• l’année dernière
Formations des agents, relevé de compteur pour faire la chasse aux fuites, arrosage en gouttes à gouttes, paillages des massifs, des plantes moins gourmandes en eau et résistant mieux aux fortes chaleurs, poses de sondes tensiométriques aux pieds des arbres pour un arrosage précis, maîtrise des couts d’entretiens…
Une stratégie gagnante avec une économie de 2/3 de consommation d’eau dans le parc.

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Transcription
00:00 Bonjour, je suis Christian Amiel, directeur du service patrimoine végétal et environnement
00:05 de la ville d'Albi.
00:06 Ici, vous vous trouvez au parc Rochegud, parc 19e siècle de la ville d'Albi, dans
00:12 lequel se déroule la manifestation Albi l'Eden du Midi.
00:16 L'Eden du Midi, c'est une manifestation florale qui promeut le travail des horticulteurs
00:22 et notamment le choix de variétés plus résistantes pour le fleurissement, plus résistantes à
00:28 la chaleur et plus économano.
00:30 Depuis de très nombreuses années, la ville d'Albi s'est engagée dans un processus
00:36 d'économie et de gestion de l'eau.
00:40 Nous avons dans un premier temps formé nos agents pour qu'ils prennent conscience de
00:47 l'utilité d'économiser l'eau et de bien connaître à quel moment la plante a besoin
00:53 de l'eau.
00:54 Nous avons procédé également à un certain nombre de relevés de compteurs de manière
01:01 très périodique pour faire la chasse à toutes les fuites d'eau.
01:06 Nous avons également révisé totalement l'ensemble de nos systèmes d'arrosage avec la suppression
01:13 de systèmes d'arrosage trop consommateurs à nous par la mise en place et la généralisation
01:23 de la mise en place des systèmes de goutte à goutte.
01:25 Par exemple, nous sommes aperçus qu'au Parochy Gude, en une dizaine d'années, le fait de
01:30 travailler différemment nous avons économisé près de deux tiers de la consommation d'eau
01:36 dans le parc.
01:37 La généralisation également des paillages, que ce soit pour les plantes vivaces, les
01:41 plantes annuelles, le choix de plantes beaucoup plus résistantes aux conditions de climat
01:49 et de sol de la région, la difficulté c'est de trouver des plantes qui puissent assurer
01:54 un florissement tout au long de l'année, ou du moins sur la période estivale, mais
01:58 qui ne soient pas particulièrement gourmandes à nous.
02:02 Donc ça c'est toute une alchimie qu'il faut et un équilibre qu'il faut trouver et c'est
02:06 l'aspect pour lequel il faut un certain nombre d'années pour essayer de trouver ce fameux
02:10 équilibre.
02:11 Pour l'arrosage des arbres, on utilise de l'eau brute, parce que la plupart du temps,
02:16 l'arrosage des arbres se fait de manière manuelle avec une cuve à eau.
02:20 Par contre, nous avons installé des cendres tensiométriques au pied des arbres de façon
02:26 à réguler l'apport d'eau.
02:29 Et effectivement, on s'est aperçu que par le passé, nous avions une fréquence d'arrosage
02:35 trop importante avec des quantités d'eau qui n'étaient pas justifiées.
02:38 Aujourd'hui, on s'est aperçu que la fréquence d'arrosage des arbres a largement diminué
02:44 et qu'aujourd'hui, nous sommes capables d'apporter une quantité d'eau précise aux
02:50 besoins de chaque plante.
02:51 C'est-à-dire que pour arroser les arbres, on a un compteur d'eau qui permet de déterminer
02:56 si on met 60 ou 80 litres au pied de chaque arbre.
02:59 Et ça, c'est grâce à la mise en place de cendres tensiométriques qui nous a permis
03:04 de gagner du temps dans les interventions, mais aussi d'économiser la ressource en
03:11 eau.
03:12 Dans les massifleries, nous avons généralisé l'ensemble de la mise en place des gouttes
03:18 à gouttes avec des apports d'eau en général trois fois par semaine.
03:22 Et le jour d'arrosage, nous avons plusieurs départs par jour assez limités de 5 à 7
03:28 minutes.
03:29 Donc on apporte peu d'eau, mais l'eau que l'on apporte, on l'apporte directement
03:32 au pied de la plante au niveau du système racinaire.
03:35 C'est-à-dire qu'il y a très peu de perte d'eau.
03:37 Chaque goutte d'eau, si je peux ainsi dire, est utilisée systématiquement par les plantes.
03:41 Et donc cette consommation d'eau a fortement diminué, car en 2007, nous avions une consommation
03:49 d'eau de 80 000 mètres cubes.
03:52 Et en 2022, nous sommes arrivés à 25 000 mètres cubes.
03:56 Il faut savoir que l'eau, c'est une ressource évidemment qu'il faut protéger, mais c'est
04:02 une ressource que l'on paye auprès de notre service des eaux.
04:05 Donc c'est la raison pour laquelle toute économie est bonne à prendre.
04:08 Au lieu de 80 000 euros de budget d'eau, nous sommes passés à 25 000 pour une quantité
04:15 de fleurissement sensiblement identique.
04:18 C'est juste la fréquence et la nature de l'arrosage qui font la différence.
04:24 Albi, 50 000 habitants.
04:26 Mon collègue du service des eaux m'a indiqué qu'il distribue à peu près 3 millions de
04:31 mètres cubes d'eau pour l'ensemble des albijoirs.
04:34 Vous voyez, aujourd'hui, on en consomme 25 000 mètres cubes.
04:38 Donc le ratio, ce n'est pas grand chose finalement sur l'ensemble d'utilisation de l'eau au
04:46 niveau de la collectivité.
04:47 Les espaces verts, on est souvent incriminé, montré du doigt sur l'utilisation de l'eau,
04:52 mais lorsqu'elle est utilisée avec parcimonie, on se rend compte que finalement, c'est vraiment
04:58 très peu par rapport à l'ensemble de la consommation d'eau au sein d'une ville.
05:01 Et donc on a bien vu qu'au travers des visites, la présentation du travail qui se fait, je
05:06 dirais, dans le parc, mais aussi à l'arrière boutique, la politique d'engencement des
05:12 massifs, de florissement, de culture, de choix des plantes, c'est quelque chose qui les intéresse
05:19 beaucoup, à laquelle il y a une forte attente.
05:21 Et ce qui est important aussi par rapport à la profession d'horticulteur, c'est qu'aujourd'hui,
05:26 on est à la croisée des chemins pour tout un tas de raisons et que malgré tout, malgré
05:31 les difficultés, il y a des pistes sur lesquelles on peut s'engager parce qu'on peut répondre
05:38 à un certain nombre de problématiques.
05:40 On ne va pas répondre aujourd'hui à toutes les problématiques, mais il y a des pistes
05:43 d'évolution qui, me semble, sont positives.
05:45 Alors je dirais que le jardin de demain, on le construit peu à peu.
05:49 Je n'ai pas là encore la clé de tous les mystères qui vont nous attendre à l'avenir,
05:55 mais fondamentalement, il faudra qu'en termes de production, on puisse maîtriser les coûts
06:01 de production, qu'on puisse utiliser des plantes sur lesquelles on puisse vraiment
06:04 compter, c'est-à-dire qu'en termes de culture d'Alessandre Ticolle, mais aussi
06:10 qu'une fois dans nos massifs, elles puissent s'exprimer largement et le plus longtemps
06:14 possible avec des coûts de main d'oeuvre d'entretien moindres, si je puis dire.
06:20 Mais voilà, c'est un peu ça le jardin de demain.
06:23 Mais ce que je crois, et je suis persuadé qu'il faudra toujours des îlots de fraîcheur,
06:29 des îlots colorés, des espaces fleuris, colorés, de façon à ce que les gens puissent
06:35 se retrouver et que le jardin puisse remplir sa fonction sociétale qui me semble le plus
06:41 important.
06:42 Merci.
06:47 [Musique]

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