"On se sent beaucoup plus en danger": Karine Dana, habitante de Ramat Gan, près de Tel-Aviv, témoigne de l'inquiétude des Israéliens après l'attaque du Hamas

  • l’année dernière
Selon un dernier bilan, les attaques du Hamas ont fait plus de 1000 morts en Israël depuis samedi et près de 150 personnes ont été enlevées par le groupe terroriste palestinien. L'armée israélienne a annoncé la mobilisation de 300 000 réservistes pour préparer l'assaut en réponse.

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Transcript
00:00 Bonsoir Karine. Vous êtes franco-israélienne, vous habitez Tel Aviv depuis 7 ans.
00:04 Vous me disiez, ce n'est évidemment pas la première fois que vous avez vécu ce type d'événement,
00:09 mais avec ce qui s'est passé depuis samedi, il y a une connotation particulière.
00:13 Comment vous pourriez me décrire ce changement de paradigme dans la situation que vous connaissez ici ?
00:20 Oui, effectivement, ce qui s'est passé, on a déjà eu l'expérience des missiles et des guerres,
00:27 mais ce qui s'est passé samedi, ce n'était pas une guerre, c'était un pogrom atroce, barbare.
00:35 Et ça, on ne l'a pas vu depuis la Shoah. Et ça, c'est un traumatisme énorme, un choc.
00:44 Et donc, évidemment qu'on vit les choses totalement différemment, on se sent beaucoup plus en danger,
00:51 on se sent déstabilisé, on a du mal à réaliser. Mais ce que je voudrais témoigner aussi,
01:00 c'est qu'on vit un phénomène quand même assez extraordinaire de solidarité entre les Israéliens.
01:05 C'est très émouvant de voir toutes les initiatives, des centaines et des centaines d'initiatives,
01:10 de particuliers, des entreprises privées, des associations.
01:14 Et on passe nos journées, en fait, à organiser de l'entraide, à envoyer des repas aux soldats,
01:20 à envoyer des produits, à accueillir les familles qui viennent vers le centre avec beaucoup d'enfants,
01:27 tous en état de choc, démunis, qui n'ont plus rien.
01:32 Je racontais ce matin à l'antenne de BFMTV ce que je voyais au Carmel Market,
01:36 qui est un centre de vie extrêmement important quand on vit à Tel Aviv.
01:42 Et ce qui était frappant, c'était que tous les gens avaient les yeux rivés sur leur portable.
01:45 C'est-à-dire qu'ils regardent leur portable, ils regardent quand il y a une chaîne de télé,
01:49 ils regardent ce qui se passe, mais ils regardent sur le portable des vidéos,
01:52 ils échangent des informations, il y a cette espèce de solidarité ou de solidarité dans le mouvement.
01:56 Est-ce que c'est aussi quelque chose qui peut aider quand on est face à cette situation ?
02:00 Alors il y a plusieurs choses. D'abord, il y a la volonté de vouloir s'entraider,
02:05 d'aider et d'être à l'affût de chaque personne qui aurait besoin.
02:08 Mais il y a aussi l'attente des noms des personnes qu'on recherche,
02:14 qui sont peut-être kidnappées, blessées, qui sont mortes.
02:18 Il y a aussi ça, on a tout le temps l'appréhension qu'on nous annonce la mort de quelqu'un qu'on connaît.
02:27 Et puis tous ces enfants, on y pense tout le temps.
02:29 Pour résumer, les gens qu'on a rencontrés nous disent, dans notre premier cercle familial amical,
02:34 on peut échapper à un drame, à quelqu'un qui a été tué, quelqu'un qui a été pris en otage.
02:39 Dans le deuxième cercle, ça n'existe pas. Et dans le troisième cercle, il y a un nombre de personnes
02:43 que l'on connaît, donc un peu plus éloignées, mais qui sont directement impactées.
02:47 Est-ce que c'est aussi votre cas ? Et c'est aussi ce qui fait que les Israéliens,
02:51 de Tel Aviv, mais les Israéliens tout court, ont le sentiment de vivre une situation extrêmement particulière.
02:57 Oui, c'est un phénomène. Bon, Israël, c'est un petit pays.
03:01 Donc dès qu'on... Je pense qu'il n'y a pas un seul citoyen israélien qui n'a pas autour de lui,
03:06 tous les jours, une annonce de quelqu'un ou d'une connaissance plus ou moins proche.
03:12 La différence aussi par rapport... Parce que quand il y a des guerres, on a ce phénomène aussi.
03:16 Mais ce sont des inquiétudes par rapport aux soldats. Et là, aujourd'hui, on a cette inquiétude aussi
03:22 par rapport aux familles, aux enfants. Voilà.
03:25 Juste une dernière question. Est-ce que pour vous, il y aura un avant et un après ?
03:29 Oui, il y a un avant et un après. Il y a surtout un problème au niveau de la communauté internationale.
03:39 Il n'y a pas du tout lieu d'y avoir un camp pro-palestinien, un camp pro-israélien.
03:44 Il faut qu'il y ait une unité, que tous les pays s'unissent ensemble pour lutter contre le terrorisme.
03:53 C'est la seule vraie lutte. Les problèmes politiques, ça n'a vraiment rien à voir.
03:59 Là, ici, on lutte tous contre le terrorisme. Et pour le vaincre, il faut s'unir.
04:03 Et c'est ce qu'on essaye de faire, nous, en Israël. On s'unit.
04:06 Mais c'est un phénomène qui touche le monde entier. Ce n'est pas seulement Israël.
04:09 Merci beaucoup, Karine. En parlant de politique, rencontre Joe Biden,
04:12 Benjamin Netanyahou et Yves, évidemment, vous nous donnerez des informations importantes.
04:17 Juste une formule pour résumer. Et je vous laisse l'antenne, évidemment.
04:21 Le jour de trop, c'est aujourd'hui. C'est aussi quelque chose qu'on a entendu dire.

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