• l’année dernière
Transcription
00:00 Je me réveillais, j'allais sur le plateau, y'avait des cochons de 500 kilos,
00:02 y'avait des gens qui arrivaient avec la coupe rose et dents toutes noires toute la journée
00:05 qui étaient là "allez touche mon cochon, touche mon cochon !"
00:06 Salut Pio, on va rembobiner ta carrière de 2023 à 2004.
00:09 Si ça ne vous plaît pas, écoutez...
00:11 Pfff... Ciao !
00:12 Je pars vraiment dans toutes les directions possibles et imaginables.
00:15 Tout ce qui me passe sur la tête ?
00:16 Oui.
00:16 D'accord.
00:17 Ça va être long.
00:18 Je t'invite.
00:19 Puis la rue c'est très sympa, c'est gratuit en plus.
00:21 Donc toi tu m'invites mais c'est gratuit ?
00:23 Ouais, c'est exactement ça.
00:24 Une année difficile c'est plus la continuité d'une rencontre que j'avais eue avec Eric et Olivier il y a quelques années.
00:28 On avait commencé effectivement dans un cadre assez singulier
00:31 parce que c'est vrai qu'en thérapie c'est un exercice très particulier,
00:33 on est face à face sur des canapés.
00:36 Or pour moi, rester fixe, rester assis comme ça pendant un mois,
00:39 c'est pas très facile.
00:42 Et on s'était dit "tiens, pourquoi pas continuer dans une aventure
00:46 ou tourner un long métrage, je sais pas, dans quelque chose de vivant,
00:48 de singulier avec un sujet qui soit ultra contemporain".
00:50 Mais si je dois parler de cette expérience-là,
00:52 je dirais qu'elle marque une sorte de bascule aussi pour moi.
00:54 Dans mon rapport au travail, dans mon rapport à la concentration aussi,
00:56 dans mon rapport à l'abandon avec les metteurs en scène avec qui je travaille.
00:59 Et c'est marrant parce que je pense au "Week-low Dianic",
01:01 c'est un peu tiré par les cheveux mais je pense qu'il y a un écho aussi avec "En Thérapie" quelque part.
01:05 On était aussi dans cette espèce de carcan comme ça, un peu enfermé,
01:08 on n'avait pas d'autre solution que parler de nous-mêmes.
01:10 Le travail qu'on a fait avec Quentin, encore une fois, c'était...
01:13 C'est marrant parce qu'on a tourné après "Une Année Difficile"
01:15 et c'est vrai que je sortais de dix semaines de tournage avec Eric et Olivier,
01:18 de comédie...
01:19 - Pourquoi t'as remis ton t-shirt ? - Faites ça, toi aussi, tu le gardes, hein ?
01:22 - Tu sens l'impact, là ? - Ah oui, je sens l'impact.
01:25 ...de décors, de tournage de nuit, de jour.
01:27 On bloquait les avions, je veux dire, on était tout le temps en mouvement.
01:29 C'est un film qui était vraiment en mouvement.
01:30 Et je passe ensuite à l'énergie de Quentin.
01:34 Non mais moi, je joue pas ça, c'est trop de la merde.
01:36 T'as vu les photos françaises ?
01:37 C'est illicible, on s'en fout, on le fait et puis basta, c'est pas grave.
01:40 On s'est traversé 15 minutes de plan-séquence,
01:42 mais quand même, il y avait une sorte de continuité.
01:44 Je saurais pas pourquoi, après, j'ai vraiment eu l'impression de la toucher
01:46 à l'essence même de mon travail.
01:48 C'est-à-dire à la fois un truc spectaculaire,
01:51 où on bloque des avions, encore une fois, je le répète,
01:53 et quelque chose de très intime, de très retenu,
01:55 de très précis au niveau de la langue, avec un apprentissage de texte
01:58 qui m'a demandé beaucoup, beaucoup de travail.
01:59 Je dirais, trois semaines, un mois.
02:01 Après, il y a aussi eu les mousquetaires.
02:02 Je me réveillais, tu vois, j'allais sur le plateau,
02:06 il y avait des cochons de 500 kilos.
02:07 Il y avait des gens qui arrivaient avec la coupe rose et dents toutes noires,
02:09 toute la journée, qui étaient là, "Allez, touche mon cochon, touche mon cochon !"
02:11 Je me disais, il faut quand même se figurer, tu vois,
02:14 avec un bide sacum, une épée en bêta, et des couteaux, des flingues et tout.
02:17 Je me disais, mais putain, mais wow, qu'est-ce qui se passe ?
02:20 Je pensais pas, un jour, si je suis honnête, traverser un truc pareil.
02:23 Et donc, tu vois ça, donc t'es là, t'es avec les cochons,
02:25 après, tu bloques des avions, après, tu menaces un mec de mort avec des flingues,
02:28 avec une moustache, comme ça, avec le truc.
02:29 L'événement, c'est un film qui m'a vraiment...
02:33 comme beaucoup de gens, d'ailleurs, je pense, de ce que ça raconte.
02:35 Surtout, en fait, moi, j'étais saisi par l'époque.
02:39 Je me rendais plus compte qu'il y avait un tel archaïsme de pensée,
02:43 à ce moment-là.
02:44 - Vous étiez malade ?
02:45 - Le genre de maladie qui ne frappe que les femmes.
02:50 Et qui les transforme en femmes au foyer.
02:52 - Moi, j'étais pas à Venise, parce que je ne sais même plus pourquoi,
02:55 j'avais aucun intérêt.
02:56 Donc, on était avec tous les potes, là,
02:58 et j'avais un ordinateur tout claqué.
03:01 On était dans un cours d'immume, on regardait la cérémonie,
03:03 et plus ça avançait, parce qu'on avait dit à Audrey de rester.
03:07 Et en général, quand on dit de rester,
03:08 ça veut dire que tu vas avoir un prix.
03:09 Ça commence un peu large et ça se resserre, ça se resserre.
03:11 Et on se dit "mais attends, mais c'est pas possible, pas possible,
03:13 le lion d'or, le lion d'or, il était là".
03:14 Moi, je me rappelle, il faisait hyper chaud, j'étais là en calbard.
03:18 Il faisait chaud, évidemment, c'était l'été.
03:20 Et c'était là, c'était la ferveur, quoi.
03:22 Et quand il y avait le lion d'or, on était là devant notre truc,
03:24 le truc de 10 bouches.
03:25 C'était assez furieux.
03:27 Bref, c'est un souvenir qui vient de me ratraverser.
03:29 Du coup, je me suis perdu.
03:30 On était à Cannes aussi avec la fracture,
03:32 ça c'était encore un moment assez dingue.
03:34 "C'est un coup, c'est un coup les gars, c'est un coup !"
03:37 C'est la première fois que j'avais un film en officiel.
03:38 Donc quand t'as la musique qui arrive et que tu montes les marges,
03:41 déjà quand t'es acteur ou actrice, tu peux pas ne pas être sensible à ça.
03:44 Je sais pas l'aboutissement de tout ce travail,
03:46 parce qu'on a fabriqué ce film dans un souterrain, dans un sous-sol.
03:48 On a eu la chance, par contre, de tourner pendant le confinement,
03:50 donc on faisait partie des rares qui étaient autorisés à travailler.
03:53 "2020"
03:53 Je vais parler du Pixar en avant.
03:54 "Montons droit, épaules relevées, pieds écartés et le dos un chouicambré."
03:58 La première expérience que j'ai en doublage, c'est un travail immense.
04:02 Je me rendais pas compte parce que je pense que j'avais l'image de Robin Williams
04:05 qui doublait quand j'étais enfant, je me rappelle,
04:07 c'était comme les making-of, ça existait encore à l'époque,
04:09 il y avait une sorte de mystère autour de tout.
04:12 Et donc on le voyait doubler, il faisait des voix dans tous les sens
04:15 et je me disais "putain, mais il a l'air de s'éclater".
04:16 Et ça me paraissait d'une simplicité enfantine de faire ça.
04:20 Ça ne l'est pas.
04:21 Je vous le dis, doubler un film, c'est comme faire un film entier en cinq jours.
04:26 Donc c'est vraiment...
04:27 Ça demande une technicité et un savoir-faire que je n'imaginais même pas.
04:33 Donc ça m'a demandé beaucoup de travail, j'ai adoré faire ça.
04:35 On sort le film et deux semaines, je crois même une semaine après,
04:38 confinement, ou deuxième confinement.
04:39 Ben "Qu'il Mange en deux", j'en profite d'ailleurs qu'on en parle parce que...
04:42 - Il faut le 3 ?
04:43 - Euh... Non, j'aurais voulu faire le 1 déjà.
04:45 C'était l'idée, c'était déjà de faire le 1.
04:47 - Oh, nooooon !
04:49 *Bruit de feu*
04:52 "Ultime Enchance", pour ceux qui ne connaissent pas,
04:53 c'est un court-métrage que j'ai fait pendant le confinement,
04:57 le premier avec mon père, les gens avec qui j'étais confiné.
04:59 C'est un hommage au cinéma d'action des années 90,
05:02 doublé, pas en VO.
05:03 - Johnson se demande une évacuation immédiate !
05:06 La mission a été soulevée !
05:07 - Si vous avez le temps, jetez-y un petit coup d'œil.
05:10 Ça va vous prendre 17 minutes 30 exactement, ou 25, je sais plus.
05:13 C'est sur YouTube, vous tapez "Ultime Enchance 2 - Les Origines".
05:16 C'est cadeau, tu démerdes avec ça, tu bois une petite bière devant.
05:18 C'est délicieux.
05:21 Ou si ça ne vous plaît pas, écoutez...
05:23 Ciao !
05:25 On l'a fait, c'était absolument génial parce que
05:27 tout est parti d'une sorte de délire comme ça.
05:28 On s'est dit "Tiens, on n'a qu'à faire un court-métrage".
05:30 Et en fait, on l'a fait, on l'a écrit, on l'a tourné, on l'a doublé le truc,
05:33 on l'a monté, on l'a machin, on l'a projeté au cinéma.
05:36 Et quand même, il y a une sorte de satisfaction de se dire
05:38 tout ce petit truc, ce petit embryon de connerie délirante.
05:40 On se faisait tout chier à gaver de gyoza.
05:42 Enfin, je pense toujours à ça parce que je mangeais que des gyoza
05:44 toute la journée et on se disait "Mais fou, on ne peut pas passer notre vie
05:48 à bouffer des gyoza".
05:49 Et donc, on a fait ce truc.
05:51 Et quand je l'ai vu au cinoche, la première fois qu'on l'a projeté,
05:53 je me suis dit "Quand même".
05:54 Tu ne veux pas qu'on se rendue là déjà ?
06:02 Parler d'Audrey Diwan, c'est très difficile parce que c'est une amie.
06:07 En fait, on a fait ce premier film ensemble, "Mais vous êtes fous".
06:09 Je pense que c'était un moment où on était tous les deux dans un besoin
06:12 de rencontrer des gens essentiels dans notre travail.
06:14 - Elle ne respire plus. - Romane !
06:15 - Elle est doulante, appelle l'ambulance.
06:18 On a quand même traversé un film assez délicat parce que "Mais vous êtes fous",
06:22 ça raconte quand même la toxicomanie d'un mec qui perd ses enfants.
06:24 Donc, c'est vraiment encore une trajectoire qui est vraiment sur un fil,
06:27 sur un truc d'émotion très, très tendue, très sentie et surtout,
06:29 qui ne tombe pas dans le pathos, dans quelque chose de larmoyant ou de cynique.
06:33 C'est quelque chose que je déteste.
06:34 On est devenus amis, on est devenus très, très proches.
06:36 Il y a eu cette continuité avec l'événement et je dirais, avant de continuer,
06:41 je pense qu'elle me proposerait de jouer un albardier qui se prendrait une flèche
06:43 en haut d'un rempart et qui meurt au bout de trois minutes.
06:45 Je le ferais.
06:46 2018.
06:47 Alors, "En liberté", fou la vache, ça c'était quelque chose aussi.
06:49 Pierre Sabadorik.
06:50 - Oh putain, ça sent bon là. - J'ai payé pour lui.
06:52 - Hum, ça sent quoi ?
06:54 - C'est quoi, c'est de l'eau, c'est du champagne ?
06:57 - Oh putain, c'est du champagne pour Charlie, non ?
06:58 Pareil, on s'est rencontrés sur un festival, un peu comme Eric Olivier.
07:01 C'était un festival qui était génial d'ailleurs,
07:02 parce qu'il n'existe malheureusement plus, qui s'appelait Festival de la Réunion
07:05 et on allait à l'île de la Réunion.
07:07 Donc déjà, c'est quand même plutôt cool, plutôt génial même.
07:09 Je crois qu'on regardait deux films par jour et le reste du temps, on était à la Réunion.
07:12 On ne va pas se mentir, il y avait quand même toute la journée des mecs qui nous tendaient les verres.
07:15 Bon, ce n'était pas désagréablement parce qu'il faisait chaud.
07:17 Je dois quand même saluer les gens qui ont eu cette idée géniale
07:21 de fabriquer des festivals comme ça.
07:22 C'était fantastique quoi.
07:23 Pierre, il a vraiment été toujours à chaque fois tellement précis.
07:26 C'est vraiment quelqu'un qui m'a fait passer des échelons dans mon système de pensée
07:30 sur mon rapport au travail, au texte.
07:32 Je faisais un monologue où je disais que je voulais mettre les vélos sur les toits de Paris.
07:37 Je voulais être un peu défoncé dans la scène.
07:38 Je me disais qu'il faut que je joue l'accessoire pour rendre plus naturaliste.
07:42 Et en fait, c'est Pierre qui m'a dit "Non, mais arrête de jouer l'accessoire.
07:44 T'arrêtes de trouver des espèces d'excuses pour rendre la situation et la séquence plus digestes.
07:48 On s'en fout de digérer la séquence.
07:49 La seule chose qui importe, c'est la langue, l'écriture, le rythme qu'on va fabriquer avec le partenaire."
07:54 Quand on était à ce festival, je m'en rappelle, à la Réunion,
07:56 et Pierre m'a dit "On va travailler ensemble toute notre vie."
07:58 Il y avait une sorte de rencontre et on n'avait rien fait.
08:00 On n'avait rien fait, on discutait.
08:01 Mais c'était au bout de quelques jours et je ne sais pas pourquoi il a eu cette intuition-là.
08:04 Et moi, je me disais "Je rêverais de bosser avec lui."
08:05 Et il se trouve que ça fait je ne sais pas combien d'années que ça dure et que ça va encore durer.
08:08 Ce qui nous lie...
08:10 Alors ça, je pense que c'était un des meilleurs souvenirs de tournage que j'ai de ma vie.
08:15 - Eh ben te voilà toi !
08:17 J'ai eu la rencontre avec François Civil, évidemment.
08:20 Anna Gerardo, évidemment.
08:22 Mais je pense que le fait d'avoir tourné ce film sur un an...
08:25 On travaillait avec un grand cinéaste, Cédric Lapiche.
08:27 J'ai rencontré ma compagne.
08:29 C'est dingue !
08:30 Pendant ce tournage, pour moi, ce film fait plus écho à une partie de ma vie.
08:35 Si je peux me permettre cette parenthèse, j'ai la parole.
08:39 "C'est bon Pio, tu peux la faire ?"
08:40 "OK, c'est bon."
08:41 Je me rappelle très bien, en fait, on se disait...
08:44 En fait, tu finissais la journée et il y avait toujours des vignerons qui étaient là.
08:47 Donc les mecs, ils arrivaient avec des brouettes, comme des brouettes.
08:50 Et dedans, il y avait écrit "Pomar à la crè", "Pomar 76".
08:54 Donc tu dis "Mais attends, je ne peux pas ne pas goûter ça."
08:57 "Je ne peux pas ne pas le goûter."
08:58 Donc on ouvrait une bouteille, et puis on a buvé.
09:01 Pas tout le temps, évidemment.
09:03 Dieu merci, parce que sinon on serait mort.
09:04 La chance que j'ai pu avoir de rencontrer des cinéastes
09:06 qui m'ont fait vraiment comprendre quelle était ma place
09:09 et ce pour quoi j'étais formé.
09:11 "En 2008, le mec, il s'était enfilé un globe souvenir dans le cul."
09:15 "Non, putain."
09:17 Quand je parle du premier jour du reste de ta vie,
09:19 c'est tellement nouveau pour moi, je dirais,
09:23 des gens avec qui je travaille, du process de fabrication d'un film.
09:25 C'est-à-dire, moi, voir des gars qui étaient en train de trifouiller des fluos
09:28 ou mesurer la distance avec un décamètre, une caméra.
09:31 C'était tellement, je dirais, je me disais "Mais qu'est-ce que..."
09:33 Il y avait tellement d'informations que mon cerveau devait ingurgiter et digérer
09:37 que j'ai une espèce de souvenir un peu fou,
09:39 où c'est une espèce de "Bouah !" de coup de mitrailleuse, comme ça.
09:41 Où j'ai dit "Mais putain, oh là là, c'est ça le cinéma."
09:43 Et c'était fini. Et c'est terminé.
09:45 J'ai dit "Putain, bon, j'aimerais bien continuer à faire ça."
09:49 Et en plus, on l'avait sorti au mois de juillet, personne n'y croyait.
09:50 Je crois que c'est ça, le mois de juillet.
09:52 C'était une nouveauté.
09:53 À l'époque, le mois de juillet, c'était vraiment la date du somme.
09:56 On sortait tous les films où personne n'y croyait.
09:57 On disait "Fous-moi ça en juillet, on verra comment ça se passe."
10:00 Et on verra, on verra.
10:02 Et ce film a fonctionné direct.
10:04 Après, on a été au César et tout.
10:06 Oui, ça allait marrer comme ça fort.
10:08 Après, on m'a mis dans une espèce de petite case,
10:12 de mec un peu séduisant, un peu baraque, un peu sauvage.
10:16 J'avais une petite barbe, j'avais un garage de moto, je faisais du sport et tout.
10:20 Et peut-être que c'était quelque chose de sans doute très réducteur.
10:24 Ça devait me convenir un peu, puisque je me disais "Bon, bah voilà."
10:27 Après, je ne dis pas que tout ce que j'ai fait après n'était pas dingue.
10:29 Et puis, tu sais, t'as 25 ans, j'en ai à foutre.
10:31 Moi, j'étais un rockeur.
10:33 Tu vois, tu comprends, ma vie, je faisais du cinéma.
10:37 Mais je pense quelque part, j'aurais pu travailler aussi au théâtre, ce que j'ai fait.
10:40 Ou même ailleurs, j'avais mon bouclard et tout.
10:42 Mon gars, je faisais plein de trucs en même temps.
10:43 Je continuais à jouer au théâtre.
10:46 Et à faire des créations pendant que je tournais le film de Besançon le premier.
10:50 Et en fait, après, j'ai été à P, parce que c'est...
10:54 Mais j'ai pris cette direction-là.
10:55 J'ai travaillé plus au cinéma.
10:57 Une anecdote sur la vie de Saint-Yann ?
11:00 Je ne sais pas, en France, il y a quand même des écoles comme ça,
11:02 des écoles publiques qui tournent.
11:06 Moi, ça m'a vraiment...
11:07 Ça a formé la personne que je suis intellectuellement.
11:08 Et c'était dingue parce que j'arrivais là-dedans,
11:10 moi, je faisais de l'accordéon, je buvais de la bière.
11:12 Ma vie, c'était ça.
11:13 Tu es étudiant, tu vis, c'est ça ta vie.
11:16 Et on faisait ça, on étudiait, on étudiait.
11:18 On avait Coltès et puis des textes classiques.
11:21 Et tout ça mélangé.
11:24 Et en plus, j'ai découvert le hardcore parce qu'il y avait beaucoup de concerts.
11:26 Il y a une grosse communauté punk à Saint-Etienne,
11:29 comme à Rennes, comme beaucoup de villes.
11:30 Donc, c'est là que j'ai rencontré vraiment ce qu'est le hardcore.
11:33 J'allais aux concerts tous les dimanches.
11:35 Il y avait trois concerts par dimanche.
11:37 Et je ne sais pas, il y avait vraiment...
11:38 C'était une sorte de bouillonnement un peu...
11:41 Pour parler du film de Clapiche, quand je pense à L'Auberge espagnole,
11:44 quand je pense à ce film, ça a été une partie de ma vie,
11:46 pas dans un autre pays, pas avec des gens de pays différents.
11:49 Donc, finalement, absolument aucun lien avec ce film.
11:51 Mais je dirais, en tout cas, ça a été L'Auberge stéphanoise.
11:54 Je pense que c'était un peu ça.
11:55 Ouais, parce que c'était un peu ça.
11:56 C'était plus L'Auberge stéphanoise.
11:58 Et quand ça s'est fini, j'étais un peu comme Romain Duris
12:01 quand il est dans la rue et qu'il marche et qu'il pleure.
12:04 J'étais un peu...
12:04 J'ai eu tellement d'informations, tellement de trucs vibrants et excessifs et d'incres.
12:11 Je m'étais dit, merde, j'ai envie que ma vie, elle soit à l'image de ce que j'ai vécu là.
12:14 Et c'est un peu le cas. Donc, ça, c'est quand même...
12:16 J'ai beaucoup de chance.
12:17 Dominique !
12:19 [Musique]

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