Marseille : comment parler de l’attaque au couteau d’Arras aux élèves ?

  • l’année dernière
Trois jours après l’attaque au couteau qui a couté la vie à un enseignant du lycée Gambetta d’Arras (Pas-de-Calais), à 14h00 ce lundi, une minute de silence a été observée dans tous les collèges et lycées de France. Un recueillement en mémoire des victimes des attentats commis contre l’École mais aussi un temps d’échanges pas toujours simple à instaurer.
Au lycée Denis Diderot de Marseille (13e arr.), une majorité d’enseignants ont fait le choix de faire de cette minute un moment de partage avec leurs élèves dans la « nef », un hall pouvant accueillir un maximum de personnes, plutôt que dans leurs salles de classe respectives.

Une communion que certains ont choisi d’adjoindre à une discussion en classe plus tôt dans la matinée. Échanger, répondre aux questions autour de sujets difficiles, une tâche « plus facile » pour Damien qui enseigne le design à des adultes mais qui pour autant « remue, surtout dans les quartiers difficiles. Quand ce sont des gamins qui ne vivent pas du tous les mêmes choses que nous et qui vivent dans un environnement à Marseille de guerre avec un poids de la religion très important, ce n’est pas la même histoire » confie l’enseignant.

Ce matin dans une discussion entre enseignants pour donner une ligne directrice à ces discussions, l’idée était de bien expliquer ce drame aux élèves et surtout de le circonscrire. « Il ne faut pas que ça parte dans tous les sens. Il y a un événement précis. En ce moment il y a plein d’autres événements qui peuvent être rattachés donc l’important est de bien cadrer » souligne Philippe, professeur d’histoire-géo.
Un « cadre » qui a été posé par le proviseur Nicolas Tramoni. Dans sa prise de parole avant la minute de silence, le chef d’établissement est revenu sur les faits avant de rappeler les valeurs de l’école de la République qui ont été attaquées. Parler de l’attaque au couteau d’Arras, ce dernier insiste : « c’est au bon vouloir des enseignants et en fonction de la façon dont les sujets viendront en classe : les thèmes de laïcité, d’histoire du fait religieux, en histoire-géographie, géopolitique… Les enseignants les plus aguerris dans ce discussion pourront appuyer les autres, avec le renfort de l’établissement. C’est un travail d’explications et peut-être de désamorçage de certains fausses vérités.

Si certains rencontrent des difficultés à aborder ces sujets, le proviseur l’assure, des personnes expérimentées au sein de l’Académie peuvent les épauler : « On a une équipe académique valeurs de la République et une équipe mobile académique de sécurité qui peuvent répondre à des sollicitations ».

Category

🗞
News
Transcription
00:00 Je vous remercie d'observer cette minute de silence maintenant.
00:03 Merci à vous tous.
00:27 (Applaudissements)
00:32 Pour les élèves, on fait le maximum pour eux, mais c'est vrai que c'est des choses qui remuent, forcément.
00:41 Surtout dans les quartiers difficiles, quand c'est des gamins qui ne font pas du tout les mêmes choses que nous,
00:45 qui vivent dans un environnement à Marseille de guerre, avec un poids de la religion très important, c'est pas la même histoire.
00:51 Ce matin, dans la discussion qu'on a eue entre professeurs, une des choses qui les ressortit, c'est la nécessité de bien faire comprendre aux élèves
00:56 pourquoi il y avait cet événement, mais surtout de bien le circonscrire.
00:59 C'est-à-dire que ça ne part pas dans tous les sens, il y a un événement précis.
01:03 En ce moment, il y a plein d'autres événements qui peuvent être rattachés aussi.
01:06 Donc l'important, c'était vraiment de bien cadrer.
01:08 Et donc le fait de descendre dans la nef, d'entendre le proviseur le dire clairement et de repartir après,
01:13 c'était une manière de circonscrire l'événement de manière assez simple.
01:16 Ces valeurs, elles ont été attaquées par l'intermédiaire d'un acte barbare, isolé, mais barbare quand même.
01:25 C'est à la discrétion des enseignants et en fonction de la façon dont les sujets viendront.
01:29 Les thèmes de laïcité, les thèmes d'histoire du fait religieux, d'études du fait religieux,
01:34 mais il y a aussi tout ce qui se passe en histoire-géographie, les phénomènes géopolitiques.
01:39 Donc les uns peuvent appuyer les autres.
01:41 Nous, avec nos quelques compétences, on peut venir aussi en renfort.
01:45 C'est un travail commun de discussion, d'explication, de désamorçage aussi peut-être, de fausses vérités qui peuvent circuler.
01:51 S'ils ne sont pas en capacité, en tout cas, à l'interne et au cœur de l'institution, des gens sont là pour les appuyer.
01:57 On a une équipe Valeurs de la République, on a une équipe mobile académique de sécurité aussi,
02:01 qui peut répondre à des sollicitations et venir nous appuyer.

Recommandations