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Témoins de l'actu : Stéphanie Rist

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00:00 Rejoignez-nous sur France Bleu Orléans et France 3 Centre Val-de-Loire.
00:03 Vous êtes nos témoins de l'actu au 02 38 53 25 25.
00:07 Nous sommes en plein cœur ensemble de notre émission spéciale depuis le CHR d'Orléans
00:11 qui est devenu désormais centre hospitalier universitaire depuis hier.
00:15 Et à cette occasion, avec Lady qui est en direct sur place,
00:18 nous voulons connaître par téléphone votre expérience de l'hôpital d'Orléans
00:22 et notamment des urgences.
00:23 Pensez-vous que la transformation de cet hôpital va permettre de recruter plus de médecins
00:27 et de mieux nous accueillir en tant que patients ?
00:30 On fait le point.
00:31 Pour commencer, en attendant vos appels au 02 38 53 25 25,
00:35 avec Stéphanie Hyriste que vous accueillez, Lady, c'est la députée Renaissance du Loiret.
00:39 Et à vos côtés, il y a aussi Mathieu Lacroix qui est médecin d'urgentiste à Orléans, Lady.
00:43 Oui, exactement. Ils sont là. Bonjour à tous les deux.
00:49 Bonjour.
00:49 Stéphanie Hyriste, je commence avec vous.
00:51 Vous êtes médecin, rhumatologue dans cet hôpital.
00:54 Vous avez assisté hier, bien sûr, à l'inauguration de ce CHU.
00:57 C'est quoi d'abord ? La satisfaction de voir l'engagement du gouvernement tenu ?
01:02 Oui, l'engagement du gouvernement, c'est vraiment important.
01:05 Et ça montre que même quand on change de Premier ministre, la suite se fait.
01:10 Mais c'est vraiment une satisfaction pour les patients de l'ensemble de la région.
01:13 C'est une injustice qui est réparée parce que dans notre région,
01:17 on avait un seul centre hospitalier universitaire et qu'il était temps qu'on ait le deuxième.
01:21 À tour.
01:22 On le rappelle, évidemment, et on a donc maintenant ce CHU ici à Orléans.
01:26 En 2021, Jean Castex, qui était alors Premier ministre, avait dit
01:29 « ça va permettre de lutter contre la désertification médicale ».
01:34 Expliquez-nous pourquoi, comment, par quel mécanisme ?
01:37 Vous savez, les gens le vivent aujourd'hui tellement dans leur chair le manque de médecins.
01:42 Ce CHU va augmenter, doubler le nombre de médecins formés dans notre région.
01:46 Donc, plus de médecins qui vont s'installer, je pense, à toute la région
01:50 parce que ces médecins vont aller vers les villes aussi de Chartres, de Bourges.
01:54 C'est vraiment important de rappeler ce rôle régional de ce CHU.
01:58 On va former d'ici 2-3 ans, 200 à 300 médecins.
02:04 C'est ça l'objectif chiffré ?
02:06 Oui, et puis vous savez que nous avons aussi arrêté le numerus clausus,
02:11 ce qui fait que cette faculté de médecine à Orléans pourra augmenter
02:15 le nombre de médecins formés au fur et à mesure des années.
02:18 Il y a un côté attractivité que tout le monde souligne pour un territoire, pour une région.
02:23 C'est un formidable atout d'avoir un centre hospitalier universitaire.
02:27 Oui, c'est vraiment important. C'est une attractivité locale pour notre territoire.
02:31 Et c'est aussi des réponses à la difficulté actuelle parce que, déjà,
02:37 avec l'arrivée des professeurs, d'autres médecins qui sont attirés
02:41 par le fait qu'il y ait un centre hospitalier universitaire,
02:44 même des médecins qui viennent s'installer en ville parce qu'un CHU arrive.
02:48 Alors, bien sûr, je ne dis pas que tout est réglé aujourd'hui avec le CHU,
02:52 mais en tout cas, c'est une note d'espoir pour notre région qui est très importante.
02:56 Alors, la transition est toute trouvée.
02:58 Ce vendredi est une journée de grève des médecins libéraux généralistes
03:02 qui réclament toujours la revalorisation de leur consultation à 30 euros.
03:06 On sait qu'au 1er novembre, cette consultation va gagner 1,50 euro.
03:09 Elle sera à 26,50 euro. Il y a des cabinets qui sont fermés aujourd'hui, ce vendredi.
03:14 Vous leur dites quoi ? Vous dites quoi aussi au gouvernement ?
03:17 Il va peut-être falloir leur donner un coup de pouce financier plus important.
03:20 Je dis que les médecins traitants en ville doivent être préservés et valorisés dans notre pays.
03:26 Et on va parler, je suis avec mon collègue urgentiste, il le sait très très bien,
03:31 si les médecins en ville sont dans de bonnes conditions, peuvent travailler correctement,
03:36 dans ces cas-là, il y a moins de malades qui arrivent aux urgences.
03:39 Nous devons nous occuper et favoriser la médecine de médecins traitants de ville.
03:45 On ne peut pas tourner sans la médecine, la santé ne peut pas tourner sans la médecine libérale de ville.
03:51 Mathieu Lacroix, c'est une médecin qui dit ça ce matin sur France 2 Orléans.
03:56 Elle fait partie de ce collectif de médecins généralistes en colère.
03:59 Ça, c'est une réalité ?
04:00 Oui, bien sûr. C'est une des difficultés que nous avons toujours
04:05 et qui est peut-être en passe de s'améliorer sur Orléans.
04:08 C'est ce manque d'accès à la médecine de ville qui fait que les urgences étaient devenues
04:12 l'unique recours pour des problématiques qui pourtant ne relèvent pas du pateau technique d'un hôpital.
04:16 Donc voilà, il y a des choses qui sont en train de se mettre en place quand même.
04:20 L'accès à la médecine de ville non programmée s'améliore.
04:23 Et le CHU a plus long terme évidemment et sans doute une bonne nouvelle de ce côté-là également.
04:28 Alors, vous restez bien sûr avec nous Mathieu Lacroix.
04:30 Marc, on rappelle aux auditeurs que c'est le moment de nous appeler
04:33 s'ils veulent nous donner leur avis sur ce nouveau CHU d'Orléans.
04:39 On est là, ils peuvent venir témoigner.
04:41 Exactement, 02 38 53 25 25 à l'occasion de ce direct depuis le grand hall
04:47 du Centre Hospitalier Universitaire d'Orléans.
04:49 Venez nous dire quelle expérience vous avez eue quand vous êtes passé à l'hôpital,
04:53 notamment aux urgences.
04:55 Est-ce que vous avez vécu des galères ? Est-ce qu'il y a eu des moments compliqués pour vous ?
04:58 Et qu'est-ce que vous attendez aussi de ce changement de l'hôpital d'Orléans ?
05:01 02 38 53 25 25, vous êtes nos témoins de l'actu.
05:05 Venez participer à l'émission avec Lydie et ses invités.
05:07 Mathieu Lacroix, vous êtes médecin urgentiste ici.
05:14 Le fait de passer en CHU là, maintenant, ça ne va pas résoudre d'un coup d'un seul tous vos problèmes ?
05:21 Non, bien sûr.
05:22 Il y a une sorte de décalage finalement dans cette université...
05:28 Je n'ai pas réussi à rien dire.
05:29 ... dans ce passage en CHU par rapport à nos problèmes pratiques du quotidien.
05:34 Cela étant, aucun de nous ne vous dirait que c'est une mauvaise nouvelle.
05:38 C'est une bonne nouvelle.
05:39 Et finalement, de viser quelque chose de plus grand ne peut qu'améliorer progressivement les choses pour nous.
05:44 Donc on a espoir quand même que, comme disait Stéphanie Risse,
05:49 l'arrivée de professeurs, l'arrivée de médecins motivés par ce côté universitaire,
05:54 la possibilité de s'intégrer dans de la recherche,
05:56 fasse qu'on puisse recruter de nouveau et résoudre une partie de nos soucis.
06:01 Mais effectivement, là, au quotidien, tout de suite, on est encore dans le dur.
06:04 Cela veut dire que votre service tourne toujours au ralenti ?
06:07 Les urgences vitales sont assurées, les autres au coup par coup ?
06:12 Vous manquez de médecins en urgences ? Vous manquez d'infirmières, toujours ?
06:16 Oui, alors infirmières c'est plutôt mieux.
06:17 Par contre, c'est le manque de médecins qui est vraiment critique puisqu'on a perdu sept confrères cet été.
06:22 Donc là, nos plannings sont extrêmement difficiles à faire.
06:25 Certaines journées, on est un seul médecin au lieu de cinq il y a quelques années.
06:29 Donc évidemment que la qualité des soins peut s'en ressentir.
06:33 Alors on a heureusement beaucoup d'internes, mais qu'il faut encadrer.
06:37 On a une équipe qui, certes, s'est réduite, mais qui est très motivée
06:41 et qui cherche à faire progresser le service en interne et dans l'organisation plus globale de l'hôpital.
06:46 Donc voilà, on essaye de retrouver une dynamique positive
06:49 alors qu'on a traversé et qu'on traverse toujours des moments très difficiles.
06:52 Stéphanie Arist, vous connaissez évidemment cette situation des médecins qui sont partis parfois dans le privé,
06:58 des infirmières qui ont craqué aussi parce que les conditions de travail étaient très difficiles.
07:03 Vous entendez Mathieu Lacroix, vous dites quoi ?
07:06 Moi, je crois qu'il faut dire la vérité.
07:08 Dire la vérité aux citoyens, dire la vérité aux professionnels.
07:11 On est dans un moment où la démographie médicale,
07:14 c'est-à-dire le nombre de médecins par habitant, est catastrophiquement bas.
07:18 La situation est très difficile et elle va le rester encore quelques années,
07:22 malgré toutes les mesures qu'on peut mettre en place.
07:24 Et on le fait et ça marche, puisqu'on voit que les infirmières reviennent petit à petit à l'hôpital.
07:29 Ce sont des mesures financières d'attractivité.
07:32 Nous l'avons fait aussi pour les métiers difficiles qui font des gardes le week-end,
07:36 notamment pour les urgentistes.
07:37 Donc il faut valoriser pour garder le plus de médecins possibles dans ces services difficiles.
07:43 Mais nous sommes dans une situation compliquée
07:45 et dans laquelle il me semble qu'on doit tous se relever les manches dans le même sens,
07:50 un peu comme on l'a fait pour le CHU, pour la création de ce CHU.
07:53 On se relève tous les manches et on essaye de répondre à la demande des besoins des patients.
07:58 On courbe les chines encore un peu, on se dit "patience"
08:01 et finalement, comme disait Olivier Boué tout à l'heure,
08:03 la lumière est au bout du tunnel et elle n'est pas si loin que ça.
08:07 C'est vrai mais ça ne veut pas dire qu'il ne faut rien faire.
08:09 J'ai eu l'occasion de faire voter deux lois qui permettent,
08:12 de façon modeste, d'améliorer la situation en délégant un peu plus de tâches
08:18 à d'autres professionnels formés qui peuvent le faire.
08:20 Voilà, un ensemble de mesures très pragmatiques
08:23 mais parce qu'on a la situation face à nous et qui n'est pas encore terminée évidemment.
08:28 Merci beaucoup à tous les deux d'être venus ce matin.
08:30 Mathieu Lacroix, médecin urgentiste au CHU d'Orléans,
08:34 Stéphanie Rist, députée Renaissance et vous-même médecin.
08:37 Bonne journée.

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