venir, Philippe Béchade,
20:46 mais certains observateurs qui redoutent un krach financier imminent,
20:51 conseillent aux téléspectateurs de se débancariser,
20:54 c'est-à-dire de retirer un maximum leurs dépôts en banque
20:56 ou de vendre leurs contrats d'assurance vie.
21:00 Cette débancarisation, vous en pensez quoi ?
21:04 – Alors, elle est fondamentalement nécessaire,
21:12 mais il faut être très précis, on parle de débancarisation en euro.
21:18 Si vous êtes bancarisé en couronne norvégienne ou bancarisé à Singapour,
21:22 tout va bien.
21:23 – Ou en Suisse.
21:25 – Ou en Suisse, je rappelle qu'il est légal d'avoir un compte en Suisse,
21:28 à Singapour, au Canada, à Norvège, à partir du moment où c'est déclaré.
21:33 Donc, il n'y a rien d'illégal dans tout ça.
21:35 Donc, se débancariser d'un système européen où on est sous le contrôle total…
21:42 – Une Union bancaire européenne, c'est ça ?
21:44 – Oui, d'abord parce que, quelle est la confiance qu'on peut avoir
21:48 dans l'euro à moyen terme ?
21:51 On voit bien, en tout cas, que la mission première de la Banque centrale,
21:55 qui est la stabilité monétaire,
21:57 on est passé de 2 à 8% d'inflation en 6 mois,
22:01 donc on voit que la Banque centrale, ça lui a totalement échappé.
22:03 Donc, sa mission première, qui est la stabilité monétaire,
22:06 elle a démontré qu'elle n'était pas capable de l'assurer.
22:09 Il faut savoir qu'avec un rythme d'inflation de 6% par an,
22:15 vous avez perdu la moitié de votre patrimoine sans avoir bougé le petit doigt,
22:19 vous l'avez perdu en 12 ans.
22:21 Donc, voilà, qu'est-ce qu'on fait déjà pour ne pas perdre la moitié de son patrimoine
22:28 par le jeu de l'inflation ?
22:31 Donc, se débancariser, oui, mais où mettre l'argent ?
22:35 Bien sûr, aujourd'hui, l'essentiel est placé soit sous forme de titres obligataires,
22:42 soit les unités de compte, pour ceux qui ont des contrats d'assurance vie,
22:44 on peut choisir soit l'obligataire, l'obligataire avec un peu de risque,
22:49 soit le disant dynamique, les actions, les ETF,
22:53 donc un contrat d'assurance vie.
22:56 C'est quelque chose de très divers,
22:58 et ça permet d'adapter la gestion à autant de profils.
23:03 Donc, je ne suis pas contre l'assurance vie,
23:06 chacun doit apprécier les services que ça peut lui rendre.
23:10 Il est évident qu'à partir d'un certain moment de sa vie,
23:13 on va dire, aux dates 60,
23:15 on n'est plus là dans la constitution d'une épargne retraite.
23:18 Aujourd'hui, on voit que son épargne retraite,
23:21 elle a été massacrée littéralement par le krach obligataire qui a débuté en 2021.
23:28 Le plus long krach et le plus dévastateur de l'histoire, il faut le rappeler.
23:33 Donc, pour constituer son épargne retraite,
23:37 on voit que l'assurance vie, il faut y regarder de près.
23:40 Par contre, dans une optique de transmission,
23:43 je déconseille de tout solder, évidemment.
23:47 Il y a des aspects à considérer à chaque moment de sa vie.
23:53 Donc, je n'ai pas de recette toute faite, c'est même tout le contraire.
23:58 – Pour individualiser les cas.
24:00 – Voilà, on individualise les cas.
24:01 On a autant de profils qu'on peut avoir de structures familiales,
24:07 chefs d'entreprise ou indépendants ou fonctionnaires.
24:12 Il y a autant de cas, donc il n'y a évidemment pas de recette unique.
24:16 D'ailleurs, aux éditions Agora, l'ensemble des publications,
24:21 c'est tout un éventail de lettres
24:22 et qui sont destinées à des publics qui se reconnaissent.
24:28 – Nos téléspectateurs peuvent facilement vous trouver sur Internet
24:31 tant la chronique Agora que la lettre des Affranchis.
24:35 – Oui, absolument, ainsi que d'autres lettres
24:37 qui vont parler peut-être à d'autres profils,
24:42 de gens qui veulent investir dans des entreprises dites d'avenir
24:48 ou d'autres qui veulent être très orientés marché.
24:52 Donc, il y a toute une palette.
24:54 Et dans la lettre des Affranchis,
24:56 il y a aussi toute la palette des conseils patrimoniaux
24:59 et pas de recette unique.
25:02 – J'aimerais qu'on termine, Philippe Béchat, sur l'achat de métaux précieux.
25:06 C'est quoi l'intérêt aujourd'hui d'acheter de l'or ou de l'argent ?
25:09 Comment on s'y prend concrètement ?
25:12 – L'intérêt, c'est de lutter contre l'érosion monétaire.
25:16 Je rappelle que le dollar a perdu 99,3% de sa valeur depuis le 24 décembre 1913.
25:23 – Date de la création des réserves fédérales américaines.
25:26 – Donc, voilà, ça dit tout.
25:28 Ceux qui avaient de l'or, ils n'ont pas perdu 99,3%.
25:31 – Ils n'ont rien perdu puisque la valeur de l'or ne bouge pas.
25:34 C'est le cours de l'or qui bouge.
25:36 – Voilà, exprimé en devise.
25:38 Alors, évidemment, on va vous retorquer
25:39 que les placements d'actions vous permettent de réaliser…
25:43 – Des profits faramineux.
25:44 – Faramineux, à condition, effectivement, d'avoir su acheter dans les creux, comme on dit.
25:50 La différence entre l'achat dans un creux et l'achat au fil de l'eau,
25:54 par exemple, si vous avez un contrat d'assurance-vie
25:56 et que vous l'alimentez chaque mois de 500 euros,
26:00 la performance est du simple au double entre acheter les creux
26:03 et acheter, on va dire, à un prix moyen sur le long terme.
26:08 Et si vous avez acheté tout en haut, je connais des Japonais qui,
26:11 aujourd'hui, 33 ans après, n'ont toujours pas revu leur bille.
26:16 Donc, là aussi, il faut regarder dans quel marché on se situe.
26:19 Alors, maintenant, pour en revenir à l'or,
26:21 nous, on se dit qu'on aurait fait effectivement mieux avec les actions depuis,
26:26 mettons, par exemple, 2003, le premier krach lié au dot-com, c'est clair.
26:34 2003, l'or commence à monter,
26:35 les actions commencent également à monter avec l'action des banques centrales
26:40 qui fournissent tout le carburant pour faire monter les marchés.
26:44 L'or fait une très belle performance,
26:46 mais évidemment pas comparable avec les actions.
26:49 Mais mettez-vous dans la peau d'un Turc depuis 3 ans,
26:52 avec la livre qui a perdu 60% de sa valeur,
26:55 ou, alors là, l'exemple argentin ou vénézuélien,
26:59 où la monnaie a perdu toute valeur,
27:02 il est évident que ceux qui avaient acheté de l'or
27:05 peuvent se dire quand même que c'était le placement du siècle,
27:08 en tout cas du XXIe siècle, sans aucun doute.
27:11 Et donc, l'or a gardé quand même cette capacité à protéger de l'inflation.
27:18 On le démontre également dans un petit rapport spécial
27:21 qui consiste justement à donner les meilleures pistes
27:24 pour se protéger de l'inflation.
27:27 L'immobilier continue d'en faire partie,
27:29 mais là aussi, je le répète, dans un contexte aujourd'hui
27:33 de détestation de l'immobilier par les plus hauts échelons de l'État.
27:41 Donc c'est quand même assez compliqué.
27:43 – Rapidement, pour terminer cet entretien,
27:45 Philippe Béchat, comment on s'y prend concrètement
27:47 quand on habite dans la campagne française
27:51 pour acheter de l'or à qui on s'adresse ?
27:54 – Alors, de l'or physique, dans les préfectures,
28:00 généralement, vous trouvez au moins une boutique qui vend des pièces d'or.
28:06 Bon, on trouve de l'or physique.
28:10 On n'en trouve pas chez son banquier, c'est clair, voilà, c'est terminé.
28:14 Vous ne trouvez d'ailleurs même pas, ça c'est un truc qui m'a toujours épaté,
28:16 vous ne trouvez même pas une SICAV orientée métaux précieux
28:20 ou même métaux industriels dans ce monde.
28:23 Ils n'en font pas.
28:25 Ils vont vous structurer un produit pour quelques gros clients à 10 millions.
28:30 Alors eux, ils vont avoir toute la panoplie, tout ce qui va bien
28:33 pour se réfugier sur les métaux précieux ou les métaux ou des commodities en général.
28:38 Vous remarquez que le particulier ne se voit proposer aucun produit or.
28:43 Ça doit nous alerter.
28:44 Et ça ne date pas d'hier, ça date d'il y a plus de 20 ans.
28:46 Donc vous n'avez pas ni de pièces d'argent, ni de lingots, ni de quoi que ce soit.
28:52 Et vous n'avez pas non plus de produits d'or papier, etc.
28:57 Donc il faut effectivement soit acheter de l'or physique auprès d'une boutique
29:03 ou alors opter pour des formules d'or physique détenu par un tiers hors de nos frontières.
29:13 Et ce compte peut éventuellement servir de garantie.
29:20 En tout cas, vous avez une partie de votre patrimoine
29:25 auquel vous adossez une carte de crédit et qui, au lieu d'être une unité euro,
29:31 est juste une unité or, argent, etc.
29:35 Donc ça existe, c'est parfaitement légal.
29:40 Donc ça, c'est pour la commodité.
29:45 On trouve aujourd'hui en ligne des solutions pour investir dans l'or.
29:50 C'est la fin de cet entretien, Philippe Béchade.
29:54 Je rappelle à nos téléspectateurs qu'ils peuvent retrouver vos analyses
29:59 dans la chronique Agora gratuitement.
30:02 Ils peuvent s'abonner.
30:03 Également, vos conseils, vos recommandations dans votre média,
30:09 La Lettre des Affranchis, donc là, c'est sur abonnement.
30:12 Et là, ils me retrouvent, en plus de ça, ils me retrouvent deux fois par semaine.
30:15 Ils me retrouvent physiquement dans un live,
30:19 c'est-à-dire que nos abonnés peuvent interagir,
30:23 poser leurs questions en direct sur des questions soit patrimoniales,
30:27 soit boursières, soit, on l'évoquait, immobiliers ou métaux précieux.
30:32 Donc, à ma connaissance, je pense qu'on est la seule lettre
30:37 où, deux fois par semaine, il y a un rendez-vous d'environ une heure
30:40 avec nos abonnés qui peuvent me poser directement des questions
30:47 ou à mon binôme, puisque j'ai avec moi un grand spécialiste également des marchés,
30:53 qui, lui, s'occupe vraiment du timing et du choix des valeurs,
30:58 et lui aussi assure un live par semaine.
31:01 Donc, voilà, c'est aussi, Les Affranchis, une lettre interactive.
31:05 Et je crois que ça, c'est réellement un plus et une originalité
31:15 qui est, pour l'instant, une exclusivité des éditions Agora.
31:18 – Donc, la chronique Agora et la lettre des Affranchis.
31:21 Bien sûr, comme je le disais en introduction,
31:23 Philippe Echad est sur TV Liberté dans sa chronique,
31:26 Les Affranchis, c'est tous les lundis.
31:28 Merci à vous, Philippe Echad.
31:30 [Musique]