• il y a 2 ans

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Transcription
00:00 Pourquoi on est gay ? Pourquoi il y a l'homosexualité ?
00:01 La société nous renvoie le fait qu'on est peut-être un peu cassé, un peu abîmé.
00:05 Et donc, quand quelque chose est cassé, on cherche la pièce qui déconne, globalement.
00:09 Le premier problème avec cette question, c'est effectivement qu'elle a pu servir à chercher une solution,
00:15 à chercher à changer l'orientation sexuelle, et ça mène aux thérapies de conversion.
00:18 L'autre injustice qui est présente dans cette question, c'est que pourquoi les hétéros ne la posent pas ?
00:22 Pour comprendre l'origine de l'homosexualité, les chercheurs ont vraiment fouillé dans tous les domaines.
00:27 Ces recherches, elles ont commencé à la fin du 19e siècle, elles se sont développées tout au long du 20e siècle.
00:32 On a commencé à disséquer les cerveaux, on a vérifié comment ça se passe chez les souris,
00:36 et ces recherches, elles continuent aujourd'hui.
00:37 Spoiler, aucun facteur n'est suffisant pour expliquer l'orientation homo, hétéro, bi, peu importe, de quelqu'un.
00:43 On a des pistes, mais plus on avance dans la recherche, plus on se rend compte que c'est complexe,
00:47 et sans doute, moins on trouvera de réponses définitives.
00:50 Il y a eu des tas de recherches absurdes.
00:53 Il y a un chercheur qui s'appelle Kaziraman, alors lui, il est passionnant,
00:55 parce qu'il a comparé l'homosexualité avec à peu près tout.
00:58 Donc il a vérifié si l'homosexualité est liée à la taille des doigts.
01:03 Alors la taille des doigts, c'est un truc qui revient très régulièrement par rapport au rythme de sommeil,
01:06 il a vérifié par rapport à l'habilité spatiale, il a vérifié par rapport à tout ce qui existe,
01:11 et le but, c'était quand même plutôt de vérifier si l'homosexuel masculin n'était pas un petit peu féminin, quand même.
01:17 Donc on a dit "Bon, les femmes, elles sont quand même nulles pour se repérer avec un GPS",
01:19 et donc on va vérifier s'il est gay aussi.
01:21 On a dû conclure qu'on ne peut pas trop regarder précisément dans le détail ces études-là,
01:27 parce que ça part dans tous les sens.
01:28 Le nature contre nature, ça n'a absolument aucun sens.
01:31 L'homosexualité, elle est présente dans plus de 1500 espèces dans le monde animal,
01:35 et ça, c'est celle qu'on a observée.
01:37 Un jour, on a dit "Tiens, on va regarder les girafes".
01:39 90% des relations étaient homosexuelles dans le groupe de girafes observés.
01:42 Si on regarde du côté des grands singes, donc le chimpanzé, le bonobo, nos plus proches cousins,
01:46 la bisexualité est la norme.
01:48 Les dauphins forment des troupes de mâles,
01:50 les oiseaux forment assez régulièrement des couples homosexuels qui vont durer parfois toute une vie.
01:55 Donc il n'y a rien de plus queer que la nature.
01:57 Alors après, on nous dit "Oui, mais l'hétérosexualité, ça permet de se reproduire, donc c'est normal".
02:01 Je ne sais pas vous, mais 99% de nos relations sexuelles ne servent pas à se reproduire.
02:06 Donc oui, le rapport hétérosexuel permet deux fois dans une vie en moyenne en France d'avoir un enfant,
02:12 tous les autres, ce n'est pas pour ça.
02:13 Dans les années 90, il y a un type qui s'appelait Dean Hammer qui s'est dit
02:16 "Bon, si c'est génétique, on va trouver le gène gay".
02:19 Donc on a regardé sur le chromosome X et il a identifié une zone et il a dit "C'est là".
02:23 Et ça a été super dangereux parce que très peu de temps après,
02:26 il y avait déjà des titres dans la presse qui disaient "Espoir d'avortement".
02:29 Et puis, à la fin des années 2010, il y a eu des plus grosses recherches.
02:34 Et là, on s'est rendu compte que oui, effectivement, il y a peut-être une part de génétique dans certains cas,
02:39 mais que ce n'est pas un gène.
02:40 On s'est rendu compte que c'était des combinaisons extrêmement complexes
02:43 qui auraient un impact à très très très faible dose.
02:47 Le problème de ces recherches, c'est que pendant longtemps, elles ont servi à justifier les thérapies de conversion.
02:52 La thérapie par aversion, c'est qu'on vous file des médicaments qui vont vous donner la nausée,
02:56 qui vont vous faire vomir, on peut les ajouter avec des électrochocs
03:00 et on vous passe comme ça des images homo-érotiques pour vous faire une sorte d'overdose de l'homosexualité.
03:05 Évidemment, ça n'a jamais marché.
03:06 Il y en a d'autres qui ont dit "Bon, c'est plutôt à voir du côté de l'inconscient, de la psychanalyse".
03:11 Si on trouve le traumatisme initial qui a conduit à l'homosexualité, parce que c'est l'une des théories,
03:15 eh bien, on peut le réparer.
03:17 Le seul effet des thérapies de conversion prouvés,
03:21 c'est qu'on a 6 à 8 fois plus de risques de dépression et de suicide.
03:25 Les leaders de ces thérapies, il y en a beaucoup qui sont revenus en arrière,
03:29 qui ont dit "On arrête tout".
03:30 On s'est rendu compte qu'en fait, on tue des gens, tout simplement.
03:33 Je crois qu'homosexualité, elle est interdite dans près de 70 pays,
03:37 donc dans un monde idéal, cette question n'aurait peut-être jamais existé.
03:40 C'est une question qui est potentiellement sensible, qui est dangereuse,
03:43 qui est taboue pour beaucoup de gays.
03:45 Je me suis rendu compte que plein de mes potes s'étaient posé la question,
03:48 puis avaient décidé de l'évacuer.
03:49 Je pense que c'est justement pour ça qu'on doit s'en emparer,
03:51 parce que ces recherches, elles existent.
03:53 Elles vont continuer à se faire.
03:54 Ce n'est pas la question qui est dangereuse, c'est l'utilisation de la réponse.
03:57 Et cette réponse, elle peut être utilisée par les homophobes de tout poil,
04:00 elle peut être utilisée par les thérapies de conversion.
04:02 Donc, non, non, c'est notre vie, c'est nos amours,
04:06 on ne va pas les laisser aux mains de nos ennemis, les homophobes.
04:08 *BIP*

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