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Chaque jour, deux chroniqueurs présentent les infos indispensables à connaître en matière de culture : les dernières actus musique, les sorties littéraires ou cinéma, les nouvelles pièces de théâtre et les séries à ne pas manquer… Aujourd'hui, Olivier Benkemoun, nous parle de “Nowhere”, le film espagnol qui fait un carton sur Netflix.
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NewsTranscription
00:00 - Allez, on va parler un petit peu de cinéma maintenant avec Olivier Benkemoun et vous revenez donc ce matin sur un film espagnol qui fait un carton sur Netflix.
00:07 Ça s'appelle "Nowhere".
00:09 - "Nowhere" en espagnol. J'ai toutes les langues pour le dire.
00:13 Bon, 30 millions de vues, 29 900 000 précisément, c'est ce qu'annonce le top 10 de Netflix.
00:20 C'est énormissime pour un film qui n'est pas en langue anglaise.
00:22 Il faut dire que le pitch est bonnard.
00:24 Une femme enceinte, seule dans un conteneur à la dérive sur la mer au milieu de nulle part.
00:29 - Et nulle part, ça se dit ?
00:31 - Nowhere !
00:33 - Mais c'est toujours pareil. Est-ce que ça fait sur deux heures cette affaire ?
00:35 Eh bien, c'est ce qu'on va voir.
00:37 - Où je suis ? Je suis en plein milieu de l'océan, je suis en train de flotter.
00:41 Je ne sais pas combien de temps je vais pouvoir tenir sans que l'eau monte et que je coule.
00:45 - Mais qu'est-ce qu'elle fait là déjà ? Le pitch est énorme.
00:49 - En première demi-heure, on vous explique qu'est-ce qu'elle fait là.
00:51 Comment elle va se retrouver seule dans sa boîte en ferraille en essayant de fuir un régime dite actorial sanguinaire.
00:56 Ça explique la fuite, la migration, la séparation avec son mari.
01:00 Mais le gros du film, c'est ça qui est bien, c'est comment cette prison flottante...
01:04 - Flotte !
01:06 - Flotte, déjà ! C'est une bonne question.
01:08 Comment elle va sauver sa peau, se nourrir, tenter de communiquer, ne pas couler, ne pas mourir de froid,
01:13 soigner ses vilaines blessures, et tout ça toute seule vu que son mec est dans un autre conteneur.
01:17 - Ah oui !
01:18 - Et puis il y a des petits problèmes de portable, vous en doutez.
01:20 Mais parfois, elle arrive à le joindre au téléphone.
01:24 - Je fais bien, mais je sais pas combien de temps je vais pouvoir tenir sans que l'eau monte et que je coule !
01:28 - T'as vu sur l'extérieur ?
01:29 - Oui, je peux voir à l'extérieur, mais y'a que de l'eau, y'a que de l'eau !
01:31 - Rien d'autre ?
01:32 - Non, non, y'a rien d'autre, y'a que de l'eau, je suis en pleine mer, Nico !
01:34 - Y'a que de l'eau, y'a que de l'eau, y'a que de l'eau...
01:36 - C'est oppressant, c'est stressant, ce genre d'histoire.
01:38 - Pour s'en sortir, les scénaristes ont été sympas.
01:41 Elles disposent d'une grande variété d'objets, et j'ai fait la liste.
01:44 Des boîtes en plastoc, beaucoup, des sweatshirts verts, des écouteurs, deux bouteilles d'eau, des rations de thon, une perceuse, une caisse en bois, un couteau suisse, un rouleau adhésif, une torche, des bouteilles de vodka, un briquet zippo, un cahier, un studio, un thermos, un smartphone avec un écran cassé, un téléphone portable...
01:58 - Ah bah avec ça...
01:59 - Qui marche 2h, avec ça il te construit un bateau.
02:02 - Mais attendez, c'est pas fini ! Un bonnet, des écrans télé, et un canard jaune qui flotte.
02:06 - D'accord !
02:07 - Et avec ça, ma fille, sauve ta peau, et puis éventuellement, accouche si ça vient, parce qu'elle est enceinte.
02:11 - Bah oui, bien sûr !
02:13 *Cri de la femme*
02:16 - Ah bah là ça vient, là.
02:18 - Donc pas beaucoup de dialogues, il y a pas beaucoup de dialogues, beaucoup de cris, il y a aussi beaucoup de bruits d'eau, une grande variété de bruits d'eau.
02:24 *Rires*
02:26 - Les bruitages sont remarquables !
02:28 - C'est remarquable.
02:29 - Ça a été, je pense, quand même un sacré défi pour le réalisateur, Alberto Pinto, dont la caméra est toujours en mouvement, parce que vous dites "filmer une boîte, bon ça va, au bout d'un moment on s'en lasse", mais non, il réussit son truc.
02:40 C'est évidemment un défi pour l'actrice espagnole, que je vais citer, Ana Castillo, et un défi scénaristique, vous avez compris, même si l'histoire est vaguement inspirée de faits réels.
02:47 La scénariste a notamment rencontré un couple de Mexicains qui a voyagé dans des containers par 40° avec une bouteille d'eau.
02:53 Ensuite, bon, la scénariste en a fait quelque chose de radicalement éloigné, un peu sanguinolant, on se blesse dans un container, on s'ouvre la chair, on mange des trucs crus dégoûtants, notamment le placenta, dont elle meurt.
03:04 *Cris de la femme*
03:06 - Elle m'a bien accoutumé !
03:07 - Et je peux vous raconter tous les détails, non, en plus je spoil, le placenta, ça fait toujours un effet "Waouh" !
03:13 C'est terrifiant mais c'est hyper bien fait. Bref, si vous voulez voir l'histoire d'une fille très maligne et qui a la rage de vivre, "Nowhere", c'est sur Netflix.
03:24 - C'est sur Netflix, donc c'est vraiment pour les amateurs de bruit d'eau et de placenta.
03:28 Un dernier mot sur un carton au cinéma ?
03:31 - Bah si on a le temps !
03:32 *Musique*
03:37 - Ah, c'est la Queen, hein ?
03:38 - Eh ouais, Taylor Swift, comme prévu, elle a tout déchiré avec son film, le concert diffusé depuis vendredi partout dans le monde.
03:44 Film qui dure 2h40, qui a rapporté 128 millions de dollars en 3 jours dans le monde, 100 millions uniquement sur le continent américain, ça c'est joué.
03:51 - Je rappelle que c'est pas un film, c'est la captation de son concert, c'est ça.
03:53 - C'est plus que ça.
03:54 - Mais il a quand même aussi à mon avis bien monté, non ?
03:57 - Ils ont tourné 3 jours de concert, donc c'est un peu remonté, mais surtout elle raconte, elle explique, il y a des interviews, etc.
04:03 - Ah, il y a des off et tout !
04:04 - Bien sûr, on ne le verra pas en France.
04:06 - Mais il est sorti en France !
04:07 - Ah pardon, excusez-moi !
04:08 - Mais il est sorti, il est sorti, il est sorti, vendredi dans toutes les salles du monde.
04:13 - Je suis au théâtre tous les soirs, le 19h et le dimanche, le 16h.
04:15 - Vendredi partout dans le monde, il est sorti, voilà.
04:17 - Pour ça !
04:18 - 2h49, ça veut dire qu'en fait elle a joué à guichet fermé dans les salles américaines.
04:22 - C'est dingue !
04:23 - Elle n'a plus une place, mais moi ça m'a permis d'apprendre un nouveau mot, les Swifties.
04:27 - Ah oui, c'est les fans !
04:29 - Les fans de Swift.
04:31 - C'est dur à dire aussi, c'est comme de oué.
04:33 - Vous faites partie des Swifties, Olivier Benkemouen ?
04:35 - Non, moi je suis...
04:37 - Je ne comprends rien à cette personne !
04:40 - Toujours pas, les langues c'est un problème !
04:43 - On vous retrouve jeudi avec un plaisir non dissimulé, Olivier !