On fait un bond de 4 lieues et quelques siècles, pour redécouvrir une pépite du patrimoine : le Château de la Motte-les-Bains en Matheysine, à l’abandon et en piteux état... un collectif se bat pour le faire vivre.
Tandis qu'à Vif, la maison des Champollion a pu, elle, être réhabilitée et transformée en musée départemental dédié à l’Egyptologie ! Caroline Dugand, sa directrice, nous ouvre ses portes.
Enfin Laurent Poncelet nous présente la 12e édition du FITA le Festival International du Théâtre Action, un brassage social sur les planches du 8 au 24 novembre, un peu partout à Grenoble, dans l'agglo et à Crolles.
Tandis qu'à Vif, la maison des Champollion a pu, elle, être réhabilitée et transformée en musée départemental dédié à l’Egyptologie ! Caroline Dugand, sa directrice, nous ouvre ses portes.
Enfin Laurent Poncelet nous présente la 12e édition du FITA le Festival International du Théâtre Action, un brassage social sur les planches du 8 au 24 novembre, un peu partout à Grenoble, dans l'agglo et à Crolles.
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00:00L'entrepôt du bricolage de Saint-Jean-de-Moiran et Chirol Comboire Saint-Martin d'Air vous présente
00:06Si on parlait. L'entrepôt du bricolage, l'esprit entrepôt, ça change tout.
00:11Avec Giltrinia Résidence, vous êtes confortablement installés pour regarder Si on parlait.
00:30Bienvenue à tous. Très heureuse de vous retrouver et de vous sentir autour de ce plateau qui va vous interpeller.
00:46J'en suis sûre que vous soyez ou non sensibles à l'art ou au patrimoine.
00:50Ce soir, on fait un bond de quatre lieux depuis Grenoble et on remonte le temps pour comprendre
00:55comment un joyau du patrimoine, pépite touristique jadis, se retrouve à l'abandon.
01:00Un collectif se bat pour le faire vivre.
01:03Tandis qu'à vif, la maison des Champollions a pu, elle, être réhabilitée et transformée en musée
01:08qui régale les passionnés d'Egypte antique comme les Isérois fiers de cette histoire.
01:13Et puis, notre monde actuel interrogé sur scène.
01:16Les autres, les différences, les parcours de vie mis en scène sur les planches.
01:21Un festival du brassage social lève son rideau.
01:25Et c'est tous les deux ans à Grenoble, c'est jusqu'au 24 novembre,
01:28le Festival international du film d'action, du théâtre, du théâtre d'action, pas du film,
01:35sublime le rôle de sensibilisation de cet art théâtrale.
01:39Laurent Poslé, bienvenue.
01:41Bonjour.
01:41Alors, vous êtes le directeur artistique du FITA, donc le Festival international du théâtre d'action.
01:47Non, pas d'action, action.
01:48Du théâtre action.
01:49Festival international du théâtre action.
01:51Action, d'accord.
01:53Vous nous expliquerez la subtilité, la différence tout à l'heure avec votre compagnie Ophélia.
01:59On découvre votre démarche aussi, qui fait beaucoup de bien dans un instant.
02:03Et puis, on va faire la lumière sur le domaine des ombrages avec Caroline Dugand,
02:07maîtresse des lieux d'une maison de maître, la maison Champollion, désormais musée départemental.
02:13Bienvenue.
02:14Merci.
02:15Bonjour.
02:15Merci d'être avec nous.
02:16On va redécouvrir deux siècles d'histoire avec vous, même beaucoup plus.
02:21Et puis, avec vous, Nicolas Rouchouze et Christophe Meuret.
02:24C'est une histoire à peine croyable que vous allez nous raconter.
02:27Vous vous battez pour ne pas laisser mourir l'un des plus beaux, des plus grands châteaux de la région grenobloise.
02:34Avec votre collectif Sauvons la Motte-les-Bains.
02:37Bienvenue à vous deux.
02:38Merci.
02:39Bonjour.
02:39Alors, l'un secoue un petit peu le cocotier, l'autre est un féru d'histoire.
02:45Et on prend la route tout de suite.
02:46Allez, pour savoir de quoi on parle, on y va à quatre lieux de Grenoble, comme il était décrit jadis.
02:51Soit 32 kilomètres à la Motte-Saint-Martin.
02:54Pour retrouver ce château du Moyen-Âge, une demeure féodale bâtie tout près des gorges du Drac au XIIe siècle, en 1339.
03:03Une enceinte de 80 mètres et une haute de 160 mètres.
03:07C'est immense.
03:09C'est effectivement, il faut imaginer qu'avant d'être aussi grand, le château ne comportait qu'une aile.
03:15C'est simplement au XIXe siècle qu'on a supposé l'existence d'une aile nord et qu'on a reconstruit un symétrique à l'aile sud.
03:22Pour le transformer, c'était d'abord une demeure féodale ?
03:25Voilà, ça a été une demeure féodale jusqu'à la fin des guerres de religion, jusqu'en 1590.
03:32D'ailleurs, c'est marqué dessus.
03:33C'est la date où Gabriel de Morges, un grand seigneur qui est gouverneur de Grenoble et du Grésil-Vaudan,
03:40qui est de la belle famille de l'Ediger, reconstruit complètement le château.
03:45Il reste plus du Moyen-Âge que les fondations d'une des tours, etc.
03:51Et au XIXe siècle, on décide d'administrer les eaux chaudes de la motte dans ce château.
03:58Et donc, on construit ce symétrique à l'aile nord.
04:00Il faut du logement.
04:01Il y a plein de chambres, on multiplie les chambres.
04:03Voilà, ça, c'est tel qu'on l'avait reconstruit.
04:05Alors, ici, c'était un établissement thermal renommé, d'ailleurs, des cures.
04:09On y venait de loin.
04:10Absolument. C'était le troisième de l'hiver par la taille, mais par le premier, certainement,
04:17un des premiers de France pour la réputation des eaux qui sont connues à travers toute l'Europe.
04:21Et à la fin du XIXe siècle, on a des princes russes, étrangers qui viennent spécialement à la motte.
04:28Et ces eaux chaudes étaient naturellement puisées.
04:33En fait, il y a des puits, il y avait des galeries.
04:35En fait, il y a une source historique au fond du drac qui est très inaccessible,
04:40qui s'appelle la source du puits et qui est sans doute connue depuis les Romains
04:45et qui produit une eau hyperthermale, une eau à près de 60 degrés,
04:53ce qui est assez rare en France, qui fonctionne très bien et qui fait des miracles.
04:57Puisqu'on vient de partout, au Moyen-Âge, on a des tas de gens qui viennent prendre l'eau,
05:02se baigner dans un mélange d'eau du drac et d'eau thermale, etc.
05:05Et puis, au début du XVIIIe siècle, on découvre une seconde source.
05:09C'est sur le territoire de Monténard, donc la commune voisine,
05:13qu'on va appeler source de la dame, non pas à cause d'une légende d'une dame blanche apparue, etc.
05:19Ça, c'est une légende de l'établissement thermal,
05:20mais en fait, à cause de la dame de la pierre qui est marquise de Monténard, seigneur de Monténard.
05:26Et il y a une bataille juridique qui s'enclenche entre les deux seigneurs pour la possession de cette eau,
05:31sachant que ces eaux sont vendues plus cher.
05:33Un litre d'eau thermale de la Motte est vendue plus cher qu'un litre de vin à Paris.
05:38Elles sont très, très chères et très réputées.
05:41– Et très précieuses, mais alors comment est-ce qu'elles ont pu se tarir, alors, ces eaux ?
05:45– Elles ne sont pas taries, on les a bien exploitées au XIXe siècle.
05:48– Oui, bien sûr, mais par la suite.
05:50– Alors, on avait un gros cubage, même 400 m3 jour,
05:53qui partait vers l'établissement thermal avec une pompe de relevage,
05:56un projet assez ahurissant pour l'époque, qui met en scène tous les grands noms de l'époque,
06:02un ingénieur Vicat, Beria, tout ce monde-là.
06:05Et puis, au début du XXe siècle, alors sur fond de spéculation minière,
06:11l'établissement a besoin de se renouveler, de se rénover, parce que le mobilier date,
06:16le système d'adduction de l'eau aussi a quand même près d'un siècle.
06:20Bref, on décide de fermer, et on croit qu'on est vraiment dans la mine.
06:27– Alors, la construction du barrage de Monténard a définitivement cessé ?
06:31– En 62, on a noyé les sources de la motte, définitivement, oui.
06:35– Mais auparavant, l'établissement n'était plus exploité tel quel, en tout cas ?
06:39– Non, depuis 1927.
06:42– En centre de rééducation ?
06:43– Alors d'abord, oui, des colonies aérium, alors on a toutes sortes de gens,
06:47on a des petits Oranais qui viennent prendre l'air de la motte, etc.
06:50À la veille de la Seconde Guerre mondiale, c'est une compagnie d'assurance
06:54qui l'achète pour des jeunes filles, pour faire aussi une colonie aérium.
06:58Il sort de la guerre en mauvais état, parce qu'il est réquisitionné
07:01comme hôpital complémentaire, comme la plupart de ces grands bâtiments,
07:04vous savez, on les réquisitionne, donc il est abîmé.
07:07Les usines Renault, d'abord, pour faire des colonies,
07:10il y a un enfant qui meurt, enfin, un drame.
07:14Puis l'incendie sur mer, en 1962, au moment de la mise en eau du barrage d'ailleurs,
07:19jusqu'en 1987.
07:21– Centre de désintoxication également ?
07:23– Non, non, là c'est des colonies, des colonies de vacances,
07:26d'ailleurs j'y ai été, j'ai connu la meuf, j'y ai été, j'avais 9 ans,
07:32voilà, et donc, et c'est vendu aux patriarches,
07:35donc qui s'occupent des drogués, en fait, qui prennent en charge tout ça,
07:42avec une méthode un peu musclée, et qui est déclarée secte dans les années 90.
07:51Le patron du patriarche, Engelmaier le Gourou, on dira, se sauve,
07:56aux États-Unis où il mourra, et le château est mis en vente,
08:00le patrimoine du patriarche est démantelé dans ces années-là,
08:03il est mis en vente, et c'est là qu'il tombe dans les mains
08:06du dernier propriétaire du château.
08:07– Voilà, c'est un privé qui a acheté le château,
08:11qui semble encore en très bon état, en tout cas à l'extérieur,
08:14lorsqu'on va à l'intérieur, c'est un peu plus compliqué,
08:16c'est une vision absolument fantomatique qu'on a,
08:19alors ces images, théoriquement, on n'a pas le droit de les prendre,
08:23puisqu'on n'a pas le droit d'entrer, par effraction, dans un établissement privé,
08:27néanmoins c'est très fréquenté, et Nicolas Rouchoud, c'est ça qui vous scandalise,
08:35que tout est dans un état de délabrement, un patrimoine piétiné ?
08:40– Alors ça nous scandalise en tant que riverains,
08:45parce qu'on voit quand même régulièrement des personnes venir
08:49pour faire toutes sortes de choses, que ce soit des urbex ou des chasseurs de fantômes.
08:55– Alors les urbex, c'est des visites…
08:58– Voilà, ceux qui viennent visiter des patrimoines ou des établissements
09:04comme celui-ci, qui sont laissés à l'abandon, et qui viennent simplement visiter,
09:10avec tout le risque que ça peut engendrer, et on a aussi, après, d'autres personnes,
09:17des chasseurs de fantômes, ou peut-être d'autres personnes encore moins bien,
09:21on va dire, avec de moins bonnes intentions, mais ça on ne sait pas forcément tout le temps.
09:27– Oui, mais ce n'est pas des choses comme ça, il y en a déjà.
09:29Il y en a qui ont saccagé le château, et il faut savoir qu'en 2020,
09:34il y a une dépendance du château, l'hôtel, qui était à l'entrée du parc, qui a brûlé.
09:41Alors, nous, en tant que riverains, on n'a jamais vraiment su ce qui s'est passé,
09:45est-ce que c'était quelque chose d'intentionnel ou pas,
09:49mais quoi qu'il en soit, il a brûlé en 2020, et ce qu'on craint…
09:52– Une véritable mise en danger.
09:53– Voilà, et ce qu'on craint quand même, c'est que le château, à terme,
09:59finisse par avoir le même sort que l'hôtel qui était à l'entrée du parc.
10:02– Et partant en fumée, et surtout que c'est tagué, donc on sait que c'est visité,
10:06est-ce que déjà, c'est un beau château, c'est un patrimoine magnifique
10:12que la plupart de ceux qui y visitent ignorent, on ne connaît pas cette histoire,
10:18et il y a vraiment cette histoire bafouée ?
10:21– Peu de gens connaissent l'histoire, même moi,
10:25ça fait une quinzaine d'années maintenant que je suis sur la mode Saint-Martin,
10:28j'avoue honnêtement que je ne connaissais pas ce château,
10:31je ne savais même pas qu'il existait,
10:33et c'est en arrivant à la mode Saint-Martin que j'ai découvert son existence,
10:37et après que j'ai pu découvrir son histoire aussi,
10:41et c'est vrai que comme l'a expliqué un petit peu Christophe,
10:43on voit quand même que ce château a une histoire assez riche,
10:48peu connue, mal connue en tous les cas,
10:50et c'est un patrimoine qui est quand même important
10:53pour les habitants de la mode Saint-Martin.
10:55– On le voit, puisque le petit train de la Mure passe à côté,
10:58– Si on regarde bien.
10:59– Ah oui, oui, du petit train, le petit train surplombe le château,
11:05et sur le trajet du petit train,
11:08on voit très très bien le château qui est en contrebas.
11:12– Et qui est très beau, et qui semble,
11:13parce que vraiment rien n'y paraît lorsqu'on le regarde de l'extérieur,
11:18et même si on s'y approche, c'est une très belle demeure,
11:21comment est-ce que cela se fait-il ?
11:23Comment est-ce qu'on en est arrivé ici ?
11:25Pourquoi cet état de délabrement ?
11:27– Le problème, c'est qu'il y a un propriétaire qui,
11:33depuis 2009, ne l'entretient plus.
11:36– C'était le cas auparavant, c'est-à-dire,
11:38cette personne l'avait acheté…
11:40– Il l'avait acheté au début des années 2000,
11:42au début il a fait des travaux,
11:44et depuis une quinzaine d'années maintenant,
11:48plus rien n'est fait dans le château.
11:51Pourquoi ? On ne sait pas, on aimerait comprendre,
11:55on n'est pas là pour essayer de récupérer le château,
11:59de faire quoi que ce soit,
12:00on est vraiment là pour essayer de le conserver,
12:04voire même d'aider ce propriétaire, éventuellement, à le conserver.
12:09– Vous l'avez contacté ?
12:10– On l'a contacté, il a été contacté,
12:13mais les échanges ne sont pas faciles avec lui,
12:16donc ce n'est pas évident.
12:20– Des démarches avaient été entreprises au départ ?
12:23– En fait, il y a dix ans que j'ai sonné l'alarme,
12:27puisque le château était un peu oublié de tout le monde,
12:29et oublié même par des historiens,
12:31puisqu'il est dans un paysage de mines, où les mines sont au centre.
12:36– Donc il n'est pas classé ?
12:37– Non.
12:38– Rien du tout ?
12:38– Il n'a jamais été classé, rien du tout.
12:39Donc j'avais essayé de contacter le propriétaire,
12:41pour savoir ce qu'il comptait faire,
12:43sachant que le château était livré au pillage,
12:44ça c'était de notoriété publique.
12:47Et puis il y a eu des fins de non-recevoir,
12:50en fait il n'a répondu qu'une fois, puis après plus du tout,
12:53les élus, bon, ils ont juste essayé de nous interdire
12:59une manifestation qu'on a faite pas loin du château.
13:01– Vous n'avez pas senti de manifestation, d'intention,
13:05de préserver le patrimoine, d'aider, de lancer des démarches ?
13:08– Depuis dix ans, moi j'ai fait des articles,
13:10puis j'ai publié sur l'histoire du château,
13:12j'ai fait des conférences, dont une à la place de Verna,
13:15il n'y a pas très longtemps, sur le projet Grenoble-Ville-d'Eau,
13:17qui mettait en scène le château de Lamotte,
13:20avec la fac de Grenoble, etc.
13:23– Et quel est le problème ?
13:25C'est un sujet sensible, c'est coûteux ?
13:28– Je pense qu'on perturbe un peu un écosystème tranquille,
13:31vous savez, où il ne faut pas de tensions,
13:34il ne faut pas s'embêter avec les choses, et ça c'est embêtant.
13:37– Et vous, vous considérez que…
13:39– Ce château, il arrive comme quelque chose d'embêtant,
13:41mais il sera encore plus embêtant si demain,
13:43ce sera encore plus embêtant si demain il brûle
13:45sous les neftades du petit train, par exemple.
13:47Ou si quelqu'un meurt à l'intérieur ou ça fait mal,
13:51parce qu'il est surfréquenté, vous savez,
13:53on a des centaines de sites d'urbexers ou autres
13:56qui montrent le château, les gens se baladent dedans,
13:59il n'y a plus de grille aux fenêtres.
14:01– Qui viennent s'y faire peur, aussi.
14:03– Voilà, des chasseurs de fanjaux.
14:05– C'est très dangereux.
14:07– C'est très dangereux.
14:09– Et surtout qu'on y accède par les sous-sols.
14:12On y accède aussi par les sous-sols.
14:14C'est ce qu'on a vu sur les plateformes de visionnage très connues.
14:18Donc vous avez lancé, vous lancez un appel,
14:20vous êtes monté en collectif,
14:22je ne sais pas si on va pouvoir scanner le QR code
14:24en voyant juste avec cette affiche,
14:28mais on peut la trouver sur le collectif,
14:30on peut la trouver sur internet.
14:32– La dernière conférence qu'il y a eu sur le château,
14:34c'était à la mode d'Aveyan, les gens m'ont dit,
14:36il faut faire quelque chose, mais j'avais tout épuisé,
14:38j'avais même fait une association historique là-bas
14:40qui a été plus ou moins phagocytée par la mairie,
14:43personne ne voulait bouger.
14:45– Stéphane Berne, vous avez essayé ?
14:47– Oui, on a essayé, mais il ne peut intervenir que plus tard,
14:49qu'à un niveau supérieur.
14:51– Une fois que les dossiers sont montés et qu'il y a une volonté.
14:53– Et que le château soit à quelqu'un de bien intentionné,
14:57et ce n'est pas le cas aujourd'hui.
14:59– Bon ben Julien Courbet alors, si ce n'est pas Stéphane Berne.
15:01– Julien Courbet, voilà.
15:03On a fait ce collectif à la fin de l'année 2023,
15:13on a commencé par des séries de manifestations,
15:16aujourd'hui on est 70 membres dans le collectif,
15:18à peu près un peu moins de 30 actifs si j'ose dire,
15:23parce que les autres sont loin, sont éloignés,
15:25et puis on a un site où on présente l'histoire du château,
15:29on a fait pas mal d'articles,
15:31on a fait une émission à Faire 3 aussi, etc.
15:34– Et sur Télé Grenoble désormais.
15:36– Exactement.
15:37– En fait vous souhaitez non pas que ça revive
15:39et qu'on y fasse des visites théâtralisées,
15:41simplement préserver et sécuriser et valoriser au mieux.
15:47– Tout le monde pense en premier évidemment à restaurer un bien comme ça,
15:51alors que la première chose à faire c'est de le mettre sous cloche
15:54pour les générations futures, de le protéger.
15:57Et pour ça, il faudrait que le maître des horloges,
16:00c'est-à-dire le propriétaire qui se dit maître des horloges,
16:04soit dans cette dynamique-là.
16:08Et on ne sait pas du tout dans quoi il est,
16:10mais en attendant, le château peut brûler demain.
16:12– Oui, en 30 secondes.
16:15– Juste pour dire qu'il y a une pétition en ligne
16:17sur le site leslignesbougent.org.
16:21– Allez-y, montez-là un petit peu cette affiche,
16:24montez-la à côté de vous.
16:25– C'est une pétition de soutien pour la sauvegarde du château.
16:30– 2 200 signatures à ce jour.
16:32– Allez, on lance les compteurs.
16:34Et juste au nom du patrimoine et de la beauté de ce territoire,
16:38on espère que les choses pourront bouger.
16:40Merci pour votre action et merci bien sûr pour votre témoignage.
16:44Je pense que ça va vous parler ce dont on va parler dans un petit instant.
16:49Musique
16:57– Il y a 202 ans, c'est ça ?
17:00Jean-François Jean Paulion tenait son affaire,
17:03tel qu'il a écrit à son frère Jacques-Joseph
17:07la traduction du décret d'un pharaon grec, Ptolémée,
17:10inscrit en trois langues sur la fameuse pierre de Rosette.
17:13Et tout se répartit de vif, Caroline ?
17:16– Du moins, c'est ce qu'on aime à penser.
17:18– Oui, on se plaît à le penser.
17:20En tout cas, on peut raconter cette histoire à vif
17:22au sein du nouveau musée Jean Paulion.
17:24– Donc, vous êtes la directrice, Caroline Dugand.
17:27Alors, c'est cette histoire, si vous voulez savoir effectivement
17:30si tout est parti de là, vous pouvez vous y rendre.
17:32Elle est à vif, cette histoire, elle est contée au musée Jean Paulion.
17:35C'est le petit dernier des 11 musées départementaux de l'Isère,
17:38entièrement gratuits.
17:39On y découvre sa vie, son œuvre, les deux, l'égyptologie ?
17:43– Exactement, vous avez dit l'essentiel.
17:46On découvre un musée qui est dédié à l'histoire de l'égyptologie,
17:49puisqu'on considère que Jean-François Champollion,
17:51mais aussi son frère aîné, puisqu'il avait un frère aîné,
17:53Jacques-Joseph Champollion-Fijac, sont vraiment les pères fondateurs
17:56de cette discipline qui étudie l'Égypte antique.
17:59Donc, le musée Champollion à vif est vraiment dédié à l'historiographie,
18:02à l'histoire de l'égyptologie.
18:04Mais on découvre aussi la carrière de ces deux frères indissociables,
18:07tout leur parcours dans un domaine qui était un domaine familial.
18:11– Donc, c'est une porte d'entrée sur l'égyptologie.
18:14C'est vraiment une matière qui est extrêmement complexe,
18:17qui est très ancienne.
18:19Et vous, vous ouvrez, vraiment, c'est une porte d'entrée ?
18:21Vous sensibilisez à ça ?
18:22– Oui, on ouvre des perspectives, on renvoie vers d'autres lieux.
18:26C'est vraiment un lieu intime, émouvant,
18:29parce que c'est une propriété familiale.
18:31Au départ, c'est une propriété qui appartenait, en réalité,
18:34à la belle-sœur de l'égyptologue, à l'épouse de son frère aîné.
18:37– Jacques-Joseph.
18:38– Jacques-Joseph, voilà.
18:39Mais une propriété dans laquelle l'égyptologue a séjourné
18:42dans ses jeunes années.
18:44– Oui, parce qu'il est né à Figeac.
18:46– Voilà, les deux frères sont nés à Figeac.
18:48Il y a un musée Champollion dans la ville de Figeac.
18:51Mais leur père était dauphinois.
18:54Il était originaire de la région du Val-Bonnet.
18:57Et à l'âge adulte, le frère aîné vient s'installer à Grenoble.
19:01Il trouve un premier emploi comme commis de commerce
19:04chez des cousins grenoblois.
19:06Et puis, très rapidement, il va faire venir son cadet
19:09qu'il va orienter, donc il va diriger l'éducation.
19:12Donc Jean-François Champollion, le déchiffreur des hiéroglyphes,
19:15va avoir une carrière grenobloise.
19:17Il va être professeur d'histoire, chercheur.
19:19Et pendant ses années grenobloises, il fréquente ce domaine de vif.
19:23– Un, entre autres, voyage, bien sûr, mais c'est vraiment son pied-à-terre.
19:26On voit que cette maison, elle est très ancienne.
19:29Elle date du XVIe siècle ?
19:31– Alors oui, tout à fait.
19:32Cette maison a une partie, pour la plus ancienne,
19:34qui correspond à une ancienne maison forte du XVIe siècle,
19:37qui a été agrandie progressivement et successivement
19:40jusqu'à former la maison du XIXe, assez régulière,
19:43qu'on connaît aujourd'hui, qu'on visite aujourd'hui,
19:45qui donne sur un très beau jardin, sur un beau parc.
19:48Donc le domaine Champollion, c'est aussi ça.
19:50C'est un domaine de deux hectares et demi,
19:52avec un parc qui a été entièrement restauré, replanté
19:55pour l'ouverture du musée, un jardin avec des parterres de fleurs,
19:58un verger, des essences rustiques qui ont été réintroduites.
20:01Et puis différents bâtiments qui correspondent à l'ancienne ferme,
20:04aux dépendances et à la maison de maître
20:06dans laquelle logeaient les frères Champollion.
20:08– Et donc, là, ça a fonctionné.
20:11Cette maison, d'abord maison forte, puis demeure,
20:14a été transformée, a été réhabilitée en musée départemental.
20:19Ce n'est pas quelque chose qui se fait en une petite paire d'années.
20:22Il a fallu se battre aussi, et le département y a été sensible.
20:25Les collectivités vous ont suivi ?
20:28– Oui, c'est une transition toute trouvée avec le sujet précédent.
20:31Effectivement, ce sont des projets de longue haleine.
20:35Des associations s'étaient mobilisées,
20:37dont l'association Champollion à vif.
20:39– Vous, non pas vous, mais les associations
20:41et tous les défenseurs de ce beau projet.
20:43– Des acteurs locaux, l'association dauphinoise
20:46d'Égyptologie Champollion, l'ADEC.
20:48Et en 2001, le département de l'Isère a acheté cette propriété
20:52aux descendants du frère aîné qui vivait encore dans la maison jusqu'en 2001.
20:57En s'engageant à terme à rénover ce site
21:00et à l'ouvrir au public en en faisant un musée.
21:03Donc il y a eu en 2004 un congrès international des égyptologues
21:06qui a eu un très grand succès,
21:08qui a fait découvrir aux égyptologues du monde entier cette maison
21:10et qui a vraiment montré au département l'intérêt de porter ce projet
21:14lancé véritablement en 2016 par Jean-Pierre Barbier
21:17et puis ouvert en 2021, il y a trois ans.
21:20– Mais qu'est-ce qu'il restait dans cette maison ?
21:22Est-ce qu'il y avait des collections ?
21:24On voit qu'aujourd'hui la collection est très riche,
21:27d'une grande diversité.
21:29On a un petit aperçu, ça c'est l'entrée,
21:32mais c'est vrai que ce jardin est très vaste et très beau.
21:35Il y a donc des tableaux, il y a des effets personnels.
21:39C'est déjà une maison Champollion qui se visite comme la sienne.
21:43– Oui, c'est exactement ce qui faisait l'intérêt du projet,
21:46c'est qu'en fait les descendants avaient réussi à préserver dans ce domaine
21:49ce qu'il faisait, toute son intégrité patrimoniale.
21:53Le parc avait été préservé, le mur de clôture, les bâtiments,
21:56les décors intérieurs qu'ont connus les frères Champollion.
21:58Vous avez vu le salon au rez-de-chaussée avec son parquet,
22:01sa cheminée, ses boiseries, une salle à manger,
22:04une galerie de portraits, des meubles qu'ils ont connus,
22:07mais aussi des témoignages, des objets personnels
22:10que l'égyptologue avait laissés, dont des objets très forts
22:13comme le bureau du déchiffrement, le bureau sur lequel il a réussi
22:16à déchiffrer les hiéroglyphes, des estampages de la pierre de Rosette,
22:20une tenue qu'il a portée en Égypte.
22:22Soubek, c'est le crocodile.
22:24Un crocodile d'une île, on l'a fait venir par la suite,
22:27puisqu'on a sollicité aussi des dépôts du musée du Louvre,
22:30des dépôts d'autres musées pour l'ouverture de ce lieu.
22:34Oui, puisque toutes ces pièces, d'où viennent-elles ?
22:38Ce sont des frais ?
22:40Tout à fait, il y avait le fond initial du musée
22:43qui a vraiment été conservé par la famille et qui est resté sur place.
22:46Ensuite, nous avons travaillé avec des conseillers scientifiques
22:50pour l'ouverture du musée, des conservateurs du musée du Louvre,
22:53des conservateurs et égyptologues français et étrangers,
22:57et certains musées nous ont accordé des dépôts,
23:00des prêts de longue durée, notamment le musée du Louvre,
23:03qui prête 80 antiquités égyptiennes, puisqu'il n'y avait plus
23:06d'antiquités égyptiennes dans la maison.
23:08Il fallait, pour vivre un musée d'égyptologie, évoquer le travail
23:12de Champollion avec ces dépôts.
23:15Elles sont numérotées, toutes ces pièces ?
23:17Là, vous voyez des petites amulettes, des serviteurs funéraires,
23:20des fragments d'antiquités qui permettent d'évoquer tout le travail
23:23que Jean-François Champollion a fait dans l'étude de cette civilisation
23:27et la redécouverte de cette civilisation.
23:29Des pièces qu'il avait rapportées de ses voyages, notamment ?
23:32Il n'y a pas de pièces qu'il ait vraiment rapportées de ses voyages
23:35dans le musée. En revanche, il y a une section très importante
23:39que vous avez montrée qui correspond au musée Charles X,
23:42c'est-à-dire le musée dont il a été le conservateur,
23:45au sein du musée du Louvre, puisqu'il a été le premier conservateur
23:48des antiquités égyptiennes au musée du Louvre.
23:50Toutes les pièces qui sont présentées dans cette salle,
23:53il les a choisies, étudiées et organisées pour ce nouveau musée.
23:57Pour tous les assoiffés d'égyptologie, en attendant, bien sûr,
24:01que la partie égyptologie du musée de Grenoble rouvre,
24:05c'est une très belle entrée en la matière,
24:08mais aussi un très beau musée à découvrir, à redécouvrir,
24:11ainsi que le musée de Turin.
24:13C'est-à-dire que nos Alpes vivent particulièrement,
24:17intensément avec l'Égypte ancienne.
24:19C'est vraiment un berceau, votre berceau.
24:21Tout à fait, on renvoie forcément vers ces grands lieux,
24:24et c'est l'objectif de ce musée à vif, puisque à Grenoble
24:28sont conservées les premières antiquités égyptiennes
24:30que Champollion a étudiées.
24:32Il a étudié également le fonds initial du musée de Turin,
24:35et on renvoie, bien entendu, vers le musée du Louvre,
24:37vers le musée de Fijac.
24:39C'est vraiment une porte d'entrée vers l'œuvre des frères Champollion
24:42et la naissance de l'égyptologie.
24:44Et à la découverte de l'écriture.
24:47De l'écriture, du déchiffrement,
24:49et de toute l'étude de cette civilisation,
24:51parce que le déchiffrement, c'est une première porte poussée.
24:54On ne pouvait plus lire les hiéroglyphes depuis 15 siècles,
24:57donc c'est vraiment l'étude de l'Égypte antique
25:00qui est rendue possible à travers le déchiffrement.
25:02Et de toutes nos civilisations, bien sûr.
25:05Est-ce que ce musée a la capacité
25:08d'accueillir des expositions temporaires ?
25:10Oui, vous avez un espace qui est dédié.
25:12Vous avez aussi la possibilité,
25:15alors ça c'est assez fascinant,
25:16ce sont les carnets d'un artiste
25:20qui a accompagné Jean-François Champollion,
25:22les frères Champollion.
25:24Oui, tout à fait.
25:25Ce sont des carnets de dessin,
25:26trois carnets de dessin,
25:27que le département a pu acquérir avec l'aide de l'État,
25:31du dessinateur Cherubini,
25:34qui renseigne ce fabuleux voyage que Champollion,
25:37cet unique voyage qu'il a fait en Égypte.
25:39Il est vrai que depuis l'ouverture du musée
25:42et avant l'ouverture même,
25:43nous avons pu procéder à de très belles acquisitions d'œuvres.
25:46Une belle peinture représentant le temple de Dendera,
25:49ces carnets de Cherubini,
25:51plus récemment un grand papier peint
25:52représentant la bataille d'Héliopolis.
25:55Le musée participe aussi à la recherche
25:58et enrichit ses collections.
25:59Il vit.
26:00Voilà, exactement.
26:01Ce n'est pas figé un musée.
26:02Est-ce que vous auriez,
26:05non pas un conseil,
26:07mais que vous inspire l'histoire de Christophe, de Nicolas
26:10et de tout le collectif pour sauver la Motte-les-Bains ?
26:13Je crois que l'expérience que j'ai vécue
26:15avec ce portage de projet du musée Champollion
26:18incite à la patience et à la modestie.
26:21On voit bien que les projets de conservation
26:23de lieux patrimoniaux et d'ouverture de musée
26:26se font vraiment sur le long terme.
26:28Elle était très bien conservée, cette maison Champollion,
26:32avec beaucoup de soins.
26:33Elle n'a jamais été à l'abandon ni délabrée.
26:35Elle n'a jamais été à l'abandon.
26:37Néanmoins, il a fallu que les énergies soient fédérées,
26:40puisqu'il faut que le contexte soit favorable,
26:43que la volonté politique soit présente,
26:45que les acteurs soient rassemblés.
26:47Et effectivement, il faut s'armer de patience
26:51et en même temps, il faut continuer à militer pour le projet.
26:55Ce que vous faites, admirablement, semble-t-il.
26:58C'est peut-être que le début.
26:59On espère que ça ira loin.
27:00Laurent, peut-être, est-ce que ça vous inspire
27:03une création théâtrale, non loin des lieux, peut-être ?
27:06Est-ce qu'on peut faire... On parle du théâtre action.
27:08C'est de l'action, ça.
27:09Alors, après, je reviendrai sur le terme action.
27:11Mais de tel lieu fascine.
27:13Moi, en plus, j'étais voisin.
27:15Enfin, encore voisin.
27:16J'habite en Matizine et j'habite à Monténard.
27:19Ce lieu me fascinait.
27:21Je m'interrogeais.
27:22Mais c'est quoi, ce lieu ?
27:23Et personne n'était en capacité de me répondre.
27:25D'où, d'ailleurs, votre interrogation tout à l'heure,
27:28sur le voisinage.
27:29On ne sait pas grand-chose de ce lieu.
27:32Il peut intriguer, ce qui était mon cas.
27:35Et en tout cas, il est imposant.
27:37Et d'aspect extérieur, il paraît encore bien présent,
27:40bien beau.
27:41Et donc, oui, il y a de la matière.
27:44Et bien sûr, on peut imaginer plein de choses derrière.
27:46Cinématographiquement, aussi.
27:47Oui, alors, c'est vrai que, aussi,
27:49l'Isère est l'un des départements
27:51qui recense le plus de châteaux,
27:53de châteaux de maisons fortes.
27:55Ils peuvent faire partie du paysage.
27:58On peut aussi les regarder,
27:59parce que, finalement, c'est banalisé.
28:01Cette beauté est banalisée, aussi, ici, dans notre territoire.
28:04Et il est temps, aussi, de s'en approcher
28:06avec beaucoup plus d'attention.
28:08C'est un lieu mystère, aussi.
28:09C'est ça.
28:10Il y a eu ce côté mystère autour du lieu.
28:11Bien sûr.
28:12Ça, c'est peut-être un théâtre action.
28:14Bon, on va savoir.
28:16On veut vraiment savoir ce que c'est, le théâtre action,
28:18et non pas d'action.
28:20Alors, donc, et si on sortait, oui, par-delà les préjugés,
28:23et si le théâtre était un vecteur de sensibilisation,
28:26ça, on le sait, mais aussi un moyen d'expression
28:28pour un public, a priori, éloigné des planches ?
28:31Eh bien, c'est votre credo.
28:32C'est le credo du FITA,
28:33le Festival International du Théâtre Action,
28:36qui produit, donc, des créations inattendues,
28:38très touchantes,
28:39et qui incite chacun d'entre nous
28:41à s'intéresser à ce qu'est le théâtre,
28:43et à s'intéresser à ce qu'est le théâtre,
28:45et à s'intéresser à ce qu'est le théâtre.
28:47Et qui incite chacun d'entre nous à s'ouvrir.
28:50Alors, moi, je vais déjà m'ouvrir sur ce petit D'
28:52entre théâtre action et théâtre d'action.
28:54Qu'est-ce que c'est, la subtilité ?
28:56Alors, déjà, théâtre d'action, je ne connais pas ce concept.
28:59Il y a les films d'action, mais ça n'a rien à voir.
29:01On n'est pas dans des batailles rongées.
29:04Non, non.
29:05C'est théâtre action,
29:06c'est comment le théâtre interagit dans la cité,
29:08tout simplement.
29:09Comment il est en capacité de transformation,
29:13de bousculer, par rapport à des thématiques,
29:16des thématiques de vie sociétale,
29:19des thématiques du rapport à l'autre,
29:21dans la différence, dans la fragilité,
29:23dans son histoire de vie.
29:25Et surtout, avec un axe central du FITA,
29:29c'est sa raison d'être,
29:30c'est de toucher, effectivement,
29:33des gens qui n'iraient peut-être pas spontanément
29:37dans les salles de spectacle.
29:39Et donc, que tout le monde se sente concerné
29:41par ce qui s'y déroule.
29:44Et donc, que ce soit vraiment un événement à un temps fort
29:47qui concerne tout le monde, tous les habitants.
29:50Encore une fois, autour des questions centrales
29:52de notre vivre ensemble, tout simplement.
29:55Et d'où ce festival,
29:56puisque vous le faites toute l'année,
29:58cette sensibilisation, cette éducation.
30:01Mais c'est un festival tous les deux ans,
30:04au mois de novembre,
30:05qui s'appelle le FITA,
30:06le Festival International du Théâtre Action,
30:08et qui permet de voir des créations.
30:10Alors, vous êtes très impliqués, bien sûr,
30:12des créations d'un petit peu partout, en fait.
30:16Et sur tout thème, tout sujet.
30:19L'action, en fait, elle est dans la tolérance,
30:21elle est dans la différence,
30:23elle est dans l'acceptation de l'autre.
30:26Beaucoup de programmations ont un lien assez intime
30:32avec leurs auteurs, avec les habitueux enseignants,
30:34metteurs-enseignants, autrices, auteurs.
30:38Et en ce sens, quand je parle d'histoire de vie,
30:41beaucoup d'artistes qui sont programmés
30:44ont peut-être, pour la première fois d'ailleurs,
30:49parlé davantage d'eux-mêmes,
30:51et des moments cruciaux peut-être de leur vie
30:55où ils ont pu être en situation, on va dire, d'oppression,
30:58en situation en tous les cas difficile
31:01par rapport à des regards.
31:03Et il y a le spectacle, par exemple, Fille et Soi,
31:06qui parle du diktat des apparences imposées aux jeunes filles
31:12dès leur plus jeune âge autour des attributs
31:16de standards de beauté,
31:18donc c'est autour aussi de l'achrosophobie.
31:20La question de Chahada,
31:22où l'auteur Fida Mohsen,
31:24qui est un metteur en scène de jeux assez connu,
31:26reconnu, co-directeur d'un gros théâtre à Vignon,
31:28qui là parle de sa venue en France
31:31et comment il a pu être tenté
31:33par l'intégrisme religieux,
31:37le radicalisme religieux,
31:39et comment il n'est pas tombé dedans,
31:41et comment il a pu, justement,
31:43aller du côté de la lumière
31:45et pas du côté d'obscurité.
31:47On a le spectacle Personnes et Ensemble Sauf Moi,
31:51où il y a un mélange de comédiens professionnels et d'autres
31:54qui sont en situation de handicap invisible,
31:58et là, de nouveau,
32:01qui dit handicap invisible,
32:03il dit aussi les difficultés qu'il peut y avoir
32:05pour le vivre,
32:07être reconnu
32:09et trouver sa place dans la société.
32:12On peut décliner tous les spectacles.
32:15C'est un petit peu partout, on le précise,
32:17c'est à Grenoble.
32:19Avec ces thématiques fortes,
32:21et en même temps, on n'en reste pas là.
32:23Il y a une situation,
32:25je parlais de la grosse phobie,
32:27je parlais du handicap invisible,
32:29c'est-à-dire qu'à un moment,
32:31dans le spectacle, ça permet au public
32:33de prendre conscience, véritablement,
32:35que ça les traverse,
32:37ça les bouscule par l'aspect théâtral,
32:39mais en même temps,
32:41quels sont les ressorts pour en sortir ?
32:43Quels sont les ressorts
32:45pour avancer,
32:47pour trouver sa place dans la société, par exemple,
32:49pour sortir du radicalisme religieux ?
32:51On n'est pas dans quelque chose de plombant,
32:53dans une inertie, mais il y a quelque chose,
32:55comment on construit sa vie ?
32:57En fait, il y a les deux regards,
32:59c'est-à-dire que pour soi, pour un enfant
33:01qui manque de confiance, qui peut être timide,
33:03on recommande toujours de faire du théâtre.
33:05C'est-à-dire que le théâtre va faire ressortir
33:07et va faire aussi prendre conscience à la personne qui joue
33:09et à la personne qui s'exprime,
33:11va lui faire prendre conscience du soi,
33:13de ce qu'il a à dire,
33:15de ce qu'il a à faire,
33:17de s'exprimer, communiquer.
33:19Action-théâtre-action, ça veut dire
33:21que sa démarche personnelle
33:23va toucher le public qui lui va agir,
33:25c'est ça ? C'est-à-dire qu'on attend
33:27une réflexion, mais aussi une action
33:29de la part de celui qui regarde ?
33:31Après, dans les spectacles programmés,
33:33la majorité sont des spectacles professionnels.
33:35Il y a une démarche volontaire
33:37de parler de tel ou tel thème.
33:39Et dans cette démarche volontaire
33:41de parler de tel ou tel thème,
33:43bien évidemment que le public, de fait,
33:45ça va traverser, ça va bousculer.
33:47C'est comme ça qu'on agit.
33:49Ça ne doit pas que divertir.
33:51C'est pas du divertissement gratuit.
33:53On passe la rampe avec l'énergie,
33:55le rythme et tout de la vie.
33:57Sinon, ça serait une tribune,
33:59une conférence. Non, on est dans du théâtre.
34:01Et ça s'adresse à tous.
34:03Mais le fait en plus que ça s'adresse à tous,
34:05c'est d'autant plus
34:07relié aux thématiques.
34:09Ça serait un gageur, un comble
34:11si on s'adressait qu'à une minorité de gens
34:13qui sont habitués à aller au spectacle.
34:15Là, on a ce mélange, un brassage social
34:17qui est unique en France,
34:19avec plus de la moitié du public
34:21qui sont des gens qui ne viennent jamais au théâtre.
34:23Et là, on travaille avec plus de 120 partenaires
34:25de l'action sociale.
34:27Ça va être
34:29des foyers
34:31comme l'oiseau bleu, ça peut être le planning familial,
34:33ça va être le secours populaire.
34:35Là, on est avec les manches cafard.
34:37Vous vous y tenez beaucoup à ce spectacle.
34:39Alors là,
34:41c'est encore, dans l'ensemble
34:43de la programmation,
34:45un cadre un peu particulier.
34:47Là, c'est un spectacle que j'ai monté
34:49avec un groupe
34:51de comédiens
34:53qui vivent des situations multiples de fragilité.
34:55Et
34:57le thème de la création,
34:59c'est une création collective,
35:01c'est l'exclusion.
35:03Ça fait 25 ans que ce groupe existe.
35:05J'étais venu sur ce plateau pour parler du livre,
35:07d'ailleurs, que j'ai écrit sur cette expérience théâtrale.
35:09Et là, on est dans
35:11une démarche de théâtre
35:13où
35:15les gens en situation de fragilité
35:17sont directement, eux, acteurs.
35:19Ce qui n'est pas le cas pour tous les spectacles, encore une fois.
35:21Ça, ça s'appelle « Y a-t-il un train pour Marseille ? »
35:23Exactement.
35:25Et vous nous parliez aussi,
35:27on peut écouter aussi,
35:29vous vouliez
35:31faire un petit zoom en particulier
35:33sur « Personne n'est ensemble
35:35sauf moi ».
35:37On peut les écouter, c'est un public
35:39sans...
35:41un public particulier, écoutez, regardez surtout.
35:43J'ai juste peur que
35:45j'arrive pas à faire part en live,
35:47de faire des projets, tout ça.
35:49Parce que d'un coup, quand ça vient,
35:51mon corps m'échappe,
35:53je gère plus, je peux plus rien faire.
35:55Je vais forcément faire des choses où je suis pas à l'aise,
35:57donc beaucoup de choses, bah,
35:59parce que c'est le but de la progression, quoi, vous m'avez compris.
36:01C'est depuis que j'ai accepté ça
36:03que je considère qu'échouer, c'est un mal pour un bien.
36:05Je tiens un carnet où j'écris tout ce qui me passe par la tête,
36:07ça m'occupe les mains, c'est pas mal.
36:09J'ai commencé ça il y a un an.
36:11Parce que les profs en avaient marre
36:13parce que je jouais tout le temps avec mon stylo
36:15ou avec mon hand spinner.
36:17C'est une petite toupie que tu fais tourner entre tes doigts.
36:19On peut les voir davantage
36:21le 19 novembre
36:23à l'Espace 600,
36:25à 18h30, ce sont des acteurs,
36:27des comédiens porteurs d'un handicap invisible.
36:29Donc ça ne se voit pas,
36:31c'est invisible.
36:33Et c'est un des spectacles forts
36:35de cette édition
36:37qui a eu, connu un succès
36:39phénoménal au Festival d'Avignon,
36:41j'ai pratiquement pas à y aller,
36:43c'était plein à craquer.
36:45D'ailleurs là, c'est plein, quasiment,
36:47comme la majorité des spectacles.
36:49On peut pousser les murs.
36:51C'est plein, mais il y aura encore
36:53quelques places pour certains spectacles,
36:55notamment au TMG avec Shada,
36:57parce que le Grand Théâtre, il y a une jauge importante,
36:59plus de 500 places.
37:01Un petit mot sur Shada, qu'est-ce que c'est ?
37:03Je parlais tout à l'heure de Fida Mohsen,
37:05l'auteur qui parle de son parcours
37:07quand elle est arrivée en France.
37:09Il y a deux acteurs qui jouent
37:11le même personnage, à 25 ans
37:13d'écart.
37:15Le plus jeune, il parle de Fida
37:17il y a 25 ans,
37:19et donc c'est un dialogue entre les deux.
37:21C'est un dialogue sur la question
37:23du radicalisme religieux
37:25et combien, finalement,
37:27qu'est-ce qui a cheminé chez Fida,
37:29pour justement ne pas être
37:31resté le Fida qu'il était
37:33il y a 25 ans.
37:35Allez, un mot sur cette fameuse grossophobie
37:37des filles et soi,
37:39un spectacle osé,
37:41un spectacle d'une beauté incroyable
37:43sur, justement,
37:45les dictates, c'est ça ?
37:47Voilà, et on peut s'apercevoir
37:49que dans la forme, dans les gens
37:51représentés, c'est multiple.
37:53Là, on est dans une chose très délicate,
37:55très doux, dans un théâtre d'objets, également,
37:57qui s'adresse aux jeunes publics
37:59à partir de 6 ans, mais pas que, donc c'est familial.
38:01L'enjeu aussi, c'est d'avoir différents
38:03canaux d'entrée.
38:05Là, on peut venir en famille,
38:07avec ses enfants, et puis ça fait réfléchir,
38:09bien évidemment. Chaque spectacle
38:11est suivi d'un temps d'échange,
38:13et chaque spectacle est
38:15précédé de temps de rencontre.
38:17Quand je vous parlais tout à l'heure des 120 partenaires
38:19de l'Action sociale, il n'y a plus de
38:2130 rencontres qui sont programmées
38:23en amont des spectacles,
38:25entre les équipes artistiques et nos partenaires.
38:27C'est ce qui permet aussi de mobiliser
38:29une partie du public
38:31qui ne viendrait pas spontanément
38:33au spectacle, parce que ces rencontres
38:35permettent le lien.
38:37On se connaît, il y a un lien qui se crée,
38:39et ensuite on vient voir, bien sûr,
38:41le comédien,
38:43les comédiens
38:45et les comédiennes qu'on a rencontrés,
38:47parce qu'on a,
38:49on se connaît, tout simplement.
38:51Et puis, à la fin du spectacle,
38:53des gens qui ne prendraient jamais la parole
38:55osent prendre la parole, parce qu'il y a eu
38:57un lien auparavant. Et quand je parle de ce grand
38:59écart, ça peut être des habitants de la rue,
39:01parce qu'on n'a pas mentionné un lieu,
39:03ce qui s'appelle le lieu, c'est la maison des habitants de la rue,
39:05où on fait également un spectacle.
39:07Et à chaque représentation du FITA,
39:09on a 5, 10
39:11personnes qui vivent dans la rue,
39:13mêlées à des universitaires,
39:15mêlées à des habitants des quartiers populaires.
39:17C'est ce mélange dont je parlais
39:19qui fait que, pour un public,
39:21et tous les retours qu'on a pu avoir,
39:23ce qui se joue sur le plateau,
39:25c'est d'une forte, enfin, c'est d'une grande puissance,
39:27mais ce qui se vit également
39:29dans le théâtre, au sein de ce brassage,
39:31est aussi fort.
39:33C'est du 8 au 24 novembre
39:35pour cette édition du FITA.
39:37On a 30 secondes, promis,
39:39pour le tour des Blancs Plans. Allez, c'est parti.
39:49Puisque atypique,
39:51ça vous va bien, ça.
39:53Vous connaissez ce restaurant associatif,
39:55dont une partie de l'équipe
39:57vivent des situations d'autisme,
39:59et bien évidemment,
40:01ça s'est imposé.
40:03Et c'est très bon, en plus.
40:05Et il faut aider
40:07atypique,
40:09pour que cette histoire perdure,
40:11bien sûr.
40:13Une boutique de créateurs.
40:15Oui, une boutique vifoise,
40:17parce qu'il y a des commerces de qualité à vif,
40:19une librairie, des commerces de mode,
40:21de décoration,
40:23et ici, c'est une boutique qui est gérée par une association
40:25qui fait un travail remarquable
40:27pour valoriser les créations d'artisans-créateurs,
40:29et qui dispose aussi
40:31en sous-sol d'une galerie
40:33qui programme des expositions renouvelées régulièrement.
40:35Et le monde entier va le savoir,
40:37car vif accueillera le Tour de France.
40:39C'est officiel, en 2025.
40:41Ville, départ. C'est magnifique.
40:43Et puis, alors, vous nous vendez du rêve,
40:45aussi, Nicolas, puisque vous nous promettez
40:47un corps de rêve.
40:49On parlait de clichés,
40:51de représentations. Non, il faut se sentir bien,
40:53il faut s'entretenir. Vous êtes un sportif,
40:55et vous nous incitez à le devenir avec,
40:57comment ça s'appelle ? Studio Jam Bodytech.
40:59Exactement, tout à fait. C'est à Saint-Martin-de-Vinou.
41:01Donc, c'est un centre
41:03d'électrostimulation,
41:05alors qu'il n'est pas dédié
41:07qu'aux sportifs. C'est toute personne
41:09qui peut y aller. Moi, par exemple.
41:11N'importe qui, vous, moi,
41:13n'importe qui autour de cette table.
41:15Vous, vous étiez un sportif. Alors, je l'ai été,
41:17effectivement, il y a quelques
41:19années en derrière. Avec ces garçons ?
41:21Avec Solopho,
41:23qui est ici. Solopho Atahiri,
41:25qu'on salue très vivement.
41:27Qui est un ancien joueur de Grenoble Volet,
41:29avec qui j'ai joué
41:31il y a quelques années en arrière aussi.
41:33Et en fait,
41:35c'est des séances de 20 minutes.
41:37Donc, ça permet des fois même d'y aller le midi
41:39ou autre.
41:41Et de travailler ?
41:43Et de travailler, soit
41:45pour se maintenir en forme, soit pour
41:47faire, on va dire,
41:49du renforcement ou ce genre de choses.
41:51Ou des fois, faire un peu de rééducation.
41:53Et se sentir bien.
41:55Exactement, tout à fait.
41:57Merci à vous tous et bon courage dans vos actions.
41:59A vous tous. Et merci
42:01encore de votre venue et à vous tous
42:03de votre fidélité. A très vite.
42:19Générique
42:21Générique
42:23L'Entrepôt du bricolage de Saint-Jean de Moirand
42:25et Chirol Comboire, Saint-Martin d'Air
42:27vous a présenté, si on parlait
42:29l'Entrepôt du bricolage,
42:31l'esprit entrepôt, ça change tout.
42:33Générique