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Olivier Benkemoun revient sur la journée d'infos et de débats traités sur l'antenne de CNEWS dans #lemeilleurdelinfo

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00:00 Bonsoir, bonsoir à tous. Le meilleur de l'info édition spéciale consacrée à la situation en Israël. Trois jours après l'attaque barbare qui a fait plus de 800 morts,
00:06 2500 blessés, 150 otages au moins et des français. Ça a été confirmé aujourd'hui par le Quai d'Orsay.
00:13 14 personnes. Des frappes israéliennes contre la bande de Gaza se déroulent en ce moment même et nous
00:18 conserverons les images en direct tout au long de cette émission.
00:21 Deux infos à retenir. Le siège total de Gaza, pas d'électricité, pas de gaz, pas de téléphone, pas d'internet et puis le chantage
00:27 annoncé il y a quelques minutes par le Hamas. L'organisation terroriste annonce qu'elle exécutera un otage israélien
00:32 chaque fois qu'Israël effectuera une frappe sur des objectifs civils sans préavis. Dans quelques minutes on réécoutera les principaux
00:40 points annoncés par Benyamin Netanyahou il y a quelques minutes lorsqu'il a pris la parole et ce soir autour de la table, Serge Daron,
00:47 vice-président du Nucrif et tout à l'heure il y a une grande manifestation à Paris. Combien de personnes ont défilé ?
00:53 On annonce 20 000 personnes.
00:56 On reverra ces images, on entendra notamment Nicolas Sarkozy qui a participé et puis Jérôme Poirot, bonsoir, vous êtes l'ancien
01:03 adjoint du coordinateur national du renseignement à l'Elysée et c'est vrai qu'il y a beaucoup de questions qui se posent sur le renseignement
01:10 parce qu'on a assisté à un raté, on a assisté à un raté véritable du
01:14 renseignement. Est-ce que vous avez plus d'informations d'ailleurs là-dessus ? Comment se fait-il que
01:18 Israël qui est
01:20 suréquipée en matière de renseignement, qui a des caméras partout, on rappelle que la bande de Gaza c'est quand même pas un endroit énorme,
01:26 c'est quelques dizaines de kilomètres de long cette frontière, comment se fait-il que personne n'ait vu et qu'on n'ait pas vu à Washington ?
01:32 Non, je pense qu'il y a des explications à cela mais
01:34 nous en parlerons tout à l'heure. Oui et pour commencer et bien on va écouter
01:39 Benyamin Netanyahou peut-être qui a pris la parole
01:42 pour préciser les contours de sa détermination dans cette guerre qui a été baptisée opération glaive de fer.
01:51 Le Hamas est Daesh et nous allons le vaincre comme le monde a vaincu Daesh.
01:57 Cet ennemi a voulu la guerre, il aura la guerre. En ce moment même
02:02 nous sommes en train d'attaquer
02:05 le Hamas
02:07 avec une puissance et une force qu'ils n'ont jamais connue, que nous n'avons jamais utilisée. Je vous promets, chers citoyens, à la fin de cette
02:14 bataille,
02:16 tous sauront, tous nos ennemis sauront que c'était une erreur, une amère erreur de nous attaquer.
02:24 Ensemble nous gagnerons, le Hamas c'est Daesh et ça a été répété à plusieurs fois aujourd'hui, le Hamas c'est Daesh.
02:32 Oui c'est une image, ce n'est pas exactement le même mouvement mais c'est exactement le même projet politique, c'est à dire
02:40 éradiquer Israël et tous les infidèles, alors soit les convertir au mieux, soit les exterminer, ce que Daesh a fait pendant
02:47 de nombreuses années. Il l'a payé cher et manifestement c'est le même projet que mène le Hamas. Donc la comparaison est tout à fait
02:55 normale. Ca va plus loin d'ailleurs, beaucoup ont parlé de pogrom aujourd'hui. Il faut redéfinir ce que c'est que la notion de pogrom, c'est l'élimination
03:01 totale, l'effacement d'Israël et des juifs. Alors pogrom c'est
03:07 pas ça complètement mais c'est en la circonstance c'est aussi ça. Le pogrom c'est vraiment
03:13 la masse
03:15 de barbares qui sont entrés dans les villes et qui n'avaient qu'un objectif c'est tuer
03:21 toute la population, hommes, femmes, enfants etc. Et par ailleurs
03:26 l'annonce faite par les dirigeants du Hamas c'est la destruction totale et
03:31 l'élimination de tous les Israéliens.
03:34 Donc dans quelques
03:37 heures à mon avis, ça a été précisé par Benjamin Netanyahou, il n'a pas donné de décompte mais il va y avoir des frappes importantes
03:44 jamais vues sur Gaza.
03:48 Comment ça va se passer ? De quelle manière ça va se passer ? Il y a déjà eu depuis samedi des frappes
03:54 notamment menées par l'aviation israélienne. On a vu des images, elles sont très spectaculaires, tous ces immeubles qui s'effondrent.
04:01 Mais la deuxième partie de cette guerre qui va durer un certain temps c'est
04:06 du ratissage et des opérations terrestres. Ça, ça n'a pas encore commencé.
04:10 Mais ce qui est très important dans toutes les déclarations qui ont été faites par les officiels c'est que l'armée israélienne va utiliser des méthodes qu'elle n'avait pas
04:20 utilisées. C'est-à-dire que ça va être extrêmement violent parce qu'il faut, comme ça a été dit,
04:24 éradiquer le Hamas. Éradiquer le Hamas ça veut dire éliminer des milliers et des milliers de personnes.
04:29 On dit que Benjamin Netanyahou serait prêt à rentrer avec son armée à Gaza sur le papier. C'est possible mais dans les faits,
04:36 je vous propose d'écouter Gérard Vespier tout à l'heure sur l'antenne de CQS.
04:39 La bande de Gaza, ce n'est jamais que 36 km de long sur 10 km de profondeur de moyenne.
04:47 Donc en termes d'opérations terrestres, oui bien sûr c'est possible. C'est un tout petit périmètre.
04:53 Mais qu'y a-t-il dans le périmètre ?
04:56 Il y a 5000 habitants
04:59 au kilomètre carré.
05:01 C'est une des plus grandes densités humaines au monde. Et là, si vous commencez à mettre des troupes au sol,
05:08 vous êtes dans un guépier.
05:11 C'est la question. Comment procéder à l'intérieur de ce que Gérard Vespier qualifie de guépier ?
05:17 C'est effectivement très difficile. C'est une densité exceptionnelle de bâtiments et de populations, ça a été indiqué.
05:23 Mais enfin, elle se prépare à ça et fera cela avec les moyens qui sont les siens.
05:28 D'ailleurs, on voit bien, le Premier ministre a indiqué dès samedi qu'il invitait la population de Gaza à évacuer.
05:35 Ce qui est un terme assez flou.
05:38 Mais on ne voit aucun Etat arabe notamment qui ait tendu la main au Gazaoui pour évacuer.
05:44 On pourrait imaginer qu'une partie de la population civile soit évacuée parce qu'il y aura évidemment
05:50 des effets collatéraux très importants aux opérations militaires israéliennes.
05:55 On va regarder les images en direct, peut-être monter un tout petit peu le son.
05:58 Parce qu'en ce moment même, les bombardements se poursuivent sur la ville de Gaza.
06:02 On a vu ces explosions, cet incendie qui est au fond de cette image que l'on suit en direct sur la gauche.
06:09 Ça va continuer dans les prochaines heures.
06:11 Hamas a annoncé qu'il y aura, ce qui est un chantage terrible,
06:16 il y aura une exécution d'un otage israélien chaque fois qu'Israël effectuera une frappe sur des objectifs civils sans préavis.
06:24 Alors on n'a pas besoin d'être inquiet parce qu'Israël prévient systématiquement
06:29 les habitants des immeubles avant de frapper.
06:34 Donc cette menace, on voit qu'elle n'a pas beaucoup de sens.
06:38 L'état de siège a été annoncé aujourd'hui.
06:41 Pas d'eau, pas d'électricité.
06:42 Je crois qu'Israël fournit 10% à peu près de l'eau de Gaza.
06:46 Nous combattons, ce sont les mots qu'emploient le ministre de l'énergie Israël Katz.
06:52 Nous combattons des animaux, nous agissons en conséquence.
06:55 Oui, je ne sais pas si le terme d'animal est tout à fait adapté,
07:00 mais ce qui est certain, c'est que c'est un blocus de Gaza qui est en cours
07:05 et qui va, vu la dépendance des habitants de Gaza à l'extérieur pour l'énergie, pour l'eau, pour l'alimentation,
07:13 ça va avoir des effets sans doute très importants, très rapidement, y compris sur les opérations militaires.
07:19 Qu'est-ce que ça peut provoquer ? Une haine encore plus de la population à Gaza ?
07:26 Mais la question c'est l'imbrigation.
07:28 En réalité, l'imbrication qui existe entre le Hamas et la population à Gaza.
07:33 Est-ce que derrière Charguer Zawi, il y a un membre du Hamas ?
07:38 Non.
07:39 Non, mais est-ce que ça va attiser la haine ?
07:42 Je crois que la haine est à son comble.
07:44 Son paroxysme.
07:45 Exactement.
07:46 Donc je ne pense pas que ça attise la haine.
07:48 Pour autant, il y a une population civile qui n'a pas du tout, qui a certainement envie de travailler,
07:53 d'aller en Israël travailler, vivre normalement, mais qui est empêchée par les dirigeants tout simplement.
07:59 Il y a 150 otages qui sont détenus par le Hamas.
08:03 Est-ce que ça peut freiner d'une manière ou d'une autre la détermination israélienne
08:06 ou en tout cas provoquer des opérations qui seraient plus "chirurgicales" ?
08:11 C'est le grand dilemme.
08:12 Un certain nombre d'officiels ou d'officieux israéliens,
08:15 je fais référence notamment à un lieutenant-colonel de réserve de l'armée israélienne
08:19 qui s'est exprimé il y a quelques heures sur le sujet.
08:21 Il disait, s'il a été autorisé à s'exprimer dans les médias,
08:24 c'est qu'il portait le rôle, si ce n'est officiel ou officieux,
08:27 que ça n'arrêterait pas les opérations militaires.
08:29 Parce que par ailleurs, le TSAH, l'armée israélienne,
08:32 dispose d'une unité qui est spécialisée dans la recherche et le sauvetage d'otages.
08:36 Donc ces actions vont être menées,
08:40 mais sans freiner les actions militaires de représailles et d'élimination du Hamas.
08:44 C'est un grand dilemme pour le gouvernement israélien,
08:48 mais il est probable qu'au moins une partie des otages qui sont détenus par le Hamas
08:55 paie de leur vie la suite des opérations.
08:58 Mais il n'y a pas d'autre solution.
09:01 Israël est prêt à ce sacrifice, mais il y a d'autres pays.
09:03 Les États-Unis, il y a une dizaine d'Américains,
09:07 neuf exactement à ce qui a été annoncé par Washington, il y a 14 Français.
09:10 - Mais les Français, ça, ça change la donne.
09:13 - Oui, mais Israël n'est pas prêt à ce sacrifice.
09:16 Chaque vie compte et je pense que le dilemme est extrêmement important.
09:21 On pourrait imaginer que le blocus a pour but de faire justement
09:25 pression suffisamment sur la population,
09:29 trouver des portes de sortie justement, en tout cas sur ce sujet.
09:33 - Alors, on a appris aujourd'hui qu'un deuxième Français avait été tué.
09:35 Ces attaques barbares, au total, 14 Français auraient été enlevés,
09:38 seraient disparus, peut-être morts, annonce le Quai d'Orsay.
09:40 Information confirmée, notamment par le député des Français d'Israël,
09:44 qui était sur le plateau de Punchline.
09:47 - À ce stade, on risque d'avoir un nombre à deux chiffres,
09:52 c'est-à-dire on a huit quasiment avérés.
09:54 Il y a eu deux victimes déjà, un homme et une femme.
09:59 Et je crains que ce soit que le début, mais qu'elle soit israélienne.
10:03 - Franco-israélienne ou franco-américaine,
10:05 c'est des civils tués par la barbarie après des pogroms
10:08 qui ont été effectués.
10:09 Il y en a eu au début du siècle des pogroms,
10:12 il y en a eu le drame de la choix,
10:14 mais là, ça arrive au coeur de la terre d'Israël.
10:17 On a empalé des femmes, on a violé des femmes,
10:19 on a fracassé des malheureux Thaïlandais, Free Palestine,
10:23 quel rapport, ou des Népalais, avec des images qui ont été vues.
10:28 Parce que nous, le peuple juif a le respect des morts.
10:31 On ne montre pas nos morts, on ne montre pas ces images.
10:34 Mais chaque minute, une nouvelle histoire arrive.
10:37 Un couple de 30 ans qui a caché,
10:39 qui a baillonné ses enfants dans la cave,
10:41 dans le miclat, on appelle ça en hébreu, l'abri,
10:44 et qui ont été tués tous les deux après des résistances séries.
10:47 - Les parents ont été tués,
10:49 et les deux bébés de 10 mois ont survécu.
10:51 - Ils ont été trouvés après 14 heures
10:53 par les services qui nettoyaient, etc.
10:56 Une famille de cinq personnes, j'ai mis ce matin sur les réseaux,
10:59 la grand-mère, la maman, les trois enfants, tués au réveil.
11:02 Mais qui peut imaginer de tels drames, de telles tragédies?
11:06 C'est une barbarie innommable.
11:08 D'où la comparaison avec Daesh.
11:10 Même méthode de terrorisme.
11:12 - C'est du terrorisme et des actions barbares.
11:15 Ce sont des barbares qui agissent.
11:18 Il y a eu énormément d'images qui ont circulé,
11:21 qui sont toutes terribles, les unes que les autres.
11:24 Ça dépasse ce qu'on peut attendre comme comportement d'être humain.
11:29 - 14 Français portés disparus, un enfant mineur de 12 ans
11:32 fait partie des disparus, le quai d'Orsay,
11:35 c'est juste très probable, leur enlèvement.
11:37 Comment se coordonnent les informations pour les Français?
11:43 - Comment elles se coordonnent?
11:45 Elles se coordonnent entre l'administration israélienne
11:48 et l'administration française.
11:50 Il y a un travail immense de recensement.
11:54 On essaie de comprendre qui...
11:56 C'est la raison pour laquelle tous les jours,
11:59 il y a des prélèvements de sang, d'ADN.
12:03 On essaie par tous les moyens d'identifier.
12:07 Et au fur et à mesure, soit par les images diffusées
12:12 par le Hamas, soit par des identifications,
12:17 on réussit à reconstituer la population jeune
12:23 qui était dans cette partie, dans cette rave-partie
12:27 et qui a été massacrée.
12:29 - 150 otages probablement sur les réseaux sociaux,
12:33 sur les chaînes de télévision, partout il y avait ces visages
12:35 qui défilaient, des visages jeunes, de jeunes garçons,
12:39 de jeunes filles, ils vont sans doute servir
12:41 de monnaie d'échange ou de bouclier humain.
12:45 - Mais avant de servir de monnaie d'échange,
12:49 ce qu'on attend, c'est qu'ils soient bien traités.
12:52 Or, les premières images que nous avons,
12:54 montrent le contraire.
12:56 - Les opérations pour les retrouver vont être sans doute difficiles.
13:00 Je vous propose d'écouter un spécialiste de la défense
13:03 qui était interrogé ce matin chez Jean-Marc Cohen.
13:05 - Les otages vont servir à la fois d'outils de négociation
13:10 dans les relations diplomatiques,
13:12 ça va être la partie qui relève de la diplomatie,
13:15 ils vont surtout servir, je pense, actuellement de bouclier.
13:18 On va avoir des opérations spéciales qui vont être menées
13:20 par des agents du renseignement, le Mossad,
13:22 mais également par des forces spéciales.
13:24 Il y a un article qui est sorti ce matin
13:26 annonçant que de premières opérations spéciales avaient eu lieu.
13:28 Effectivement, vous l'avez dit,
13:30 normalement Israël n'abandonne pas ses otages,
13:32 mais en l'occurrence, dans le cadre d'une guerre totale,
13:35 les opérations militaires terrestres dans la bande de Gaza
13:37 devraient commencer dans les 24 heures, je pense,
13:41 et il y aura bien sûr certainement des pertes parmi les otages.
13:45 C'est un défi complexe.
13:47 - Défi complexe, mais je ne sais pas
13:49 si la diplomatie va réellement servir dans ces cas-là.
13:51 - On ne voit pas en quoi elle pourrait servir.
13:53 Il y a différentes déclarations qui ont été faites
13:56 par les gens du Hamas sur à quoi pourraient servir ces otages.
14:01 En fait, du côté du Hamas, je pense qu'ils saisiront
14:06 peut-être des occasions pour tuer un ou deux otages,
14:11 dans certaines circonstances.
14:13 Mais il n'y a rien à attendre du Hamas
14:15 et je crois que du côté des autorités israéliennes,
14:18 d'après ce que j'ai entendu ces dernières heures,
14:21 il n'y a pas la volonté d'échanger ces otages
14:23 contre des prisonniers qui sont détenus en Israël.
14:28 - Le Hamas va voir également sa population mourir.
14:31 Depuis le début, depuis trois jours,
14:35 je crois qu'il y a un nouveau bilan,
14:37 ce soir c'est quasiment 700 morts,
14:39 dans la bande de Gaza.
14:41 - Ça ne va pas les arrêter.
14:43 On peut faire la comparaison avec le président russe
14:47 et comment il sacrifie ses soldats et sa population.
14:50 Ça n'a aucune importance.
14:52 Ce qui compte, c'est le projet politique co-religieux
14:55 qui est en marche.
14:57 - Je voulais qu'on écoute à présent à témoigner
14:59 celui d'un habitant français de la ville de Ramat Gan,
15:01 dans la banlieue de Tel Aviv.
15:03 Après trois jours, il est enfermé.
15:05 Il dit qu'on n'en peut plus, on est à bout.
15:08 - On n'en peut plus, je vous dis la vérité.
15:12 On n'en peut plus.
15:14 On est surtout choqués du nombre de décès,
15:17 des kidnappings.
15:19 Là, ça fait trois jours, on est déjà à bout.
15:22 On le sent parce que la population
15:24 commence à ressortir un peu.
15:26 On voit un peu des enfants qui sont dehors, qui jouent.
15:29 Mais personnellement, on n'en peut plus,
15:33 de rester enfermé, de vivre dans la peur.
15:35 On est énervés contre le Hamas,
15:39 contre les terroristes qui ont pénétré sur le sol israélien,
15:43 qui ont fait un massacre.
15:45 Il faut comprendre que c'est un massacre,
15:47 ce qui s'est passé.
15:49 On est choqués.
15:51 On reçoit des photos, des vidéos d'enfants,
15:53 de familles entières qui ont été assassinées.
15:55 On est en colère contre le Hamas.
15:57 On soutient Tsaïl, qui mène des opérations actuellement.
16:01 Les requêtes sont incessantes.
16:05 On a la chance d'être dans le centre du pays,
16:07 où c'est un peu moins régulier.
16:09 Mais dans le sud du pays, ils ne peuvent pas vivre.
16:11 Ils passent leur temps dans les abris.
16:13 On est en colère contre toutes ces personnes-là.
16:17 Après, on est dans l'incompréhension.
16:19 On attend de comprendre ce qui s'est passé,
16:21 pourquoi autant de terroristes ont pu pénétrer
16:23 sur le sol israélien.
16:25 Et comment ça continue aujourd'hui
16:27 dans le nord du pays,
16:29 il y a encore eu des terroristes
16:31 qui ont essayé de pénétrer dans le nord du pays.
16:33 - Jérôme, pourrais-je vous confirmer cette information ?
16:35 - Oui, il n'y a aucun doute sur le sujet.
16:39 La guerre sur le sol israélien n'est pas terminée.
16:43 - On a annoncé un milieu de terroristes
16:47 qui sont entrés dans le sol, sur le territoire israélien.
16:49 Ce qu'on ne sait pas aujourd'hui,
16:51 c'est ce qui a été planifié comme opération.
16:53 - C'est un milieu de terroristes
16:55 qui sont entrés dans le sol israélien.
16:57 - Oui, c'est un milieu de terroristes
16:59 qui sont entrés dans le sol israélien.
17:01 Ce qu'on a vu depuis samedi,
17:03 peut-être une première vague,
17:05 parce que c'est une opération inédite
17:07 avec une préparation qui a pris
17:09 plusieurs années indiscutablement,
17:11 dans laquelle on peut voir la main
17:13 avant tout de l'Iran,
17:15 qui a toutes les compétences nécessaires
17:17 pour planifier ce genre d'opération
17:19 en utilisant ensuite les gens du Hamas.
17:21 Peut-être y a-t-il d'autres épisodes
17:23 qui sont planifiés et qui vont se dérouler
17:25 dans le futur ?
17:27 - On va parler justement du renseignement,
17:29 de la manière dont ça a été planifié,
17:31 de la main de l'Iran qui est derrière.
17:33 À Washington, il y a des informations
17:35 qui confirment qu'effectivement l'Iran
17:37 a participé à des réunions et a donné son feu vert.
17:39 Mais je voulais qu'on écoute
17:41 Claude Moniquet, spécialiste du renseignement,
17:43 qui décrit d'abord le raté
17:45 et la manière dont s'est déroulé
17:47 l'arrivée, l'entrée
17:49 de ces terroristes palestiniens
17:51 sur le territoire israélien.
17:53 - Cette opération a été préparée
17:55 pendant plusieurs mois.
17:57 Il a fallu amener du matériel sur place,
17:59 assembler entre 2500 et 5000 missiles,
18:01 suivant qu'on se réfère aux chiffres israéliens
18:03 ou à ceux du Hamas.
18:05 Il a fallu former les combattants.
18:07 Il a fallu améliorer les tunnels.
18:09 Il y a eu des réunions à Beyrouth.
18:11 Il a fallu tenir toute une série
18:13 de conciliabules pour préparer des choses,
18:15 faire un plan d'attaque, faire des repérages.
18:17 Et dans les dernières heures de l'opération,
18:19 avant l'opération,
18:21 il a quand même fallu rassembler
18:23 ces gens du Hamas,
18:25 qui étaient des centaines,
18:27 rassembler leurs véhicules
18:29 et se diriger vers la clôture.
18:31 Et à aucun moment le renseignement israélien n'a vu cela.
18:33 Ni le Shin Bet, ni le Mossad,
18:35 ni Hamad, le renseignement militaire.
18:37 C'est la première faillite,
18:39 et elle est catastrophique.
18:41 Deuxième faillite, l'armée.
18:43 Le poste frontière d'Eretz, que je connais bien,
18:45 c'est une forteresse imprenable.
18:47 Elle a été prise en quelques minutes.
18:49 Elle n'a pas réagi.
18:51 L'armée a laissé infiltrer dans le territoire israélien
18:53 des centaines, peut-être un millier
18:55 de membres du Hamas.
18:57 Les gens auxquels j'ai pu parler me disent
18:59 que pendant des heures et des heures,
19:01 ils sont restés seuls samedi.
19:03 Et qu'on a commencé à voir l'armée arriver de manière massive
19:05 dans l'après-midi et en fin d'après-midi.
19:07 Incompréhensible.
19:09 Incompréhensible.
19:11 Et donc, dans le monde entier,
19:13 tous les diplômats, toutes les chancelleries,
19:15 tous les services de renseignement surtout s'interrogent.
19:17 Je pense qu'on peut trouver des explications
19:19 qui ne sont pas si complexes que cela.
19:23 En revanche, je pense que celle que je vais vous donner
19:25 est peut-être difficile à admettre.
19:27 Bien sûr, c'est un échec des services de renseignement israéliens.
19:29 Bien sûr, c'est un échec
19:31 de l'armée israélienne, du gouvernement israélien.
19:35 Mais je pense que c'est un peu comme le 11 septembre 2001,
19:37 qu'a rappelé les États-Unis.
19:39 Je pense que c'est la société israélienne
19:41 qui n'a pas pu imaginer
19:43 quelque chose d'aussi terrible
19:45 qui pouvait arriver.
19:47 On a vu ça avec le 11 septembre.
19:49 Il y avait énormément, à la fois,
19:51 d'éléments précis sur ce qui allait se dérouler
19:53 dans les jours qui ont suivi,
19:55 mais depuis des années, il y avait ce type de projet
19:57 qui avait été imaginé.
19:59 Et alors, je pense que c'est la conjonction
20:01 de deux choses.
20:03 Le fait que la société israélienne
20:05 ne puisse pas imaginer une horreur
20:07 comme celle-là, mais je pense que aussi
20:09 cette opération qui a été préparée
20:11 pendant vraisemblablement deux ans
20:13 avec vraiment les Iraniens
20:15 à la manœuvre, a conduit
20:17 à mener toutes sortes d'opérations
20:19 d'attoquiscation psychologique.
20:21 Ce qui fait que les deux choses,
20:23 principalement,
20:25 il y a beaucoup de troubles en Cisjordanie,
20:27 dans les colonies,
20:29 beaucoup d'incidents.
20:31 Pour reporter une partie des moyens de l'armée.
20:33 Oui, et que la population,
20:35 donc les élus, donc le gouvernement,
20:37 se concentrent sur la Cisjordanie.
20:39 Les Iraniens ont manifestement
20:41 fait en sorte que la bande de Gaza
20:43 soit relativement calme.
20:45 Et donc, ça a aussi, d'une certaine manière,
20:47 je ne sais pas si le terme est approprié,
20:49 endormi la société israélienne.
20:51 C'est en ça que je pense que c'est
20:53 une opération extrêmement sophistiquée
20:55 qui a été préparée.
20:57 Et que ça a amplifié peut-être
20:59 un mouvement dans la société israélienne
21:01 qui se sentait protégée.
21:03 - Serge Daron, parce que
21:05 c'est vrai que la question
21:07 de la société israélienne,
21:09 est-ce qu'elle est détendue?
21:11 Surtout cette jeunesse qui vit à Tel Aviv,
21:13 peu loin des bombes,
21:15 qui vit d'une manière différente
21:17 du reste d'Israël,
21:19 qui s'est déplacée,
21:21 parce que c'est elle qui s'est déplacée.
21:23 Beaucoup de jeunes de Tel Aviv
21:25 sont allés dans cette répartie.
21:27 C'est quelque chose qui est prévu,
21:29 d'ailleurs, des grands festivals
21:31 comme ça,
21:33 où on fait venir 7000 personnes, etc.
21:35 Est-ce que vous êtes d'accord
21:37 pour dire que la société israélienne
21:39 ne s'est pas assez méfiée
21:41 ou ne se méfiait pas,
21:43 surtout la jeunesse?
21:45 - Je ne partage pas tout à fait cet avis.
21:47 Je pense que la société israélienne
21:49 fait confiance à son armée,
21:51 à son service de renseignement.
21:53 Donc elle ne se pose pas la question
21:55 de se méfier.
21:57 Elle est en situation de confiance.
21:59 Et il est clair que nous nous posons
22:01 tous de nombreuses questions.
22:03 Et évidemment,
22:05 nous n'aurons pas la réponse personne.
22:07 Mais nous aurons la réponse.
22:09 L'administration militaire,
22:11 les officiers garantissent
22:13 qu'une enquête sera faite
22:15 et que nous aurons tous les éclaircissements
22:17 nécessaires.
22:19 Je crois que le temps d'aujourd'hui
22:21 n'est pas à celui de rechercher
22:23 la responsabilité,
22:25 c'est à celui de mener ce combat
22:27 contre la barbarie.
22:29 - Vous avez entendu le témoin
22:31 qu'on a eu tout à l'heure.
22:33 On va partir à Washington
22:35 dans un instant.
22:37 Mais d'abord, on va à Tel Aviv
22:39 retrouver Régine Delfour.
22:41 Vous avez réalisé beaucoup de reportages
22:43 et beaucoup de kilomètres aujourd'hui
22:45 à travers le territoire israélien.
22:47 D'abord, Benjamin Netanyahou
22:49 a pris la parole tout à l'heure.
22:51 Quelle est la réaction
22:53 de ces Israéliens
22:55 en entendant la détermination
22:57 de Benjamin Netanyahou
22:59 il y a quelques minutes à la télévision ?
23:01 - Bonsoir Olivier.
23:03 C'est un discours qui a été
23:05 très court mais très concis.
23:07 Ici, les Israéliens
23:09 le saluent
23:11 puisque la réponse est ferme.
23:13 Pour eux, on ne peut plus y avoir
23:15 d'autre solution que cette fermeté
23:17 après ce qui s'est passé samedi matin.
23:19 Tous nous parlent
23:21 de choses abominables.
23:23 On pense évidemment à tous ces enlèvements
23:25 mais aussi à toutes ces personnes tuées,
23:27 ces enlèvements qui concernent des enfants,
23:29 des femmes, des choses qui ne sont
23:31 jamais arrivées, ces intrusions
23:33 qui ne sont jamais arrivées.
23:35 Certains me disaient qu'on a l'habitude
23:37 depuis des années d'entendre les roquettes
23:39 qui sont autour de nous, au-dessus de nous,
23:41 mais là, ce n'est plus possible.
23:43 On a l'impression que ce sont des animaux
23:45 qui sont venus nous attaquer.
23:47 Le discours de Benjamin Netanyahou
23:49 est ferme. Il a décidé
23:51 de combattre ces terroristes
23:53 et nous le saluons, nous l'attendons
23:55 puisque nous voulons une réponse
23:57 vraiment d'une grande fermeté.
23:59 Ici, en Israël, il a été demandé
24:01 à tous les Israéliens de faire
24:03 des provisions, au moins pendant
24:05 trois jours d'eau, de vivre,
24:07 de charger aussi des batteries pour pouvoir
24:09 avoir leur téléphone portable. Ça veut dire
24:11 que cette contre-offensive
24:13 militaire israélienne ne va pas
24:15 tarder. On le pense tous,
24:17 Olivier, ici. - Merci beaucoup,
24:19 Régine. Merci infiniment
24:21 d'avoir été en direct avec nous.
24:23 Vous suivez ces événements
24:25 pour ces news et je pense qu'on vous retrouvera
24:27 assez tôt demain matin dans
24:29 les éditions de La Matinale.
24:31 La question, c'est le renseignement,
24:33 encore une fois.
24:35 À Washington, vraiment, se pose
24:37 cette question de pourquoi
24:39 on a eu un raté. Washington
24:41 annonce neuf Américains
24:43 qui ont disparu. Mais les États-Unis
24:45 ont quand même immédiatement promis une nouvelle aide.
24:47 Ils disent être en contact
24:49 permanent avec l'armée israélienne.
24:51 Des munitions et des bombes de précision qui vont être
24:53 terminées dans les prochaines heures.
24:55 On bombarde, on voit les images de Gaza.
24:57 On bombarde. - Bien sûr.
24:59 - On bombarde des milliers de roquettes.
25:01 - Depuis samedi.
25:03 Le nombre de bâtiments qui ont été frappés
25:05 par l'armée israélienne depuis samedi,
25:07 c'est impressionnant.
25:09 Quand on voit les images,
25:11 on voit la précision des frappes
25:13 et la puissance des frappes. C'est tout à fait
25:15 stupéfiant. Ce qui change aussi la donne,
25:17 c'est le fait qu'il y ait des citoyens
25:19 américains, des citoyens français. Outre
25:21 l'élan de solidarité et l'appui
25:23 que naturellement ces pays auraient apporté
25:25 à Israël, le fait qu'il y ait
25:27 parmi les victimes et parmi les autres,
25:29 des américains, des français
25:31 et de bien d'autres nationalités,
25:33 ça va créer quand même un élan
25:35 exceptionnel. - Israël a demandé
25:37 des missiles solaires pour son dôme de fer.
25:39 Parce qu'évidemment,
25:41 en face, on envoie aussi
25:43 des roquettes.
25:45 Si on veut parler un peu de technique,
25:47 ce n'est pas les mêmes technologies.
25:49 Chaque roquette envoyée par Israël coûte
25:51 des centaines de milliers d'euros.
25:53 Ce qui est envoyé de l'autre côté
25:55 par le Hamas, c'est fait
25:57 parfois avec des tuyaux,
25:59 avec de la poudre à l'intérieur, etc.
26:01 - Mais ils sont de plus en plus précis
26:03 puisque deux hôpitaux dans le Sud
26:05 ont été atteints
26:07 et pour le coup,
26:09 le Hamas n'a pas prévenu
26:11 les directeurs d'hôpitaux
26:13 qu'ils étaient visés.
26:15 Non, mais effectivement,
26:17 il y aura
26:19 un besoin
26:21 d'approvisionnement
26:23 en armement sophistiqué.
26:25 - Et de repenser le dôme de fer,
26:27 qui n'est absolument pas adapté
26:29 à ce type d'attaque.
26:31 - 5 000 roquettes, c'est à peu près
26:33 le chiffre qui a circulé,
26:35 en une matinée, c'est-à-dire en 4 heures,
26:37 on imagine...
26:39 - Ça, c'est l'autre faillite d'Israël.
26:41 On a tous pensé que c'était
26:43 quelque chose qui était...
26:45 - Permettez-moi de vous dire
26:47 que ce n'est pas une faillite
26:49 parce que 5 000 roquettes
26:51 en 4 heures, il y a eu
26:53 je ne sais pas combien de roquettes
26:55 qui ont atteint des objectifs
26:57 et la majorité, la grande majorité,
26:59 plusieurs milliers ont été interceptés
27:01 par le dôme de fer.
27:03 Donc imaginez une seconde
27:05 qu'il n'y ait pas le dôme de fer.
27:07 - On va partir à Washington
27:09 pour parler de l'Iran
27:11 puisque la presse américaine
27:13 est très bien informée et affirme
27:15 qu'il y a eu un feu vert, un go
27:17 à l'opération qui a été lancée.
27:19 Elisabeth Guedel nous donne ses précisions.
27:21 - Eh bien, des officiers
27:25 de la sécurité iranienne,
27:27 donc l'Iran, a participé directement
27:29 à la préparation de cette attaque
27:31 de grande ampleur lors de réunions
27:33 organisées au Liban.
27:35 Ça faisait pendant plusieurs semaines,
27:37 depuis le mois d'août, selon
27:39 le Wall Street Journal.
27:41 Des officiers étrangers iraniens
27:43 auraient même participé à certaines d'entre elles
27:45 et le feu vert de Téhéran aurait été donné
27:47 pour cette attaque,
27:49 aurait été donné la semaine dernière,
27:51 lundi 2 octobre,
27:53 lors d'une ultime réunion à Beyrouth.
27:55 Alors pour le moment, la Maison Blanche
27:57 dit qu'elle n'a aucune preuve d'une application
27:59 directe de l'Iran dans cette attaque,
28:01 même si on connaît évidemment les liens
28:03 entre Téhéran et les milices palestiniennes.
28:05 Évidemment, les Américains sont très prudents.
28:07 Ils savent que s'ils commencent
28:09 à pointer l'Iran, ça risque
28:11 d'embraser la région et c'est exactement
28:13 ce que ne veulent pas les Américains.
28:15 Voilà, donc
28:17 l'Iran, sans doute, qui a
28:19 démenti de son côté, évidemment,
28:21 mais c'est difficile de croire
28:23 les Iraniens.
28:25 Le niveau de sophistication et sans doute
28:27 de préparation, sans compter tout l'aspect logistique
28:29 qui était évoqué au début de votre émission,
28:31 ça nécessitait quand même
28:33 d'acheminer énormément de choses.
28:35 Il y a la question de l'entraînement
28:37 de tous ces
28:39 terroristes.
28:41 Ça n'était pas possible uniquement avec
28:43 les ressources du Hamas.
28:45 Mais il y a un autre acteur aussi qui a joué
28:47 un rôle avant, on ne sait pas exactement lequel.
28:49 Le Qatar ? Le Qatar, sans doute, pour les questions
28:51 de financement, mais c'est la Russie, puisque
28:53 hier, le GRU,
28:55 le service de renseignement militaire
28:57 russe, a revendiqué
28:59 des opérations de cyberattaque
29:01 contre Israël, dont certaines,
29:03 on l'a vu, ont
29:05 réussi et qui ont atteint
29:07 des sites officiels importants.
29:09 À quel moment la Russie
29:11 est entrée dans la danse ? On ne sait pas pour l'instant,
29:13 mais manifestement, elle a joué un rôle.
29:15 Donc l'Iran n'a pas condamné la Syrie, les Irakiens,
29:17 la Chine et les Russes.
29:19 Ce sont évidemment...
29:21 - Ce sont les mêmes. - ...abstenus.
29:23 Mais aujourd'hui,
29:25 on annonce un important, que l'Europe a
29:27 suspendu son aide aux Palestiniens.
29:29 Plusieurs millions,
29:31 je crois que le chiffre est de 600,
29:33 plutôt 691 millions
29:35 d'euros. D'une certaine façon,
29:37 l'Europe a financé
29:39 le terrorisme
29:41 de Hamas.
29:43 - Je ne pense pas qu'on puisse dire cela
29:45 ainsi. Ce qui est certain, c'est que
29:47 l'aide publique, quand elle arrive dans ce type
29:49 de pays... - Pourquoi on suspendrait ?
29:51 - ...ou de région ? Pour deux raisons.
29:53 D'abord, on sait qu'il y en a toujours une partie
29:55 qui est détournée. - Donc qui va
29:57 dans les poches de Hamas. - Évidemment. Et qui,
29:59 potentiellement... - Mais pas simplement pour construire des piscines.
30:01 - ...mais potentiellement, vous avez raison, qui a pu
30:03 être utilisé à ça. Donc, je pense que c'est
30:05 à la fois une mesure de précaution
30:07 et c'est une mesure, on peut le dire
30:09 aussi, de rétorsion. - J'aimerais qu'on écoute
30:11 Georges Bensoussan. Il est historien.
30:13 Il était invité ce matin du
30:15 Grand Entretien. Et il a défini,
30:17 de son point de vue, ce qu'était le Hamas.
30:19 - L'ADN du Hamas, qui est une organisation
30:23 islamiste, c'est une organisation
30:25 qui, parce qu'islamiste, est fondamentalement totalitaire.
30:27 Qu'est-ce que c'est qu'une organisation totalitaire ?
30:29 C'est une organisation qui ne peut vivre que par
30:31 la violence et dans la violence. La violence
30:33 interne, contre les siens.
30:35 La société palestinienne à Gaza est muselée
30:37 de façon impitoyable
30:39 et la moindre, la moindre écart de conduite
30:41 vous vaut des tortures abominables.
30:43 Bon. Souvenez-vous de ces homosexuels
30:45 balancés du haut des immeubles et autres. Bon.
30:47 Et c'est la guerre à l'extérieur parce que, comme
30:49 tout pouvoir totalitaire, il ne peut survivre que
30:51 par la violence et la guerre renouvelée.
30:53 - La violence, la guerre renouvelée, c'est une excellente
30:55 définition. - Oui, oui, on pourrait ajouter le mensonge
30:57 qui est le propre de tous ces régimes.
30:59 C'était bien d'avoir cette définition
31:01 mais on la connaissait un peu.
31:03 Quand même, pour l'aide,
31:05 8 à 9 palestiniens sur 10 dépendent de
31:07 l'aide alimentaire dans la bande de Gaza.
31:09 Ce qu'on peut souligner ici dans ce qui a été
31:11 dit et auquel on se rallie
31:13 sans réserve, c'est qu'effectivement
31:15 le sort de sa propre
31:17 population n'est pas un sujet.
31:19 D'ailleurs, pour rebondir sur ce que l'on disait
31:21 tout à l'heure, le fait que
31:23 la population de la bande de Gaza,
31:25 du fait du blocus qui est en train d'être
31:27 mis en place par Israël,
31:29 va en souffrir, je pense que
31:31 c'est même le projet politique
31:33 même du Hamas, c'est-à-dire que montrer
31:35 qu'Israël va s'en prendre
31:37 de différents moyens à la population.
31:39 Je pense que ça va être exploité.
31:41 - Le Hamas était, ces derniers temps,
31:43 soumis
31:45 à une pression de sa population.
31:47 Il y avait des mouvements
31:49 dans la rue. - Vous avez dit,
31:51 on va se quitter dans un instant pour marquer une pause,
31:53 mais vous avez dit tout à l'heure qu'il y avait des cyberattaques.
31:55 Cette cyberattaque a été confirmée
31:57 et quel type
31:59 elle a pu prendre ? - Ça a été revendiqué
32:01 par des groupes de hackers qui travaillent
32:03 pour le GRU, donc le Renseignement Militaire
32:05 Russe, et qui a
32:07 défiguré un certain nombre de sites
32:09 officiels israéliens.
32:11 Le GRU a communiqué,
32:13 enfin, les gens qui ont fait ça...
32:15 - On peut penser qu'un certain nombre de caméras,
32:17 de choses, de systèmes
32:19 qui étaient à la frontière... - Le fait que
32:21 la barrière intelligente
32:23 qui protège le territoire
32:25 israélien de la bande de Gaza n'ait
32:27 manifestement pas fonctionné, il est
32:29 très probable qu'il y ait eu, avec l'appui
32:31 de l'Iran, peut-être avec l'appui
32:33 de la Russie, des opérations
32:35 d'attaques
32:37 cyber sophistiquées. - On marque
32:39 une pause, on revient dans un instant, on parlera
32:41 de la France, également.
32:43 Gérald Darmanin met en place un certain
32:45 nombre de
32:47 troupes, j'allais dire, de policiers,
32:49 de gendarmes, ils sont mobilisés
32:51 autour des lieux de culte, évidemment,
32:53 puisque la peur, vous allez nous en parler,
32:55 c'est que ce conflit s'exporte
32:57 aussi sur le territoire français. Ça a commencé,
32:59 d'ailleurs, il y a eu quelques attaques antisémites.
33:01 On va en parler dans un instant, vous restez bien avec nous, pour le Meilleur de l'Info.
33:03 La suite du Meilleur de l'Info,
33:09 Serge Daron est avec nous, vice-président
33:11 du CRIF, Jérôme Poirot, aussi ancien adjoint
33:13 du coordinateur national
33:15 du renseignement de l'Elysée.
33:17 On a parlé de renseignement tout à l'heure,
33:19 vous nous avez expliqué, cette attaque,
33:21 cette cyberattaque russe.
33:23 On va revenir sur les images
33:25 ce soir, en France.
33:27 C'est d'une part la manifestation
33:29 de soutien à Israël qui s'est déroulée
33:31 en fin d'après-midi. Plusieurs rassemblements
33:33 en France, plusieurs milliers de personnes à Paris,
33:35 20 000, vous nous avez dit tout à l'heure, et représentants
33:37 des autorités juives, mais aussi
33:39 des hommes et des femmes politiques, essentiellement de droite.
33:41 Pour la gauche, on a entendu Ségolène Royal.
33:43 Pour la droite, Valérie Pécresse, Xavier Bartrand,
33:45 Jael Brunpivet, président de l'Assemblée,
33:47 Éric Ciotti également.
33:49 L'autre image, c'est à droite de votre écran,
33:51 c'est la tour Eiffel, habillée de bleu
33:53 et de l'étoile de David, aux couleurs
33:55 du drapeau d'Israël. Je vous propose
33:57 pour commencer d'écouter Nicolas Sarkozy
33:59 qui était ce soir place Victor Hugo
34:01 à Paris pour la manifestation.
34:03 - Les innocents
34:07 sont aujourd'hui pris en otage,
34:09 ont été torturés.
34:11 - Il n'y a rien qui puisse justifier ça.
34:13 C'est absolument inacceptable.
34:15 Ensuite, le 20ème siècle a conduit
34:17 à une tragédie abominable,
34:19 qui est celle de la Shoah.
34:21 Et Israël,
34:23 c'est la conséquence
34:25 positive
34:27 de cette tragédie.
34:29 Donc la question
34:31 est la suivante.
34:33 Est-ce que la France
34:35 peut-elle se réconcilier
34:37 avec l'Israël?
34:39 Donc la question
34:41 de l'antisémitisme
34:43 et de l'existence
34:45 israélienne concerne tout le monde.
34:47 J'ai voulu témoigner
34:49 mon opposition
34:51 à cette barbarie
34:53 et mon émotion
34:55 devant ce qui s'est passé.
34:57 - Autre réaction que je voulais vous faire
35:01 écouter ce soir, c'est le direct
35:03 de Zemmour sur le plateau de Face à l'Info.
35:07 - Je suis très content, j'ai vu
35:09 cette terrible attaque.
35:11 Quand j'ai vu les images,
35:13 ça rappelait plus, en vérité,
35:15 en particulier pour ces jeunes gens
35:17 qui dansaient, qui faisaient une fête
35:19 dans le désert et qui ont été massacrés.
35:21 Je crois qu'il y a eu 270 morts.
35:23 C'est terrifiant, avec ces images
35:25 de jeunes filles violées,
35:27 jetées sur un camion, etc.
35:29 On pense plus au Bataclan
35:31 qu'à des guerres classiques.
35:33 Parce que c'est le Bataclan,
35:35 c'est la même opération,
35:37 c'est le même modèle d'opération,
35:39 c'est la même idéologie, c'est le même Alahakbar.
35:41 On est dans ce registre-là,
35:43 plutôt que dans le registre
35:45 des affrontements passés.
35:47 - Vous êtes d'accord, l'un et l'autre,
35:51 avec ce que dit Eric Zemmour ?
35:53 - Oui, je crois que la comparaison
35:55 est tout à fait la bonne.
35:57 - C'est encore plus loin que le Bataclan ?
35:59 - Oui, c'est ce que j'allais dire.
36:01 C'est le Bataclan, plus les pogroms,
36:03 ce dont on a parlé tout à l'heure,
36:05 entrer dans les maisons, tuer, etc.
36:07 Et puis les chiffres,
36:09 800 morts pour l'instant,
36:11 c'est l'équivalent de 5000 morts
36:13 ramenés à une population.
36:15 - Il n'y a pas une famille en Israël
36:17 qui ne connaissait pas quelqu'un
36:19 qui était de près ou de loin
36:21 ou qui a été victime,
36:23 peut-être enlevée, qui est inquiète ?
36:25 - Elles sont toutes inquiètes,
36:27 et il n'y a pas une famille
36:29 qui n'a pas été directement ou indirectement touchée.
36:31 C'est la barbarie.
36:33 Il n'y a pas de limite aux actes de barbarie
36:35 qui sont commis.
36:37 Un mot peut-être sur les déclarations
36:39 de Nicolas Sarkozy.
36:41 Je soustrais tout à fait à ce qu'il a dit,
36:43 mais je voudrais souligner que sa compassion
36:45 est à géométrie variable,
36:47 parce qu'il n'a pas les mêmes propos
36:49 quand il s'agit de condamner l'armée russe
36:51 qui se livre à toutes sortes de massacres
36:53 en Ukraine contre la population ukrainienne.
36:55 - Mais il a condamné ce que faisait Poutine.
36:57 - C'est un peu comme ça.
36:59 - Ce n'est pas ce que j'ai compris
37:01 de son interview de Néo Figaro
37:03 le 16 août dernier.
37:05 - Il me semble l'avoir entendu dire
37:07 le contraire.
37:09 La peur du conflit en France,
37:11 elle est réelle ?
37:13 - Oui, je crois que la France
37:15 a une histoire en la matière.
37:17 Toulouse,
37:19 l'hypercachère,
37:21 les terroristes
37:23 se sont revendiqués
37:25 de leurs liens
37:27 avec les mouvements palestiniens.
37:29 Il est clair que
37:31 chaque fois qu'il y a
37:33 des problèmes
37:35 dans cette région,
37:37 on peut craindre
37:39 des répercussions en France.
37:41 Le ministre de l'Intérieur
37:43 l'a parfaitement compris.
37:45 - D'où la grande fermeté du ministre de l'Intérieur
37:47 qui avait réuni les responsables des autorités juives
37:49 de France et qui a annoncé
37:51 qu'il y avait eu un certain nombre d'actes
37:53 antisémites ces dernières heures.
37:55 - Je veux redire
37:57 la grande fermeté
37:59 de l'Etat.
38:01 Le fait que toucher un juif
38:03 en France, c'est toucher toute la République.
38:05 Nous avons constaté depuis samedi,
38:07 depuis les événements ignobles
38:09 et dramatiques qui se sont déroulés en Israël,
38:11 des faits antisémites.
38:13 Une vingtaine de faits
38:15 recensés sur le territoire national.
38:17 Un peu partout sur le territoire national.
38:19 La présence massive des policiers et des gendarmes
38:21 ont permis d'interpeller d'ailleurs 10 personnes
38:23 dans des coins très différents
38:25 du territoire national.
38:27 Pour ces gens qui soient tagués des propos antisémites,
38:29 soient menacés
38:31 des lieux de culte ou des personnes
38:33 qui sortaient de ces lieux de culte
38:35 ou de commerce auxquels fréquentait
38:37 la communauté juive.
38:39 Lorsqu'il s'agit de personnes qui n'ont pas
38:41 la nationalité française, comme c'était le cas
38:43 de deux personnes dans le sud de la France,
38:45 j'ai demandé au préfet de procéder
38:47 au retrait de leur titre de séjour et de l'expulsion immédiate
38:49 du territoire national.
38:51 Il ne s'appellera en France, sur le sol de la République,
38:53 aucune manifestation de haine.
38:55 Et ici particulièrement
38:57 de compatriotes de religion juive
38:59 parce qu'ils se sentent menacés
39:01 et il faut qu'ils sachent qu'une main
39:03 fraternelle est celle de l'Etat
39:05 pour à la fois les soutenir et qui frappera
39:07 ceux qui voudront les frapper.
39:09 Frappera, la main frappera
39:11 ceux qui voudront frapper.
39:13 400 sites sécurisés, policiers et militants.
39:15 Là, on a une manifestation qui est très particulière
39:17 et qui est très spectaculaire
39:19 et qui est un islamisme qui vise à,
39:21 je le répète,
39:23 soit à nous convertir,
39:25 pour ceux qui ne sont pas musulmans,
39:27 soit à nous éliminer.
39:29 Mais ça prend bien d'autres formes
39:31 toute la journée dans la société française.
39:33 Je n'en prends que pour exemple encore
39:35 ce qui s'est passé il y a quelques jours
39:37 quand une enseignante a été menacée de mort
39:39 parce qu'elle parlait de l'islam en classe.
39:41 C'est exactement le même phénomène.
39:43 Il se trouve que là, l'actualité fait que
39:45 ça a pour conséquence que des actes
39:47 antisémites de toute nature sont commis.
39:49 Mais c'est la même chose, c'est le même projet.
39:51 Il y a aussi le projet de LFI,
39:53 de NPA.
39:55 Ça, c'est encore autre chose puisque
39:57 à aucun moment, LFI n'a voulu condamner
39:59 ce qui s'était passé.
40:01 Je lis ce qu'a écrit ce soir
40:03 Jean-Luc Mélenchon
40:05 qui s'en prend au crif
40:07 découvré en même temps que moi,
40:09 en obligeant tout le monde à s'aligner
40:11 sur la position du gouvernement d'extrême droite israélien
40:13 en acceptant de manifester avec le RN
40:15 et en insultant les élus futiles du PS.
40:17 Le crif a isolé et empêché
40:19 la solidarité des Français
40:21 avec la volonté de paix
40:23 et la demande de cesser le feu immédiat.
40:25 Cesser le feu immédiat,
40:27 j'imagine, des palestiniens.
40:29 Je pense que c'est une relecture
40:31 de l'histoire complète
40:33 ce que fait Jean-Luc Mélenchon.
40:35 - Oui, mais bon, ce n'est pas un coup d'essai pour lui.
40:37 Je pense qu'il est totalement
40:39 discrédité en la matière.
40:41 Et la comparaison
40:43 des assassins
40:45 qui tuent
40:47 des adolescents
40:49 et une guerre,
40:51 ça n'a pas de sens.
40:53 - Est-ce que vous déposez plainte ?
40:55 Est-ce qu'il y a une plainte qui sera déposée ?
40:57 Je sais qu'une avocate a déjà été saisie.
40:59 - Je ne peux pas vous dire,
41:01 mais effectivement, c'est à l'étude,
41:03 parce que ça c'est surtout sur les propos du NPA.
41:05 - Oui, le nouveau président
41:07 de l'Anticapitalisme, Philippe Mouton.
41:09 - Je ne peux pas répondre à cette question.
41:11 Il faut aller avec prudence en la matière.
41:13 - Pour incitation au terrorisme.
41:15 - La dérive est permanente
41:17 et elle s'accentue
41:19 tous les jours. Là, on en a eu depuis samedi
41:21 un certain nombre d'exemples
41:23 dans les déclarations d'un certain nombre de...
41:25 J'allais utiliser le mot
41:27 de responsable politique. Disons d'élu.
41:29 Parce que le terme
41:31 de responsable n'est pas forcément tout à fait indiqué.
41:33 Mais vous voyez, parler de cessez-le-feu,
41:35 c'est mettre aussi...
41:37 On ne parle pas de cessez-le-feu quand on combat
41:39 des terroristes. C'est absurde.
41:41 - C'est la fin de l'émission.
41:43 Merci beaucoup.
41:45 Avec tous les deux, je remercie Jérôme Poirot.
41:47 Je remercie évidemment Serge Dandreau
41:49 d'avoir été avec moi ce soir pour le meilleur
41:51 de l'info qui se termine. Je remercie
41:53 aussi Valérie Acnin, Adrien Fonton
41:55 qui m'ont aidé à participer
41:57 et à préparer, surtout...
41:59 à préparer cette émission.
42:01 Dans un instant,
42:03 Julien Pasquet est avec vous
42:05 pour continuer à parler de la situation
42:07 en Israël. Et on se quitte avec ces images
42:09 en direct de la bande de Gaza, toujours
42:11 sous les roquettes
42:13 et les bombes d'Israël.
42:15 Israël.
42:17 ...
42:19 - C'est le chien qui a gardé l'eau pour nous.

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