Interview avec Dominique Raveraud, expert « eau » du groupe Terideal.
Le métier de l’arrosage a fortement évolué depuis 30 ans. Il prend aujourd’hui en considération l’eau, le sol et le végétal. Le groupe Terideal, avec différentes équipes, lance des études pour parvenir à quantifier le rôle du végétal et des sols en milieu urbain dans le cadre des ICU (réduction des ilots de chaleur) et en matière de captation du carbone. Des études déjà réalisées sur les tramways notamment à Paris vont être déclinées dans les parcs et jardins. Ces études comparatives sont menées sur des sols irrigués et sur des espaces en mêmes conditions non irrigués. Terideal expérimente aussi l’utilisation des eaux non potables (par exemple provenant de stations d’épuration). Le pôle « eau » de Terideal emploie 170 personnes dans ses différentes agences.
Le métier de l’arrosage a fortement évolué depuis 30 ans. Il prend aujourd’hui en considération l’eau, le sol et le végétal. Le groupe Terideal, avec différentes équipes, lance des études pour parvenir à quantifier le rôle du végétal et des sols en milieu urbain dans le cadre des ICU (réduction des ilots de chaleur) et en matière de captation du carbone. Des études déjà réalisées sur les tramways notamment à Paris vont être déclinées dans les parcs et jardins. Ces études comparatives sont menées sur des sols irrigués et sur des espaces en mêmes conditions non irrigués. Terideal expérimente aussi l’utilisation des eaux non potables (par exemple provenant de stations d’épuration). Le pôle « eau » de Terideal emploie 170 personnes dans ses différentes agences.
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00:00Bonjour, le magazine matériel et paysages vient d'organiser ce 16 mai 2024 une conférence,
00:13une table ronde sur le thème de l'irrigation en milieu urbain. Nous avons invité plusieurs
00:20spécialistes, plusieurs experts dans le domaine de l'eau dont Dominique Ravereau, ici avec moi,
00:25qui va apporter son expertise, son expérience de nombreuses années sur cette problématique.
00:32Dominique Ravereau, vous êtes au sein du groupe Terre idéale, vous êtes l'expert eau du groupe
00:39Terre idéale je crois ? Tout à fait, je m'occupe donc de l'expertise de l'eau et en même temps du
00:46commerce au sein du groupe Terre idéale sur le service qui est l'irrigation, le relevage et les
00:54fontaines. D'accord, comment vous avez vu évoluer depuis plus de trente ans, quarante ans, ce monde
01:01de l'irrigation de manière spécifique en milieu urbain ? Aujourd'hui si vous aviez un point,
01:07un bilan à faire, on en est où aujourd'hui ? Alors où on en est aujourd'hui, on rentre dans
01:12la précision, on prend en considération l'espace urbain, on prend en considération le végétal et
01:17on prend en considération le sol. Ce qu'il y a, il y a plus de trente ans maintenant, il y a quarante
01:21ans, on ne prenait pas en considération ça. L'eau n'était pas chère, on n'avait pas d'autres
01:25référents en eau que l'eau du robinet et donc l'irrigation, on envoyait de l'eau en grande
01:32quantité de façon à ce que les espaces soient verts, les arbres soient verts, qui est aujourd'hui
01:37totalement l'inverse. On mesure de façon très précise le besoin de la plante et on prend en
01:41considération l'espace urbain où se trouvent les différents types de végétaux. L'eau est un bien
01:48précieux, on l'a vu avec les grosses périodes de canicule, des arrêtés préfectoraux et on sait
01:53bien que le végétal pour contribuer à réduire par exemple les
01:59élos de chaleur urbain a besoin d'eau, sans eau on ne peut rien faire. Donc là, qu'est-ce qui se
02:04passe à ce niveau-là ? Alors aujourd'hui, ce qui se passe avec différentes équipes internationales
02:09qui étaient aussi présentes aujourd'hui, quand on a réuni un groupe de travail, nous avons quantifié
02:16à la demande des collectivités, nous avons quantifié la valorisation de l'apport de l'eau au sein
02:20d'un végétal et de son impact sur le rafraîchissement urbain. Ça c'est le travail qui a été fait l'année
02:27dernière, les premiers résultats vont être disponibles. La suite de l'opération cette année, c'est
02:33aujourd'hui de continuer à mesurer, comme on en a parlé tout à l'heure en salle, aujourd'hui on va
02:38mesurer l'impact et le ressenti humain de cet effet. Parallèlement à ça, il y a deux autres choses
02:43qui sont importantes à faire, c'est qu'un végétal transpire, un végétal travaille et son travail
02:48est capté du carbone. Donc aujourd'hui dans l'espace urbain, nous allons mesurer l'impact
02:53entre un secteur irrigué et un secteur non irrigué, de façon à mesurer le végétal quand il est en
02:59parfaite santé, combien il va nous capter de carbone à l'hectare. Je crois que vous avez fait
03:04des expérimentations notamment sur Paris, au niveau des tramways. Tout à fait. Donc là,
03:10comment vous faites, comment ça se passe ? C'est très simple, nous avons mis en place un certain
03:17nombre de capteurs de température, d'humidité et des caméras thermiques de surface sur deux
03:23tramways T9 et T7 qui sont en région parisienne, qui sont dans les mêmes axes donc est-ouest sur
03:32Paris, dans le même configuration urbaine, à savoir au niveau immeuble, au niveau béton, au niveau
03:37voies circulatives, un qui est irrigué, un qui n'est pas irrigué. Et on a mesuré avec des datas en
03:42permanence pendant une saison entière les écarts de température et ainsi de suite. Sachant qu'un
03:50sol non irrigué devient sec et fait un effet inverse, c'est-à-dire qu'il devient une
03:55brique réflecteur et la nuit va reproduire la chaleur qu'il a accumulée la journée. Un sol
04:00irrigué a une couverture végétale et la couverture végétale dans la journée, elle sert déjà de
04:05matelas thermique, elle empêche la chaleur d'aller dans la terre et la terre maintient son
04:09humidité. Et la nuit c'est exactement l'inverse, l'humidité du sol va passer par la plante, la
04:13plante va transpirer et on va avoir donc un rafraîchissement de plusieurs degrés, un abaissement
04:18de plusieurs degrés dans ce milieu urbain grâce à la végétation. Alors il y a des projets
04:22d'expérience qui vont être mis en place à la fin de la saison. Le groupe Terre Idéale a donné
04:28quitus sur ses travaux de recherche. C'est une demande de nos clients donc en France dans
04:33différents grands mégalopodes, grandes villes, des expérimentations vont être passées maintenant
04:38dans l'espace urbain, c'est-à-dire dans les parcs et jardins, y compris avec des eaux de réutilisation
04:43puisque le but aujourd'hui est d'utiliser l'eau dans tous ses facteurs et de recréer le cycle de
04:49l'eau. Donc là nous travaillons sur des eaux de station d'épuration et il va y avoir des projets
04:54qui vont sortir à très court terme sur la réutilisation des eaux de station d'épuration
05:00au lieu de les rechercher dans le milieu naturel quand il n'y en a pas besoin, on va les réutiliser
05:05et elles reviendront à la nappe par infiltration. Donc ça ces projets sont quantifiés, on sait
05:11où ils sont. En exemple le tramway de Lyon aujourd'hui qui vient d'être gagné par le groupe Terre Idéale
05:15qui fait 14 km de long, en théorie, je dis bien en théorie parce qu'il n'est pas finalisé dans la
05:21phase technique, devrait être accordé à une station d'épuration de la ville de Lyon et sur les 14 km
05:26on devrait faire l'irrigation avec de l'eau de réutilisation avec un retour à la nappe par
05:31une filtration naturelle de la terre. Donc ça veut dire que le regard que vous portez aujourd'hui sur
05:36l'avenir du métier des entreprises du paysage, au sein de ce métier de la spécialisation
05:43dans l'eau, dans l'irrigation, c'est un métier d'avenir ? C'est un métier on va dire d'avenir
05:52effectivement. Comme on en parlait il y a 40 ans, il y a 30 ans, l'eau n'était pas, rentrait pas du
05:58tout dans le concept. Aujourd'hui elle devient rare ou elle devient excédentaire à certaines
06:04saisons et c'est la gestion de l'eau qui maintenant aujourd'hui devient primordiale, que ce soit par
06:09des moyens techniques, des centralisations, des pluviomètres, des sondes et ainsi de suite. Et
06:15par une gestion du végétal associé à ça et du sol surtout puisque on ne peut pas différencier l'eau
06:21de son milieu et de son sol. Donc il y a un travail aujourd'hui, dites-moi si je me trompe,
06:26qui est fait de manière beaucoup plus transversale et qui implique non seulement différents milieux
06:32mais aussi différents types d'entreprises etc. Donc avec des compétences et c'est peut-être
06:38aussi ce type d'échange, ce type d'échange dans d'autres filières qui va pouvoir intéresser des
06:45jeunes en se disant mais là il y a vraiment quelque chose à faire pour l'écologie, pour ma vie, pour
06:50le monde dans lequel on est. C'est un peu ce que je disais tout à l'heure par rapport à la
06:53formation. Aujourd'hui le monde de l'arrosage il faut le rendre, le mot est peut-être déplacé mais
06:59c'est qu'il faut intéresser les jeunes à venir nous voir, il faut les faire rêver un peu tout en
07:04leur disant la vérité des choses qu'effectivement c'est un métier qui est compliqué, c'est un métier
07:08extérieur mais il a un rendu. On voit ce qu'on fait quand on apporte de l'eau, quelle qu'il soit,
07:13en irrigation ainsi de suite, on va avoir un rendu. On va avoir un rendu physique par rapport au
07:17rafraîchissement, on va avoir un rendu visuel par rapport à avoir des beaux arbres, des belles
07:22plantes et des beaux tracés bien verts. Donc merci beaucoup Dominique de nous avoir accompagné
07:28durant cette vidéo. Maintenant nous vous donnons rendez-vous dans une prochaine séquence avec
07:34toujours le titre matériel et paysage. Vous pouvez retrouver l'entièreté de nos vidéos sur notre site
07:42www.matériel-paysage.com. Merci.