• l’année dernière
Dans un contexte de retour des rapports de force entre les Etats, de guerre hybride et de poursuite de la lutte contre le terrorisme, la maîtrise de l’environnement est un facteur de puissance. Aujourd’hui, encore plus qu’hier, la géographie militaire garantit la liberté d’action et la supériorité opérationnelle des armées françaises.
Un reportage inédit du Journal de la Défense.
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[voir ou revoir] Les reportages "Journal de la Défense" (JDEF) :
• Flanc Est de l’Europe : les armées au...
0:00 : introduction
1:05 : l’importance de la géographie pour les pilotes de Rafale
4:02 : focus sur l’établissement géographique interarmées
9:55 : focus sur le service hydrographique et océanographique de la Marine
14:25 : en immersion au 28e groupe géographique
21:09 : retour à l’établissement géographique interarmées
21:49 : le rôle de la DGA
23:16 : découverte de la société LuxCarta
26:03 : conclusion et générique
Transcription
00:00 ...
00:10 ...
00:13 -Vous n'y prêtez peut-être pas attention,
00:15 pourtant, la géographie fait partie de nos vies.
00:18 Au quotidien, nous l'utilisons sur nos smartphones
00:22 pour trouver un chemin, un itinéraire.
00:24 Pour les armées, c'est un peu pareil.
00:28 Analyser le terrain, savoir se repérer, naviguer,
00:32 ces compétences sont strictement liées à l'art de la guerre.
00:35 Science complexe, la géographie militaire
00:38 occupe une place décisive dans la sphère opérationnelle.
00:41 La France compte parmi les rares pays à disposer d'une chaîne complète,
00:46 de l'acquisition d'informations depuis l'espace ou sur le terrain
00:49 à la production de données.
00:51 Un atout qu'elle exploite chaque jour.
00:54 Ce mois-ci, le journal de la Défense relève un défi inédit,
00:58 faire parler les cartes.
01:00 Comme tous les militaires,
01:11 les aviateurs utilisent de la cartographie.
01:14 Les données géographiques sont parfois même insérées directement
01:18 au sein des systèmes de préparation de l'avion.
01:20 Dans la nuit du 13 au 14 avril 2018,
01:25 elles ont été déterminantes.
01:27 Ce soir-là, Washington, Londres et Paris lancent Hamilton,
01:31 une opération sous commandement français
01:34 qui a pour objectif de détruire le stock d'armes chimiques
01:37 de Bachar el-Assad en Syrie.
01:39 La France engage en l'air une vingtaine d'avions
01:42 dans une mission nocturne de plus de 10 heures
01:44 couvrant plus de 7 000 km.
01:46 Le commandant romain se souvient de ce raid hors norme.
01:50 Cette opération a été préparée depuis des mois
01:54 et dans le détail sur les derniers jours,
01:57 jour et nuit, pendant H24,
02:01 plusieurs équipes se relayaient pour suivre la situation,
02:04 l'évolution de la situation, l'évolution de la météo,
02:07 pour ensuite avoir une mission prête,
02:11 la mettre à jour, la comprendre
02:13 et préparer toutes les trajectoires des missiles.
02:16 Au total, 12 missiles de croisière sont tirés
02:19 depuis les airs et la mer avec une précision quasi chirurgicale.
02:24 -Un missile de croisière a une charge militaire,
02:26 mais il va pouvoir avoir une phase de vol.
02:28 Quand on arrive suffisamment proche de l'objectif,
02:29 on peut le tirer, donc le laisser tomber.
02:33 Lui-même a un moteur pour voler, c'est un mini-avion,
02:35 qui va aller porter cette charge militaire jusqu'à l'objectif.
02:38 Et donc, on va pouvoir choisir par où il passe,
02:41 choisir son profil de vol,
02:42 et de lui-même, va trouver sa cible et aller frapper dessus.
02:45 -Et pour cela, les informations géographiques sont capitales.
02:50 -C'est la donnée essentielle, la connaissance du terrain
02:53 vers lequel on va devoir opérer.
02:54 Et vu qu'on fait nos missions à des centaines,
02:57 à des milliers de kilomètres de la France,
02:59 on peut pas observer le terrain comme ça.
03:01 Donc on se base sur des données géographiques,
03:03 sur des données de renseignement,
03:04 pour pouvoir comprendre l'environnement
03:07 dans lequel on va devoir aller
03:09 et préparer tout cela ici, au sol,
03:11 puisque c'est pas une fois dans l'avion qu'on doit découvrir le terrain.
03:15 -Une bonne connaissance du terrain
03:16 représente un atout opérationnel indéniable,
03:19 pour délivrer de l'armement,
03:21 mais aussi, parfois, pour se soustraire à la menace.
03:24 -Un autre type de mission qu'on effectue ici, à Saint-Dizier,
03:26 c'est le suivi de terrain,
03:28 ce qui consiste à voler de manière automatique,
03:31 proche du sol, dans toutes conditions,
03:33 qu'il fasse beau, qu'on soit dans les nuages.
03:36 Donc, pour cela, l'avion a besoin d'un fichier terrain
03:41 qui lui est chargé dans son ordinateur.
03:44 Et grâce à ce fichier terrain
03:45 et à sa localisation qu'il connaît en temps réel,
03:48 il est capable d'appréhender ce qu'il a autour de lui
03:51 et donc de déterminer sa hauteur de vol de manière automatique,
03:54 ce qui permet pour nous d'avoir un avantage tactique
03:56 de rentrer en basse altitude
03:58 pour être le plus discret par rapport aux ennemis.
04:01 -Les données géographiques sont utilisées
04:05 par près de 90 % des systèmes d'armes en service,
04:08 et la plupart d'entre elles proviennent de l'EGI,
04:10 l'établissement géographique interarmé,
04:13 situé sur la base aérienne 110 de Creil.
04:16 -Il a été créé en 2008, et dans son autorité de création,
04:20 se sont définies ces missions, ces deux missions principales,
04:22 qui sont la première, une mission opérationnelle
04:24 qui a vocation de valider, de gérer, de diffuser
04:29 et de produire de la donnée géographique au profit des forces.
04:32 La deuxième mission,
04:33 qui est une mission plus technico-opérationnelle,
04:35 qui est une mission d'expertise,
04:37 qui se traduit par le fait que l'établissement
04:39 est le centre militaire directeur de la géographie.
04:42 -Un domaine qui a évolué au fil des années
04:44 en fonction des besoins des armées.
04:46 -La question qu'il faut se poser est de la géographie,
04:48 mais pour quoi faire ?
04:49 Donc, il y a un premier besoin,
04:50 qui est un besoin, je dirais, historique,
04:51 un besoin traditionnel, c'est la carte-papier.
04:54 C'est l'information géographique
04:55 qui va être interprétée par un être humain.
04:57 Ca veut dire que vous avez une carte-papier,
04:58 une impression, la donnée géographique est dessus,
05:00 vous avez une légende, la légende vous permet de comprendre
05:02 ce qui est sur la carte,
05:03 et c'est l'être humain qui va faire l'interprétation,
05:05 en disant "ça, c'est une route, ça, c'est une zone urbaine", etc.
05:09 Le deuxième besoin, c'est un besoin qui a émergé
05:10 plutôt dans les années 90, où là, on a eu besoin
05:13 à ce que des systèmes d'armes consomment de la géographie.
05:16 On avait des avions, des hélicoptères, des missiles
05:18 qui avaient besoin d'avoir de la géographie
05:20 pour pouvoir se positionner dans l'espace
05:22 et atteindre leur cible, le Caïchien.
05:24 Dernier besoin, c'est un besoin qui a plutôt émergé
05:28 au niveau des années 2000,
05:30 où là, on a eu un besoin de flux de données.
05:34 -Une centaine de personnes, civiles et militaires des trois armées,
05:38 travaillent à l'EGI.
05:39 Parmi les spécialités représentées,
05:41 des géographes, des interprètes images,
05:43 des informaticiens et même des photogrammètres.
05:47 Leur tâche consiste à restituer les prises de vues aériennes
05:50 en modèles en trois dimensions.
05:52 -Ce qu'on cherche à réaliser, c'est de saisir chaque élément
05:56 avec le plus de précision possible,
05:58 qui est lié forcément à la qualité de nos images,
06:01 mais aussi à notre finesse de perception
06:04 et de saisie dans ce modèle en trois dimensions.
06:09 -Derrière ces lunettes polarisantes,
06:11 Karen est une spécialiste détachée de l'Institut national
06:15 de l'information géographique et forestière.
06:18 -L'hygiène est arrivée ici
06:20 en tant qu'experte de la photogrammétrie
06:23 et de la restitution.
06:25 Aujourd'hui, on forme tous les nouveaux restituteurs militaires
06:29 et puis on assure aussi l'expertise
06:32 au sein de tous les acteurs
06:34 qui ont besoin de nos modèles en trois dimensions.
06:37 On travaille à 80 % pour le Centre national de ciblage,
06:40 où nos modèles sont rentrés dans le guide terminal du missile.
06:45 Et puis on a aussi les théâtres
06:47 qui ont besoin de nos points de coordonnées très précis,
06:50 mais aussi des fois de modèles 3D sur le théâtre
06:53 ou en deux dimensions.
06:55 -Cette présence d'experts de l'hygiène
06:57 découle de plusieurs marchés passés avec l'organisme.
07:00 Ils incluent la présence de personnel,
07:02 l'acquisition de cartographies du territoire national
07:05 et l'impression en masse qui permettrait,
07:07 en cas d'engagement majeur,
07:09 de pouvoir alimenter les troupes françaises et alliées.
07:12 Cependant, pour les petites commandes,
07:15 le G.I. dispose de capacités internes
07:17 au sein de son dépôt géographique.
07:19 Un hangar de 3 000 m2 dédié notamment au stockage.
07:23 Quelques 2 500 000 cartes sont entreposées
07:25 dans les allées du bâtiment
07:27 et 130 000 produits sont répertoriés
07:29 dans le patrimoine de référence.
07:31 C'est également ici que l'on prépare les commandes.
07:35 -Les cartes sont contrôlées,
07:37 la qualité d'impression,
07:38 s'il n'y a pas de défauts sur les couleurs,
07:41 l'intégrité du document.
07:45 ...
07:49 Un passage rapide sur chaque carte
07:51 puisque l'impression est conforme.
07:54 Je prends mon bordeau au travail et je contrôle les quantités.
07:58 -Neuf traceurs sont à disposition pour compléter les stocks.
08:02 En une journée,
08:03 5 000 cartes résistantes à l'eau peuvent être imprimées.
08:06 -Pour l'impression d'une carte classique en format A0,
08:10 un mètre par un mètre,
08:11 suivant la charge de couleur,
08:13 il faut compter entre une à deux minutes pour le tirage.
08:16 -En moyenne, chaque année,
08:19 1 200 commandes sont réalisées et 160 000 cartes distribuées,
08:23 qu'il s'agisse de cartes aéronautiques,
08:25 de cartes de camps nationaux
08:26 ou encore de cartes de pays où les soldats français sont engagés.
08:30 Les clients proviennent des unités des trois armées,
08:34 de la Sécurité civile, de la Gendarmerie nationale,
08:37 des douanes ou encore de certains pays alliés.
08:39 L'établissement représente d'ailleurs la voix de la France
08:43 dans le domaine de la géographie auprès de l'OTAN
08:45 et participe régulièrement à des groupes de travail.
08:48 En 2020, toute la chaîne de production de l'EGI
08:52 a pu mettre sa réactivité à l'épreuve.
08:54 Le 4 août, deux puissantes explosions
08:57 secouent le port de Beyrouth au Liban,
08:59 provoquant l'effondrement de nombreux bâtiments.
09:02 La France déclenche alors l'opération Amitié.
09:05 1 200 tonnes de fret humanitaire sont acheminées,
09:08 ainsi que 750 militaires.
09:10 Pour faciliter leur déploiement,
09:12 l'établissement a dû remettre à jour la cartographie du site.
09:16 -Vous voyez ici, au niveau du centre de la carte,
09:19 on voit les stigmates, je dirais, d'explosion,
09:22 qui sont juste ici, juste après l'explosion.
09:24 On avait récupéré l'image assez récente,
09:26 on l'avait habillée, mise en forme, imprimée et envoyée.
09:29 Là, la carte est un peu particulière,
09:31 c'est une carte qui a été partagée avec les Libanais sur place,
09:34 où on a un carréage bataille navale avec un code couleur,
09:37 ce qui permettait, quand ils avaient des comptes rendus à faire,
09:39 de dire "OK, je suis en F2 et en rouge",
09:42 ça veut dire qu'ils étaient dans cette partie-là de la carte.
09:45 -A partir d'images satellitaires,
09:47 l'EGI actualisera en 72 heures son fond cartographique.
09:50 5 kg de cartes seront imprimées et expédiées.
09:54 Au même moment, d'autres spécialistes s'activaient dans le port libanais.
09:58 Une petite équipe du service hydrographique et océanographique de la marine,
10:02 accompagnée de plongeurs des mineurs, effectuait une reconnaissance des fonds.
10:06 -De façon tout à fait complémentaire,
10:10 il s'agissait d'assurer la sécurité du port hélicoptère amphibie
10:16 qui devait entraîner le port.
10:18 Il y avait tant de débris au fond du port
10:22 qu'il n'était pas raisonnable de faire entrer ce bâtiment conséquent,
10:27 qui apportait la logistique,
10:29 de le faire entrer dans le port sans préalablement vérifier les fonds.
10:34 Et donc la première opération, j'allais dire, de ce port hélicoptère,
10:38 à l'arrivée, ça a été de déployer des moyens
10:41 et une équipe d'officiers mariniers hydrographes du CHOM
10:46 pour faire cette clarification.
10:48 Ce besoin est allé au-delà, cette couverture, ces travaux,
10:52 sont allés au-delà.
10:53 Il s'agissait aussi de rouvrir au trafic maritime
10:57 l'accès au port pour les civils aussi.
11:00 -En temps normal, la principale mission du CHOM,
11:04 établissement public sous tutelle du ministère des Armées,
11:07 consiste à assurer la description et la prévision des océans,
11:11 du large au littoral.
11:12 Il garantit en quelque sorte la continuité en mer de ce que fait l'EGI.
11:17 Le CHOM collecte, traite, archive et diffuse
11:20 l'information géographique maritime grâce à des moyens dédiés,
11:24 comme par exemple le système déployable d'hydrographie militaire,
11:27 le SDHM, utilisé au Liban.
11:29 -Du coup, là, on va effectuer un bâtissier larimètre.
11:33 Ca va nous permettre de mesurer la vitesse du sondant d'eau
11:36 sur toute la colonne d'eau, dans les différentes couches d'eau.
11:39 C'est une donnée nécessaire pour notre sondeur
11:43 afin de bien corriger les trajets acoustiques
11:46 et de bien positionner les sondes.
11:48 -Le système doté d'un sonar
11:51 est utilisé pour faire des relevés de plages
11:53 en anticipation d'opérations amphibies,
11:56 des levées pour ouvrir de nouvelles voies de navigation
11:58 ou encore pour lever des doutes face à de potentiels dangers sous-marins
12:02 invisibles à l'oeil nu.
12:04 -Peut-être qu'il y a une roche qui affleure à 1 m sous la surface,
12:08 mais on ne la voit pas.
12:09 Le seul moyen de le voir, c'est de passer avec des systèmes
12:12 comme le SDHM sur des zones.
12:15 -Encadrant méthodiquement la zone à traiter,
12:18 il collecte les données nécessaires
12:20 pour ensuite réaliser une cartographie précise.
12:22 -C'est un système qui est relativement simple de mise en oeuvre
12:25 puisqu'il est aérotransportable, modulable
12:30 et surtout, il s'adapte sur tout type d'embarcation,
12:34 donc assez légère.
12:36 Nous sommes sur un zodiac qui fait 5,5 m de longueur.
12:39 Et partout où on nous propose d'aller sonder,
12:43 on s'adapte par rapport à l'embarcation que l'on perçoit.
12:47 -Dans un contexte de maritimisation du monde
12:51 et d'innovation technologique,
12:52 la connaissance de l'environnement à la surface
12:55 et sous la surface des océans
12:57 est un facteur décisif pour nos opérations.
12:59 -Les zones de déploiement de la marine, en quelques années,
13:03 sont passées de 40 millions de km2 à 60 millions,
13:08 ce qui représente 6 fois la zone économique exclusive.
13:12 Nous sommes susceptibles d'avoir des soutiens
13:15 sur cette zone très étendue.
13:17 -Les produits fournis par le CHOM
13:23 permettent aux bâtiments de naviguer en sécurité,
13:26 aux forces navales de se déployer sur toutes les mers du monde
13:29 et aux sous-marins d'opérer en toute discrétion.
13:32 Des données également primordiales
13:34 pour mieux comprendre le rôle de l'océan
13:36 dans la régulation du climat et appréhender les évolutions à venir.
13:40 -Effectivement, haute latitude, c'est connu,
13:43 il y a des modifications des masses d'eau.
13:46 C'est un point qui nécessite, du coup,
13:49 de mettre à jour notre connaissance,
13:52 et notamment notre connaissance, je dirais, saisonnière,
13:56 puisque aujourd'hui, c'est ça, comme pour la météo,
13:59 il y a l'équivalent de saison dans l'océan.
14:02 Et là, il y a des modifications
14:05 qui sont du fait du changement climatique.
14:08 -Avec la création du dépôt des cartes,
14:11 plans et journaux de la marine en 1720,
14:13 la France est le 1er Etat
14:15 à se doter d'un service hydrographique national.
14:18 Elle continue de nos jours à adapter ses moyens
14:21 pour répondre aux nouveaux enjeux environnementaux et géopolitiques.
14:25 -Le parfum du miel
14:27 et des conifères en veau...
14:29 -Sur la terre ferme, cette fois,
14:31 nous rejoignons la seule unité militaire topographique
14:34 et cartographique de France à Agneau, en Alsace.
14:37 -28e groupe géographique rassemblée.
14:39 -Le 28e groupe géographique
14:41 appartient au commandement du renseignement de l'armée de terre.
14:45 Au quotidien, il met à jour la cartographie de référence des forces
14:48 et représente un appui précieux pour le commandement.
14:51 -Nous avons des cartographes dans les états-majors opérationnels.
14:55 En plus de ça, nous engageons régulièrement
14:58 des détachements topographiques
15:00 et des unités pour répondre à des besoins spécifiques.
15:03 -Pendant plusieurs années,
15:05 des experts ont notamment été déployés au Mali
15:08 dans le cadre de l'opération Barkhane.
15:10 -Par exemple, pour réaliser la cartographie du bassin du Niger,
15:15 pour mettre en place des repères géodésiques
15:18 qui permettent ensuite de positionner correctement les images satellites,
15:23 pour créer des repères d'orientation pour l'artillerie
15:28 ou des modèles de terrain qui permettent ensuite au génie
15:32 de réaliser les travaux d'infrastructure sur les bases.
15:36 -Le groupe dispose de son propre centre de formation.
15:39 Il reçoit en moyenne 80 sous-officiers et officiers-stagiaires par an.
15:43 -GlobalMapper n'a pas ce même principe.
15:46 Il ne va compiler que les données qui sont dans votre logiciel.
15:50 -Les savoir-faire classiques d'un topographe civil
15:53 sont adaptés aux spécificités de l'engagement opérationnel
15:57 et des matériels utilisés.
15:58 Des équipements qui ont fortement évolué depuis quelques années,
16:03 c'est ce que nous allons constater à Bic.
16:05 -Cet exercice, c'est de réaliser l'ensemble des missions
16:09 d'appui au positionnement et de caractérisation du terrain
16:12 qui peuvent servir aux autres unités.
16:14 Voici vos missions.
16:15 -Ce site, le détachement du capitaine Bastien le connaît bien.
16:19 En effet, le 28e groupe géographique est responsable
16:22 de la réalisation de toutes les cartes des camps militaires français.
16:26 -Vous, sur vos missions ? -Oui.
16:28 -Aujourd'hui, chaque équipe de topographe
16:31 va déployer des capteurs différents et complémentaires.
16:34 Ici, c'est un drone destiné à la cartographie
16:37 qui va être utilisé, le RAPAS 3D.
16:40 ...
16:49 -Ca va nous permettre de créer des modèles 3D,
16:52 des images à jour, précises, résolues,
16:55 sur les zones d'intérêt.
16:56 C'est une aile fixe,
16:57 comparée à la plupart des drones auxquels on a l'habitude de voir,
17:01 des quadricoptères.
17:02 Ici, on est sur une aile fixe.
17:04 Ca va nous permettre d'avoir une grande autonomie.
17:07 Avec ce drone, on a une autonomie de 1h15 sur nos zones d'action.
17:10 Il reste léger, il pèse 1,6 kg.
17:12 -L'appareil peut donner une précision allant jusqu'à 2 cm.
17:16 Et sa technologie embarquée
17:19 lui permet d'atterrir sur de très courtes distances.
17:22 ...
17:25 Non loin de là, un drone aquatique équipé d'un sonar
17:28 effectue des levées hydrographiques.
17:30 Un nouvel outil qui va s'avérer très utile
17:33 pour les unités du génie,
17:35 notamment pour les franchissements de cours d'eau ou de fleuves.
17:39 -Avant, on faisait ça avec un Zodiac.
17:42 On tendait une corde avec des nœuds,
17:45 matérialisés par des distances.
17:47 A chaque nœud, on prenait un point GPS
17:50 et on prenait une sonde avec un sondeur manuel.
17:52 Et on bondissait de bonbon de nœud en nœud.
17:55 -C'est donc un gain de temps qui est offert, mais pas seulement.
17:59 -Vous n'avez pas d'hommes qui vont grenouiller en plein découvert
18:03 à la vue de tout le monde.
18:06 -Un gain de sécurité aussi, vital sur les théâtres d'opération.
18:11 Un autre équipement permet également de ne pas exposer l'opérateur,
18:15 le système léger de topographie.
18:18 Une structure reçue récemment,
18:20 capable de s'intégrer sur tous les véhicules tactiques de l'unité.
18:23 Son capteur laser piloté depuis l'habitacle
18:26 enregistre un million de points à la seconde.
18:29 -C'est le nuage de points que prend le didar.
18:31 Là, on voit le toit qui se forme du bâtiment.
18:35 C'est le bâtiment et là, c'est la route.
18:37 -La précision des données peut, par exemple,
18:40 permettre de planifier le passage d'un convoi.
18:43 En conditions opérationnelles,
18:45 jusqu'à 300 km pourraient être acquis chaque jour.
18:48 -Nous avons toute une gamme de capteurs très modernes
18:51 qui permettent d'accélérer ou d'avoir un gain de temps
18:54 sur le traitement des données ou de faire des rendus technologiques
18:58 qui permettent d'apporter une certaine innovation
19:01 dans ces savoir-faire ancestraux.
19:03 -Parmi ces capteurs, on retrouve également
19:08 un véhicule d'appui topographique doté d'une centrale inertielle.
19:12 Lors d'une action de brouillage,
19:14 elle permettrait au VAP de s'affranchir de la connexion GPS
19:18 pour connaître sa position et déterminer celle des unités à mis.
19:22 Il existe aussi ce scanner laser terrestre
19:26 qui permet, lui, une acquisition en 3D à 360 degrés
19:30 en quelques minutes.
19:31 Le recueil d'informations est une première étape.
19:34 Elles doivent ensuite être traitées.
19:37 -J'ai la clé.
19:38 Au-dessus, j'ai la base. J'ai les statiques.
19:41 Nous sommes dans un camion dit "groupe d'exploitation de calcul".
19:45 Ce camion nous permet d'être mobiles,
19:48 de pouvoir nous déplacer avec les équipes topographiques.
19:52 Et il va nous permettre d'être autonomes.
19:56 On est autonomes en électricité avec un groupe électrogène
19:59 et on est autonomes au niveau des ordinateurs.
20:01 On peut suivre les équipes,
20:03 posttraiter directement le travail des équipes.
20:06 -Nous travaillons aussi au profit d'unités très diverses,
20:10 en particulier l'artillerie, qui a des gros besoins
20:12 en termes de positionnement et d'orientation.
20:15 Nous sommes aptes à leur fournir des positions connues
20:18 sans leur fournir de carte,
20:20 même si la carte est un produit très demandé,
20:23 le plus parlant pour l'aide à la décision.
20:25 C'est pour ça que nos équipes travaillent constamment
20:28 pour mettre à jour à partir du terrain
20:31 les données et les informations dans les cartes.
20:34 -Je vous emmène les travaux des équipes topographiques
20:37 pour voir comment elles ressemblent au terrain.
20:40 -Salut, merci.
20:41 -Le dernier maillon de cette chaîne géographique projetable
20:45 se trouve dans ce camion où deux spécialistes
20:48 exploitent les données pour en faire des cartes papiers ou numériques.
20:52 -Je passe sur la mise en page.
20:54 Occupe-toi du coup des bâtiments.
20:56 Après, je retournerai sur les routes.
20:58 -OK, je m'occupe des bâtiments.
21:00 -A l'intérieur, ils disposent également
21:03 d'une capacité d'impression identique
21:05 à ce qu'on pourrait retrouver en état-major.
21:08 Nous venons de le voir.
21:10 Les produits réalisés au sein des armées sont nombreux.
21:13 Une fois vérifiés et intégrés au patrimoine de référence,
21:16 il faut les rendre accessibles.
21:18 C'est une des missions de la cellule web-service
21:22 de l'établissement géographique Interarmées.
21:24 -J'ai récupéré une donnée qui fait partie d'un grand programme.
21:28 Je suis en train de la mettre en forme
21:31 pour ensuite la publier sur nos serveurs.
21:33 Une fois sur nos serveurs, ça va être accessible
21:36 à tous nos utilisateurs en même temps.
21:39 On a environ 2 500 utilisateurs.
21:41 Et c'est en train d'augmenter assez rapidement.
21:45 On est à 2-3 utilisateurs en plus par jour.
21:48 -Grâce aux nouvelles technologies,
21:51 ce service va évoluer avec l'arrivée du programme d'armement GEOD4D.
21:55 -Il a pour objectif de mettre à disposition des forces armées
21:59 les données produits et services
22:01 des différents domaines d'environnement géophysique,
22:04 que sont la géographie, l'hydrographie,
22:07 l'océanographie et la météorologie.
22:09 Pour ça, il s'appuie sur deux composantes.
22:12 Une composante système d'information,
22:15 qui permet de rationaliser les nombreux systèmes en service.
22:18 Et une composante production externalisée de données géographiques,
22:22 qui permet de produire un volume important de données géographiques.
22:27 Ça peut être des cartes, des plans de ville,
22:30 des modèles numériques de terrain.
22:32 -La mise en service opérationnelle de la partie système d'information
22:36 est prévue à compter de 2023.
22:38 Cet outil permettra de visualiser, commander et télécharger les données
22:42 sans avoir besoin de faire une demande
22:45 vers l'établissement géographique interarmé.
22:47 Pour le volet production de données,
22:50 le défi à relever réside dans l'amélioration
22:53 de la productivité et de la réactivité.
22:55 -La DGA soutient l'innovation
22:58 de la partie systématique de la partie spatiale.
23:01 Elle met en oeuvre des dispositifs d'intelligence artificielle
23:04 qui permettent de faire de la détection et de l'identification
23:08 d'objets issus d'images satellites, par exemple,
23:11 ou de mettre en oeuvre des dispositifs de détection de changements
23:15 qui permettront d'améliorer la mise à jour des produits.
23:19 -C'est tout l'enjeu de CREASMAP.
23:21 Ce projet vise à proposer une solution
23:24 pour la reconstruction automatique de scènes terrestres
23:27 avec des données de l'université de Paris.
23:30 L'objectif étant de pouvoir détecter rapidement
23:33 des éléments d'intérêt, comme des routes, des bâtiments, des arbres.
23:37 Et pour cela, la Direction générale de l'armement
23:40 a fait appel à 3 experts, CS Group, l'INRIA
23:44 et la société LuxCarta, porteuse du projet,
23:47 basée dans la technopole de Nice-Sofia-Antipolis.
23:50 -Nous, on a une forte expertise DIA.
23:52 On développe nos propres modèles.
23:55 On a besoin de LuxCarta pour entraîner ces modèles
23:58 sur des centaines de villes.
24:00 Cela permet d'avoir des modèles qui peuvent fonctionner
24:03 partout dans le monde avec de très bonnes performances.
24:06 -Ces technologies représentent un avantage considérable.
24:10 -Aujourd'hui, les technologies spatiales évoluent très rapidement.
24:14 On peut avoir les images prises par des satellites
24:17 avec très haute fréquence partout dans le monde.
24:20 Grâce à nos outils, on peut, à partir de ces images,
24:24 les convertir en données géographiques.
24:26 -Cette capacité permettrait d'avoir une vision quasi immédiate
24:30 sur un événement spécifique, comme une catastrophe naturelle,
24:34 et de réagir très vite.
24:35 Mais un autre domaine intéresse aussi les forces.
24:38 -Ca permet de révolutionner le domaine des simulations.
24:41 Ca permet d'avoir notre monde qui est réel,
24:44 qui n'est pas synthétique, pas virtuel,
24:46 mais dans les simulations virtuelles.
24:49 Ce qui permet de faire des entraînements
24:51 avec des scènes plus riches.
24:53 -Pour soutenir ces travaux,
24:55 Lux Carta a pu bénéficier du dispositif d'appui à l'innovation de la DGA.
24:59 -Il y a une dynamique entrepreneuriale de la part des armées.
25:03 Il y a une volonté d'aller l'avant,
25:05 une volonté de travailler avec des petites boîtes,
25:08 de les faire accélérer dans un rapport de partenariat.
25:11 Ca a vraiment été un accélérateur de croissance
25:14 au niveau de nos effectifs de R&D.
25:17 On est passé de 5 ou 6 personnes à 18, maintenant.
25:20 C'est pas rien à notre échelle.
25:23 -Les ambitions de la société ne s'arrêtent pas là.
25:27 -La vision à moyen et à long terme de Lux Carta,
25:32 c'est d'être vraiment un champion français et européen
25:37 dans le traitement de données satellitaires
25:40 pour en faire de la cartographie précise, récente, très rapide
25:45 pour pouvoir déployer cette cartographie
25:49 à besoin, si besoin,
25:51 et en s'affranchissant d'un maximum de contraintes
25:55 administratives, techniques, etc.
25:57 Ca a de la valeur pour les utilisateurs
26:00 que peut être l'armée, indiscutablement.
26:03 -Dans un contexte de retour des rapports de force
26:06 entre les Etats, de guerre hybride
26:08 et de poursuite de la lutte contre le terrorisme,
26:11 la maîtrise de l'environnement est un facteur de puissance.
26:15 Aujourd'hui, encore plus qu'hier,
26:17 la géographie militaire garantit la liberté d'action
26:20 et la supériorité opérationnelle des armées françaises.
26:24 ...
26:25 ...

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