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00:00 qu'on a tous vu dans nos villes moyennes, là en Alsace,
00:02 des commerces qui ferment, personne pour les reprendre,
00:05 des centres-villes qui deviennent fantomatiques.
00:07 Comment faire pour endiguer le phénomène ?
00:09 On en parle ce matin avec le président de l'association des maires du Bas-Rhin.
00:12 - Bonjour Vincent Debesse. - Bonjour.
00:14 - Est-ce que les centres-villes sont en train de mourir
00:16 dans nos petites et moyennes communes alsaciennes ?
00:18 - Alors c'est très différent.
00:21 Si vous allez plutôt dans une bourgade, je veux dire pré-évogéenne,
00:24 où il y a beaucoup de tourisme, on voit que ça se développe.
00:26 Après, il y a certains centres-bourgs où vraiment, oui,
00:31 les derniers commerces disparaissent au fur et à mesure.
00:34 Et les maires ont certains soucis à se faire comme ceci,
00:38 puisque leur attractivité de leur commune s'abaisse.
00:41 - Vous-même, vous êtes le maire d'Enaim, comment ça se passe chez vous ?
00:44 - Enaim, ça va encore, puisqu'on est tout de même proche de Strasbourg,
00:47 on a un certain nombre de transports en commun, c'est important aussi.
00:51 Mais c'est vrai aussi que ça commence aussi à baisser.
00:54 On a les réflexions par rapport, si on peut assimiler ça aussi en commerce,
00:58 les professions médicales, paramédicales, les médecins commencent à manquer,
01:02 ils ne trouvent pas repreneur, et certains commerces, quand ils ferment,
01:04 c'est difficile à retrouver un repreneur, oui.
01:06 - C'est pas n'importe quel commerce ceux qui ferment,
01:08 ce sont surtout les petits artisans ?
01:10 - C'est les commerces de proximité, quand on appelle le traiteur, le boucher, le boulanger,
01:15 oui, ces gens-là, ça manque.
01:18 Et après, oui, vous avez parlé d'artisans, des petits commerces sur l'habillement et autres,
01:23 puisqu'il y a les grandes surfaces, je ne vais pas citer les lieux où beaucoup de gens se rendent,
01:29 c'est vrai qu'on retrouve tout sur une place,
01:31 et les petits commerçants, avec leurs marges, ont du mal à tenir, oui.
01:35 - On va accueillir, tenez, Pascal, parce que vous réagissez ce matin sur France Blaise,
01:38 assez évidemment, dans le 6/9, c'est votre moment pour discuter de l'actualité.
01:41 Pascal, bonjour, depuis Mutsig, soyez le bienvenu.
01:43 - Bonjour.
01:44 - Pascal, à Mutsig, c'est quoi l'état des lieux des commerces en centre-ville ?
01:48 - Ben écoutez, ça se développe plus ou moins, le maire fait pas mal d'actions,
01:55 et notamment, bon, parce que moi je suis commerçant aussi,
01:58 mais bon, dans le commerce de l'événementiel, donc c'est pas tout à fait pareil,
02:02 mais en tout cas, le maire défend le petit bourg, le commerce de proximité,
02:09 donc à Mutsig, on a de la chance, on a quand même encore des boulangeries,
02:13 on a effectivement des petites boutiques de vêtements,
02:19 on a même un tapissier qui s'est installé, donc moi je trouve ça bien,
02:23 on a un magasin de jouets pour enfants.
02:27 - Pascal, ça fait combien de temps que vous êtes à Mutsig,
02:29 et est-ce qu'il y en a autant qu'à une certaine époque ?
02:33 - Ah bon, c'est clair, il faut le dire, il y en a moins,
02:36 mais comme dit le maire Saprick, à tout faire pour développer le centre-ville,
02:40 et je le remercie de ce côté-là, donc du coup, on essaye de faire au mieux,
02:47 moi personnellement je suis un adepte du commerce de proximité,
02:51 donc moi je vais chercher ma baguette de pain, je descends en bas de chez moi,
02:54 je vais chercher ma baguette de pain chez le commerce de proximité,
02:58 et on a la chance aussi, ce qui est bien, c'est qu'on a le marché le vendredi matin,
03:03 donc ça, ça draine pas mal de monde aussi encore au centre-ville,
03:06 donc c'est l'avantage.
03:08 - Merci, Pascal, merci de votre témoignage, ce matin sur France Bleu Alsace,
03:11 on accueillera Olivier dans un très court instant, on ira à Alkirch,
03:14 on ira dans le Haut-Rhin, je vous voyais réagir, Vincent Debais,
03:17 sur Mutsig, une ville que vous connaissez bien.
03:19 - Mutsig, oui, puisque je suis aussi président du fleurissement d'Alsace,
03:22 donc je tourne, et quand je vois Mutsig, qui fait un effort sur son fleurissement,
03:25 mais ceci est du patrimoine, et c'est une ville aussi, on va dire,
03:28 un centre-bourg, qui regroupe un peu des commerces,
03:31 qui vont servir les différents villages en proximité,
03:35 donc Mutsig est tout de même une ville,
03:38 une grosse commune, qui permet tout de même d'avoir
03:41 des gens qui viennent faire leur commerce.
03:44 - Il y a des communes comme celle-ci, où les commerces tiennent,
03:47 est-ce que le problème, c'est vraiment, est-ce qu'il y a un commerce ou pas,
03:50 ou est-ce que c'est simplement que les clients ne viennent plus dans ces commerces-là ?
03:53 - Il faut aussi dire que,
03:56 il y a la modification qu'il y a par rapport aux achats,
03:59 la vente et les achats sur ligne,
04:02 internet et tout ça,
04:05 certains commerçants pâtissent énormément, ensuite après,
04:08 il y a aussi le pouvoir d'achat des uns et des autres, et un petit commerce ne pourra pas faire
04:11 les mêmes promotions que dans une grande surface,
04:14 c'est pas toujours aussi évident de gérer la chose.
04:17 - Sur le commerce en ligne, par exemple, qu'est-ce que les élus peuvent faire
04:20 pour faire face à cette concurrence ? - Les élus ne peuvent pas faire grand-chose.
04:23 Ce qu'on peut faire, c'est accompagner le tissu de nos commerçants
04:26 par des actions ciblées,
04:29 par des semaines de commerce,
04:32 par la promotion et de faire connaître ces commerces à travers
04:35 les magazines municipaux, faire vraiment une promotion,
04:38 les accompagner. Dans certaines communes, vous trouverez
04:41 des maires qui ont pris la décision, pour certaines professions,
04:44 pour certains commerces, de leur payer un loyer,
04:47 de leur aménager des locaux, de faire
04:50 de réhabiliter des bâtiments anciens pour que des jeunes
04:53 viennent s'installer. - Vous parliez de...
04:56 vous faisiez la comparaison avec les déserts médicaux.
04:59 Mais effectivement, quand on est une petite commune, qu'on n'a ni médecin ni commerce,
05:02 comment on choisit qui on subventionne
05:05 pour les faire venir sur notre territoire ? - Alors, on essaie de voir
05:08 aussi ce qui est jouable sur le territoire.
05:11 Il faut voir qui peut venir. Alors, les années
05:14 Covid ont tout de même permis de faire réfléchir un certain nombre de personnes,
05:17 de trouver une qualité de vie dans la ruralité,
05:20 dans des centres bourgs un peu plus apaisés.
05:23 Et comme ça, on peut les faire venir.
05:26 Ça fonctionne, mais après, c'est pas toujours évident
05:29 puisqu'on voit aussi, dans certaines situations, des commerces qui sont installés
05:32 3-4 années avant, et après, par manque de clients
05:35 et aussi par manque de...
05:38 de gains, sont obligés de fermer de nouveau.
05:41 - Il est 7h51, c'est France Bleu Alsace, on discute des centres-villes
05:44 et des commerces en centre-ville qui peuvent
05:47 parfois disparaître, et on l'entend, l'état des lieux, on le fait avec Vincent Debesse,
05:50 le président de l'association des maires du bar.
05:53 On va aller dans le Haut-Rhin, à Alkirch, retrouver Olivier.
05:56 Bonjour Olivier. - Bonjour.
05:59 - Vous êtes vice-président, vous des commerçants et artisans d'Alkirch.
06:02 Dites-nous, donnez-nous l'état des lieux de ce qu'il se passe
06:05 à Alkirch. - Alors, Alkirch,
06:08 on a la chance d'être en parfaite concertation
06:11 avec la municipalité. Donc ça, c'est très important pour nous.
06:14 Nous sommes une association qui a plus de 50 ans,
06:17 des commerçants d'Alkirch, ça s'appelle Alkirch Tradition,
06:20 et depuis ces 3-4 dernières années,
06:23 la municipalité d'Alkirch a compris qu'il fallait
06:26 ces commerçants au centre-ville pour faire vivre le centre-ville.
06:29 Et tout ce que nous faisons est en concertation
06:32 avec la municipalité. - Olivier, bonjour. Vous avez quoi
06:35 comme commerce ? - Alors moi, je vends de l'électroménager.
06:38 - Et vous avez toujours du monde
06:41 qui pousse la porte ? - Sans aucun problème.
06:44 Je suis un des rares magasins d'électroménage en plein centre-ville
06:47 puisque je fais partie d'une enseigne nationale.
06:50 Mes collègues sont toujours surpris pourquoi on reste au centre-ville
06:53 au lieu d'aller dans la périphérie. Et moi, je le sais.
06:56 Pourquoi ? Parce qu'on est attractif. Alkirch est attractif.
06:59 On fait venir du monde. Il y a nos animations, bien entendu,
07:02 de l'association des commerçants, mais pas que.
07:05 Chaque commerçant discute, dialogue ensemble.
07:08 Je vous écoutais tout à l'heure, vos collègues,
07:11 on a notre boucherie, on a nos boulangeries,
07:14 on a nos salons de coiffure,
07:17 on a notre attractivité au centre. - Donc Alkirch se porte bien
07:20 et on l'entend avec vos copains, Olivier, ce matin sur France Bleu Alsace.
07:23 - Voilà. La dernière petite chose qu'on a mis en place
07:26 c'est la zone bleue. La ville se posait la question
07:29 si elle allait faire payer les parkings. En concertation
07:32 avec Alkirch Tradition, on a décidé que non. Et on a une zone bleue
07:35 qui fonctionne très bien. - Alkirch, c'est plutôt une grande ville,
07:38 Vincent Debesse, dans les plus petites villes, la question des loyers
07:41 en centre-ville, elle pose problème aussi.
07:44 C'est difficile de garder son fonds de commerce en centre-ville.
07:47 - Exactement, oui. C'est le cas qu'on retrouve, même sur
07:50 Strasbourg par exemple, quand on voit certains commerces qui ferment, mais il n'y a pas
07:53 qu'eux. Moi je dirais que là on a l'exemple de Moutsik
07:56 et d'Alkirch, ce sont des communes, on va dire, de taille tout de même
07:59 assez importante. Si on parle de communes de taille
08:02 plus petite, c'est beaucoup plus difficile quand vous aviez un boucher, une boulangerie
08:05 et peut-être un autre petit commerce, et que vous
08:08 perdez ce 1 ou ce 2 commerce pour X
08:11 raisons que ce soit, des gens vont aussi
08:14 réfléchir, pour s'y installer, on risque d'avoir
08:17 des fermetures d'écoles, de classes, et donc
08:20 c'est un système, un serpent infernal qui fait
08:23 qu'on va vers une réduction des activités,
08:26 un moins grand intérêt, et je pense que c'est
08:29 important pour nous de permettre à ce que le
08:32 commerce de proximité puisse se maintenir,
08:35 se développer, pour qu'on n'ait pas toujours ces transferts
08:38 de population sur les déplacements, pour générer
08:41 de l'emploi sur un certain nombre de sites, et laisser l'attractivité
08:44 à toutes les communes de toute taille. - Est-ce qu'on arrive à estimer
08:47 combien de communes ça concerne ? - Ben,
08:50 quand je tourne un peu sur le barin, on peut parler tout de même d'une
08:53 cinquantaine, je dirais à peu près, à vue de nez,
08:56 d'une cinquantaine de communes, qui perdent des commerces et qui
08:59 s'alléchissent, à savoir comment maintenir tel ou tel
09:02 lieu, et donc de trouver des solutions de locaux à mettre
09:05 à disposition, d'accompagner dans les travaux,
09:08 de faciliter l'installation de jeunes repreneurs.
09:11 - Olivier, tout à l'heure, vous parliez de la zone bleue,
09:14 est-ce que effectivement, cette question du stationnement, ça peut aussi être
09:17 un atout ? - Alors, une zone
09:20 bleue, ça permet aussi, alors il faut voir quelle est la taille,
09:23 Elkirch est assez grand, donc c'est vrai que pour avoir des voitures tampons,
09:26 pour permettre à ce que les gens puissent venir
09:29 stationner à proximité, c'est important, on le voit, moi
09:32 à Unaim, j'ai déplacé un marché pour que les gens puissent venir en voiture
09:35 sur le marché, ça marche bien,
09:38 donc il faut trouver plein de solutions, des marchés,
09:41 l'accompagnement des commerces, il faut donner de l'attractivité à tout
09:44 niveau, et pour toutes les communes. - Vous vouliez une petite
09:47 commune, en voilà une, tenez, on va prendre la direction de Ror, on est non
09:50 loin de Saverne, là où nous attend Franck,
09:53 vous connaissez Vincent Devesse de toute évidence, bonjour Franck !
09:56 - Bonjour, bonjour à tous et bonjour à tous les éditeurs.
09:59 - Bienvenue sur France Bleu Alsace, Ror, c'est 350
10:02 habitants apparemment, de ce que j'ai sous les yeux, c'est dire si c'est pas
10:05 bien grand. Vous allez encore, Franck, faire vos courses en centre-ville ou pas
10:08 vous ? Est-ce qu'il y a déjà des commerces de centre-ville à Ror ?
10:11 - Alors non, il n'y a aucun commerce dans mon petit village,
10:14 malheureusement, par contre dans tous les villages
10:17 aux alentours, il y en a, et je préfère
10:20 aller dans mes petits villages aux alentours
10:23 car ce sont des producteurs locaux,
10:26 les gens sont beaucoup plus agréables qu'en ville et
10:29 pour se stationner c'est vraiment beaucoup
10:32 plus pratique parce que quand j'étais plus jeune
10:35 j'allais énormément en ville et maintenant
10:38 que là je veux se faire sentir,
10:41 la délinquance, l'agressivité des gens
10:44 en ville, ça me dégoûte
10:47 alors je préfère rester dans les petits villages
10:50 aux alentours qui ont beaucoup plus le sourire et qui sont beaucoup plus
10:53 agréables et la deuxième raison c'est que
10:56 pour se stationner, pour se garer
10:59 premièrement c'est gratuit et deuxièmement c'est plus facile.
11:02 - Merci Franck, c'était clair et concis
11:05 et précis, merci de notre témoignage ce matin sur France Blase,
11:08 passez une excellente journée. - Vincent Debesse, dans les communes comme Ror,
11:11 est-ce que l'avenir c'est pas les commerces
11:14 qui ont plusieurs casquettes, par exemple les commerces sédentaires
11:17 enfin non sédentaires, par exemple un
11:20 camion qui fait boucherie aussi ou alors des commerces
11:23 qui s'installeraient et qui feraient à la fois épicerie, bureau d'impôt, etc.
11:26 - Par rapport à ce que j'ai entendu, il y a aussi de nombreux
11:29 commerçants qui sont souriants et sur les autres territoires
11:32 pas qu'autour dans le Corseberg à Ror,
11:35 il y a aussi de quoi faire ses courses. Oui c'est vrai
11:38 ça se retrouverait, ça se retrouve dans un certain nombre
11:41 de lieux, alors pas trop en Alsace ou dans le Barin puisqu'on a un
11:44 territoire relativement dense,
11:47 donc on retrouve ceci, mais c'est vrai qu'à travers la France
11:50 et dans certains cas dans le Barin, on retrouve
11:53 un commerce qui doit faire plusieurs activités
11:56 même une activité on va dire de service public comme
11:59 la Poste par exemple, ils font du dépôt de pain,
12:02 ils font des choses pour servir
12:05 d'un débit de tabac, ils font du
12:08 multiservice pour pouvoir y arriver comme certaines stations d'essence
12:11 aussi qui avaient commencé, mais là aussi qui avaient fait
12:14 du multiservice pour pouvoir s'en sortir, mais malheureusement ça ne tenait pas
12:17 surtout avec le différentiel du prix des énergies, des carburants
12:20 où se manque à gagner et se fait ressentir.
12:23 Oui c'est une des solutions. - Une solution,
12:26 donc merci beaucoup Vincent Debesse d'avoir été notre invité ce matin,
12:29 président de l'association des maires du Barin et maire de Naïm.
12:32 Bonne journée. - Merci d'avoir invité, merci à vous.