Médine est passé voir David Castello-Lopes après une longue journée, et il était ravi de parler de tout sauf de ce pour quoi il est connu. C’était sans compter la fascination de David Castello-Lopes pour son prépuce. Un épisode riche en anecdotes tendres (à part envers Sainte-Adresse et le doublage français des mangas) et nostalgiques, agrémenté d’un invité surprise charmant.
Category
🎵
MusiqueTranscription
00:00 T'étais où avant de venir ici ?
00:00 Premier truc dont tu te souviens de toute ta vie.
00:02 T'as ton permis de conduire.
00:03 Tu t'es marié très jeune, n'est-ce pas ?
00:05 Tu regardais le club Dorothée,
00:05 tu dis des gros mots devant tes enfants.
00:07 Dans ce morceau que tu dis,
00:08 "On m'a circoncis dans un immeuble
00:10 et enterré mon prépuce sous l'herbe."
00:12 C'est vrai ?
00:13 Ouais, c'est vrai.
00:14 Tu veux en savoir plus ?
00:14 Bah ouais.
00:17 Bonjour et bienvenue dans Small Talk.
00:22 Small Talk, c'est ce podcast.
00:25 Moi, je m'appelle David Castello-Lopez.
00:26 Le principe de Small Talk, c'est assez simple.
00:29 C'est que j'invite des gens connus
00:33 pour parler de tout,
00:35 sauf de ce pourquoi ils sont connus.
00:37 OK.
00:38 Alors, le truc, c'est qu'au départ, on se dit
00:40 "Ouais, c'est ça le concept du tout."
00:41 Puis après, les gens, ils disent
00:41 "Bah écoute, moi, je viens pas parce que..."
00:44 "J'ai de la promo à faire."
00:44 Voilà, "J'ai de la promo à faire."
00:46 Donc, il y a toujours un moment
00:47 où on fait une sorte d'intermède promo
00:50 où on peut parler de tout ce qu'on veut
00:52 pendant un petit moment au milieu du podcast.
00:53 Tu veux qu'on commence par la promo ou qu'on finisse ?
00:56 Est-ce qu'on casse pas les couilles ?
00:57 Moi, perso, je m'en bats les couilles de la promo.
00:59 C'est vrai ?
00:59 Ouais, ouais.
00:59 Non, mais on casse les codes.
01:00 Tu sais quoi ? On casse les codes.
01:01 Parce que justement, Small Talk,
01:03 on n'est pas dans des cases.
01:04 "Ah ouais, c'est comme ça la règle."
01:05 On fait la promo tout de suite.
01:06 Allez, j'ai un podcast dans les bacs en ce moment
01:08 qui s'appelle Made in France
01:10 et qui est le concurrent numéro un de Small Talk.
01:13 OK.
01:14 Vas-y, on se tape.
01:15 Et t'as aussi...
01:17 T'as des dates de concert ?
01:18 J'ai des dates de concert.
01:19 Ouais.
01:20 Le 29 septembre à l'Olympia
01:23 et le 7 octobre au Carré des Docs du Havre
01:26 à la maison.
01:27 À la maison.
01:28 Grosse salle, Carré des Docs.
01:29 Enfin, pas...
01:29 Tu connais ?
01:30 Oui, je connais.
01:31 Là, t'as joué là-bas ?
01:32 Je vais jouer là-bas.
01:33 Je n'ai pas joué encore là-bas, mais c'est...
01:35 J'ai un peu...
01:35 Ouais, ça me fait un peu peur.
01:36 Mais après, je commence aussi.
01:38 C'est pas comme toi où genre...
01:40 Carré des Docs, c'est rien pour toi.
01:41 Bah non, si.
01:42 Si tu commences au Carré des Docs,
01:43 c'est que tu commences fort.
01:45 Ouais.
01:45 Bah, enfin, je commence.
01:46 J'ai fait cette année.
01:47 Là, c'est au mois d'avril prochain.
01:49 Donc, ça me fait un peu peur.
01:51 Donc, venez les Havrets, me voir.
01:53 De ouf.
01:54 Médine, bonjour.
01:57 Ça va ?
01:57 Ça va, et toi ?
01:58 T'étais où avant de venir ici ?
02:02 C'est indiscret ou ?
02:04 Dans un média qui s'appelle Le Média.
02:06 Ouais, OK.
02:07 Voilà.
02:07 Comme le port salut, c'est écrit dessus.
02:09 Et on a eu une conversation de une heure,
02:11 musclé, très politisé.
02:15 Autant dire que je suis content d'être là
02:16 pour parler de toute autre chose
02:18 que c'est pourquoi je suis connu.
02:19 C'est vrai qu'on ne peut pas faire
02:23 plus différent, en fait, d'un podcast
02:25 où on parle de politique
02:26 de façon un peu musclée que Smalltalk.
02:28 Donc, voilà, calme, on se repose.
02:30 C'est cool.
02:31 Comment t'es venu à Combigny ?
02:33 Comment tu t'es déplacé
02:35 entre Le Média et Combigny ?
02:37 En SUV.
02:39 En SUV ?
02:39 Ouais.
02:40 OK.
02:40 Truc de famille avec mon daron
02:42 qui est ici présent.
02:43 Ouais.
02:43 Ton père est...
02:45 C'est ton père auquel j'ai dit bonjour ?
02:45 Ouais.
02:46 Attends, trop bien.
02:47 Parce qu'on a fait une autre interview avant.
02:50 Mon père est anciennement boxeur
02:52 et il est actuellement entraîneur de boxe.
02:54 Oui.
02:54 Et donc, on a fait une autre interview
02:56 où on parle full boxe entre père et fils.
02:58 D'accord.
02:59 S'il veut venir nous voir tout à l'heure,
03:01 peut-être à la fin de la journée.
03:01 Avec plaisir.
03:02 Ce serait trop bien.
03:03 Donc, toi, tu as ton permis de conduire.
03:07 Tu sais conduire ?
03:08 Depuis peu.
03:09 Depuis peu ?
03:09 Ouais.
03:10 Depuis quand ?
03:11 Tu veux que je te montre un texto ?
03:13 Ouais, vas-y.
03:14 Que je viens juste de recevoir
03:15 avant d'arriver à cette...
03:17 "Aujourd'hui, 14h21".
03:20 Voilà ce qui est écrit.
03:21 Tu peux lire le dernier texto.
03:23 Votre demande en ligne de permis de conduire
03:26 numéro temps a été rejetée.
03:28 Ouais.
03:30 Mais c'est juste la fabrication...
03:31 D'accord.
03:32 J'ai le permis de conduire.
03:33 Ouais.
03:34 J'ai le papier pour conduire.
03:35 Ouais.
03:35 Mais la fabrication a été rejetée.
03:37 D'accord, d'accord.
03:38 Parce que photo non conforme.
03:40 C'est-à-dire, t'as fait quoi sur la photo ?
03:41 Je crois que j'ai la bebarre qui dépasse,
03:43 tu sais, du...
03:43 Ouais.
03:44 De... Comment on appelle ça, le...
03:46 Bah le... Oui, le...
03:46 Ah oui, y a le rond au milieu, là.
03:48 Et toi t'as le baril en dessous.
03:48 Ouais, le caron, là.
03:49 Ouais.
03:51 Et mais... Mais ça c'est...
03:51 Mais...
03:52 Tu as les compétences pour conduire
03:53 depuis longtemps, quand même.
03:54 Oui, je conduis depuis longtemps
03:56 et j'ai déjà eu le permis,
03:58 je l'ai perdu et je l'ai repassé.
03:59 D'accord.
04:00 T'as fait quoi pour le perdre ?
04:02 Je sais plus, téléphone,
04:03 des conneries, quoi.
04:04 Ouais.
04:04 Comme tout le monde.
04:05 Ouais.
04:06 De toute façon, c'est vraiment dur
04:07 de garder un permis en 2023.
04:09 Ouais, c'est vrai.
04:09 T'as ton permis ?
04:10 Bah moi, je l'ai jamais eu.
04:11 Donc du coup, je peux pas le perdre.
04:12 T'en as besoin ?
04:15 Non, parce qu'en fait,
04:15 y a un moment, ça aurait été
04:16 vraiment très utile.
04:17 Maintenant, j'ai un peu l'argent
04:18 pour prendre des taxis.
04:19 Donc je prends des taxis.
04:20 Ah, blindé !
04:22 Ouais, aise !
04:24 Il a des chauffeurs, le frère !
04:26 Il a des chauffeurs.
04:27 OK.
04:27 Puis après, ouais,
04:28 les gens autour de moi,
04:29 ils ont leur permis.
04:30 Donc je suis un peu le...
04:31 Tu sais, le canard boiteux
04:33 qui conduit jamais
04:34 quand on va en vacances
04:35 et des trucs comme ça, quoi.
04:36 J'ai raté quand même
04:38 deux fois mon code.
04:40 Et vraiment,
04:41 tu sais, je sortais de la salle,
04:42 y avait des gens qui l'avaient.
04:43 Ah, c'est pas un choix de vie,
04:43 en fait, c'est un échec.
04:45 Mais alors,
04:46 j'ai pas mis toute ma puissance,
04:50 mais ouais, c'est un peu...
04:51 J'ai un peu honte, quoi.
04:53 J'ai un peu honte.
04:54 Voilà, mais même maintenant,
04:55 je me dis tiens,
04:55 je vais passer le permis automatique
04:56 parce que c'est plus simple.
04:58 Mais même ça, franchement,
04:59 j'ai l'impression que je tuerais des gens.
05:00 Je pense que c'est mort.
05:00 Voilà, faut faire le deuil.
05:01 J'aurais jamais mon permis.
05:04 T'es né le 24 février 1983.
05:07 Ouais.
05:08 Est-ce que tu sais
05:09 quelle était la chanson numéro un
05:11 le jour de ta naissance?
05:13 Non.
05:14 Alors, j'ai cherché.
05:15 C'est une chanson qui s'appelle
05:16 Africa, mais pas...
05:20 Genre la fameuse Afri-ca.
05:23 C'est ça?
05:24 C'est quoi?
05:24 C'est...
05:25 C'est une meuf hyper connue.
05:26 Mais c'est pas Yannick Noir?
05:27 Non, non, non.
05:28 Non, mais c'est ça.
05:28 C'est ça, c'est exactement ça.
05:29 C'est Rose Lawrence.
05:30 C'est ça, regarde.
05:31 Ouais, ouais, je vois très bien.
05:32 Tu connais?
05:33 Je vois très bien.
05:34 Le clip, il est horrible.
05:35 C'est genre colonial de malade.
05:37 Mais c'est 100% colonial de malade.
05:39 C'est l'histoire d'une femme blanche
05:41 qui va en Afrique et qui va voir un gourou.
05:43 Très exotisant.
05:44 Exactement.
05:45 C'est genre...
05:46 Et genre, c'est vraiment le mythe.
05:47 Il fait du tam-tam.
05:49 Je suis né là-dedans.
05:50 T'es né complètement là-dedans.
05:51 C'est érotico-mystique,
05:53 africain, colonial.
05:54 Avec des flous autour des silhouettes.
05:55 Exactement.
05:57 Donc, surtout, t'es né le 24 février
05:59 1981, mais t'es né au Havre.
06:01 Et le Havre, c'est une ville que moi,
06:03 genre, j'adore.
06:04 Parle bien, parle bien.
06:04 Mais voilà.
06:05 C'est bon, j'ai eu peur.
06:06 Mais je kiffe.
06:08 Mais j'avoue que des gens,
06:10 par exemple, pas moi, mais d'autres gens,
06:12 juste le Havre, pour eux,
06:13 c'est la ville la plus laide de France.
06:16 C'est le Figaro Magazine qui dit ça.
06:18 Bah, c'est en fait, au premier abord,
06:20 tu sais que c'est le point qui dit que...
06:22 Parce qu'en fait, non.
06:23 Il y a un classement de merde
06:24 tous les ans qui dit que les villes
06:26 les plus moches de France,
06:28 les plus précaires de France et le Havre,
06:30 on est souvent dans le top 10.
06:32 Mais je crois que c'est plus le cas
06:33 depuis quelque temps.
06:34 Et de toute façon, on s'en bat
06:35 les couilles de leur reclassement.
06:36 Je suis d'accord.
06:37 C'est juste qu'en fait,
06:38 pour les gens qui connaissent pas le Havre,
06:40 le centre-ville du Havre,
06:41 il a été complètement pété
06:42 par les bombardements alliés.
06:43 Alliés.
06:44 Alliés pendant la Seconde Guerre mondiale.
06:46 À toute fin, en plus, pour rien.
06:47 Je crois que c'est un truc genre...
06:48 Enfin, c'était pas...
06:49 J'ai pas la rêve de pourquoi,
06:51 mais je sais que c'est allié fort.
06:52 Ouais, c'est pas les Allemands...
06:54 C'est surtout pour la libération.
06:56 Je sais pas si c'est pour rien.
06:57 Bah ouais, mais enfin, moi,
06:58 ce que j'avais vu, c'est que genre,
06:59 ils ont fait un déluge de feu sur la ville
07:02 et sur des points pas stratégiques.
07:03 Ça a été pilonné de ouf.
07:05 Voilà. Et il y avait pas forcément
07:06 de trucs stratégiques.
07:07 Il y avait pas...
07:08 On comprend pas vraiment pourquoi
07:09 ils ont pété la ville.
07:10 Et du coup, ça a été reconstruit.
07:13 C'était un coup d'assurance.
07:14 Oui, voilà.
07:15 Le maire de l'époque, il a dit
07:17 "Pilonnez-moi ça !"
07:18 Et la Maïf, bah ouais,
07:20 mais je suis désolé.
07:21 La ville, elle est pétée pour la reconstruire.
07:23 Et maintenant, elle est en béton un peu.
07:26 Ouais, c'est très bolchevik.
07:28 Ouais.
07:29 À angle droit.
07:31 Bon, il y en a qui voient
07:33 un peu de New York dans le Havre.
07:35 Je vois que tu souris doucement.
07:38 Moi, personnellement,
07:40 je comprends ce qu'ils veulent dire.
07:42 Je vois la poésie du truc.
07:44 Et oui, je suis partisan du New Yorkisme
07:48 à la Vraise, quoi.
07:49 Il y a aussi des gens qui disaient
07:50 c'est Stalingrad sur mer.
07:52 Je les baise.
07:54 Voilà.
07:58 OK, je suis d'accord.
07:59 On les baise tous ensemble
08:00 parce que moi, j'adore le Havre.
08:02 Toi, c'est vraiment...
08:04 Genre, t'es resté très attaché au Havre.
08:06 Enfin, ça se voit.
08:07 Vu que tu baises les gens
08:08 qui disent Stalingrad sur mer.
08:09 Je suis totalement Havro-Havré.
08:11 Ma mère est née au Havre.
08:14 J'ai toute ma famille là-bas.
08:16 Oncle, tante, cousin, cousine,
08:18 grosse fratrie.
08:19 Voilà.
08:21 C'est quoi ton plus ancien souvenir ?
08:25 Ça devait être au Havre.
08:26 C'est quoi ?
08:26 Est-ce que tu t'en souviens ?
08:27 Enfin, c'est ce que tu peux me dire.
08:29 Le premier truc
08:29 dont tu te souviens de toute ta vie.
08:31 Oh...
08:33 Je crois que je me souviens
08:36 du chien de mon père
08:37 qui s'appelait Charlie.
08:38 Oui.
08:39 Qui était un...
08:40 C'était quoi comme chien ?
08:41 Il est où mon frère ?
08:41 Un pincher.
08:42 Un pincher ?
08:43 Un pincher.
08:43 Allez, pincher nain
08:44 ou pincher plus grand ?
08:46 Non, c'est le pincher nain.
08:47 C'était un pincher nain.
08:49 Charlie dans un appart d'un quartier
08:51 qui s'appelait le Bois-de-Bléville.
08:52 Et si mes souvenirs sont bons,
08:55 c'était un chien volé.
08:56 Il ne l'avouera jamais mon père,
08:57 mais c'était un chien volé
08:58 que mon oncle avait volé à quelqu'un.
09:00 Alors le père de Médine
09:02 est là au fond.
09:03 Est-ce que vous pouvez nous dire
09:04 si le chien était volé ?
09:05 Il n'était pas volé, il était trouvé.
09:06 Il était trouvé.
09:08 Mais Médine, il dit...
09:09 La nuance.
09:09 Trouvé, en fait.
09:10 La nuance.
09:11 Oui, la nuance.
09:13 Oui, c'est des sortes de mini-mini
09:14 Doberman, en fait.
09:15 C'est ça, les petits chiens.
09:15 Oui, mais je crois qu'il était méchant,
09:16 ce chien.
09:17 Ah ouais ?
09:18 Donc le premier souvenir de ma vie,
09:19 il n'est pas...
09:21 C'est un chien...
09:21 C'est un espèce de teckel agressif
09:25 dans un quartier du Havre.
09:26 Pas ouf, pas ouf.
09:29 Dans ton morceau qui s'appelle
09:31 "La puissance du port du Havre",
09:32 qui est un tout petit peu
09:34 un remix du truc de Michael Youn,
09:35 mais pas vraiment,
09:36 parce qu'il y a juste le petit refrain
09:37 où tu reprends la phrase.
09:39 Tu dis...
09:40 J'ai retourné l'insulte
09:42 envers son agresseur.
09:43 Oui, c'est ça.
09:44 Parce qu'on a grandi avec la buzz.
09:47 Oui.
09:48 C'est le film d'où tes références
09:51 ce punchline.
09:53 Et c'était dur de venir du Havre
09:56 dans les années 2000
09:58 et de souffrir de la culture
09:59 de la "betterave",
10:00 comme il le disait.
10:02 Voilà, donc c'était dur.
10:04 Mais c'est...
10:04 En fait, je ne sais pas,
10:05 moi, je l'ai vécu de l'extérieur
10:07 parce que je ne viens pas du Havre,
10:07 mais je me souviens que
10:08 quand j'étais genre adolescent,
10:09 le Havre, ce n'était pas cool.
10:11 Et genre, il y a eu un tournant,
10:12 genre, je ne sais pas quand,
10:14 fin des années 2000.
10:15 Je crois que ça a été classé à l'UNESCO.
10:16 Et genre, tout le monde, il fait
10:17 "Oh, le Havre, maintenant, c'est cool".
10:19 C'est devenu genre,
10:21 tu sais, comme Essaouira au Maroc.
10:23 Essaouira la douce.
10:24 Essaouira, on y va pour surfer.
10:26 Tu vois, c'est un peu le spot de surfeur.
10:29 Bon, je n'irais pas jusque là au Havre,
10:31 mais oui, c'est vrai,
10:32 il y a eu un basculement.
10:34 Mais je ne sais pas si c'est le titre UNESCO
10:35 qui a donné ça.
10:36 Je crois qu'il y a une espèce de
10:37 gentrification qui s'est opérée.
10:40 Du coup, la ville,
10:40 elle a pris une autre gueule
10:42 et c'est devenu un peu boboisé
10:45 et c'est devenu stylé.
10:46 Ouais.
10:47 Et donc, dans cette chanson,
10:49 dans ce morceau qui est "La puissance du bord du Havre",
10:50 tu dis "on m'a circoncis dans un immeuble
10:53 et enterré mon prépuce sous l'herbe".
10:56 Ouais.
10:56 C'est vrai ?
10:57 Ouais, c'est vrai.
10:59 Tu veux en savoir plus ?
11:00 Bah ouais.
11:01 À l'époque,
11:04 il y avait des circoncisors.
11:06 Oui.
11:06 Des espèces de marabouts
11:09 qui venaient du bled
11:10 et qui venaient dans les quartiers
11:13 et ils offraient leur service
11:15 de circoncisors.
11:16 Oui.
11:17 Je ne sais pas si ça se dit comme ça.
11:18 C'est des chirurgiens.
11:19 Un circoncisor on dirait un peu un super-héros.
11:21 Oui, c'est pour ça.
11:21 Je l'écris vraiment hors à la fin.
11:23 Genre il arrive et il est...
11:25 Et ils venaient en mode
11:27 "Hey, je suis là,
11:28 s'il y a quelqu'un qui veut se faire circoncire,
11:30 c'est aujourd'hui".
11:32 Et je me souviens que
11:34 j'ai un oncle...
11:36 Ou non, c'est l'entraîneur de boxe de mon père
11:38 qui est venu et qui lui a dit
11:39 "Hey, il est là,
11:41 prépare le bail".
11:43 Et du coup, mon père ne m'a pas vraiment préparé
11:45 et ils m'ont mis dans une chambre,
11:47 bac à sable,
11:49 bac à sable en dessous du prépuce.
11:52 Oui.
11:52 Et je n'ai rien vu.
11:53 On allait retour au rasoir et...
11:55 Bon, ce n'était pas hygiénique,
11:56 il ne faut pas le refaire les gars.
11:58 Maintenant, il y a l'hygiène,
12:00 tu as capté,
12:01 staphylocoque et compagnie.
12:03 Et du coup...
12:04 Truc rouillé, machin.
12:05 Voilà.
12:06 Donc c'était un peu cette ambiance-là.
12:08 Tu avais quel âge ?
12:09 4 ans.
12:10 4 ans, oui.
12:11 Et on a récup...
12:12 Mais en fait, ce n'était pas ça le pire souvenir pour moi.
12:15 En vrai, ça, c'était une opération...
12:18 à cœur ouvert,
12:20 rapide.
12:21 Mais tu n'anesthésies pas le prépuce ?
12:22 Non, non, non.
12:23 Mon vrai traumatisme, c'est...
12:27 le rituel qui va avec.
12:29 Le henné.
12:29 Tu vois le henna, là ?
12:31 Le henné, je détestais ça.
12:33 Et je voyais ma grand-mère
12:34 qui me mettait de la bouillasse sur la main
12:37 avec du chiffon
12:38 et ça me donnait une sensation
12:40 de truc qui s'effrite dans les mains.
12:42 C'est ça qui m'a le plus traumatisé
12:44 que le petit biscuit en charpille.
12:46 C'est vrai que c'est étonnant.
12:49 On se dirait que se faire couper le bout du zizi,
12:51 c'est quand même pire que d'avoir de la terre sur les mains.
12:53 C'est vrai.
12:53 Mais...
12:55 C'est une question relative.
12:56 Une question relative, ouais.
12:57 Et ensuite, enterré sous l'herbe ?
12:59 Ouais, parce qu'il y avait une espèce de vieille croyance
13:02 qui obligeait les pères de famille à enterrer le prépuce.
13:06 Je ne sais pas pour conjurer quel sort.
13:08 Peut-être que ton père,
13:10 Doudou, qui est là avec nous aujourd'hui...
13:11 On ne va pas parler de mon prépuce
13:14 pendant toute l'interview quand même.
13:17 C'est quand même le responsable
13:19 qui a convoqué le circoncisor.
13:23 Il n'y a pas grand-chose à dire, il vient de dire ?
13:25 Il n'y a pas grand-chose à dire.
13:27 C'est un petit démonstration.
13:28 C'était donc une légende ?
13:29 Je te présente Doudou.
13:30 Doudou.
13:31 Mon papa.
13:31 Bonjour.
13:31 Bonjour Doudou.
13:32 Enchanté.
13:32 Enchanté.
13:33 Donc Doudou, c'est vous qui avez fait venir le circoncisor ?
13:37 Non, je ne l'ai pas fait venir.
13:38 Non, oui, c'est ça.
13:39 Il venait, il passait...
13:40 Voilà, c'était la tradition.
13:44 Et il passait dans les quartiers,
13:46 comme vous l'avez expliqué tout à l'heure.
13:47 Et voilà, j'ai eu l'information.
13:50 Tout à l'heure, ce qu'il a oublié de vous dire quand même,
13:51 c'est qu'il a parlé de ça assez rapidement,
13:54 mais on a organisé une petite fête,
13:56 un petit cérémonial.
13:58 Il y a eu un petit repas, on a invité des amis.
14:01 Et le lendemain, le dimanche,
14:04 oui, c'est vrai, on lui a coupé son prépuce.
14:08 Oui.
14:09 D'accord ?
14:09 Et donc, c'était un chirurgien,
14:11 un docteur tout bien comme il faut.
14:13 C'était un docteur ?
14:14 Oui, c'était un docteur.
14:15 Il m'a fait une ordonnance.
14:17 Il m'a fait une ordonnance que j'ai montrée
14:20 le lendemain, le lundi,
14:21 à mon médecin traitant, le docteur Jardin.
14:23 Est-ce que je me souviens ?
14:25 Jardin, je m'en souviens,
14:26 mais l'autre, ce n'était pas un docteur pour moi.
14:27 Et donc, sinon, il n'aurait pas pu faire une ordonnance.
14:31 Oui.
14:31 Donc, le lendemain, le médecin traitant a vérifié.
14:35 Oui.
14:35 Et il a approuvé, tout simplement.
14:38 Il a dit, c'est parfait,
14:39 il n'y a rien d'autre à faire.
14:40 C'est bien fait.
14:41 Voilà.
14:42 C'est tout.
14:42 Tu veux voir ?
14:44 Et alors, donc, l'histoire...
14:45 C'est validé par docteur Jardin.
14:47 L'histoire du prépuce, c'est...
14:49 Oui, il y avait d'anciennes traditions,
14:52 croyances, superstitions.
14:55 Il fallait enterrer le prépuce dans la Terre.
14:58 Il fallait l'enterrer, tout simplement,
15:00 parce qu'il est dit que...
15:02 Alors, dans la religion,
15:04 il était dit, à l'époque,
15:05 que tout ce qui vient de la Terre
15:06 retourne à la Terre.
15:07 Oui.
15:07 Donc, on ne pouvait pas acheter
15:08 le prépuce de Médine à la poubelle.
15:10 Non.
15:10 D'accord.
15:11 Donc, on est allé...
15:11 J'avoue.
15:13 Je suis allé l'enterrer...
15:14 Ah oui, tu imagines, comme ça.
15:15 J'avoue.
15:16 Dans la forêt.
15:16 La poubelle, c'est chelou.
15:17 Oui.
15:18 Je suis allé l'enterrer...
15:19 J'imagine, avec la lettrice sélective derrière.
15:21 Mais je le mets où, moi ?
15:22 La poubelle jaune ou la poubelle verte ?
15:25 Donc, c'est vrai, le prépuce de Médine
15:26 a bien été enterré à la forêt de Mongeon.
15:28 Oui.
15:29 Un endroit où on habitait,
15:31 juste derrière chez nous.
15:32 Oui.
15:33 Pardon.
15:34 Et...
15:35 Comment dire ?
15:36 Il y est toujours, je pense.
15:37 Parce que l'arbre au pied duquel je l'ai enterré
15:42 est majestueux.
15:43 Parce que vous savez spécifiquement
15:44 de quel arbre il s'agit, quoi.
15:45 Moi, je m'en souviens.
15:46 Oui.
15:46 Oui.
15:47 Et avant, l'arbre, il était où ?
15:51 L'arbre, frérot, il est...
15:53 C'est Jacques et l'Orico magique.
15:55 C'est un bougé qui n'est pas encore centenaire, mais...
15:58 C'est un bougène qui n'est pas encore centenaire,
16:00 mais qui va le devenir, je pense.
16:03 Merci beaucoup, toutou.
16:05 Donc tu as vu, en fait, ton prépuce
16:07 dans les feuilles des arbres, c'est ça ?
16:08 En fait, je vois des prépuces
16:10 à la place des feuilles des arbres, maintenant.
16:12 C'est très chelou,
16:14 mais on n'écrit pas sa propre histoire, les gars.
16:17 Complètement.
16:19 J'ai du mal à me remettre de l'arbre
16:21 avec tous les petits prépuces qui volent au vent,
16:22 comme ça, tu sais.
16:25 On se croirait dans Big Mouth, tu sais.
16:26 Exactement.
16:27 Mais oui, avec...
16:28 J'avais cette rêve-là.
16:29 Complètement, la rêve, le monstre des hormones, quoi.
16:31 Des oufs.
16:31 Ouais.
16:34 C'était comment de grandir au Havre dans les années...
16:36 Toi, t'es de 83, donc années 80-90.
16:38 Ouah, cool de ouf.
16:39 C'était vraiment le quartier festif.
16:42 On habitait un quartier qui s'appelait le Bois de Bléville.
16:44 Il y avait un espèce de bac à sable central
16:49 dans des immeubles en carré, comme ça.
16:53 Et c'était genre...
16:55 C'était l'arène.
16:57 Ouais.
16:58 C'était... On était vraiment à Rome.
17:00 Et ce truc, c'était l'arène.
17:03 On faisait tout là-dedans.
17:04 On faisait du feu, on pissait, on se bagarrait,
17:06 on jouait au baseball, on faisait tout.
17:09 14 juillet, c'était les feux d'artifice, les pétards.
17:13 Quartier festif.
17:14 Ouais.
17:14 Donc, vous faisiez pipi dans le sable,
17:15 ensuite, vous mettiez des pétards dans le sable
17:17 et vous faisiez exploser les pétards.
17:18 Exactement.
17:20 Alors, je sais pas si je le faisais avec le pipi.
17:22 T'as fait ça avec la demeure, comme tout le monde.
17:24 Tout le monde a mis un bison 4
17:27 dans une demeure de hinche et ça a explosé.
17:30 Tout le monde a fait ça, on est d'accord ?
17:32 Mais évidemment, c'était dans des paquets rouges en plastique.
17:36 Les E4, les bisons tigres.
17:38 Ouais.
17:39 Et ça fait...
17:40 Tout le monde a la rêve.
17:41 Moi, j'ai 100% la rêve.
17:42 Je sais pas si les générations d'aujourd'hui elles ont la rêve.
17:43 Ça faisait une sorte de bombe à merde, en fait.
17:45 Exactement.
17:46 C'est ça, ouais.
17:46 C'était une bombe à merde.
17:47 Après, il y avait les mecs qui étaient un peu plus coriaces,
17:50 qui prenaient la demeure,
17:51 qui la mettaient dans une bouteille
17:53 et qui mettaient le pétard dans la bouteille.
17:56 Je sais plus à quoi ça servait, mais genre...
17:58 Ça faisait un canon à merde.
17:58 Ouais, ça faisait un canon à merde.
18:00 Exactement.
18:01 Ouais, je vois très bien.
18:03 J'ai eu des gars qui faisaient des canons à merde comme ça aussi.
18:05 Évidemment qu'il faut faire des...
18:06 Mais en fait, moi je dis ça,
18:08 je pense que ça me ferait rire de le faire encore aujourd'hui.
18:09 Mais de ouf !
18:10 Mais genre, il n'y a pas de...
18:12 Pareil, quoi.
18:12 Mais je crois qu'il y a une grosse réglementation sur les pétards aujourd'hui.
18:15 On ne peut plus rien faire.
18:16 On ne peut plus rien agir.
18:17 Même plus faire des canons à merde tranquille chez soi.
18:20 Tu viens de le dire, mais il y a un truc qui moi,
18:22 m'a super ému dans ta biographie,
18:24 c'est que tu viens de le redire là,
18:26 tu as joué au baseball.
18:27 Ouais.
18:27 Et genre, moi je pensais être une des seules personnes de France
18:32 qui avait joué au baseball.
18:33 OK.
18:33 Et tu as joué au baseball.
18:34 Est-ce que tu es allé jusqu'à avoir le petit uniforme des...
18:37 Non.
18:38 Mais tu jouais au baseball quand même.
18:39 Après, "baseball", c'est un grand mot pour ce à quoi on jouait.
18:43 Ça ressemblait à du cricket de quartier avec...
18:47 C'était même pas une batte, je crois que c'était une raquette.
18:49 Ouais.
18:50 Il n'y avait pas vraiment de balles non plus.
18:51 Les seules règles qui ressemblent au baseball,
18:53 c'était les bases et qu'il fallait courir et s'arrêter avant que l'autre...
18:58 Mais j'avoue, c'était chelou de jouer au baseball
19:00 dans un quartier du Havre en 90.
19:02 Ben, c'était pas le sport...
19:04 Mais après, il y avait un truc qu'on jouait en France,
19:07 que moi j'ai joué quand j'étais à l'école,
19:08 c'était la "tech".
19:10 Ouais, je vois un peu le même sens.
19:11 C'était un peu une sorte de baseball français.
19:13 Ouais, ouais.
19:14 Il fallait toucher le mec avec la balle, non ?
19:16 C'est exact.
19:16 Tu pouvais complètement et il fallait quand même faire les bases,
19:19 qu'on faisait avec des...
19:20 Et toi, tu as joué à ça et tu étais...
19:21 Ça va ?
19:22 Ouais, j'ai grave kiffé.
19:23 J'ai des vidéos VHS chez moi
19:25 où je me vois en train de jouer au baseball
19:27 et c'était Kaira de ouf.
19:30 Moi, je trouve que c'est Kaira de jouer au baseball.
19:31 C'est "Baseball Fury", c'est "Warriors" dans ma tête.
19:35 Tu vois ce que je veux dire ?
19:36 Ben, complètement, ouais.
19:37 Mais alors que c'est vrai que c'est pas...
19:39 Quand tu regardes le baseball, le vrai baseball américain,
19:42 c'est pas un sport...
19:43 C'est lent.
19:44 Oh, je suis allé récemment, là.
19:45 Ouais.
19:45 C'est horrible.
19:46 Ouais, c'est trois heures...
19:47 En fait, j'ai un pote qui dit,
19:49 "En gros, tu passes trois heures à voir des mecs rater la balle."
19:52 Ouais, c'est ça.
19:52 Et c'est quand même un peu ça.
19:53 Je crois que le criquet, c'est encore pire.
19:54 Ouais.
19:56 C'est vraiment...
19:56 Puis en plus, ils sont habillés chelous avec des petits pull tricotés et tout.
19:59 Moi, ce que j'ai préféré au baseball, c'est les frites.
20:03 En fait, ils te vendent des frites dans des casques retournés.
20:07 Ouais.
20:07 Tu vois, avec du cheddar et tout.
20:10 C'est genre, le topping sur les frites,
20:12 il est presque aussi gros que la quantité de frites.
20:14 Et le casque, tu peux le garder à la fin.
20:17 Pour moi, ça me rappelle le McDo qui offrait des jouets terribles.
20:20 Les Picsou, les Jurassic Park.
20:22 Et t'as vu que...
20:23 Moi, il y a un moment où je me suis dit,
20:24 "Vraiment, on a changé de civilisation parce que je suis allé au McDo."
20:26 Et genre, je sais pas, j'avais 35 ans et j'ai demandé un Happy Meal.
20:30 Et dedans, le cadeau, c'était un livre.
20:32 Ouais, non...
20:33 Mais ils sont oufs, quoi.
20:34 Mais à quel enfant ça fait plaisir, quoi ?
20:36 T'es malin.
20:36 Ah, génial, un livre.
20:37 Je crois qu'ils demandent en plus...
20:40 Quand tu vas au drive, ils disent "fille" ou "garçon".
20:43 Déjà, ils sont en genre total.
20:45 Et en plus, ils disent "livre" ou "jouet".
20:49 Franchement, les rampas qui disent "livre",
20:52 vous êtes des parents de merde.
20:55 Ceux qui disent "livre".
20:56 Mais ils vont faire des enfants qui vont devenir des adultes tristes.
21:00 Voilà, c'est ça qu'il faut leur dire.
21:01 Arrêtez avec les livres.
21:02 Toi, t'étais quel genre de petit garçon au Havre dans les années 80 ?
21:06 J'étais cool, moi.
21:07 J'étais calme.
21:08 J'étais...
21:09 Pas de bagarre, pas de...
21:12 Je ramenais pas les keufs à la maison.
21:16 Ça, je chialetais pas trop.
21:17 Moi, j'étais gentil en général.
21:19 J'entends ce que mes oncles et tantes disent.
21:23 "T'es gentil."
21:25 C'était quoi les trucs que tu disais ?
21:26 Ça sonne faux, non ?
21:28 Genre, jamais tu te battais pas ?
21:31 Non, franchement, je n'étais pas du tout bagarreur du tout.
21:34 Après, moi, j'ai un père boxeur et ça dissuade.
21:36 Et aller à la boxe...
21:39 Puis, j'étais un peu gros, du coup...
21:41 T'as pas envie de te taper avec les gros, c'est long de se taper avec les gros.
21:44 C'est long.
21:46 Quand tu te tapes avec les gros, c'est long.
21:49 Tu vois, parce qu'il a pas mal quand tu le frappes.
21:52 Il a une sorte de protection de taquendo.
21:54 Moi, je trouve que c'était long de se taper avec les gros.
21:57 Moi, mon père n'était pas boxeur aussi,
21:59 mais mon père, une fois, on m'a fait chier.
22:00 On m'a un peu cassé la gueule dans la rue
22:01 et il est allé casser la gueule aux gens dans la rue.
22:04 Je sais pas si vous l'avez fait, monsieur, ça ?
22:06 Pas casser la gueule, mais je suis allé voir les gens.
22:08 Ouais.
22:09 Diplomate.
22:10 Diplomate.
22:11 Diplomate boxeur, ça aide d'être un diplomate boxeur.
22:14 C'est dissuasif.
22:15 C'est pas diplomate, c'est dissuasif.
22:17 Putain, le diplomate boxeur, c'est joli.
22:18 Tu regardais quoi à la télé ?
22:20 Tu regardais le Club Dorothée ?
22:21 T'es la génération Club Dorothée ?
22:21 Ouais, totalement.
22:22 Sacartoon.
22:23 Sacartoon.
22:24 Club Dorothée.
22:26 Moi, j'aime beaucoup les...
22:28 Bah, les cartoons.
22:29 Ouais.
22:30 C'était quoi les dessins animés du Club Dorothée que tu kiffais le plus ?
22:33 Tu te souviens pas ?
22:34 Le Petit Chef.
22:36 Le Petit Chef ?
22:37 Pas tout le monde a la rêve de ça, ça m'énerve.
22:39 C'était genre un manga où ils préparaient de la graille
22:42 et ça donnait tellement envie.
22:45 Ça te dit rien, Le Petit Chef ?
22:46 Ça vous dit rien ?
22:46 Ça me dit rien, Le Petit Chef.
22:47 Putain, mais chaque fois que je sors le blase,
22:48 y'a que les cinquantenaires qui se rappellent de ça.
22:51 Mais ouais.
22:52 Le Petit Chef, c'était incroyable.
22:54 Donc, c'était sur la graille, quoi.
22:55 Ouais, c'était sur la graille.
22:56 Et moi, je me souviens d'un manga où ils bouffaient beaucoup,
23:01 c'était le Collège Foufoufou.
23:02 Ouais, c'était lourd, ça.
23:03 Faudrait inventer un collège foufoufoufou
23:07 où tout le monde est fou, un collège foufoufoufou.
23:10 Tout le monde est fou.
23:11 Et ils mangeaient beaucoup du riz.
23:13 Ah, ah, ah, ah.
23:13 Ouais, de ouf.
23:14 Ouais, donc ça, tu te sens chiant aussi.
23:17 Tu te souviens de Masque ou pas ?
23:18 Ouais, de ouf.
23:19 Masque.
23:19 Mais j'aimais pas trop, moi.
23:20 C'était américain.
23:22 Ouais, j'aimais pas trop, je sais pas.
23:24 Cette équipe, alors vraiment, là, on parle d'un truc genre
23:27 les gens qui sont nés après 1990,
23:31 je crois que c'est mort pour eux,
23:32 mais ça a été très important pour les gens de la génération
23:34 de Médine et moi, on est de la même génération.
23:36 C'était une émission et tout le monde la regardait.
23:39 C'était pas morcelé comme aujourd'hui,
23:40 c'est genre la totalité des enfants de France,
23:42 ils regardaient...
23:43 Tu parles de Club Dorothée ?
23:44 Club Dorothée, ouais, tout à fait.
23:45 Ouais, mais Club Dorothée, c'était avant-gardiste en tout point.
23:50 Ouais.
23:50 Et je crois que c'est Ségolène Royal qui a pull up le truc.
23:53 C'est Ségolène Royal ?
23:54 C'est Ségolène Royal qui est arrivée, qui a dit
23:56 "Les mangas, c'est trop violent, vous m'éteignez ça."
23:59 Donc jamais de ma vie, je pourrais voter pour Ségolène Royal, frérot.
24:01 T'as enlevé les mangas, quoi.
24:03 Je vais...
24:03 Qui peut voter, qui de notre génération peut élire quelqu'un
24:07 qui a pull up les mangas dans notre enfance ?
24:09 Personne.
24:10 Après, j'avoue, Ken, le survivant de l'enfer...
24:13 C'était pas violent ?
24:14 Attends, il rentrait sa main dans la chair des gens comme ça...
24:18 C'était de la médecine.
24:20 C'était...
24:21 Tu le sais pas encore, mais tu es déjà mort.
24:24 Quoi ? Qu'est-ce que tu dis ?
24:25 Oh !
24:26 Oh !
24:28 Wouah !
24:31 Après, les gens, ils décédaient quand même.
24:33 Je sais pas si tu te souviens d'un truc de Ken,
24:37 où à un moment, il dit genre "Ta colonne vertébrale va se briser dans 30 secondes."
24:40 - Tu es déjà mort, mais tu ne le sais pas encore. - Exactement.
24:43 Mais franchement, j'ai revu les images, j'avais 35 ans.
24:46 Ah !
24:48 Genre, tu montres ça à tes gosses, toi ?
24:51 Il faut pas parler de la violence de Ken, le survivant.
24:53 C'est pas ça, le drame.
24:55 Le drame, c'est la doublure.
24:58 La doublure francophone.
25:00 Pour la petite histoire,
25:02 le bail est arrivé en France,
25:04 et ils voulaient pas trop le promotionner, c'était un peu trop violent.
25:07 Donc, ils voulaient faire en sorte que ça se pull-up rapidement.
25:11 Donc, les doubleurs ont niqué le doublage VF,
25:15 et ils disaient des dingueries avec des accents profonds,
25:18 de la France profonde, qui n'avaient aucun sens.
25:21 L'école des Okuto, alors que c'est Okuto no Ken.
25:25 Montélimar ! Tu te rappelles pas de ça ?
25:27 Est-ce que vous savez où je peux trouver Ryuka ?
25:29 Montélimar !
25:30 Ils ont pourri la VF comme jamais,
25:34 mais ça l'a augmenté.
25:36 Ça a augmenté. Aujourd'hui, on regarde Ken, le survivant en VF,
25:40 on kiffe, alors que vous avez voulu saboter le bail.
25:43 Encore un coup de Seigo.
25:45 En fait, ça a été encore mieux.
25:46 C'était qui ta préférée ?
25:47 On va arrêter de parler du club Dorothée un moment,
25:49 mais bon, quand même, Dorothée, Ariane, Jackie, Corbier.
25:52 Tu veux dire préférée dans quel sens ?
25:55 Moi, j'avoue, j'étais amoureux de Dorothée.
25:56 Et je pense encore des fois, je me dis que mon genre de femme dans la vie,
25:59 ça a été influencé par Dorothée.
26:01 Moi, j'étais team Ariane totalement.
26:02 Team Ariane, OK.
26:04 Mais totalement.
26:06 En fantasme.
26:07 Ouais.
26:08 On va s'arrêter là.
26:09 OK.
26:11 Ariane, oui, brune, brune blonde.
26:13 Ariane, la brune.
26:15 Tu croyais en Dieu quand t'étais petit ?
26:19 Je crois qu'on faisait en sorte que je croie en Dieu.
26:22 Mais je sais pas si j'y croyais vraiment.
26:24 Fallait bien expliquer pourquoi on t'avait coupé le zizi quand même.
26:28 Oui, mais c'était un peu croque-mitten de Dieu à l'époque.
26:32 C'était fait pour ça, sinon...
26:34 Je sais pas si c'était une bonne vision de Dieu.
26:38 C'était plus le père fouettard Dieu, comme on nous l'enseignait dans l'enfance.
26:43 C'était juste un type qui était là pour punir et pas de monter.
26:48 Le collège, c'est vraiment un moment pour plein de gens,
26:51 c'est ultra difficile pour toi, non ?
26:54 Non.
26:55 T'étais comment au collège ?
26:57 Parce qu'au collège, il n'y a pas vraiment de moment dans la vie
27:00 où il y a autant de violence sociale,
27:02 normalement à dire des trucs en face des gens.
27:06 Et donc, il y a une sorte d'aristocratie qui sont les gens cools
27:09 et une sorte de prolétariat qui sont les gens machins.
27:12 Et t'étais où ?
27:13 C'est bien résumé, ça.
27:15 J'étais dans l'aristocratie, moi, vraiment.
27:17 J'étais en duc du collège.
27:19 J'avais un titre de noblesse.
27:22 C'est pour ça que c'était cool, le collège.
27:24 Du coup, je devais écraser les prolétaires, alors ?
27:26 Je sais pas, t'as des souvenirs ?
27:27 On a tous été bourreaux de quelqu'un.
27:30 Certainement, j'ai dû haggar des gens, c'est sûr.
27:34 T'as des souvenirs de gens que t'as haggar ?
27:37 Ouais, Delphine.
27:39 Elle avait une espèce de grosse coupe bouclée.
27:44 En fait, c'était une blanche, mais elle avait comme une coupe afro.
27:48 Et j'avais une règle de 30 cm, comme tout le monde.
27:51 Et je faisais un truc de con à chaque fois, dans la classe, pour faire rire tout le monde.
27:55 Je démarrais ça comme une tronçonneuse.
27:57 Je faisais...
27:59 Et je passais ma règle sur la coupe de Delphine.
28:04 Comme pour lui dire que je tonds un mouton.
28:08 Non, mais je regrette.
28:10 Bien sûr.
28:11 Pardon, Delphine.
28:12 Elle est où, Delphine, aujourd'hui ?
28:13 Je sais pas, j'ai plus de sons, plus d'images, plus de nouvelles.
28:16 Tu sais comment elle s'appelait de son nom de famille ?
28:18 Non.
28:19 J'aimerais bien qu'on retrouve Delphine, si c'est possible.
28:21 Mais en tout cas, t'es désolé.
28:23 Parce que c'est quand même un peu marrant.
28:23 J'étais pas tout seul.
28:25 Il y avait Brave, Wilfried, qui était avec moi.
28:28 Il y avait Nordine, il y avait grave du monde avec moi qui faisait ça.
28:30 Qui tondait Delphine.
28:34 Je regrette.
28:35 Ben voilà, désolé.
28:36 Tu t'excuses auprès de Delphine, du coup.
28:38 Donc 20 ans après.
28:38 Je m'excuse Delphine.
28:40 J'aimerais tellement que Delphine se manifeste pour qu'on puisse organiser une rencontre.
28:45 Parce que ça se trouve, elle a encore les cheveux comme ça.
28:48 J'espère pour elle, parce qu'elle était jolie Delphine.
28:51 C'était une façon de dire "je te kiffe" peut-être.
28:55 J'arrivais pas à dire "je t'aime pas".
28:56 "Je t'aime".
28:57 Voilà.
28:58 Donc je te tond.
29:01 "Je t'aime, donc je te tond".
29:03 Le slogan.
29:07 Tu t'es marié très jeune, n'est-ce pas ?
29:08 Ouais, de ouf.
29:09 T'avais quel âge ?
29:10 Je me suis marié en cachette à 16 ans.
29:12 Pas en cachette, mais en cachette des familles.
29:16 Religieusement, parce que j'ai réussi à trouver un imam de quartier qui a bien voulu faire ça.
29:21 J'avais juste mes potes et moi et on a fait un petit repas derrière.
29:26 Et après, je me suis marié civilement.
29:28 J'avais 21 ans ou 24 ans.
29:32 Je sais plus.
29:33 21 ans ou 24 ans.
29:34 C'était en 2004.
29:36 Mais donc 21 ans.
29:38 Donc en fait, t'as été un lycéen marié.
29:43 De malade.
29:44 Ça, c'est rare.
29:46 Je sais pas.
29:46 Je crois que chez les Mormons, ça existe.
29:48 Oui.
29:50 Je crois qu'aux États-Unis, ça existe.
29:52 Non, je dis que ça existe.
29:53 Je sais pas.
29:53 Tu vois, c'est plutôt une minorité.
29:56 Et ça faisait quoi d'être un lycéen marié ?
29:59 Dans tes groupes de potes, t'étais le seul ou t'étais ?
30:02 Moi, je crois que j'étais le seul.
30:05 Mais qu'est-ce que ça faisait ?
30:06 Oui, qu'est-ce que ça faisait ?
30:07 Comment on te regardait ?
30:08 Ma meuf, elle est plus âgée.
30:10 Du coup, moi, j'avais serré une meuf du lycée.
30:15 Enfin, j'avais serré une grande, quoi.
30:17 Elle avait le permis avant tout le monde.
30:21 J'étais en place.
30:22 T'as serré une meuf plus âgée que toi, c'était un titre à l'époque.
30:26 Bah, je crois...
30:27 Toujours, non ?
30:28 Je dirais qu'encore aujourd'hui.
30:29 Non, je crois que c'est péjoratif aujourd'hui.
30:31 Y a un délire, non ?
30:32 Pas dans ce sens-là.
30:33 Je pense qu'un mec qui pécho une meuf plus jeune, c'est mal vu.
30:38 Mais je pense que le contraire, ça peut...
30:41 Je parle sur le contrôle des gens qui sont ici.
30:42 Non, je me trompe ?
30:44 Pas d'avis. On se mouille pas sur ces trucs-là.
30:46 Ouais, je crois qu'il y a personne qui se mouille là.
30:47 Ça veut pas parler de Macron, là.
30:48 Ouais, ouais, c'est ça.
30:50 T'as passé le bac ?
30:53 T'as passé un bac ?
30:54 Gestion...
30:57 C'était nul.
30:59 C'était vraiment juste ce qu'il fallait au rattrapage.
31:03 Je l'ai eu au rattrapage.
31:04 Il t'en reste pas quelque chose de tes cours de comptabilité de terminal ?
31:07 Rien.
31:08 Mais genre, R.
31:09 Des fois, tu fais pas un tableau Excel, tu fais genre non ?
31:11 Pose-moi un tableau de...
31:13 Je sais même plus comment ça s'appelle.
31:15 Compte à analytique.
31:16 Pose-moi un truc...
31:19 C'est du noix, pour moi.
31:20 C'est du mandarin.
31:21 Ouais.
31:23 Donc, ouais, c'était le titre, mais t'as pas appris grand-chose.
31:26 Et après, t'es dans du rap direct, en fait.
31:31 Ouais, j'ai passé le bac.
31:34 Mes parents m'ont...
31:35 C'était un sésame pour valider
31:39 le fait que j'ai le droit de faire un peu ce que je veux dans ma life
31:43 auprès de mes parents.
31:44 Et je suis parti travailler dans le label
31:47 qui me produit toujours d'ailleurs aujourd'hui,
31:49 en tant que chargé de com.
31:52 Donc, j'envoyais des albums et des CD d'artistes de rap français normands
31:58 dans les...
31:59 Je sais pas si t'as connu les radios...
32:03 On appelait ça les Black...
32:05 Je me rappelle plus.
32:06 Blacklist, un truc comme ça.
32:08 Et c'était des radios locales.
32:10 Et il fallait que j'envoie les CD partout et que j'appelle les programmateurs.
32:13 Pouvaient jouer mes potes.
32:15 Voilà, c'était mon taf de départ.
32:17 Et mais...
32:18 Y a pas avant où t'as été un peu...
32:21 Vendeur de kebabs ?
32:23 Ouais, ça c'était...
32:24 J'étais encore à l'école à ce moment-là.
32:26 J'étais encore à l'école, j'avais un oncle qui avait un kebab qui s'appelait Aqua Boulevard.
32:30 Je sais plus...
32:32 D'ailleurs, Tonton Rabat, pourquoi t'as appelé ton kebab Aqua Boulevard ?
32:38 C'est une piscine Aqua Boulevard.
32:40 C'est une piscine dans le 15e arrondissement à Paris, avec des toboggans.
32:43 On est loin du kebab, quoi.
32:45 Ouais.
32:46 Franchement, j'ai jamais pris le temps de réfléchir à pourquoi il l'avait appelé Aqua Boulevard.
32:52 Mais du coup, je bossais là-bas.
32:53 Et je mangeais plus de kebabs que j'en vendais en vrai.
32:56 J'ai grave pris du poids.
32:58 Ils me donnaient ma petite pièce à la fin, ça me faisait mes économies de grandes vacances.
33:02 Mais tu maîtrises quand même les sauces, tout ça ?
33:05 Ouais, ouais.
33:06 Je maîtrise la salade tomate-oignon, chou rouge.
33:10 Tu prends avec chou rouge, toi ?
33:12 Moi, je prends genre viande, frites, juste ça, rien d'autre.
33:16 Une fois, j'ai demandé double viande et on m'a vraiment donné un sac de viande, quoi.
33:21 Après, j'étais au bord du décès à la fin.
33:24 Mais là, maintenant, il y a une espèce de gentrification du kebab et du grec, avec des
33:31 grenades et de la feta dessus.
33:34 Arrêtez ça !
33:35 100% d'accord, les kebabs gourmets, faut pas.
33:38 Frites, viande, oignon.
33:40 Exactement, 100% d'accord.
33:42 Donc, tes boulots, c'était ça, petit boulot, ça a été déjà dans le milieu de la musique.
33:47 Après, j'ai fait un stage avec mon daron dans son entreprise, parce qu'il laissait
33:54 les enfants d'employés travailler pendant un mois.
33:58 C'était nul.
34:00 Je devais faire de l'inventaire dans un magasin, mais c'est une entreprise d'emballage
34:09 qui expédie des pièces de forage hyper loin.
34:12 Et donc, je devais compter le nombre de fraises, le nombre de forêts.
34:19 Je me rappelle même plus les termes des trucs.
34:22 J'ai effacé ça de ma mémoire, comme la comptabilité, en fait.
34:25 Et donc, t'as pas un truc qui t'est arrivé pendant ce stage où t'as envoyé des forêts
34:30 de perceuses marrants qui t'est arrivé ?
34:34 Non, mais le personnel était très, très golri là-bas.
34:37 C'était des mecs qui avaient 40 ans de boîte.
34:40 C'était des meubles.
34:43 C'était devenu des vestiaires, les mecs.
34:46 Et je me souviens d'une conversation après le déjeuner du midi.
34:51 Et le gars, il devait tracer un trait sur une feuille.
34:57 Et en fait, il avait la bloblote.
35:00 Tu vois, il trace le trait et le trait, il part à gauche.
35:06 Et il y avait plein de monde qui était en train de le regarder, de tracer le trait et
35:09 tout.
35:10 Et tout le monde lui dit, dis donc, Jean-Phi, tu y as été ce midi.
35:16 Qu'est-ce que tu t'es envoyé ce midi à la cantine ?
35:18 Il dit, ah non.
35:20 Ça, ça veut dire que je ne me suis rien envoyé.
35:22 Parce que si je m'en étais envoyé un, le trait, il serait tout droit.
35:25 Ça m'a tué.
35:26 Je me suis dit, ah ouais, les mecs, en fait, ils ont la bloblote quand ils ne tisent pas.
35:30 Ça m'a médusé du monde du travail.
35:34 C'est vrai.
35:35 Mais après, ils pouvaient faire leur travail en étant bourrés.
35:38 Ce n'était pas dangereux.
35:39 Ce n'est pas comme j'aurais été d'avion.
35:40 Enfin, eux, ils étaient au magasin, donc ça va.
35:42 Mais je suis sûr que tu en avais qui était sous Ricard au tourneur Fraser avec pas trop
35:50 de protection et compagnie.
35:51 Le Havre dans les années 90, peut-être maintenant.
35:54 Parle bien du Havre, parce que là, tu viens de faire un passage où on parle des mecs
35:59 aimés chez OTAF et tu parles du Havre directement.
36:02 C'était au Havre.
36:03 C'est volontaire ce que tu viens de faire.
36:04 Je le prends grave mal.
36:06 C'était où ?
36:07 C'était au Havre.
36:08 Mais parle bien quand même.
36:11 Je t'ai dit, moi, le Havre, fan.
36:13 Moi, j'ai payé pas mal d'argent pour faire une visite du port du Havre, pour le plaisir.
36:19 Mais on vend des visites du port du Havre ?
36:21 Oui.
36:22 C'était un peu avec tout le monde.
36:23 Moi, j'aurais adoré faire, genre, être ouverture.
36:25 Parce que c'est gratuit visiter le port du Havre.
36:26 Qui c'est qui t'a ranaqué comme ça ?
36:28 Putain, merde.
36:29 Je me suis fait avoir.
36:30 Non, mais tu sais, c'est le bateau qui passe au large et le mec, il dit, vous avez sur
36:32 votre gauche...
36:33 Donc, tu es parti d'Omfler ?
36:34 Non.
36:35 Non, je crois que j'étais...
36:36 Je dormais au Havre.
36:37 Parce que Omfler, Deauville, tout ça, pour nous, c'est de l'autre côté de l'eau.
36:42 C'est comme ça qu'on appelle...
36:43 De l'autre côté de la Seine.
36:44 C'est genre...
36:45 Tu vois, dans Le Roi Lion, quand il dit, tout ça t'appartient, sauf là-bas, c'est la terre
36:50 des hyènes.
36:51 Eh bien, nous, c'est la terre des hyènes, là-bas.
36:53 C'est Omfler.
36:54 Mais vous, vous avez un truc qui ressemble un peu à Deauville, la côte...
36:56 Putain, on parle vraiment beaucoup du Havre.
36:57 Tu as dit qu'il s'appelle Saint Sauveur, c'est ça ?
36:59 La rivière Saint Sauveur ?
37:01 Non, pas Saint Sauveur, Saint...
37:03 Saint Adresse.
37:04 Saint Adresse, la petite ville chic qu'il y a là.
37:07 Ça ressemble à Deauville de loin.
37:09 Ce n'est pas trop Deauville, en vrai, Saint Adresse.
37:12 Mais c'est bien.
37:13 Une petite maison bourgeoise.
37:14 Oui, Saint Adresse, quand on passait, quand on était petit et qu'on regardait les maisons,
37:19 là-bas, c'était...
37:20 Genre, il y a même...
37:21 J'ai une vengeance personnelle.
37:23 Il y a un bar à Saint Adresse qui s'appelle La Bise, qui est un restaurant, et c'est tenu
37:28 par une pote à moi aujourd'hui.
37:30 Mais avant, c'était genre un club privé inaccessible.
37:33 Donc aujourd'hui, c'est une Goa Wham qui tient le bail.
37:36 Lucie, je te big up.
37:37 On y est matin, midi et soir, et on fait full fête dedans.
37:43 J'ai fait l'anniversaire de l'autre.
37:44 J'ai fait...
37:45 Je voulais faire mon anniversaire, il n'y a pas longtemps, je n'ai pas réussi.
37:47 La release partie de ma meuf qui sortait un bouquin.
37:50 On fait toutes les fêtes là-bas.
37:52 Bientôt, frérot, on fait la fête de l'Aïd là-bas.
37:54 Et Saint Sauveur, ça vient...
37:58 Saint Adresse.
37:59 Putain, je n'arrête pas de dire Saint Sauveur.
38:00 C'est à cause des galettes.
38:01 C'est à cause des galettes, les trucs là.
38:03 Putain, grave.
38:04 Je ne sais pas quoi dire sur Saint...
38:07 On n'en parle pas, parle du Havre, c'est mieux.
38:10 T'as fait un livre de géopolitique.
38:13 Ouais, avec un géopoliticien.
38:16 Avec Pascal Boniface.
38:18 Est-ce que tu dois être un des seuls rappeurs, peut-être le seul rappeur français qui a
38:22 fait un livre de géopolitique ?
38:23 Ouais, peut-être.
38:26 Ouais, sûrement.
38:29 Comment ça s'est fait ?
38:32 C'était une dienne d'année, à un moment, tu es sorti un morceau qui s'appelait "Don't
38:36 Panique".
38:37 Ouais.
38:38 Et le livre lui-même s'appelle ?
38:39 En fait, j'étais en pleine promo d'un album qui s'appelle "Arabian Panther" qui est sorti
38:43 en 2008.
38:44 Et Pascal Boniface sortait des revues avec son institut qui s'appelle l'Iris.
38:48 Tous les trois mois, il sortait une revue.
38:51 Et je crois, sur conseil de son fils, qui lui a dit "Rencontre ce gars-là, c'est un
38:56 rappeur qui parle pas mal de sujets politiques et historiques, rencontre-le sur un sujet".
39:02 Et on s'est rencontrés, comme toi et moi, dans le cadre d'une promo/pas promo.
39:07 Et on a parlé de sujets divers et d'autres.
39:10 Et on a gardé contact.
39:13 Et un jour est venu le moment de se dire "Putain, ça serait bien de parler de tous les sujets
39:18 dont tu parles dans tes albums, mais dans un entretien avec quelqu'un, histoire d'avoir
39:23 un ping-pong intellectuel et de savoir sur quoi ça mène".
39:28 Et le choix s'est porté sur Boniface.
39:30 Il a dit "Ouais, ok".
39:31 On a fait 20-30 entretiens enregistrés, retranscriptions.
39:36 C'est le livre le plus rapide écrit, je pense, qui existe au monde.
39:41 C'est stylé, non ?
39:42 Ultra stylé.
39:43 C'est sorti chez Desclés de Brouwer.
39:46 Toi, tu connais ?
39:47 Oui, je connais ce truc.
39:48 C'est des livres souvent intellos.
39:49 Je crois qu'il n'y a pas de manga chez Desclés de Brouwer.
39:55 C'est peut-être intello les mangas où là, il faut faire gaffe avec les choses.
39:58 J'ai sorti un livre il y a 10 ans, intellectuel.
40:00 Oui, 100%.
40:01 Alors maintenant, moi, j'aime bien à la fin faire plein de questions, genre vite les
40:06 unes après les autres.
40:07 Enfin, pas fort vite, mais qui n'ont pas grand-chose à voir les unes avec les autres.
40:10 Combien tu mesures ?
40:11 1m79.
40:12 Tu préférais mesurer 1m de plus ou 1m de moins ?
40:16 1m de plus.
40:17 2m79.
40:18 Tu es un strum.
40:19 Stylé.
40:20 Stylé, oui.
40:21 C'est-à-dire que là, tu touches le...
40:22 Ta vie, c'est un enfer.
40:23 Après, c'est peut-être...
40:24 Bah, 79 centimètres, c'est nul.
40:25 Oui.
40:26 Ça pique.
40:27 Mais c'est deux trucs nuls.
40:28 Toi, tu préfères quoi ?
40:29 Oui, 2m79 aussi.
40:30 C'est que dans les deux cas, tu es un strum, mais c'est un strum majestueux, quoi.
40:31 Quand tu fais 2m79.
40:32 Vaut mieux faire peur que Tiep, non ?
40:33 Oui, tout à fait d'accord.
40:34 OK.
40:35 Qu'est-ce que tu penses de la vie ?
40:36 Je pense que c'est un peu plus simple que ça.
40:37 Je pense que c'est un peu plus simple que ça.
41:03 Je pense que c'est un peu plus simple que ça.
41:30 Je pense que c'est un peu plus simple que ça.
41:58 Je pense que c'est un peu plus simple que ça.
42:00 Je pense que c'est un peu plus simple que ça.
42:01 Je pense que c'est un peu plus simple que ça.
42:02 Je pense que c'est un peu plus simple que ça.
42:03 Je pense que c'est un peu plus simple que ça.
42:04 Je pense que c'est un peu plus simple que ça.
42:05 Je pense que c'est un peu plus simple que ça.
42:06 Je pense que c'est un peu plus simple que ça.
42:07 Je pense que c'est un peu plus simple que ça.
42:08 Je pense que c'est un peu plus simple que ça.
42:09 Je pense que c'est un peu plus simple que ça.
42:10 Je pense que c'est un peu plus simple que ça.
42:11 Je pense que c'est un peu plus simple que ça.
42:12 Je pense que c'est un peu plus simple que ça.
42:13 Je pense que c'est un peu plus simple que ça.
42:41 Je pense que c'est un peu plus simple que ça.
42:48 Je pense que c'est un peu plus simple que ça.
42:53 Je pense que c'est un peu plus simple que ça.
42:57 Je pense que c'est un peu plus simple que ça.
43:00 Je pense que c'est un peu plus simple que ça.
43:03 Je pense que c'est un peu plus simple que ça.
43:06 Je pense que c'est un peu plus simple que ça.
43:09 Je pense que c'est un peu plus simple que ça.
43:11 Je pense que c'est un peu plus simple que ça.
43:13 Je pense que c'est un peu plus simple que ça.
43:15 Je pense que c'est un peu plus simple que ça.
43:17 Je pense que c'est un peu plus simple que ça.
43:19 Je pense que c'est un peu plus simple que ça.
43:21 Je pense que c'est un peu plus simple que ça.
43:23 Je pense que c'est un peu plus simple que ça.
43:25 Je pense que c'est un peu plus simple que ça.
43:27 Je pense que c'est un peu plus simple que ça.
43:29 Je pense que c'est un peu plus simple que ça.
43:31 Je pense que c'est un peu plus simple que ça.
43:33 Je pense que c'est un peu plus simple que ça.
43:35 Je pense que c'est un peu plus simple que ça.
43:37 Je pense que c'est un peu plus simple que ça.
43:39 Je pense que c'est un peu plus simple que ça.
43:41 Je pense que c'est un peu plus simple que ça.
43:43 Je pense que c'est un peu plus simple que ça.
43:45 Je pense que c'est un peu plus simple que ça.
43:47 Je pense que c'est un peu plus simple que ça.
43:49 Je pense que c'est un peu plus simple que ça.
43:51 Je pense que c'est un peu plus simple que ça.
43:53 Je pense que c'est un peu plus simple que ça.
43:55 Je pense que c'est un peu plus simple que ça.
43:57 Je pense que c'est un peu plus simple que ça.
43:59 Je pense que c'est un peu plus simple que ça.
44:01 Je pense que c'est un peu plus simple que ça.
44:03 Je pense que c'est un peu plus simple que ça.
44:05 Je pense que si j'étais mon propre barber,
44:07 Je pense que si j'étais mon propre barber,
44:09 j'aurais toujours...
44:11 Je vais enlever un peu là,
44:13 et je vais devoir équilibrer là,
44:15 et après, putain j'ai trop enlevé là,
44:17 donc je vais devoir équilibrer...
44:19 - Et tu te retrouves avec ta gueule nulle,
44:21 rassée complètement, que t'aimes pas.
44:23 - American Dad.
44:25 - American Dad, et c'est la merde.
44:27 Tu maîtrises des techniques de combat ?
44:29 - J'ai fait des sports de combat.
44:31 J'ai fait de la boxe anglaise,
44:33 - Le grappling c'est quoi ?
44:35 - C'est de la lutte qui se poursuit au sol.
44:37 - D'accord.
44:39 - Tu vois, normalement, la lutte gréco-romaine ou libre,
44:41 t'as les épaules au sol, c'est fini.
44:43 Là, le grappling, on continue,
44:45 technique de soumission...
44:47 - Jusqu'à la mort de l'adversaire ?
44:49 - Non, jusqu'à ce qu'il frappe.
44:51 Pourquoi tu me mets dans la mort ?
44:53 Si tu frappes, t'abandonnes.
44:55 Je tue pas les gens.
44:57 - C'est tout à ton honneur.
44:59 Donc, technique de combat,
45:01 et par exemple,
45:03 ça t'est déjà arrivé, alors que tu t'es pas battu
45:05 quand t'étais enfant, tu t'es battu depuis ou pas ?
45:07 - Non.
45:09 J'ai déjà mis des gifles.
45:11 Mais...
45:13 - Ça s'est arrêté là.
45:15 - C'était mérité.
45:17 Et c'est tout.
45:19 Après, moi j'ai fait beaucoup de sports de combat,
45:21 du coup, j'ai déjà fait
45:23 beaucoup de corps à corps,
45:25 j'ai déjà pris des pêches, j'en ai déjà mis,
45:27 j'ai fait des combats, je sais ce que c'est
45:29 recevoir des coups, je sais ce que c'est en données,
45:31 si c'est ça, ton interrogation.
45:33 - Oui, c'est-à-dire que s'il y a une situation dans laquelle
45:35 il faut faire ça, tu sais faire.
45:37 - Je pense.
45:39 - Ouais. Non, je dis ça parce que...
45:41 - Tu veux qu'on se batte ?
45:43 - Moi je sais...
45:45 - Bah viens, on essaie, si tu veux, je te montre
45:47 2-3 techniques de soumission.
45:49 - Je...
45:51 - Le triangle, la Kimoura, ça te parle ça ?
45:53 - Non, moi j'ai fait du judo un peu.
45:55 - Bah voilà.
45:57 - Je suis pas une perverte, moi je sais faire des trucs,
45:59 mais tu vois, j'ai arrêté en...
46:01 - Le judo c'est le sport où t'attrapes les sables, là ?
46:03 - Oui.
46:05 - Ah ouais, ouais.
46:07 - Stylé.
46:09 - Et j'ai fait, et tu vois, j'ai arrêté en 92.
46:11 Donc ça fait un petit moment, tu vois.
46:13 - Ah ouais, ok.
46:15 - Mais moi je dis ça parce que tu sais, je fais partie des gens, et j'en parle à pas mal de gens,
46:17 qui ne connaissent pas,
46:19 qui ne connaissent aucune technique du combat, et donc
46:21 pour eux se battre c'est pas possible, mais
46:23 tu sais, quand on rêve de bagarre,
46:25 tous ces gens-là,
46:27 c'est nos points,
46:29 on peut pas, on veut se dire "mais je vais lui péter la gueule",
46:31 et en fait on devient tout mou, comme une sorte de
46:33 de guimauve comme ça,
46:35 et genre,
46:37 j'aimerais, j'avoue que j'aimerais un jour
46:39 rêver que je pète la gueule à quelqu'un,
46:41 parce que c'est dans un rêve, c'est pas grave, tu vois, c'est pas...
46:43 - J'ai l'impression que c'est un fantasme de se bagarrer,
46:45 tu sais, un peu comme dans Fight Club,
46:47 tout le monde a envie de se taper,
46:49 mais personne n'ose vraiment de se taper,
46:51 et tout le monde se projette dans une situation
46:53 où "putain, là, qu'est-ce que j'aurais fait de...
46:55 Moi j'ai une meuf qui est un peu
46:57 comme ça, qui se projette dans les...
46:59 Putain, j'ai envie de me taper là,
47:01 je suis obligé de la calmer,
47:03 je dis "pourquoi tu veux te taper ?"
47:05 Je sais pas, j'ai...
47:07 J'ai envie de me taper. - J'avoue, moi c'est aussi
47:09 parce que mon père c'était un mec du sud,
47:11 et genre que lui, on lui disait "connard dans la rue",
47:13 - Il démarrait.
47:15 - Il démontait la personne, et donc
47:17 il m'a un peu élevé, un peu à l'ancienne,
47:19 comme ça, mais pas avec...
47:21 Tu vois, genre lui, il avait la moutarde qui montait au nez comme ça,
47:23 et il pétait les gueules, et moi j'ai juste la moutarde
47:25 qui monte, mais j'ai pas les moyens de ma moutarde,
47:27 tu vois, contrairement à lui, parce que lui,
47:29 il était baraque et tout, et je crois que
47:31 j'ai un peu ce truc qui est resté de l'enfance,
47:33 où j'arriverais jamais à me l'enlever de la gueule, que
47:35 c'est un peu cool de péter la gueule des gens,
47:37 c'est pas cool de péter la gueule des gens, ok ?
47:39 - Mais il faut que tu te le prouves quand même,
47:41 j'ai l'impression que tu vis avec
47:43 des frustrations.
47:45 Tu devrais te battre.
47:47 Bats-toi.
47:49 Inscris-toi en sport de combat,
47:51 dans un cadre, et tu mets
47:53 les gants et... - Et on y va, quoi.
47:55 - Ouais. - Ouais. Je crois que j'ai peur
47:57 de l'humiliation aussi, et j'ai peur que mon...
47:59 - Mais c'est ça la clé des sports de combat.
48:01 C'est t'accepter de te faire humilier,
48:03 tout autant que t'acceptes d'humilier quelqu'un.
48:05 C'est ça la clé des sports de combat.
48:07 Mais qu'une fois que t'as passé ce cap-là dans ta tête,
48:09 après, t'es serein dans la life.
48:11 Tu te dis "je me suis fait humilier,
48:13 j'ai humilié,
48:15 en partout là-bas, au centre, maintenant
48:17 je sais gérer ces émotions-là."
48:19 C'est pour ça que les sports de combat sont
48:21 utiles.
48:23 - OK, bon ben...
48:25 - Tu prends ta licence à la Don't Panic Team, au Havre,
48:27 quand tu passes. C'est chez nous.
48:29 Je suis le président du club, mon père c'est l'entraîneur,
48:31 avec mon frère,
48:33 je te fais un cours d'essai, si tu veux.
48:35 - Filmé par Konbini.
48:37 Tu dis des gros mots
48:39 devant tes enfants, ou pas ?
48:41 - Nous, on a un quart d'heure aux gros mots.
48:43 - Ouais ? - Ah ouais.
48:45 - C'est un quart d'heure où on peut dire...
48:47 - C'est un quart d'heure, c'est "vas-y,
48:49 donne le panel de ce que tu connais."
48:51 - Il a dit ça ? - En voix.
48:53 - "Bit..." - Ouais, ouais, ouais, fort, fort.
48:55 Ça envoie fort. - Mais en revanche,
48:57 en dehors du quart d'heure,
48:59 non ?
49:01 - Moi, je suis pas très...
49:03 père autoritaire,
49:05 où je vais m'offusquer d'un mot
49:07 en dehors des clous.
49:09 Je suis pas très comme ça. Dans le cadre
49:11 familial, privé,
49:13 mais devant les grands-parents,
49:15 devant les oncles, les tantes, les trucs,
49:17 peut-être là, par rapport à l'image...
49:19 - Ouais.
49:21 - Mais en vrai, c'est un cadre assez
49:23 permissif à la maison.
49:25 - Est-ce que tu préférais
49:27 être un peu moins
49:29 connu ou un peu plus connu ?
49:31 - Plus connu ? - Plus, ouais.
49:33 - Moi ? Du grand public ? - Ouais.
49:35 - Je préférais être mieux connu.
49:37 Parce que je suis un peu mal
49:39 connu. - On connaît pas les bons trucs
49:41 de toi. - Non. - Et genre, qu'est-ce qui...
49:43 dans l'image que tu penses que les autres entre toi
49:45 te fait chier, que tu dirais... - Islamiste.
49:47 - Ouais.
49:49 - C'est faux.
49:51 Je préférais qu'on m'attribue
49:53 pas une idéologie qui est pas la mienne.
49:55 Par exemple.
49:57 Quoi d'autre ?
49:59 Qu'est-ce qu'il y a
50:01 comme point d'attaque encore ?
50:03 Je sais pas, vous avez pas
50:05 une insulte que vous avez entendue ?
50:07 - C'est pas gauchiste.
50:09 - Ouais, mais c'est pareil, islamo-gauchiste...
50:11 - Islamo-gauchiste et islamiste. - C'est pareil.
50:13 Moi, je préférais
50:15 être mieux connu que plus connu.
50:17 - Donc, depuis
50:19 que t'as commencé à travailler
50:21 à avoir du succès, est-ce qu'il y a un...
50:23 Est-ce que t'as un souvenir d'un truc
50:25 qui t'a rendu très triste ? Ou qui t'a vexé ?
50:27 Ou un truc qui te vexe
50:29 dans ta carrière ?
50:31 - Quand il y a eu cette polémique autour
50:33 du Bataclan. - Ouais.
50:35 - Quand je voulais jouer au Bataclan, parce que
50:37 c'est une salle importante pour le monde
50:39 du rap, parce que le Bataclan,
50:41 c'est une vraie institution pour les rappeurs.
50:43 Et qu'il y a eu
50:45 des levées
50:47 de boucliers de la part de l'extrême droite
50:49 qui ont fait en sorte de me dénigrer
50:51 pour susciter
50:53 justement de l'interrogation dans la société
50:55 civile, faire en sorte que j'annule
50:57 moi-même ce Bataclan,
50:59 pour éviter de rajouter au drame.
51:01 Ça, c'est un truc qui reste
51:03 dans mon grenier à somme.
51:05 J'ai un espèce d'endroit dans ma tête dans lequel
51:07 je vais stocker des trucs
51:09 vexants,
51:11 et de temps en temps,
51:13 je vais visiter ce grenier
51:15 et je ressors l'énergie
51:17 pour le transformer en positif.
51:19 - Dernière question,
51:21 je la pose normalement à tout le monde.
51:23 Avec quelle
51:25 personne décédée
51:27 tu aurais aimé
51:29 faire l'amour
51:31 avant qu'elle soit décédée ?
51:33 Ou après,
51:35 mais du coup,
51:37 t'es un peu chelou.
51:39 - Michael Jackson.
51:41 - Quelle période ?
51:47 - Dangerous.
51:49 - Dangerous, donc plutôt milieu de carrière.
51:51 Quand il était blanc.
51:53 - Presque blanc.
51:55 - Mehdi,
51:57 merci beaucoup. - Avec plaisir.
51:59 - C'était un plaisir de parler avec toi.
52:01 - Je t'attends à la Don't Panic Team.
52:03 - Grave. - Une initiation box
52:05 anglaise. - OK.
52:07 J'aurai le protège-truc,
52:09 protège-visage ou pas ? - Comme tu veux,
52:11 c'est à ton bon vouloir. Il y a même
52:13 protège-nasal si tu veux.
52:15 Si tu tiens à ton nez.
52:17 - En plus, mon nez,
52:19 je sais pas ce que... - Tu l'apprécies ?
52:21 - Ouais, c'est vrai. - C'est vrai, il est pas mal.
52:23 Après, il a pas beaucoup de caractère, tu vois.
52:25 - Non, c'est... Je le kiffe.
52:27 Je kiffe ton nez.
52:29 - Merci, Mehdi. - Avec plaisir.
52:31 - Bon, ben, cet épisode, il est fini.
52:33 Il va y avoir plein d'autres épisodes.
52:35 Et si vous voulez être sûr d'en manquer aucun,
52:37 et bien, cliquez. Cliquez sur le bouton
52:39 qui permet de vous abonner à Smalltalk.
52:41 Après, je sais que s'abonner, c'est un choix personnel,
52:43 donc je vais pas vous forcer. Mais si j'étais vous,
52:45 je le ferais. C'est tout ce que je dis.
52:47 À dans deux semaines, parce que c'est
52:49 tous les 15 jours. OK ?
52:51 - Colmini !
52:53 - T'as jamais pris de sucre dans ton café ?
52:55 Ou y a un moment, t'as fait genre "j'arrête le sucre" ?
52:57 - Ouais, j'ai fait "j'arrête le sucre".
52:59 - T'avais quel âge ? - Vieux.
53:01 - Quand j'ai arrêté le sucre, je crois que j'ai eu ce truc un peu
53:03 de... C'était...
53:05 "Hum, c'est plus bonhomme de pas prendre son café sans sucre."
53:08 - C'est vrai, c'est vrai. - Genre, "Eh, je prends du sucre ?
53:10 Ben non, t'as cru quoi ?" - T'es devenu adulte.