La descente aux enfers de Mallaury Nataf, retrouvée à la rue

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00:00 ...
00:21 -On est avec Cyril Aubin. Merci, Cyril.
00:23 Je me rappelle très bien de Cyril.
00:25 C'était Johnny, acteur et ami de Mallorine Attaf.
00:27 Merci d'être là.
00:28 Vous aviez le rôle de Johnny dans "Les filles d'à côté".
00:31 De Johnny dans "Les abeilles" et de Benoît dans "Les filles d'à côté".
00:34 "Les nouvelles filles d'à côté". Merci d'être là.
00:36 On se rappelle tous de Cyril, qui était incroyable.
00:39 Et Médhi. Merci, Médhi.
00:41 Alors, Médhi, depuis quand tu cherchais Mallorine Attaf ?
00:44 Pourquoi tu cherchais Mallorine Attaf ?
00:46 -Bonsoir. -Bonsoir.
00:47 -Meilleur vœu. Bonne année à tous.
00:49 -Vas-y.
00:50 Rires.
00:52 -Je m'attendais à cette question.
00:54 Pourquoi je cherche Mallorine Attaf ?
00:56 Déjà, moi-même, je me suis posé la question
00:58 pourquoi les personnes qui ont travaillé avec elle
01:00 ne sont pas parties la chercher
01:02 quand elle était dans un état critique.
01:04 C'est ça, aussi, la question.
01:06 -Donc, tu l'as retrouvée.
01:08 Pourquoi...
01:09 Elle a envie peut-être d'être tranquille,
01:11 peut-être de faire sa vie, non ?
01:13 -Bah, écoute, on est partis la chercher.
01:16 Pourquoi ? Parce que...
01:18 -Tu voulais l'aider ?
01:19 -Je veux l'aider, bien sûr. Je voulais l'aider.
01:21 J'ai pris contact avec plusieurs personnes.
01:23 On lui a trouvé un appartement.
01:25 On lui a trouvé de quoi se loger, de quoi se dévêtir.
01:28 Parce qu'on ne veut plus voir de Mallorine Attaf
01:30 dans la rue comme ça.
01:31 Il y en a des 10 000.
01:32 Et pourquoi elle ?
01:34 Qui mieux qu'une personne qui est à la rue
01:37 pour parler de la rue ?
01:39 Nous sommes un groupe d'hommes.
01:41 Je suis pas tout seul.
01:42 J'ai des yeux un petit peu partout.
01:44 On a monté un projet qui va parler d'humanité,
01:47 qui va parler de l'environnement et de causes animales.
01:49 Et on s'est dit, pourquoi pas aller voir Mallorine Attaf
01:52 justement pour qu'elle soit le porte-parole.
01:55 -Vous l'avez retrouvée, Mallorine, dans les rues de Paris.
01:58 Vous lui avez proposé de l'aide. Regardez.
02:00 -S'il vous plaît. -Merci.
02:04 -Mallorine, parle pas comme ça. Viens, je vais t'aider.
02:08 -Regarde la salope.
02:10 Regarde la salope.
02:12 Regarde la salope.
02:14 -S'il vous plaît, les amis, je lance un appel
02:18 parce que j'ai vraiment besoin de vous.
02:20 Tu peux venir lui parler. Tu peux venir m'aider.
02:22 Je vais la sortir de la rue.
02:24 Ça fait 3 mois que je la cherche.
02:26 Maintenant, je l'ai trouvée.
02:27 Mallorine, viens, je t'aide.
02:29 Viens, je t'aide.
02:30 -C'est vrai qu'on voit ça, Valérie...
02:35 -Non, mais c'est toujours terrible de voir quelqu'un
02:38 qui se retrouve à la rue, qui n'a...
02:40 Visiblement, on l'avait déjà évoqué
02:42 avec Jean-Luc Azoulay, qui était venu sur le plateau
02:45 pour expliquer qu'il avait tendu la main à plusieurs reprises.
02:47 -Il lui avait retendu la main, d'ailleurs.
02:48 -Il lui avait retendu la main à plusieurs reprises.
02:50 Et visiblement, elle vit des moments extrêmement compliqués.
02:53 Je crois qu'on lui a retiré la garde de ses enfants.
02:55 C'est la déchéance d'une femme qui se retrouve à la rue
02:58 et qui ne saisit pas non plus les mains tendues,
03:01 mais on peut pas aider les gens contre leur gré.
03:03 Quand ils ne veulent plus, quand ils lâchent prise,
03:06 et ça fend le coeur, quoi, vraiment.
03:08 -Elle est pas folle, hein.
03:09 -Médhi, tu te...
03:10 -Elle est pas folle. Elle est pas folle du tout.
03:11 C'est une femme très intelligente.
03:12 -Oui, on l'avait vu, surtout.
03:13 -Il y a un organisme juste à côté.
03:15 C'est Emmaüs, je suis rentré dedans, je me suis renseigné.
03:18 Il y a un monsieur qui m'a dit
03:19 "C'est quelqu'un, tu peux l'approcher cordialement."
03:21 Je voulais l'inviter à manger.
03:22 J'ai même ramené des vêtements.
03:24 Je vais vraiment l'aider, cette femme-là.
03:26 Et pourquoi elle ? Il n'y a pas qu'elle.
03:27 -Il y a des gens qui disent
03:28 "Pourquoi vous la filmez comme ça, en fait ?"
03:29 -C'est ça, la filmer, en fait.
03:31 -Ouais, parce qu'en fait, on a l'impression
03:33 qu'on la remet encore plus dans la merde.
03:34 -C'est ça. -Ca veut pas.
03:35 -Il va y avoir une autre polémique.
03:36 Moi, dans les images que je vois, vous pouvez me dire...
03:39 Je vais parler franchement.
03:40 C'est triste ce qui se passe.
03:41 Moi, je l'ai adoré à la télé.
03:42 Mais ou pour moi, elle est bourrée,
03:44 ou elle a un problème mental.
03:45 Il faut qu'elle se soigne.
03:46 Parce qu'on ne jette pas des trucs comme ça dans la rue.
03:48 Je sais pas ce qu'elle jette.
03:49 Des chaussettes, je sais pas ce qu'elle jette.
03:50 Et là, elle traite tout le monde dans la rue.
03:51 Elle parle toute seule.
03:52 Alors on peut me dire
03:53 "Oui, elle va très bien, elle est intelligente."
03:54 Là, pour moi, les images, elles ne vont pas très bien.
03:57 Il faut qu'elle se soigne.
03:58 Il y a un truc qui ne va pas, là.
04:00 - Alors, les images, elles ont tourné sur les réseaux sociaux.
04:01 Il y a des gens qui ont dit
04:02 "Pourquoi les mettre sur les réseaux sociaux ?
04:03 Pourquoi les éditer ?"
04:04 - Oui, c'est encore pire.
04:05 - Alors, vous, Cyril, vous êtes acteur.
04:07 Vous êtes ami de Malorine Attaf.
04:09 Qu'est-ce que vous pensez de ça ?
04:10 Est-ce que vous aviez eu de ces nouvelles ?
04:12 - Non, moi, la dernière fois que je l'ai vue,
04:14 c'était sur le tournage de...
04:15 On avait refait une petite apparition sur "Les miracles de l'amour".
04:18 Voilà, donc on avait les mêmes rapports
04:21 qu'à l'époque sur "Les mêmes abeilles".
04:23 On était content de se retrouver.
04:24 À l'époque, je crois qu'elle habitait avec quelqu'un.
04:27 Et qu'elle repartait sur quelques épisodes de tournage,
04:31 sur cette série-là.
04:32 Et voilà, ça fait 3 ans à peu près,
04:34 donc j'avais pas de nouvelles.
04:35 J'apprends tout ça.
04:36 - Alors, Mehdi, c'est vrai que...
04:38 C'est toi, tu cherches à l'aider.
04:39 Mais c'est vrai qu'il y a plein de gens qui disent
04:40 "Pourquoi la filmer comme ça ?
04:43 Pourquoi elle a pas la laissé tranquille ?"
04:45 Pourquoi ?
04:46 - En fait, au début, j'ai parlé avec elle.
04:49 Je voulais l'aider.
04:50 Mais à la fin de compte, j'ai fait un appel à l'aide.
04:52 Et je suis tombé sur une femme qui m'a appelé,
04:54 qui a une association qui aide des SDF,
04:56 des femmes battues, des femmes violentées.
04:58 Elle m'a dit "Je peux t'aider par rapport à ça ?
05:00 Est-ce que tu es d'accord que j'appelle les pompiers ?"
05:02 Au début, je n'étais pas d'accord.
05:04 Je voulais discuter avec elle, faire une approche amicale.
05:07 Et elle est partie dans des propos,
05:09 mais vraiment très très durs.
05:11 Elle m'a dit "Je vais envoyer quand même les pompiers."
05:14 Et en même temps, il y a les forces de l'ordre qui sont venues.
05:16 Ils ont commencé à me contrôler.
05:18 Je fais "Écoutez, je ne suis pas là pour l'harceler.
05:20 Je ne suis pas là pour lui faire du mal ou lui faire du tort.
05:23 Je vais juste aider.
05:25 Si peut-être elle m'a l'origne attrave, ça peut être peut-être moi,
05:27 ça peut être peut-être vous. Je ne changerai pas mon quotidien."
05:29 – Elle ne veut pas être aidée ?
05:31 – Oui, elle ne veut pas être aidée.
05:33 Excuse-moi Valérie, c'est une femme malade,
05:35 qui est une femme en souffrance.
05:37 Et en fait, tout ce qu'elle peut dire, ça ne sert à rien,
05:39 même si ça peut être choquant, mais elle n'a pas notre logiciel.
05:41 Donc ça ne sert à rien. C'est une sorte de voyeurisme un peu crasse
05:43 qui la câble encore plus.
05:45 Il y a 300 000 SDF, allez vers d'autres SDF.
05:47 – Non mais il n'y a pas qu'elle, attention.
05:49 – Elle refuse.
05:51 – Il ne va pas que faire elle Mehdi.
05:53 – Oui, mais elle ne veut pas.
05:55 – Je comprends l'honnêteté de la démarche de Mehdi à la base.
05:57 C'est sûr, vous vouliez lui parler, l'aider.
05:59 Mais c'est vrai qu'elle déjà, moi j'avais beaucoup parlé
06:01 avec François Roquelin quand il avait essayé une première fois.
06:03 François Roquelin, c'est un ancien acteur qui la connaît.
06:07 – C'est qui vous parlez ?
06:09 – C'est Harry.
06:11 – Il avait essayé de la retrouver, de l'aider.
06:13 Elle avait retrouvé une colocation en 2019.
06:15 Et puis de nouveau, elle était retombée à la rue.
06:17 Donc elle est tellement désespérée que finalement pour elle,
06:19 la rue c'est devenu son mode de vie, son quotidien.
06:21 Et je pense qu'elle a été heurtée que dans son esprit, vous la dérangiez là.
06:25 – Parce que vous savez, si vous voulez le producteur,
06:28 vraiment, on ne vous lâche jamais.
06:30 Je crois qu'il avait refait le tournée.
06:32 – Oui, exactement.
06:34 – Et finalement, ça y est, elle est sortie.
06:36 – Elle était persuadée que ça allait bien.
06:38 – Et Valérie ?
06:40 – Oui, effectivement, il était même venu sur ce plateau
06:42 pour essayer à la fois de l'héberger, de la faire travailler, de la faire tourner.
06:45 Et donc très naïvement, peut-être les uns et les autres,
06:47 on s'est dit, cette main tendue-là a permis qu'elle s'en sorte
06:50 et que tout allait bien, comme vous l'avez suggéré.
06:53 – Mais j'ai… si elle n'avait pas fait de la télé…
06:55 On va revoir, Malorie Nataf, on va voir les images de Valérie.
06:58 À l'époque, par exemple, il y avait eu un truc, je me rappelle,
07:00 c'était l'histoire de la culotte de Malorie Nataf.
07:02 Ça a fait un déferlement, regardez.
07:06 [Musique]
07:24 – Ça, c'est les ravages de la télé, mine de rien, Valérie.
07:28 – Je ne sais pas du tout, honnêtement, si ce sont les ravages de la télévision
07:31 parce qu'est-ce qu'on a déjà une fragilité et ça ne fait que l'accentuer ?
07:34 Je ne crois pas que la télé crée ex nihilo comme ça,
07:37 une fragilité qu'on n'aurait pas avant.
07:39 Je pense que déjà, on est fragile et que là-dessus vient se greffer quelque chose
07:42 qui nous dépasse et qui fait qu'à un moment, quand on trébuche,
07:45 on trébuche vraiment et puis on sombre.
07:47 [Musique]

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