Plusieurs familles d’otages français capturés par le Hamas ont appelé publiquement Emmanuel Macron à “intervenir” pour leur libération au cours d’une conférence de presse à Tel-Aviv. Lors d’une réunion avec les chefs de partis à l’Élysée, le président de la République a dénombré 17 ressortissants français disparus, dont quatre enfants, depuis l’attaque du Hamas samedi dernier.
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00:00 l'attentat, la rave party contre les kibbutz.
00:02 Qu'est-ce que ça réveille chez vous ? Qu'est-ce que ça vous inspire ?
00:06 Forcément, c'est des images qui ressemblent énormément à ce que nous on a pu vivre,
00:10 que ce soit un lieu de fête qui soit attaqué, des gens qui essayent de fuir.
00:13 Évidemment, aucune pitié à attendre de la part des assaillants.
00:16 Et puis toujours cette culture des images pour choquer.
00:19 C'est surtout ça qui était très nouveau avec Daesh,
00:22 c'était cette envie de filmer, cette envie de montrer.
00:24 Et cette envie par là même, à la fois de choquer les opinions publiques,
00:29 prise pour cible, mais aussi d'essayer de prendre le pouvoir sur le monde musulman.
00:34 C'est quand même ça aussi le djihadisme mondial ces dernières années.
00:37 Et c'est exactement ce qu'on voit, donc le parallèle me paraît tout à fait cohérent.
00:42 Justement, depuis 2015, comment on survit à tout ça ?
00:48 Et comment on peut continuer à vivre tout simplement ?
00:53 C'est une grande question déjà, quand on survit, on vit.
00:56 Voilà, il n'y a pas le choix.
00:57 Ensuite, nous ce qu'on a fait, c'était d'avoir un chemin collectif.
01:00 Ce chemin collectif, il a pour but,
01:03 alors on parle beaucoup de résilience, donc je vais utiliser ce mot-là pour simplifier.
01:06 Le vrai problème de la résilience, c'est que c'est un concept qui dit
01:09 qu'on est capable de revenir à l'état antérieur.
01:10 Ça, c'est pas vrai.
01:12 Ce qu'il faut faire, c'est apprendre à vivre avec plusieurs deuils.
01:14 Déjà, quand on est vivant, il y a le deuil de ceux qui sont morts à votre place.
01:18 Et ça, ça vous fait porter une responsabilité très forte.
01:20 Il y a le deuil de la personne que vous étiez.
01:23 Et puis, il y a un autre deuil, c'est celui de l'image que vous projetez.
01:26 Parce que les gens vous regardent forcément différemment quand vous vivez ça.
01:29 Et donc, ces deuils-là, pour les affronter, être ensemble, c'est plus facile.
01:33 Se faire aider par des professionnels, des psychologues, c'est important.
01:36 Mais il y a aussi un travail sociétal à accomplir.
01:39 Et nous, ce dont on se rend compte avec un peu de recul maintenant,
01:41 ça va faire huit ans, c'est que la justice a beaucoup aidé.
01:45 Parce que quand vous êtes dans une démocratie,
01:48 réussir à répondre à la barbarie par la justice, c'est ce qui est le plus fort.
01:51 Le procès des attentats vous a aidé ?
01:53 Exactement.
01:54 Et j'entends parler…
01:55 Même si sur le banc des accusés, à part Salah Adeslam,
01:58 les principaux auteurs de ce massacre n'étaient pas là puisqu'ils ont été tués ?
02:02 Oui, bien sûr.
02:03 Mais il y a l'idée, un, qu'on examine les faits très précisément.
02:08 Il y a l'idée que vous pouvez parler et que vous pouvez créer un récit,
02:11 que ce récit va se mettre dans le récit collectif.
02:13 Il y a l'idée que la justice est quand même capable de juger la normale avec une loi normale.
02:18 C'est aussi là les limites de la justice internationale.
02:20 C'est-à-dire que si on fait un procès à l'AE demain contre les responsables du Ramas,
02:25 est-ce que les citoyens israéliens vont se sentir concernés ?
02:29 Est-ce que les victimes vont pouvoir aller témoigner ?
02:31 C'est peut-être utile, mais ce ne sera pas suffisant.
02:34 C'est aussi, je pense, très important que la justice israélienne
02:38 soit capable de mettre dans des tribunaux locaux en place un procès.
02:43 Parce que c'est là que la société fait bloc,
02:45 et c'est là que la société peut avancer, et ça c'est nécessaire pour les victimes.
02:48 Il y a ce témoignage terrible de ce père qui a appris que sa fille était morte,
02:53 et que finalement il préférait apprendre sa mort qu'elle était enlevée par le Ramas.
03:00 C'est bouleversant.
03:01 Bien sûr, de toute façon l'onde de choc pour les proches des victimes est insoutenable.
03:06 Ce père a été condamné à vie d'un coup.
03:11 C'est justement là que la justice est importante.
03:12 Ce qu'il va dire dans les médias, certes, maintenant il doit pouvoir le dire à son pays.
03:17 Et ça, c'est soit devant une commission d'enquête parlementaire,
03:20 mais nous ce qu'on a vu en France c'est que c'était venu trop vite,
03:22 que ce n'était pas assez précis.
03:23 Soit c'est devant la justice,
03:25 et là en général il y a un travail d'enquête qui permet de faire les choses.