• l’année dernière
Faire du sport et polluer ne sont pas compatibles pour Circle Sportswear. L’économie circulaire réinvente les systèmes de production et en créant des nouveaux matériaux ou utilisant des matières recyclées de nouvelles solutions apparaissent. Les vêtements de sport se débarrassent ainsi de l’élasthanne et du marché asiatique pour se tourner vers une fabrication européenne avec des matières biodégradables.

Category

🗞
News
Transcription
00:00 Smart Impact au Fitex, au salon du sport santé, du sport bien-être avec Romain Trébuille.
00:12 Bonjour.
00:13 Bonjour.
00:14 Bienvenue.
00:15 Vous êtes le cofondateur de Circle Sportswear, entreprise créée en 2020 avec Alex Horou.
00:19 Avec quelle idée de départ ? Pourquoi vous l'avez créée cette entreprise ?
00:22 Avec Alex, on l'est toujours, passionné de sport.
00:26 Moi, énormément de running, du surf, du ski, ainsi de suite.
00:30 Et en fait, on en avait vraiment marre de voir qu'il n'y avait que des solutions qui
00:34 polluaient la planète quand on parle d'équipement, de vêtements pour le sport.
00:38 Il faut savoir que l'univers de la mode est le deuxième plus polluant au monde et que
00:42 tous les vêtements de sport sont fabriqués à l'autre bout du monde, en Asie, et à partir
00:45 de pétrole.
00:46 Et du coup, on a voulu changer tout ça et créer une marque en économie circulaire
00:50 à partir de matériaux recyclés et totalement faits en Europe.
00:53 Alors ça, c'est le point de départ, sauf que ça se complique à partir du moment où
00:57 on essaye de mettre ça en œuvre, parce que vous nous l'avez dit, toute l'industrie
01:01 est tournée vers un autre modèle.
01:02 Donc comment vous avez sourcé de nouveaux matériaux et d'ailleurs, quels matériaux ?
01:06 De quoi on parle ?
01:07 C'est sûr que nous, on invente une nouvelle supply chain, on invente des partenariats
01:11 et avec un écosystème, on arrive à créer ça.
01:13 Pour créer un vêtement, un t-shirt comme le que je porte ici, le temps de développement
01:17 c'est 18 mois.
01:18 Je ne vous parle pas de l'ultra fast fashion qui sort 1000 pièces par jour, mais vous
01:21 voyez un petit peu le temps que ça prend.
01:22 Et bien ça, pour faire ce produit-là, c'est 20 bouteilles en plastique qui ont été récoltées
01:27 et transformées.
01:28 Donc on a des partenariats en Italie, en Espagne où on récolte des bouteilles en plastique,
01:33 on les transforme jusqu'à faire un fil et on arrive à créer un tissu très technique
01:37 parce que le but du jeu, c'est écologique, c'est bien, mais il faut qu'on soit aussi
01:41 performant et qu'en plus, on ait envie de les porter.
01:43 Par exemple, il y a une matière qu'on utilise beaucoup dans les vêtements sportifs, c'est
01:47 l'élastane.
01:48 Alors, comment elle est produite classiquement et comment vous, vous remplacez l'élastane
01:53 en quelque sorte ?
01:54 L'élastane, c'est du pétrole à la base.
01:56 Donc nous, on a le premier élastane fait en Europe, c'est en Allemagne et il est biodégradable.
02:00 C'est l'unique élastane biodégradable qui n'a pas d'impact en fin de vie.
02:06 Et c'est très compliqué puisqu'il n'y a qu'un seul producteur en Europe et ses volumes
02:10 baissent et du coup, on doit se battre pour ne pas que ce soit remis en Asie.
02:14 Donc on crée des partenariats et des ponts comme ça.
02:16 On essaye d'avoir aussi peut-être d'autres partenaires qui veulent aussi ce type de fil.
02:20 Donc, vous nous l'avez dit, Italie, Espagne, Allemagne, ça veut dire qu'il n'y a pas de
02:25 filière française ?
02:26 En France, on fabrique beaucoup de matières.
02:29 Donc les bouteilles en plastique en France, elles doivent être recyclées pour faire
02:32 d'autres bouteilles en plastique.
02:33 Donc on va les chercher juste à côté.
02:35 Et du coup, par exemple, ce produit, le tissu, ensuite, il est développé en France, à
02:40 Bourgoin-Jailleu, exactement.
02:41 Et ensuite, c'est assemblé au Portugal.
02:44 Mais c'est vraiment des savoir-faire très précis.
02:46 Donc ça ne s'apprend pas du jour au lendemain et ça met beaucoup de temps.
02:49 Et on essaye de les recréer, de les remettre au goût du jour en France, c'est ça ?
02:52 C'est ça.
02:53 Sur le tissu, il y a du savoir-faire et on travaille avec eux.
02:56 On a aussi travaillé avec les manufactures Saint-Jam en Normandie où on a fait des collaborations
03:01 avec eux.
03:02 Donc ça, c'est une marque de polo marins, c'est ça ?
03:04 Oui, c'est les fameuses marinières.
03:06 Et l'idée, c'est d'apprendre avec eux et de développer des nouvelles technologies
03:11 parce qu'un produit de sport, avec de l'élastane notamment, ça ne se fabrique pas comme un
03:14 produit en laine, en coton, etc.
03:16 Et donc, vous sortez aussi, vous fabriquez aussi des chaussures, la Supernatural Runner.
03:21 Alors là, quelles sont ses caractéristiques ? On est avec quels matériaux ?
03:25 Donc là, c'est vraiment là-dessus.
03:27 On travaille depuis trois ans, énormément d'innovations.
03:30 On a remplacé, il faut savoir que 99% des chaussures de sport sont faites en Chine ou
03:34 au Vietnam et ce n'est que du pétrole.
03:36 Donc on est reparti d'une feuille blanche et on s'est dit comment on peut réinventer
03:39 ce produit.
03:40 Et à toute la partie du haut, on a remplacé ça, c'est un mélange de laine et de fibre
03:44 de bois.
03:45 Donc c'est un matériau qui est en fin de vie 100% biodégradable.
03:48 Et la semelle, c'est du pétrole également qui est injecté.
03:51 Et bien, on a remplacé le pétrole par de l'huile de ricin qui est une plante.
03:55 Et pour aller plus loin, en fait, toutes ces semelles ne sont faites qu'en Asie puisque
03:59 ce sont des machines à injection industrielle immenses.
04:01 Et on a un partenaire au Portugal qui a co-investi avec nous pour fabriquer ses premières chaussures
04:06 de running en Europe, au Portugal.
04:08 Et du coup, cette chaussure là, concrètement, c'est la première chaussure de running
04:12 faite totalement en Europe et qui en plus est biodégradable en fin de vie.
04:16 Donc tout ça, c'est des partenariats.
04:18 On travaille avec Woolmark aussi sur toute la partie du haut parce que c'est énormément
04:21 d'innovation de R&D ces trois ans pour créer un modèle comme ça.
04:25 Alors justement, cette partie R&D, vous la portez uniquement ou alors l'importance des
04:31 partenariats, c'est d'aller chercher d'autres entreprises qui ont déjà avancé sur une
04:35 partie des technologies que vous recherchez ?
04:37 Nous, on est là pour être game changer et on arrive et on leur dit voilà, on veut
04:41 changer le monde du sport, on veut avoir un impact très fort et on veut tel type de solution.
04:47 On voit ce qu'il y a sur le marché, on les aide à accélérer.
04:50 Mais on ne peut rien faire tout seul, c'est avec un écosystème.
04:52 Je parlais de Woolmark sur la partie du haut de cette chaussure, mais on travaille aussi
04:56 avec Arkema qui est un chimiste français avec qui on a développé la molécule à
04:59 partir de la plante.
05:01 On ne peut rien faire tout seul, mais on peut les aider à bouger plus vite et avoir des
05:04 use case et des applications très rapides.
05:06 Dans le sourcing de ces matériaux, parce que c'est vraiment la base d'un projet comme
05:10 le vôtre, il y a aussi le fait de récupérer des chutes de production.
05:14 Vous le faites avec qui et qu'est-ce que ça devient ?
05:15 Déjà, nous, on s'applique à avoir pas de chute dans nos productions.
05:20 Ça, c'est la première des choses.
05:22 Du coup, ça s'appelle du seamless.
05:23 Ça veut dire qu'on a des vêtements qui n'ont pas de couture et on est directement sur des
05:26 machines circulaires, ce qui fait que un, c'est plus confortable et deux, on n'a pas de chute.
05:30 Là, sur ce produit-là, pour le faire, on va avoir à peu près une cinquantaine de
05:35 prototypes qui sont testés par des athlètes et ainsi de suite.
05:37 En fait, on va récupérer toutes ces paires-là déjà et on va travailler avec une créatrice
05:42 de mode pour faire une capsule dédiée.
05:44 Après, en fin de vie sur ces chaussures-là, la partie du haut et du bas sont séparables
05:49 très facilement.
05:50 La partie du haut, elle est biodégradable dans du compost à la maison.
05:53 La partie du bas, la semelle, vous nous la renvoyez, on la recycle pour faire les futures
05:56 semelles sans perdre les propriétés techniques.
05:58 Et c'est comme ça qu'on est vraiment en circularité complète.
06:01 Vous en êtes où du développement de Circle aujourd'hui ?
06:03 Ça fait trois ans donc, comme vous le disiez, on est une quinzaine de personnes.
06:08 On est présents dans 32 pays via notre site Internet.
06:11 On a écrit en 32 pays et on a une gamme running hommes-femmes complète, donc plus les chaussures
06:17 qui arrivent.
06:18 Donc, le grand moment, c'est le lancement de la chaussure qui sera en avril prochain,
06:21 après trois ans de développement.
06:23 Et c'est super de voir qu'aujourd'hui, on a une communauté d'un peu plus de 60 000
06:26 clients qui partagent nos valeurs et c'est que le début.
06:29 À quel point l'organisation des Jeux Olympiques en France, ça peut être un booster pour
06:33 une marque comme vous ?
06:34 C'est un booster parce qu'on ne parle que de sport.
06:36 C'est un booster parce que beaucoup de monde ont envie de se mettre au sport.
06:40 J'ai envie de dire, dans une logique totalement inverse, le Covid a été aussi un booster
06:44 parce que tout le monde s'est mis à la course à pied, à prendre soin de soi et
06:47 à regarder comment sont faits les produits.
06:49 Là, avec les JO, on a une opportunité, c'est chez nous.
06:52 Nous, on ouvrira un pop-up store qui sera dans le Marais.
06:54 On pourra accueillir énormément de ces sportifs.
06:56 Après, se rapprocher de l'événement au plus proche, vous savez qu'il y a des enjeux
06:59 de partenariat et là, ça met des petites barrières à l'entrée.
07:02 Évidemment, pour une jeune marque, j'imagine que ce n'est pas possible.
07:05 Est-ce que vous avez un sportif ou une sportive, une athlète qui porte votre marque ? Et est-ce
07:13 que ça fait partie de la stratégie des perspectives de développement de Circle ?
07:18 Ça fait partie à moyen terme.
07:19 On a énormément d'athlètes qui sont en équipe de France, une vingtaine qui participent
07:25 au co-développement de nos produits.
07:27 Vous avez reçu un…
07:28 Comme conseillers en quelque sorte ?
07:29 Ils testent nos produits, on les conseille, on les consulte, on leur demande ce qu'ils
07:32 en pensent.
07:33 Ils testent nos produits.
07:34 Là, ils ont pu faire 500 kilomètres en un mois avec.
07:36 Ils nous donnent tous les retours.
07:37 On fait des tests après chaque utilisation.
07:39 Et ça, c'est très important.
07:41 Et c'est plutôt des jeunes qu'on va préparer pour Los Angeles, potentiellement pour les
07:44 JO de Los Angeles.
07:45 Vous aviez un rugbyman juste avant.
07:47 On a un autre avec Maxime Médard qui est un ancien international aussi avec qui on prépare
07:52 pour un ultra-trail, un marathon.
07:55 On est en train de voir.
07:56 Et pareil, il participe au co-développement.
07:57 Et puis après, c'est toute la communauté.
07:59 Ça veut dire qu'il y a des millions de runners.
08:00 Il y a 13 millions de runners en France.
08:02 Aussi, on va chercher auprès d'eux parce qu'il faut que ça réponde aux exigences
08:05 des grands experts, mais aussi aux besoins de chacun.
08:08 Merci.
08:09 Merci beaucoup, Romain Tribulé et bon vent à Circle.
08:12 Voilà, c'est la fin de ce numéro de Smart Impact en direct de ce salon du sport, du
08:19 sport santé, du fitness.
08:21 On est très heureux d'être ici au Fitex.
08:23 A très bientôt sur l'antenne de Bsmart.
08:25 et de la France.

Recommandations