Un plateau à la fois bien ancré dans le patrimoine... et qui s'envole par-delà le monde !
Avec le monde à part des champignons qui régalent les cueilleurs en cet automne prolifique, mais notre spécialiste Richard Gonzalez, journaliste et mycologue, nous invite d'abord à les observer pour les préserver...
Avec un produit aussi précieux que l'or pur, fruit du travail des abeilles accompagnées sans relâche par une famille de passionnés dans le Trièves, celle du bien-nommé Jean-Michel Ruch !
Et avec la promesse d'un voyage vers des contrées qui semblent irréelles, vers des populations lointaines qu'on semble avoir toujours connues, la douceur du monde captée par Suzanne Porter, photographe installée à Grenoble, qui vient d'ouvrir sa galerie-salon de thé “Click”
Avec le monde à part des champignons qui régalent les cueilleurs en cet automne prolifique, mais notre spécialiste Richard Gonzalez, journaliste et mycologue, nous invite d'abord à les observer pour les préserver...
Avec un produit aussi précieux que l'or pur, fruit du travail des abeilles accompagnées sans relâche par une famille de passionnés dans le Trièves, celle du bien-nommé Jean-Michel Ruch !
Et avec la promesse d'un voyage vers des contrées qui semblent irréelles, vers des populations lointaines qu'on semble avoir toujours connues, la douceur du monde captée par Suzanne Porter, photographe installée à Grenoble, qui vient d'ouvrir sa galerie-salon de thé “Click”
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00:00 -Avec Giltrinia Résidence, vous êtes confortablement installés
00:03 pour regarder "Si on parlait".
00:05 ...
00:08 ...
00:29 -Bienvenue à tous. Ravie de rester avec vous
00:31 pendant une demi-heure sur notre antenne locale,
00:34 bien ancrée dans le patrimoine et qui s'envole par-delà le monde,
00:38 avec le monde à part des champignons
00:40 qui régalent les cueilleurs en cet automne prolifique.
00:43 Mais notre spécialiste nous invite à les observer
00:46 pour les préserver, avec un produit aussi précieux
00:49 que leur pur fruit, du travail des abeilles,
00:52 accompagné sans relâche par de passionnés dans le Triève.
00:55 Avec la promesse d'un voyage vers des contrées
00:58 et vers des populations lointaines qu'on semble avoir toujours connues,
01:01 la douceur du monde captée par une photographe installée à Grenoble.
01:05 Bienvenue, Suzanne. -Bonjour.
01:08 -On prononce "Suzanne" ? -Suzanne, oui, à la française.
01:11 -Suzanne Porter. -C'est ça.
01:13 -Vous êtes photojournaliste, photographe du monde
01:16 et vous venez d'ouvrir votre galerie comme un lieu à part,
01:20 un tiers-lieu, presque, comme on dit,
01:22 un lieu d'échange et de rencontre à Grenoble
01:24 qu'on va découvrir dans un instant. Jean-Michel, bonsoir.
01:27 Vous vous appelez Jean-Michel Ruch et vous êtes...
01:31 -Apiculteur. -Apiculteur.
01:32 On garde le suspense. On va savoir si c'était fait exprès,
01:36 si c'est votre vrai nom, mais on va surtout savoir
01:39 les secrets de votre savoir-faire familial,
01:41 très reconnu sur ce territoire et sur ce terroir, d'ailleurs.
01:45 Bonsoir, Richard Gonzalès. -Bonsoir, Lucille.
01:48 -Alors, tout va bien ? -Tout va bien.
01:50 -On a déjà fait la blague sur votre plume l'an passé,
01:53 vous qui êtes à la fois journaliste et passionné par les oiseaux.
01:57 Voilà. Mais vous êtes notre consultant champignon,
02:00 diplômé en mycologie à l'université de Lille,
02:03 journaliste, rédacteur en chef de "Champignons magazine".
02:06 -Oui. -Votre grande passion,
02:09 c'est les champignons. Elles grandissent d'année en année.
02:12 -Elles se nourrissent. -Elles se nourrissent.
02:15 -C'est un univers. -Impitoyable, parfois.
02:18 -C'est vrai. De plus en plus.
02:19 -Avec le nombre d'intoxications qui augmente.
02:22 -Vous allez nous dire tout, justement, sur ce baromètre champignon
02:26 qui comprend le nombre des intoxications.
02:28 Vous avez élu domicile dans le Trièvre, pas très loin de...
02:32 -On n'est pas loin. -Voilà, des miels de ruche.
02:35 Et vous parcourez toujours les forêts
02:38 avec les yeux d'un enfant qui ouvre une pochette surprise, presque.
02:42 Une balade aux champignons, d'abord.
02:44 -La balade forestière, c'est une course au trésor.
02:49 Et les trésors ne manquent pas.
02:51 Encore faudrait-il, cette année, apporter quelques nuances.
02:55 J'ai envie de dire que les mêmes causes produisent les mêmes effets
02:58 par rapport à l'an passé.
03:00 2022 avait été particulièrement sec.
03:03 On a en 2023 aussi une année très sèche,
03:05 avec une chaleur qui se prolonge
03:08 et qui, du coup, nous propose des champignons
03:10 qui ont du mal à pousser, à part une espèce,
03:13 qui est vraiment le champignon roi.
03:16 -Voilà. Bien devant vous, Richard, je sais pas si on peut bien le voir.
03:20 C'est un gros cèpe de Bordeaux, ça.
03:23 -C'est un gros cèpe de Bordeaux, qui est un peu véreux.
03:26 -Il y a aussi des petits cèpes, des bouchons de champagne ?
03:29 -Il y en a un qui est un peu plus ferme
03:32 et qui, celui-là, se prête davantage à la dégustation.
03:35 -Ce qui veut dire, pardon,
03:37 que sur une balade aux champignons, on ne sait jamais,
03:40 comme Forest Gump, sur quoi on va tomber.
03:43 Aujourd'hui, il peut y avoir aussi des mauvaises surprises.
03:47 Il y en a qui manquent à la pelle.
03:49 -Pour la 2e année consécutive,
03:51 on a très peu de girolles.
03:53 On a eu une poussée au début du mois d'août,
03:56 dans les forêts de Beldone,
03:57 et on n'a plus rien depuis, parce qu'il fait trop sec.
04:01 Il y a des champignons qui ont une exigence écologique particulière,
04:05 et les étés trop secs ne conviennent pas à beaucoup d'entre eux.
04:08 Le cèpe échappe à la règle,
04:10 parce qu'il a besoin d'un choc thermique.
04:13 Il peut se contenter d'une grande période de sécheresse.
04:17 Il suffit d'un orage particulièrement carabiné,
04:20 pour déclencher les pousses.
04:22 -Il a eu lieu début septembre.
04:24 -La pousse a commencé vers le 12 septembre,
04:27 et elle se prolonge.
04:28 On a pensé qu'elle serait éclair, mais non.
04:31 Il y a toujours beaucoup de cèpes de Bordeaux,
04:34 dans les forêts de Beldone.
04:36 -Le rôle messager du champignon, c'est le même que l'an passé.
04:39 Il se répète...
04:41 -Il y a des espèces qui sont donc absentes du tableau de cette année.
04:46 -Il y a eu quelques girolles.
04:49 Il faut distinguer plusieurs espèces de girolles.
04:52 On va rentrer dans le détail.
04:54 Il y a plusieurs espèces de girolles.
04:56 La girolle pruineuse, qui apparaît dès la fin mai.
04:59 La girolle pruineuse,
05:01 qui est une girolle assez massive, avec une chair assez dense,
05:05 et une couleur plus pâle que la girolle
05:08 que l'on trouve dans les forêts de Beldone.
05:11 La girolle pruineuse est apparue de manière assez conséquente
05:15 début juillet, dans nos forêts.
05:17 Elle a très vite disparu, sans laisser place à l'autre girolle,
05:21 la girolle comestible, la girolle commune,
05:24 qui est d'une couleur plus jaune,
05:26 et qui pousse dans les forêts d'épicéa de montagne.
05:30 -Les... -Pessières.
05:31 -Les pessières.
05:33 -On a les sapinières, pour les sapins,
05:35 et on a les pessières pour les épicéas.
05:38 -Ca vous parle, ça ? Vous connaissez ce langage.
05:41 Les pessières et les sapinières.
05:43 -Connaître les champignons nécessite de bien connaître les arbres,
05:47 car les champignons sont rattachés aux arbres.
05:50 -Et connaître les champignons, c'est aussi connaître la forêt
05:54 et le rôle des champignons dans la forêt.
05:57 C'est presque pour ça que vous militez,
06:00 avec beaucoup de douceur, bien sûr, mais plus que...
06:03 -Disons que le champignon est un baromètre du temps qu'il fait
06:07 et du climat qui évolue.
06:09 On a des espèces qui disparaissent.
06:11 Je parlais de la girolle, qui n'est pas réapparue en masse
06:15 à cause de ses étés trop secs.
06:17 On a d'autres espèces qui tardent à pousser,
06:20 comme le pied de mouton.
06:21 La trompette chanterelle, non plus.
06:24 J'ai réussi à en trouver quelques-unes dans les forêts du Trievhe.
06:28 Voilà ce qu'il en est. C'est tout petit.
06:30 -On voit une très belle amanite tumouche.
06:33 C'est une petite trompette.
06:35 -Elle n'aura pas eu le temps de pousser,
06:37 car elle aura séché sur pied.
06:39 -Ce qui veut dire que le message que chuchotent les champignons,
06:44 c'est un cri, pourtant.
06:45 -C'est un cri qui vient de l'intérieur, je ne sais pas.
06:49 En tout cas, il faut préserver nos forêts,
06:52 il faut être attentif au climat,
06:54 si l'on veut demain encore avoir des champignons dans nos forêts.
06:59 En même temps, tout évolue.
07:01 Le règne fongique, le règne des champignons,
07:04 nous offre de belles surprises.
07:06 On a des champignons plutôt...
07:09 ...méridionaux, on va dire.
07:12 Un féodé au bassin méditerranéen,
07:14 qu'on voit remonter dans le nord de la France.
07:17 Il y a une très belle amanite, l'amanite des Césars,
07:21 l'orange, qui poussait historiquement
07:23 autour du bassin méditerranéen.
07:26 On a fait des merveilleuses cueillettes en Haute-Savoie,
07:30 et même plus au nord, du côté de la Meuse
07:33 ou dans le centre de la France.
07:35 -Connaître les champignons, c'est connaître les arbres.
07:39 On ne plante pas n'importe quoi.
07:41 On ne plante pas n'importe quoi, n'importe où.
07:44 On tente à remplacer nos chaînes dans le morvan
07:47 par le pain d'eau glace,
07:49 et sous le pain d'eau glace, rien ne pousse.
07:52 -Ou des eucalyptus, parce que c'est beau et ça sent bon.
07:56 -L'eucalyptus, c'est pire.
07:58 -C'est pas nos forêts.
08:00 -Non, c'est pas notre terrain.
08:02 Les champignons, en tout cas, jusqu'à aujourd'hui,
08:05 n'ont pas réussi à s'adapter à ces espèces qu'on implante.
08:09 -Donc une surprise, c'est d'en découvrir un.
08:12 Encore mieux, c'est de connaître son nom,
08:15 et pas de remplir son panier.
08:17 Vous les aimez, vous les dégustez, vous les observez,
08:20 puisque c'est un univers passionnant.
08:23 On peut vous suivre, vous organisez des randos-mico.
08:26 -J'ai lancé ça, effectivement, cet automne,
08:30 où je propose à un groupe de me suivre en forêt
08:33 pour aller découvrir les champignons.
08:36 -Découvrir les champignons.
08:39 -Découvrir, ça veut dire les croquets.
08:41 -Distinguer les espèces comestibles des toxiques.
08:44 Sachant que les champignons, dans leur immense majorité,
08:48 n'ont aucune valeur culinaire.
08:50 On dénombre 28 000 espèces de champignons en France.
08:54 Il y en a 200 qui sont comestibles.
08:56 Et on va dire à peu près une cinquantaine de toxiques,
09:00 voire mortels.
09:02 Tout doit connaître, si on veut éviter les empoisonnements.
09:06 -Faire ces balades, vous apprenez à les reconnaître
09:09 et à avoir un comportement adapté.
09:12 On ne marche pas n'importe où, on ne crache pas,
09:15 on peut croquer sans tomber dans les pommes.
09:18 -Au départ, il faut être attentif là où on va.
09:22 Les forêts, dans leur grande majorité, sont privées,
09:25 à 75 % en France.
09:27 Donc on est attentif à préserver la forêt qui ne nous appartient pas.
09:32 De préférence, on ira sur des forêts plutôt communales,
09:36 comme la Chine ou Domanial,
09:38 où on peut effectivement bagnoder à notre guise.
09:41 -Pas dans les pâturages, mais dans les forêts.
09:44 -Les pâturages peuvent offrir aussi de jolies surprises.
09:48 On a le rose-dépré, comestible, le mousseron,
09:51 le faux mousseron, qui est comestible aussi,
09:54 et avec un cortège d'espèces toxiques qu'il faut apprendre à connaître.
09:59 -On peut bagnoder sans nier des espèces
10:01 qui sont très intéressantes, au nom du parmié garni.
10:05 -A chaque année, de plus en plus d'intoxication.
10:08 -Il y a un phénomène qui est boosté par les réseaux sociaux,
10:13 qui consiste à s'improviser cueilleurs de champignons,
10:17 alors qu'énormément de personnes ne s'y connaissent absolument pas
10:21 et commettent de grosses imprudences.
10:24 -En raison notamment des applis.
10:27 Si on s'improvise cueilleurs...
10:30 -C'est un phénomène qui vient se greffer sur l'imprudence.
10:34 -C'est deux phénomènes.
10:36 -On se fie trop à son smartphone pour faire tout et n'importe quoi.
10:40 La grande majorité, sinon la totalité des applications
10:44 qui sont censées nous aider dans la cueillette des champignons,
10:49 sont néfastes, voire dangereuses.
10:51 L'une d'entre elles a été testée tout récemment,
10:55 et dans 86 % des cas, elle s'est avérée fausse.
10:59 -On ne peut pas la citer ?
11:01 -On ne peut pas la citer.
11:03 Sinon, on en cite 3 et on fait le tri.
11:06 -Je n'ai pas envie d'avoir...
11:08 -Ne pas se fier à ces applications,
11:11 qui sont extrêmement hasardeuses et ne sont pas précises.
11:15 -Il faut faire confiance à des gens du terrain
11:18 qui arpentent la forêt toute l'année
11:21 et qui ont appris à découvrir et donc à aimer ces champignons.
11:25 On peut aussi se rapprocher de la société mycologique du Dauphiné,
11:30 qui organise tous les lundis soirs, de 19h30 à 21h,
11:34 des identifications de vos cueillettes du week-end.
11:38 Gratuitement.
11:39 -Plus nécessairement...
11:41 Le métier de pharmacien, c'est un métier très difficile,
11:44 et de plus en plus aussi.
11:46 Auparavant, on apportait nos champignons à la pharmacie.
11:50 -La mycologie est devenue une option
11:53 dans le cursus pédagogique des pharmaciens.
11:56 -De moins en moins de pharmaciens s'intéressent à la mycologie.
12:00 Malheureusement.
12:02 -Certains oui et d'autres non. Il faut savoir.
12:05 -C'est même pas la peine d'aller les solliciter.
12:09 Il y a des livres, d'excellents livres,
12:11 d'auteurs réputés, qui sont disponibles dans le commerce.
12:15 -Il y a un site formidable, "Champignon Magazine".
12:19 Il est formidable parce qu'il est beau,
12:21 il est agréable à regarder, les photos sont de qualité.
12:25 -Il y a des histoires, des espèces,
12:28 il y a des rencontres avec des passionnés.
12:31 "Champignon Magazine" est aussi une des solutions
12:34 pour comprendre la démarche.
12:37 -Pour comprendre le fonctionnement et le mode de vie du champignon,
12:41 qui est un être vivant d'une complexité incroyable.
12:45 On n'en est vraiment qu'au tout début de la découverte,
12:48 de tout ce que peut nous apporter le champignon.
12:52 -Il y a beaucoup de mycologues professionnels
12:55 qui passent un temps fou sur les réseaux sociaux,
12:58 notamment sur Facebook et Instagram,
13:01 et qui viennent apporter de leur temps très précieux
13:05 pour essayer de donner des informations intéressantes
13:09 auprès de ceux qui se posent plein de questions sur les champignons.
13:13 -Les réseaux sociaux ont du bon aussi, quand c'est bien utilisé.
13:18 -Et quand il y a des bonnes personnes au bout.
13:21 -Il y a beaucoup de personnes qui n'ont pas la science infuse,
13:25 qui s'improvisent mycologues, qui ne le sont pas du tout,
13:29 et qui proposent elles aussi des mauvais conseils.
13:32 -Ce qui est sûr, c'est que tout ça ne va pas finir en fricassé.
13:36 -Il y a beaucoup d'espèces toxiques ici.
13:39 -C'est une très belle photo.
13:41 -La manie de Tumouch.
13:44 -Qui ne tue même pas les mouches.
13:46 -Puisqu'elle ne tue même pas les humains.
13:50 -Elle est toxique.
13:52 Après, il y a des intolérances qui sont tout à fait subjectives.
13:56 Il y a des personnes qui ne supportent pas le cèpe ou la girole.
14:00 -Il faut pas y... Voilà.
14:02 -Il y a une prudence à observer.
14:05 -Il y a une amalie de phalloïd.
14:07 -Il y a une amalie de phalloïd en très mauvais état.
14:10 Habituellement, elle est vert-olive.
14:13 Ici, elle est devenue bruche.
14:16 C'est la plus grosse tueuse de nos forêts.
14:19 -Il faut pas la toucher avec les mains ?
14:22 -Il faut 20 g d'un champignon toxique pour en ressentir les effets.
14:26 -Ca va ? -Ca aussi, il faut préciser.
14:29 Si par mégarde, vous avez un champignon toxique
14:32 dans votre panier, constitué pour la plupart de champignons,
14:36 vous allez pas jeter toute votre cueillette.
14:39 Il n'y a pas de contamination de champignon à champignon.
14:43 -Merci pour tous ces conseils. -Je vous en prie.
14:47 -Orientez-vous vers les bonnes personnes.
14:50 -On les regarde et on les sent.
14:52 C'est un beau début d'une belle balade.
14:55 Le rythme de la nature, les cycles, les espèces, ça vous parle ?
14:59 -Oui. -On y va ? On va faire votre rencontre.
15:02 Vous êtes une pépite du Triviève. On va savoir pourquoi.
15:14 -Une pépite, parce que tout à l'heure,
15:16 j'ai parlé de cet or pur et jaune produit par les abeilles.
15:20 C'est un pléonasme chez vous, mais vous n'avez pas le choix.
15:24 Miel de ruche, bien sûr, sauf que c'est votre nom.
15:28 -Oui, ça fait déjà la 3e génération.
15:31 Mon grand-père était apiculteur, mon père aussi professionnel.
15:35 J'ai suivi aussi.
15:36 Le nom était tout trouvé, c'était facile.
15:40 -Ca peut prêter un sourire.
15:42 C'est pour ça qu'il était apiculteur, votre grand-père ?
15:46 -Il y en a plein qui nous font des réflexions sur les marchés.
15:50 "Vous avez oublié le..."
15:52 -Plus maintenant, puisqu'on va rendre hommage à votre travail.
15:57 Vous êtes installé dans le Triviève.
15:59 Je crois que le siège est à... -Sinard.
16:02 On est à Sinard, exactement.
16:05 On s'est installé il y a 4 ans, on a construit notre mielerie.
16:09 Ca fait 9-10 ans que je fais de l'apiculture.
16:12 -Votre grand-père n'était pas professionnel ?
16:15 -Non, il était dans le haut-doux.
16:18 -L'Isère est le 1er territoire apicole de France.
16:21 -Oui, il y en a énormément.
16:23 -Il y a 2700 apiculteurs déclarés, beaucoup plus,
16:27 si on compte les particuliers. -Oui, il y en a énormément.
16:31 Il y a énormément d'amateurs.
16:33 -Ca tient aussi à la diversité du territoire.
16:37 -Il y a des russes, des russes urbaines.
16:40 -Il y avait une grande mode. Je sais pas si ça continue.
16:44 -Déjà, c'est... -C'est toujours bénéfique.
16:47 -Pour les populations des abeilles.
16:50 Vous êtes pas loin du lac de Monténard.
16:53 On le voit apparaître là-bas.
16:55 Les caractéristiques de ce territoire ?
16:58 Qu'est-ce qu'on peut produire ?
17:00 -C'est de l'apiculture de montagne.
17:02 Ca reste une flore de montagne très large.
17:06 On a la chance d'avoir un territoire dans le Triève
17:09 où il y a énormément d'agriculteurs qui se convertissent au bio.
17:13 Donc j'ai la chance,
17:15 j'ai une chance de pas avoir trop de grandes cultures traitées.
17:19 -A proximité. -Oui.
17:21 Mais au-delà de ça, il y a énormément de cultures de blé.
17:25 La farine du Triève est reconnue. -Ca, c'est vous et votre père.
17:29 -Et ça, c'est... Dernièrement, on a planté de la lavande.
17:33 -Vous faites aussi du miel de lavande, mais...
17:36 -Le miel de lavande, il faudrait beaucoup d'hectares.
17:39 Là, c'était plutôt pour aider les colonies d'abeilles.
17:43 Parce qu'on manque de ressources.
17:45 On manque énormément de ressources médifères.
17:48 Surtout en montagne, où c'est plus court et condensé.
17:52 -Vous voulez dire pour les ressources médifères ?
17:55 -Oui. Partout, on manque de ressources.
17:58 -Comment ça s'explique ? -Ca s'explique par...
18:01 Des facteurs. Le dérèglement climatique,
18:04 les traitements fongicides, tous les divers traitements.
18:09 -On parle aussi de l'artificialisation des sols.
18:12 -Il y a ça aussi.
18:13 Après, dans le Triève, on est loin de ça.
18:16 -Oui. Un peu protégés. -Voilà.
18:18 -D'où aussi cette multiplication des ruches urbaines,
18:22 des ruchés urbains. -Oui.
18:23 -Cette agriculture urbaine qui gagne et qui essaie de préserver
18:27 autant que possible ses ressources.
18:30 -C'est une activité courageuse.
18:32 C'est physique, ça prend du temps.
18:35 Il faut beaucoup de vigilance aussi.
18:37 Ne rien laisser au hasard ?
18:39 -Oui, on a surtout la partie maladie,
18:42 surtout le Varroa,
18:43 surtout le frelon asiatique qui arrive.
18:46 On a plein de choses qui arrivent.
18:49 Le dérèglement climatique fait qu'on a des périodes de sécheresse
18:53 qui arrivent n'importe quand.
18:55 Ou trop de pluie, à un moment donné.
18:58 -Qu'est-ce que ça provoque chez l'abeille ?
19:01 Elle a trop chaud ou trop froid ?
19:03 -Elle a trop chaud, mais surtout, elle n'a rien à manger.
19:07 Y a plus de nectar.
19:08 Ou elle cherche de l'eau de partout.
19:11 Et le froid...
19:12 Le froid est un peu moins problématique.
19:15 -Sauf au printemps. -Sauf quand y a trop de pluie
19:19 et qu'on n'a pas de fleurs.
19:21 Les fleurs sont lavées par la pluie.
19:23 C'est ça, le problème.
19:25 Le problème majeur, c'est encore le Varroa
19:28 et le frelon asiatique.
19:30 -Ca, ce sont les problèmes environnementaux.
19:33 Parfois, y a des problèmes mécaniques, voire dramatiques.
19:37 Votre exploitation a été touchée par un incendie.
19:40 -C'est ça. Y a 3 mois de ça. Ca a pris feu.
19:43 On a perdu le système d'exploitation au début de l'été.
19:46 Heureusement, on n'a pas toutes les ruches au même endroit
19:50 et on a pu récolter un peu.
19:52 -Vous avez eu des stocks qui ont été perdus ?
19:55 -Oui, une belle perte de stocks.
19:57 Et...
19:58 On se remet tout doucement.
20:00 -Il faut s'armer de courage.
20:02 Vous êtes pourtant très réputé.
20:05 Vous n'êtes pas très grand.
20:07 Vous ne produisez pas à outrance.
20:09 C'est une...
20:10 Une exploitation à taille humaine ?
20:13 -Oui, on est quand même deux sur l'exploitation,
20:16 mais on a envie de grossir.
20:18 J'ai envie de produire d'autres miels.
20:21 Les gens me demandent d'autres miels.
20:24 Par exemple, le miel de sapin, que je transhume dans les vauges.
20:28 Le miel de lavande, je vais au plus près, dans le Dihua.
20:31 -Puisqu'on est en territoire montagnard,
20:34 pourquoi transhumer pour produire du miel de sapin ?
20:37 -Ca ne fonctionne pas ici.
20:39 Je n'y arrive pas.
20:41 Il y a plusieurs facteurs.
20:43 Il faut qu'il y ait beaucoup de sapins pectinés,
20:46 avec des pucerons, des pucerons noirs, des pucerons rouges.
20:50 Il faut qu'il fasse chaud.
20:52 -D'accord. Donc ce ne sont pas nos sapins,
20:54 ce sont vos sapins dans les vauges.
20:57 Je crois que tous les sapins ne donnent pas...
21:00 -Non. -Ne permettent pas de produire du miel.
21:03 D'accord. Très bien.
21:04 Donc vous, ce que vous produisez, c'est sapin, c'est tilleul ?
21:08 -Oui, ça marche. -Ca, c'est dans le trième.
21:11 -Oui. L'acacia aussi fonctionne, mais il faut un printemps chaud
21:16 et pas de gelée tardive.
21:17 -Oui.
21:19 -Moi, je suis en montagne, et dès qu'on va 800 m, 900 m,
21:22 j'ai toujours du mal.
21:24 -Et puis, donc, des variétés qu'on connaît.
21:27 -Oui, du miel de fleurs, mais qui sera du fleur de montagne.
21:31 Et puis le tilleul fonctionne toujours.
21:34 -Alors là, vous en avez apporté quelques-uns.
21:37 Il faut... Oui, tant qu'à faire aller...
21:40 Alors quand on est un petit peu pris, qu'est-ce que...
21:43 -Il y a tous les miels. -Allez, tilleul.
21:46 Je veux bien tester le tilleul.
21:48 -Qui sera très bon pour... -Pendant que...
21:51 -C'est un bon sédatif. -Tout à fait.
21:53 Ah, bah allez. Je vais essayer de tenir,
21:56 car on a une belle rencontre avec Suzanne qui nous attend.
21:59 Donc, hop, voilà. Et puis je vais...
22:02 Hop. Voilà. Ca, c'est pour le tilleul.
22:04 Attention. Il y a des petites touillettes à côté.
22:08 C'est vrai que c'est de saison.
22:10 Hop, là, je suis en 300 m de partout, mais c'est pas grave.
22:14 Il est un peu fluide. Ah, mais ici, il est très bon.
22:17 -Avec Fanny, qui vous accompagne, il faut aussi se diversifier.
22:21 Proposer aussi des produits qui ne soient pas que des produits...
22:25 Des produits à base de miel, mais pas que des pots de miel.
22:29 -Oui, un peu de transformation alimentaire et cosmétique.
22:32 -Cosmétique. -Des savons, des baumes.
22:35 Voilà. On utilise la cire majoritairement qu'on récupère.
22:40 -Des savons, peut-être ?
22:42 -Oui, des savons. -On utilise beaucoup de savons au miel.
22:46 -On va patienter avant la fin d'émission,
22:48 car on a envie de finir tous vos pots de miel, comme des ours.
22:52 L'apiculture, il faut le dire, beaucoup se lancent
22:56 sans nécessairement connaître. D'autres connaissent, également,
23:00 et travaillent énormément toute l'année.
23:04 -Pardon ? -Oui, oui.
23:07 On s'improvise aussi, apiculteur. -Ah, oui, oui.
23:10 Mais il faut quand même se former avant.
23:13 Il faut en ouvrir, des ruches.
23:16 Il y a le syndicat Apicole,
23:18 il y en a deux, qui propose des formations.
23:21 Il faut des fois contacter les apiculteurs professionnels
23:25 qui peuvent aussi faire des petites formations.
23:28 -Pour vous, c'est un métier, c'est sûr,
23:31 et c'est une activité qui se développe pour notre plaisir,
23:34 car il est absolument délicieux, ce miel, décidément.
23:38 Mais il faut rappeler aussi que si on veut une ruche,
23:42 beaucoup essayent.
23:43 Toute l'année, il faut s'en occuper,
23:46 il faut veiller, il faut en fumer,
23:48 il faut donner à manger, aussi.
23:52 -Oui, c'est vrai.
23:53 Aussi, c'est regrettable, mais on est quand même obligés
23:56 de les nourrir de temps en temps, on est obligés de substituer.
24:00 Surtout, en étant apiculteur professionnel,
24:03 c'est difficile de ne pas nourrir.
24:05 Et...
24:06 -Avec des produits à base de miel ou avec du glucose ?
24:11 -Les deux, oui.
24:12 L'idéal, ce serait le miel, mais on est obligés
24:15 de prendre majoritairement du sirop.
24:17 -Autant que possible.
24:19 C'est à ça qu'on reconnaît vos pots de miel.
24:21 -Le nourrissement ne se fait hors période de mielée,
24:25 ça se fait que l'hiver.
24:26 -Ils sont de plus en plus coupés, comme on le dit,
24:29 les miels, dans le commerce, certaines enquêtes.
24:33 Vous ne vous parliez que de ce que vous savez faire.
24:36 -On me demande toujours si j'ai déjà goûté du miel coupé.
24:40 -C'est vrai qu'un miel qui a un goût de sucre...
24:42 -Quand on voit les reportages, on n'arrive pas à faire la différence.
24:47 Certains disent que c'est difficile de faire la différence.
24:50 -Richard, peut-être ?
24:52 -J'avais une question à poser à monsieur Ruch.
24:55 Est-ce que vous avez déjà constaté la présence de morilles
24:58 à côté de vos ruches ? -Non.
25:00 -C'est le cas de certaines exploitations apicoles
25:04 que je connais.
25:05 La morille est un champignon qui aime beaucoup le sucre.
25:09 Donc à suivre, peut-être, de votre côté.
25:11 -Il faudrait qu'il y ait des petits bosquets ?
25:14 -Il faut la présence d'arbres pas loin,
25:17 genre chênes, frênes.
25:18 -L'humidité, les abeilles n'aiment pas,
25:21 donc on les met aux endroits où il fait relativement chaud.
25:24 -D'accord.
25:26 -Il faut un peu d'humidité.
25:28 -Je regarderai.
25:29 -Soyez attentifs au mois d'avril.
25:31 -Voilà, je crois que vous êtes un très grand amateur de morilles.
25:35 Mais pour le rappeler aussi,
25:37 il y a vraiment ce bonheur de cette récolte.
25:40 Quand on fait soi-même, quand on essaie de cultiver son miel,
25:44 pour vous, ça doit être un grand bonheur
25:46 de tirer ses os pleines.
25:48 -Oui, chaque extraction, c'est toujours plaisant.
25:51 Moi, j'adore ça.
25:53 -Avec des surprises.
25:54 Parfois, les parfums ne sont pas les mêmes.
25:57 -Oui, en fait, de toute manière, le meilleur miel,
26:00 c'est celui qu'on découpe dans le cadre,
26:03 comme ce que mangeait mon grand-père.
26:05 -C'est le meilleur.
26:07 -Et oui, on peut venir le découvrir aussi, votre miel.
26:10 Ce sont des particuliers aussi.
26:13 On peut aussi s'équiper.
26:15 Mais vous faites aussi beaucoup de pédagogie.
26:18 Vous allez pouvoir accueillir du public ?
26:20 -J'espère dans 5-6 mois.
26:22 On a le projet d'accueillir des écoles, de faire notre tour.
26:26 Ma conjointe a le plaisir de faire ça.
26:28 -Il faut du courage pour tout faire.
26:31 Et surtout, vous fournissez des grands restaurants.
26:34 C'est un sacré gage de qualité aussi.
26:36 La Maison Arribert ?
26:38 -Oui, depuis de nombreuses années.
26:40 C'était un des premiers clients qui nous a fait confiance.
26:44 Et le Bouillon A.
26:45 -De Christophe Arribert et sa famille.
26:48 Eh bien, je comprends.
26:49 Et on cautionne, à Télé-Grenoble aussi,
26:52 si on peut avoir un petit coup de coeur.
26:55 Vous avez vos adresses, puisque vous n'habitez pas loin.
26:58 -Ce qui est intéressant, c'est ces balades.
27:01 C'est super bien.
27:03 -Ca va être rempli. -Oui, ça va être rempli.
27:05 -Exactement.
27:06 Pourvu que vous remplissiez vos peaux aussi,
27:09 merci pour...
27:10 Votre préféré, c'est quoi ? -Le tilleul.
27:13 -Le tilleul ? -Oui, les j'ai goûté mentholé.
27:16 -C'est pour Richard.
27:17 J'adore le tout de flore.
27:19 Pour avoir goûté l'avent, vous avez le crémeux et le liquide.
27:23 On se retrouve en fin d'émission.
27:25 On a un voyage à faire avec Suzanne.
27:28 Un voyage à Grenoble, d'ailleurs.
27:30 Musique dynamique
27:32 ...
27:38 Pourquoi à Grenoble ?
27:39 Vous avez ouvert une galerie comme une fenêtre sur le monde,
27:43 dont vous captez la beauté à travers votre objectif.
27:46 C'est une promesse d'évasion.
27:48 Vous ouvrez un espace qui porte les valeurs de la convivialité,
27:52 de la tolérance et de bienveillance.
27:55 Ce lieu existe, il s'appelle Clique.
27:57 D'abord, on voulait faire votre connaissance.
28:00 Suzanne Porter, vous êtes anglaise, française ?
28:03 -Maintenant, les deux.
28:05 Oui.
28:06 D'origine, je suis anglaise et française d'adoption.
28:11 -Vous êtes photographe, photojournaliste, photographe.
28:14 Vous faites encore les deux ?
28:16 -Je suis toujours photographe.
28:19 Je crois pas que je peux arrêter ça.
28:22 C'est moins photographe.
28:23 Mais je travaille un peu.
28:26 Avant, je voyageais beaucoup dans le monde.
28:28 Depuis que je suis à Grenoble, j'ai arrêté de voyager.
28:32 Je fais moins de photos moi-même.
28:35 -Parce qu'on voyage partout à Grenoble.
28:37 -Oui.
28:39 -Pas besoin de partir voyager, mais quand même.
28:42 Lorsqu'on voit votre travail, il est absolument saisissant.
28:46 On a l'impression que vous montrez le monde
28:49 tel qu'on aimerait qu'il soit, plutôt que tel qu'il est,
28:53 avec un sentiment, une sensation de paix, vraiment,
28:58 de sérénité.
28:59 Tout est apaisé, tout est lent.
29:02 Il y a aussi cette lenteur, comme le rythme des choses simples.
29:06 Est-ce que c'est comme ça que vous les voyez
29:09 et que vous les avez vraiment vues ?
29:11 -C'est très gentil de dire ça.
29:13 J'ai jamais pensé comme ça.
29:15 C'est vrai, quand je regarde, je crois...
29:18 Je suis quelqu'un de très positif.
29:20 Et même quand je voyageais dans des pays
29:23 qui étaient un peu difficiles,
29:27 je travaille toujours pour les ONG,
29:30 comme photographe pour les ONG,
29:32 sur le projet humanitaire.
29:34 -Ah oui, ça se voit et ça se sent.
29:37 -Oui, pendant 10 ans.
29:39 Et j'ai toujours été choisie pour les projets de développement.
29:43 Moi, je voulais faire la guerre ou le désastre et tout ça,
29:47 mais ils ont toujours envoyé moi pour faire le projet de développement.
29:51 Je crois que c'est parce que j'ai ce regard un peu positif
29:55 que même si on veut communiquer quelque chose qui est un peu grave,
29:59 j'essaie de mettre une vue positive sur ça.
30:04 -C'est un autre rôle, une autre vision ?
30:07 C'est un rôle contre les guerres.
30:09 -Oui, oui, oui.
30:11 J'étais un peu frustrée, mais à la fin,
30:14 je crois que j'avais la chance de ne pas aller à la guerre ou au désastre.
30:18 Quand même, c'était un peu difficile.
30:21 Au début, j'ai fait mes études en sociologie,
30:24 comme ça, pour mon premier...
30:26 Moi, j'ai parti voyager avant d'être photographe, en fait.
30:31 L'histoire, c'est un peu drôle,
30:34 parce que j'ai commencé...
30:36 Dès que j'ai fini mes études,
30:38 j'ai fait une saison de ski à Meribel, à 1h30 d'ici.
30:43 Et je fais, je sais pas combien des années,
30:47 10, 15 ans de voyage.
30:50 J'ai vécu au Canada, en Afrique du Sud, en Nouvelle-Zélande.
30:54 Et après, j'ai fini à Grenoble, à 1h30 d'où j'ai commencé.
30:59 -Ah oui, finalement, comme on se retrouve.
31:01 -C'était un peu difficile, par contre.
31:04 J'ai beaucoup aimé le désert et la chaleur, mais...
31:08 -Oui, mais il y a...
31:10 -On est à la montagne, à la neige, mais c'est bien.
31:13 -C'est très composite, comme on le disait.
31:16 Il y a de la montagne, de la plaine des lacs,
31:19 de la campagne, de la ville.
31:21 Les animaux aussi, vous...
31:24 Vous êtes l'autrice de photos assez cocasses,
31:28 mais extrêmement esthétiques.
31:30 On imagine tout un jeu.
31:32 Vous les intégrez dans notre civilisation.
31:35 Les animaux en font partie.
31:38 On ne sait plus où est le règne animal, l'humanité.
31:41 -Ca, je l'appelle "Love is".
31:44 C'est les rhinocéros amoureuses.
31:47 -Oui, regardez.
31:50 Vraiment, il y a une joie, une douceur de vivre
31:54 qui est extrêmement saisissante.
31:56 Richard, je sais que vous photographiez beaucoup le monde.
32:00 -Pas comme ça. -Pas comme ça.
32:02 Pas comme ça, mais peut-être avec une poésie.
32:05 -Merci.
32:06 -Une poésie à laquelle vous aspirez, bien sûr.
32:09 On peut aller découvrir...
32:12 Vous découvrir dans une galerie
32:14 qui est un peu ce qu'on appelle un tiers-lieu.
32:17 Ce n'est pas une galerie photographe.
32:20 C'est un lieu où je peux entrer.
32:22 Si j'ai un petit moment, et on va me servir un café,
32:25 on va me servir des "crumpets", des shortbreads, des brownies.
32:29 Les brownies, c'est pas pour manger des brownies.
32:32 Il y a un lien avec la photographie, avec Kodak.
32:36 -C'est ça, oui. On peut manger des brownies.
32:39 -C'est le nom d'un appareil.
32:41 -C'était un appareil qui était produit par Kodak.
32:45 -D'accord.
32:46 -Je voulais que toute la galerie ait un lien photographique.
32:51 Même ce qu'on mange, il y a un lien photographique.
32:54 Sauf les "crumpets" et les shortbreads.
32:56 Les shortbreads, c'est une recette de ma mère.
33:00 Les "crumpets", c'est juste parce que j'aime ça.
33:03 -Il faut se faire plaisir.
33:05 Vous avez appris vos photos du monde et de Grenoble.
33:08 Vous faites aussi des parcours photographiques à Grenoble.
33:12 -Oui, après que j'avais fini mes balades...
33:16 En fait, j'habitais au Maroc.
33:18 Après, je suis venue à Grenoble.
33:22 Et j'ai commencé à faire...
33:25 Avec Covid, j'ai arrêté de voyager.
33:28 C'était difficile de continuer mon travail.
33:32 J'ai commencé à faire le tour de galeries à Grenoble
33:37 avec mes photos de quatre coins.
33:40 Ils ont dit que c'était joli, mais qu'ils voulaient les photos de Grenoble.
33:44 Mais je n'ai pas les photos de Grenoble,
33:46 ni de montagne.
33:48 Ils m'ont dit de faire.
33:50 Comme ça, j'ai passé un an en train de faire les photos
33:55 pendant les quatre saisons de Grenoble.
33:57 J'ai appelé la collection "365 jours".
34:00 J'ai imprimé mes photos sur beaucoup d'objets.
34:05 -Des petits souvenirs. -Oui, c'est ça.
34:08 Sur les sues verts, sur l'aluminium-diband,
34:12 sur le bois local et sur l'écran postal.
34:15 -C'est des souvenirs originaux quand on vient ici.
34:18 Notamment le garage hélicoïdal.
34:20 Pas nécessairement les montagnes, mais aussi des très jolies oeuvres.
34:24 Un lieu où on peut se poser, on peut venir,
34:28 on peut admirer vos oeuvres.
34:30 Vous pouvez les sortir éventuellement à la demande.
34:33 -Vos oeuvres, c'est le Taj Mahal, comme on ne l'avait jamais vu.
34:37 Le but, ce n'est pas de vous exposer vous-même,
34:40 mais de proposer des expositions de photographes
34:44 auxquels vous êtes sensible, mais on peut aussi vous voir.
34:47 -Oui, j'ai toujours mon collection en permanence.
34:50 Il y a deux étages, moi, je suis plutôt en haut.
34:53 -Dans vos valises, vous ne vous quittez jamais.
34:56 -C'est un de mes premiers travaux en Afrique du Sud.
35:00 J'expose les autres photographes, comme ça, ça change chaque mois.
35:04 C'est le prochain expo.
35:06 -Pour tout le monde, Octave Run.
35:08 -Je suis très contente, parce qu'il s'appelle Azim Khanroni,
35:11 il gagne beaucoup de prix internationaux.
35:15 Pendant juillet, j'avais fait un concours photo dans la galerie.
35:19 C'est lui qui a gagné le premier et le deuxième prix.
35:22 Il a gagné quatre prix dans le top 20.
35:25 -Aucun montage, c'est le vu du ciel.
35:29 -Oui, oui.
35:31 Comme ça, lui, il vient exposer dans la galerie.
35:35 Son premier expo solo.
35:37 Son premier expo solo.
35:39 -On va pouvoir le voir ici.
35:41 C'est celle qui est... A l'heure où on enregistre,
35:45 elle est encore en cours.
35:47 Photographier la nuit, les montagnes, le ciel,
35:50 il n'y a pas de montage, rien, ça n'est que de la photo.
35:53 Tout est vrai, on dirait de l'aérographe, c'est saisissant.
35:57 -C'est Sergio. -Oui, c'est ça.
35:59 -Sergio qui... -C'est dans la galerie à ce moment
36:02 jusqu'à le 16 octobre. -Comme ça, il y a encore quelques jours.
36:05 -Et vu du ciel. -Ça, c'est vu du ciel.
36:08 -Oui, c'est... Tout, c'est photo vu du ciel.
36:11 Et il va être là.
36:14 Il vient de... Il est de Bangladesh.
36:16 Et il va être là en présence.
36:18 Il arrive dimanche, on va accrocher lundi.
36:21 Il va être là pendant la semaine, comme ça.
36:25 -Je suis très contente. -C'est absolument magnifique.
36:28 Merci pour cette belle découverte au Saint-Crug-en-Béta.
36:31 Vous poussez la porte, vous n'avez plus de frontières,
36:34 il n'y a plus de notion de monde.
36:36 On peut se faire plaisir avec des bonnes choses.
36:39 Je vous laisse prendre les contacts si je vous laisse.
36:43 Ca, ça va bien marcher.
36:45 C'est un de nos bons plans, à moi, votre activité à vos tous.
36:49 Vous avez les vôtres ? On a encore une petite minute.
36:52 Musique électro
36:54 ...
37:00 -Jean-Michel, on va chez Chloé. Petite épicerie ?
37:03 -Oui, à Mélans, une petite épicerie fine.
37:06 Elle a travaillé chez Maisons Ribéravant.
37:08 Elle s'est lancée. Je crois qu'elle fait un peu de traiteur.
37:12 C'est une épicerie vraiment... Pas bien grande, mais...
37:15 -C'est local. -Ah oui.
37:17 -Il y a des locales, dont les vôtres.
37:20 -Il fait des choses vraiment atypiques.
37:22 -Des bons produits. -Il nous prend notre miel.
37:26 -OK. C'est à Mélans, chez Chloé.
37:28 Vous, vous avez un petit coup de coeur
37:30 pour un petit coin, un petit resto, place championnée ?
37:34 -Oui, le Bon Label, il fait le meilleur café.
37:37 C'est... Voilà.
37:39 C'est le café que j'ai dans le café de Galerie Clique.
37:43 On a testé beaucoup, et c'est très, très bien.
37:47 Et aussi, il fait...
37:50 La nourriture, le petit cru,
37:53 qui est une nourriture vegan et sans cuisson.
37:57 -D'accord.
37:58 -Quand on a les événements dans la galerie,
38:01 c'est lui qui fait le traiteur.
38:04 C'est très bon. On sait pas que...
38:06 Bon, la viande, ça nous manque pas, quand on mange ça.
38:10 C'est très, très bon. -Et ça se développe.
38:13 C'est très bien. Vous, on va lire un peu, Richard.
38:16 -Un petit coup de coeur pour celles et ceux
38:19 qui apprécient de passer leur soirée à lire.
38:22 Deux librairies qui sont situées dans le Triève.
38:26 L'une qui a déjà pignon sur rue, qui s'appelle La Palpitante,
38:30 qui est située à Mainz, qui propose un grand choix de livres.
38:34 -Souvent très engagée. -Souvent engagée.
38:37 -Mais présentée avec beaucoup de neutralité.
38:40 -Et beaucoup d'émotion. On sent beaucoup de plaisir
38:44 et de cordial de la part des libraires qui la tiennent.
38:47 Et l'autre, c'est La Petite Nouvelle,
38:49 et c'est justement son nom. Elle s'appelle La Nouvelle.
38:53 Elle est basée à Monessier-de-Lermont.
38:56 Ce sont deux personnes, la maman et la fille,
38:59 qui tiennent cette librairie,
39:01 qui fait aussi office de salon de thé,
39:04 où on peut manger un clafoutis aux fraises
39:07 l'après-midi au milieu des livres,
39:10 et s'attarder dans le jardin quand il fait beau.
39:13 -Merci beaucoup, Richard, pour ce bon plan.
39:16 Bravo pour vos activités. C'était un plaisir de vous découvrir.
39:20 Merci encore à vous tous de votre fidélité.
39:24 ...
39:33 -Vous avez profité de "Si on parlait" avec Gilles Trignan-Résidence.
39:37 ♪ ♪ ♪