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00:00 Le grand rendez-vous de l'épargne, une émission présentée par Capital et
00:04 Radio Patrimoine en partenariat avec Fortuneo.
00:07 Le coup de gueule.
00:11 Ce mois-ci, un coup de gueule à l'encontre des prix du pétrole. Alors vous le savez,
00:17 normalement les prix du pétrole ça traduit ou ils montent lorsque l'économie va à toute vitesse.
00:23 Évidemment le rapport entre l'offre à la demande de matières premières,
00:26 fait que lorsqu'on a beaucoup de demandes, donc lorsqu'on a beaucoup de croissance la
00:30 plupart du temps, les prix des matières premières montent. C'est plutôt un symptôme positif.
00:35 Or aujourd'hui on a effectivement des prix du pétrole qui ne cessent de monter,
00:38 qui dépassent maintenant les 90 dollars. Donc on est très très loin des points bas du premier
00:44 semestre 2023. Alors même que les signaux de ralentissement économique partout dans le monde
00:50 s'accumulent. Alors je ne vais pas revenir sur la Chine qui aurait pu faire l'objet d'un autre coup
00:55 de gueule. Mais vous le savez, les Chinois sont obligés de faire face aujourd'hui à des problématiques
01:01 qui soient soit conjoncturelles, un sur-endettement associé en fait à un sur-investissement,
01:07 une crise immobilière qui est très difficile à gérer, en même temps que des problématiques
01:10 structurelles du type vieillissement de sa population qui font que la croissance potentielle
01:14 baisse. Donc on est face à un pays qui déjà est en train de décroître à la fois naturellement et
01:18 qui décroît encore plus pour des raisons d'ordre conjoncturelle. Chez nous en Europe, les banques
01:23 centrales ont fait le boulot pour essayer de maintenir l'inflation à un niveau
01:27 raisonnable ou la faire revenir à un niveau plus raisonnable en augmentant beaucoup leurs taux. On
01:31 n'a jamais eu ou connu une augmentation de taux aussi brutale que celle qu'on a
01:35 connue au cours des deux dernières années, que ce soit aux Etats-Unis ou en Europe. Et bien finalement,
01:39 naturellement, ça commence à faire effet en rendant si difficile le financement via de la dette aux
01:45 agents privés que sont les ménages et les entreprises, les gens consomment un peu moins
01:48 et surtout investissent beaucoup moins qu'ils soient ménage ou entreprise. Ça, ça se traduit tout
01:53 simplement dans la chiffre de croissance qui devient de plus en plus atone en Europe. Alors
01:58 les chiffres de croissance à venir d'ailleurs sont probablement assez mal orientés. C'est ce que nous
02:01 disent d'ores et déjà les indicateurs avancés qu'on a à disposition. Et aux Etats-Unis, c'est un peu
02:06 la même chose mais dans une moindre mesure parce que vous savez que l'économie américaine a une
02:10 force et une inertie extraordinaires et fait que le ralentissement est là mais un peu moins important
02:16 qu'en Europe. Ceci étant dit, donc on a véritablement un panorama mondial qui plutôt est tourné vers le
02:23 ralentissement. Alors qu'est-ce qui explique cette augmentation du prix du pétrole qui n'arrange en
02:27 réalité personne ? Et bien c'est tout simplement la décision de l'Arabie Saoudite de restreindre
02:33 ses niveaux de production. Et donc clairement là on est dans les symptômes d'une administration
02:37 de prix autorisée par une forme de cartel puisque l'OPEP, l'Organisation des Pays Exportateurs de
02:42 Pétrole, n'est pas autre chose qu'un cartel, cartel légal en tout cas autorisé alors que je
02:47 rappelle que c'est interdit par ailleurs. Et bien ce cartel à travers l'Arabie Saoudite a décidé de
02:52 contraindre l'offre de production. Et donc naturellement le prix étant le rapport entre
02:56 l'offre et la demande, en dépit du fait que la demande est un peu sous pression, même si elle
03:00 reste sur des niveaux qui sont très très élevés, 102 millions de barils de jour, et bien les prix
03:04 montent tout simplement parce que les producteurs ne veulent pas mettre sur le marché ce dont a
03:08 besoin l'économie pour fonctionner. Alors pourquoi c'est un coup de gueule ? C'est parce que vous
03:11 pourrez me dire "au final c'est pas très important". C'est un coup de gueule parce que dans un moment
03:15 où justement le ralentissement est là, et bien on pourrait s'attendre à ce que les banquiers
03:20 centraux commencent progressivement, les banques centrales européennes et américaines, progressivement
03:24 commencent à incurver leur discours pour devenir moins rigoriste et un peu plus, on va dire,
03:30 "market friendly", c'est dire gentil avec les marchés, avec des niveaux de taux d'intérêt qui
03:34 pourraient être progressivement orientés vers le bas. Or aujourd'hui, en raison en fait de la
03:40 décision de l'Arabie Saoudite, les banquiers centraux sont pieds émaliés. Ils sont face à
03:44 une économie qui ralentisse, et ce qu'ils souhaitent pour pouvoir calmer la demande et faire que les
03:49 prix rentrent dans le rang, sauf que pour des questions politiques, géopolitiques et de contraintes
03:54 sur l'offre de production, les prix du pétrole qui montent, et bien ils vont faire quoi ?
03:57 Et bien ils vont faire que l'inflation d'ici la fin d'année ne va pas se résorber
04:01 telle qu'elle aurait dû, sans ces considérations géopolitiques. Donc ça veut dire quoi ?
04:06 Ça veut dire tout simplement que les banquiers centraux vont ne pas pouvoir finalement aider l'économie
04:11 à ralentir dans un niveau plutôt raisonnable, avec un atterrissage qui sera probablement moins
04:17 en douceur que ce qu'on aurait pu anticiper si on n'avait pas eu cette interaction d'un
04:21 pays producteur aussi important qu'elle est l'Arabie Saoudite. Donc tout ça n'est pas anecdotique,
04:26 il y aura des conséquences assez fortes sur l'évolution des actifs d'ici la fin d'année.
04:30 Ce qu'on peut en dire aujourd'hui, c'est que naturellement les banquiers centraux vont maintenir
04:35 les taux à des niveaux élevés pendant plus longtemps que ce qu'il aurait dû être fait.
04:38 Donc la conséquence de cela, c'est que la classe d'actifs obligataires va rester et reste aujourd'hui
04:43 encore attractive, alors que ce n'était pas le cas pendant de très très longues années. Aujourd'hui,
04:47 la classe d'actifs obligataires est attractive, elle va probablement rester attractive jusqu'en début
04:51 d'année prochaine avant de voir à nouveau les taux rebaisser. Donc là, c'est le côté positif de la
04:55 chose. Par contre, le côté négatif, c'est que naturellement, plus les taux vont rester élevés
05:00 à un niveau pendant longtemps, plus les prix des matières premières resteront élevés pendant longtemps,
05:04 plus les marges des entreprises seront en difficulté. Les chiffres d'affaires des entreprises seront en
05:08 difficulté. Et ça, ce n'est pas bon pour qui ? Ce n'est pas bon essentiellement pour les actions.
05:12 Donc attention, on est vraiment face à, pour des raisons d'ordre d'abord géopolitique,
05:18 probablement, un contexte qui est plutôt favorable aux actifs à revenus fics, que sont les obligations,
05:23 à forte visibilité souveraine d'entreprises bien notées, alors évidemment pas les entreprises à
05:28 risque, dans un contexte de ralentissement voire de récession. Et par ailleurs, on est plutôt sur
05:33 un environnement de marché qui devrait être plutôt défavorable aux actifs risqués, que sont les
05:37 actions, à partir du moment où on a des prix des matières premières qui malheureusement restent
05:41 trop élevée par rapport au rythme de l'économie mondiale.
05:44 !

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