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00:00 - Oui, bonjour Thomas Braille. - Bonjour.
00:02 - D'abord, comment allez-vous ? Vous n'avez pas mangé depuis 39 jours, je le rappelle.
00:07 Et cet après-midi, vous arrêterez de boire pour vous opposer à ce projet d'autoroute.
00:11 Alors, comment vous allez ?
00:13 - Bah écoutez, je suis très fatigué, je ne suis pas le seul, je tiens à le rappeler, on est plusieurs dans ce cas.
00:20 Moi, j'ai perdu 12 kilos et là, je commence à avoir mal.
00:23 Enfin, je commence, ça fait déjà plusieurs jours que j'ai mal dans le squelette
00:27 et j'ai des brûlures dans les rênes, donc il faut que ça s'arrête rapidement.
00:31 - Est-ce que ça ne va pas trop loin ? On l'entend, vous mettez votre vie en danger.
00:36 On ne peut vivre que 3 jours sans boire. Alors, comment vous l'expliquez à vos proches, notamment votre fils de 6 ans ?
00:42 - Écoutez, j'ai envie de dire plutôt, est-ce que nos gouvernants ne vont pas trop loin en nous proposant des projets écocides comme ceux-là ?
00:54 Voilà, c'est surtout ça la vraie question qu'il faut se poser aujourd'hui.
00:58 Et je ne pense pas que ce soit nous, les radicaux.
01:01 Les radicaux, ce sont les décisions qui sont prises aujourd'hui qui vont à l'encontre des...
01:07 Vous m'entendez, pardon ?
01:10 - On vous entend très bien, qui vont à l'encontre de...
01:13 - Oui, pardon.
01:16 - Du climat, c'est ça ?
01:18 - Oui, qui vont à l'encontre du climat, mais bien évidemment.
01:20 Écoutez, vous avez annoncé à votre radio, je l'ai entendu il y a 10 minutes, qu'aujourd'hui on va battre des records de température à Castres, 32 degrés, en mois d'octobre.
01:28 Écoutez, si ça déjà, ça ne vous alerte pas, ou si ça n'alerte pas l'opinion publique, je pense qu'il faut vraiment se poser les bonnes questions.
01:34 - Alors écoutez, je vais vous faire réagir après. Écoutez Jean Terlier, le député du Tarn, qui défend ce projet coûte que coûte.
01:40 - Il a été respectueux de l'ensemble des procédures administratives qui ont conduit à une déclaration d'utilité publique, à une déclaration d'utilité publique environnementale,
01:49 à un arrêté de commencement des travaux, et on a été élus sur la base de projet, notamment celui de la réalisation de l'autoroute A69 entre Toulouse et Castres.
01:56 - Alors Thomas Braille, le quatrième recours déposé pour suspendre le chantier a été rejeté vendredi. Est-ce que vous ne perdez pas confiance ?
02:04 - Moi j'ai juste envie de dire aujourd'hui, est-ce qu'il y a une dissociation des pouvoirs et des juges et des tribunaux ?
02:15 - C'est vraiment la question que je pose aujourd'hui. On aurait dû gagner sur suspension parce qu'il n'y avait pas de dérogation dans l'autorité environnementale, et ça c'était clair et net.
02:26 - Tout le monde a été vraiment estomaqué. Et monsieur Terlier, moi j'ai débattu avec lui, je vous invite à regarder la vidéo qui va sortir aujourd'hui sur France 3.
02:35 - Il a clairement avoué dans cette vidéo, face à moi, que 17 euros c'était très cher et qu'il fallait revoir le prix de cette autoroute.
02:42 - Et je lui ai clairement dit "est-ce qu'on ne met pas la charrue avant les bœufs ?"
02:45 - Donc le ministre a clairement avoué à demi-mot qu'il fallait revoir les compensations environnementales.
02:53 - Mais attendez, à quel moment on fait une autoroute si les choses ne sont pas claires dès le début ? Qui va pouvoir se payer ça, 17 euros aujourd'hui d'aller-retour ? Personne.
03:00 - Oui mais l'autoroute se fera, les travaux sont d'ailleurs déjà bien commencés. Il y a une quarantaine de points de chantier, des centaines d'employés qui travaillent tous les jours.
03:08 - C'est très visible quand on va dans le secteur.
03:11 - Ah oui mais ça, écoutez, on a bien compris qu'ils travaillent à taxe 6h du matin, ils font juste une pause à midi, ils reprennent à 1h et ils travaillent jusqu'à tard le soir.
03:20 - Ils sont en train de nous montrer qu'il faut qu'ils avancent très vite parce que leur projet ils le veulent.
03:27 - Mais après, ce n'est pas parce que les travaux ont commencé qu'on ne peut pas arrêter les choses.
03:30 - Nous ce qu'on demande, ce n'est pas compliqué, c'est qu'on demande une analyse socio-économique, une expertise indépendante sur les données socio-économiques.
03:41 - Parce que les nouvelles données environnementales, elles ont bougé. Et aussi, clairement aujourd'hui, on l'annonce, c'est nouveau, mais on veut mettre en place un référendum, il faut que les citoyens soient consultés.
03:53 - On rappelle quand même que les instances indépendantes comme l'autorité environnementale et le comité national de la protection de la nature ont donné un avis défavorable.
04:01 - Et malgré ça, et même la commission des finances, elle a dit que cette autoroute allait être déficitaire.
04:07 - Donc on sait tous très bien que c'est un jeu politique entre nos politiques et les personnes qui réalisent l'autoroute.
04:15 - Mais à quel moment les citoyens sont vraiment concertés ? 90% d'avis défavorables sur l'enquête publique environnementale, c'est 6200 vies déposées par des gens du territoire.
04:25 - Voilà ce que j'ai à vous dire aujourd'hui.
04:27 - Malgré tout, à Tosca, le concessionnaire a réussi à avoir toutes les autorisations pour commencer le chantier.
04:33 - On a eu des réactions sur X, anciennement Twitter, ce matin. L'élu à la mairie de Toulouse, notamment Jean-Jacques Bolzang, qui a écrit "Le choix extrémiste de certains n'engagent qu'eux-mêmes".
04:44 - Alors est-ce que vous et deux autres militants qui entaiment aujourd'hui cette grève de la faim, des extrémistes, comme il dit ?
04:52 - Écoutez, j'ai envie de dire que les extrémistes aujourd'hui, c'est pas nous. Les extrémistes, c'est ceux qui n'ont pas compris que demain leurs enfants ne vont plus pouvoir vivre sur cette planète s'ils ne font rien.
05:01 - Comme je vous l'ai expliqué déjà, il y a 31 degrés qui ont été annoncés à Toulouse, j'ai envie de dire à ces enfants dans quelques années qu'ils ne pourront plus vivre à Toulouse parce qu'il fera trop chaud.
05:12 - Moi je fais ça parce que je suis un petit garçon et on n'a rien contre le fait qu'il y ait des projets qui se fassent, mais aujourd'hui il va falloir réfléchir à des projets intelligents.
05:20 - Et voilà, c'est tout ce que j'ai à leur dire. Après, ça n'engage qu'eux, mais les extrémistes, c'est clairement pas nous aujourd'hui. Les extrémistes, c'est les personnes qui ne pensent pas à l'avenir de nos enfants de demain.
05:30 - Carole Delga, la présidente de Région, a accepté l'idée d'une médiation. Ça en est où aujourd'hui ? Est-ce que vous allez participer ?
05:37 - Alors, ce n'était pas forcément une médiation qu'ils proposaient, c'était un dialogue et un échange pour revoir avec eux les compensations environnementales, comme quoi rien n'est vraiment propre dans ce dossier.
05:53 - Et de discuter peut-être aussi très certainement du prix de l'autoroute, puisque c'est trop cher. Mais nous ce n'est pas ça qu'on a demandé.
06:00 - Vous demandez l'arrêt ?
06:02 - Nous ce qu'on a demandé, c'est une suspension des travaux et l'arrêt des travaux et le temps d'une médiation sur les points que je vais déjà évoquer.
06:12 - Merci beaucoup Thomas Breil. Je le rappelle, vous entamez une grève de la soif à 14h et là vous vous trouverez devant le ministère de la Transition écologique à Paris pour lancer cette grève de la soif.
06:25 - Et je le rappelle aussi, les associations opposées à la 69 organiseront un nouveau week-end de mobilisation sur le tracé les 21 et 22 octobre 2023. Bonne journée.
06:36 - Merci. Lulu sur la page Facebook nous dit force à lui, force à vous Thomas Breil. Mais je ne pense pas que ça change les choses. Il se bat contre une grosse machine qui n'est pas prête de céder.
06:45 Le débat continue, si vous le souhaitez. 05 34 43 31 32.

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