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Réinventer la mode passe aussi par des idées simples : reconditionner ses paires de chaussures, est LA nouvelle solution. L'industrie de la mode est un des secteurs les plus polluant, mais l'économie circulaire prend place dans ce système. Ramener sa paire de chaussures, puis la passer à l'étape manufacture pour qu'elle ressorte comme neuve, c'est le processus de Claquettes Market. Un procédé gagnant pour tout le monde.

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00:00 Bonjour Alexandra Gibou, bienvenue.
00:07 Bonjour, merci de me recevoir.
00:09 Vous êtes donc responsable des projets mode circulaire et durable du groupe ERA, mais
00:13 on va découvrir ensemble Claquette Market qui a été lancée il y a un an, automne 2022.
00:19 Place de marché, c'est quoi la démarche ? Pourquoi vous l'avez créée ?
00:22 Alors en effet, on a lancé Claquette Market en novembre dernier, donc on arrive sur nos
00:28 1 an. On l'a créée initialement, alors le projet ça fait plus de 3 ans qu'on l'a
00:34 en tête et qu'on l'a testé parce qu'on a d'abord fait 2 ans de test en magasin pour
00:37 être sûr de l'appétence de nos clients et de savoir si ça allait même au niveau
00:43 de nos boutiques prendre aussi parce que ça impacte quand même les réseaux de magasins.
00:47 On l'a lancée parce qu'on a fait plusieurs constats, c'est qu'aujourd'hui le premier
00:51 c'est que l'industrie de la mode est une des plus polluantes, qu'il y a des tonnes
00:56 de chaussures qui dorment dans les placards des consommateurs et que les consommateurs
01:00 se tournent de plus en plus vers des économies circulaires, la seconde main, les produits
01:04 reconditionnés. Et l'autre constat qui concerne plutôt les usages, c'est que les consommateurs
01:12 ne sont pas forcément à l'aise avec les sites de seconde main, déjà parce qu'il
01:15 faut être à l'aise avec le digital dans un premier temps et aussi parce que ça prend
01:19 du temps de poster une annonce pour récolter quelques euros et c'est pas forcément…
01:24 Il y a beaucoup de gens qui ne passent pas le cap et c'est pour ça qu'on a lancé
01:27 Claquette Market pour pouvoir aider nos clients.
01:30 Donc là on est dans un modèle avec trois filières d'approvisionnement qu'on peut
01:34 détailler. Vous l'avez évoqué d'abord, les boutiques partenaires, vos clientes,
01:40 vos clients sont mis à contribution, comment ça marche ?
01:42 Alors on a la chance du coup de faire partie du groupe Eram, on est vraiment une BU à
01:46 part entière mais on s'appuie sur la force du groupe qui est déjà un chausseur qui
01:51 existe depuis plus de 100 ans et qui grâce à cela a beaucoup de boutiques en France.
01:55 On a du coup développé 60 corners dans les boutiques Eram et Bocage.
02:00 Je peux rapporter mes chaussures dans ces corners ?
02:02 Exactement.
02:03 N'importe quelle marque ou uniquement les marques du groupe ?
02:04 Chez Eram, n'importe quelle marque puisque c'est un multi-marques de base. Chez Bocage,
02:08 seulement les Pères Bocage mais on a plus de magasins Eram partenaires que Bocage.
02:14 Et là en effet, nous l'idée c'est vraiment d'être facilitateur. Donc vous nous ramenez
02:19 vos pères, donc quelle que soit la marque chez Eram, on vous les prend, on les bichonne,
02:27 ce qu'on appelle nous bichonner.
02:28 On reconditionne en quelque sorte.
02:29 C'est un reconditionnement à la main dans les boutiques, on appelle ça le bichonnage
02:33 parce qu'on les hygiénise, on les nettoie à l'intérieur, à l'extérieur, on les
02:36 restire, on les embellit qu'elles soient vraiment toutes nickel pour la vente. On rédige l'annonce
02:42 pour les comptes des clients, on prend en photo, on a des mini box photo dans nos magasins,
02:47 on les prend en photo. Et ensuite les pères elles sont visibles à la fois en ligne sur
02:49 Clacat Market et dans le corner. Donc en fait il y a deux fois plus de chances de les vendre.
02:55 Si je rapporte mes chaussures, je vais récupérer quoi ? Un bon d'achat, de l'argent ?
02:58 Un bon d'achat.
02:59 D'accord.
03:00 Du coup l'idée c'est que nous l'objectif c'était vraiment de driver du trafic en
03:03 magasin. Parce que les centres-villes aujourd'hui c'est plus compliqué donc c'était aussi
03:07 faire revenir au commerce de centre-ville. Et puis nos conseillers en magasin passent
03:13 beaucoup de temps à habiller vos chaussures, prendre les photos, mettre en ligne. Donc
03:17 l'idée c'est, ils récupèrent un bon d'achat du montant de leur vente auquel on ajoute
03:21 30% supplémentaire et ces bons d'achat ils sont cumulables. Donc vraiment aujourd'hui
03:24 dans une période d'inflation, de baisse de pouvoir d'achat, c'est quelque chose qui
03:28 enchante les clients parce qu'ils peuvent du coup vendre plusieurs paires qui traînent
03:31 dans leur placard, se faire un joli épactole, une belle cagnotte auquel on ajoute 30% et
03:35 s'acheter une paire sans avoir à débourser.
03:38 Deuxième source d'approvisionnement, la manufacture Eram qui est située à Mont-Jean-sur-Loire,
03:42 on est dans le Maine-et-Loire, qui produit 280 000 paires par an à peu près.
03:48 Je n'ai pas trop leurs chiffres de production.
03:50 C'est ce que j'ai lu en préparant l'émission. Mais il y a des chaussures qui ont des petits
03:54 défauts, c'est ça ? C'est là que la quête marquette intervient ?
03:56 Intervient. Alors la manufacture c'est vraiment une usine qui appartient au groupe Eram depuis
04:00 toujours qui font aujourd'hui des chaussures made in France pour le groupe mais pas que,
04:03 aussi pour des marques extérieures. Et on a créé un petit atelier de reconditionnement
04:08 avec Jean-Olivier qui est le directeur de la manufacture pour justement, parce que le
04:12 constat en créant la quête marquette c'est qu'il y a des tonnes de paires qui reviennent
04:15 des magasins et qui sont ce qu'on appelle défraîchies parce qu'elles ont été essayées,
04:21 il y a une bride qui a cassé, il y a un pied qui est décoloré par rapport à l'autre
04:24 et ça c'est des paires qu'on ne peut plus vendre.
04:25 Du coup, qu'est-ce qu'on fait de ces paires-là ? On s'est dit, on les renvoie à la manufacture.
04:30 Eux, ils ont toutes les compétences pour les remettre en état.
04:33 Ils peuvent repiquer une chaussure, remettre une boucle, la recolorer.
04:36 Et du coup, on revalorise toutes ces chaussures, elles reviennent comme neuves et nous on les
04:40 vend à -50% sur le site Calcate Market et en magasin.
04:44 Troisième source, la communauté en quelque sorte.
04:47 Vous et moi si j'ose dire.
04:49 Donc c'est quoi, ça devient une plateforme de vente en ligne tout simplement ?
04:51 Très classique.
04:52 Si je les vends ou achetées, je trouve des chaussures ?
04:55 Je poste moi-même mon annonce, j'ai un acheteur en face qui l'achète et je récupère mon
04:59 argent sur ma cagnotte.
05:00 C'est honnêtement aujourd'hui pas la source de trafic la plus importante.
05:07 C'est pas ce que cherchent les clients et on se rend compte que vraiment les clients
05:10 se tournent vers les magasins pour ce service.
05:12 Quel bilan vous faites ? Alors on n'est pas tout à fait un an mais presque un an après
05:15 le lancement.
05:16 Nous on a un très bon bilan.
05:17 On est content.
05:18 On n'avait pas objectif d'être rentable dès la première année.
05:21 C'était de toute façon pas notre volonté et on ne le sera pas.
05:24 Néanmoins, on a vendu plus de 4 500 paires de particuliers.
05:29 On a vendu 11 000 paires de reconditionnés sur les 17 000 reconditionnés.
05:34 C'est pareil, c'est un bel écoulement.
05:36 L'objectif c'est de grandir et on aimerait vraiment surtout accroître cette partie servicielle
05:41 en magasin et qu'on ait plus de personnes qui viennent nous apporter leurs paires.
05:46 Et notre objectif à partir de 2024, c'est d'ouvrir, c'est pour ça qu'on s'appelle
05:50 Cacat Market sous le principe de la Marketplace, c'est qu'on souhaiterait être demain la
05:54 Marketplace de chaussures qui peut accueillir toutes les marques qui ont comme nous des
05:58 stocks de défraîchis en fin de saison, qui ne savent pas quoi en faire, qui n'ont
06:02 pas forcément une usine pour les reconditionner.
06:03 Et du coup, notre objectif, ce serait qu'on reprenne leurs stocks, on les reconditionne
06:07 et on les propose à -50 à nos clients.
06:10 Un Vinted 100% chaussures.
06:11 C'est ça, une Marketplace seconde vie de chaussures.
06:15 Est-ce que vous avez fait le bilan carbone de tout ça ? C'est-à-dire ce qu'on économise
06:19 par rapport au même nombre de paires neuves vendues ?
06:22 Alors on est en cours, on a lancé une étude, c'est assez long, c'est des études qui
06:26 prennent pas mal de temps.
06:27 On s'était dit qu'on la lancerait justement à partir de 1 an, donc là on a lancé l'étude.
06:31 Aujourd'hui, je n'ai pas tous les chiffres, mais c'est quelque chose qu'on publiera
06:35 quand notre rapport sera sorti.
06:37 Évidemment, et ça fait partie des objectifs.
06:39 Parce que, évidemment, le modèle économique des rames, comme de toutes les marques de
06:42 retail, c'est d'abord de vendre des chaussures neuves au plus grand nombre.
06:45 Vous n'êtes pas la première à qui je pose la question, mais qu'est-ce qui fait qu'on
06:50 se dit on va être notre propre concurrent d'une certaine façon ?
06:52 Alors, c'est pas tant être concurrent, c'est comme en automobile, on a les concessionnaires
06:59 qui vendent du neuf.
07:00 Ça semble étonnant d'enlever les chaussures alors que c'était dans le modèle courant
07:06 en auto.
07:07 Exactement.
07:08 Et du coup, c'est vrai que c'est plus proposer aux clients toutes les possibilités qu'ils
07:13 ont aujourd'hui.
07:14 Ils peuvent à la fois acheter du neuf, de la seconde main, c'est à eux de choisir
07:17 en fonction de leur budget, de leur conviction.
07:20 Et c'est pas de la concurrence, c'est plutôt justement élargir et aller chercher une nouvelle
07:24 clientèle qui va être plus adepte et qui se dit "tiens, je ne pensais pas que Eram
07:29 pouvait proposer de la seconde main".
07:31 Ça veut dire que ça vous en avez déjà compte 11 mois après le lancement, il y a des clients
07:38 qui viennent en magasin qui ne seraient pas forcément venus, qui n'étaient pas dans
07:43 la gamme de clientèle d'Eram ou Bocage ?
07:44 Oui, tout à fait.
07:45 En effet, on a des nouveaux clients, on se rend compte des clients qui passent les portes
07:49 de ces magasins-là pour justement que la Cate Market, parce qu'ils viennent déposer.
07:53 Ça, on en a.
07:55 Et puis, on a aussi des clients qui vont par exemple sauter le pas parce que les paires
08:01 de seconde main, c'est aux alentours de 20 euros, des choses comme ça.
08:05 Donc, c'est aussi parfois le petit plus pour se faire plaisir.
08:09 Donc, je vais en boutique et puis je m'achète un sac ou une paire et puis à côté, je
08:13 vois par exemple, même pour ma fille, une paire, elle n'est pas chère et je la prends
08:18 et j'en avais besoin, ça tombe bien.
08:19 Le nettoyage, l'hygiénisation, c'est le terme que vous avez employé, je crois, c'est
08:23 important parce que c'est peut-être le frein psychologique principal.
08:25 C'est un des plus gros freins sur la chaussure parce qu'un vêtement, on peut le laver.
08:28 Une chaussure, c'est compliqué.
08:29 Du coup, quand c'est à la manufacture, on a une vraie machine de désinfection à l'ozone,
08:36 gros process industriels.
08:37 Par contre, en magasin, les conseillers nettoient avec du nettoyant intérieur-extérieur et
08:43 on a aussi des sprays antibactériens qu'on met dans les chaussures.
08:46 Et ça permet ensuite de passer ce frein psychologique.
08:50 Merci beaucoup.
08:51 Merci.
08:52 Alexandra Dubou, à bientôt sur Bismarck.
08:53 On passe à notre débat, une balade en forêt, ça vous dit ?

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