La culture dans tous ses états - Émission du 06 octobre

  • l’année dernière
Céline Alonzo et André Bercoff reçoivent Lorànt Deutsch, acteur, animateur et auteur de "À toute berzingue" publié aux Éditions Michel Lafon.

Retrouvez La culture dans tous ses états tous les vendredis avec Céline Alonzo et André Bercoff à partir de 13h.

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##LA_CULTURE_DANS_TOUS_SES_ETATS-2023-10-06##

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Transcript
00:00 *Musique*
00:24 L'immortel j'ai entraîné
00:26 Et oui, et cette route des vacances André Bercoff, et bien nous allons l'emprunter sur Sud Radio
00:30 avec un passionné d'histoire, l'acteur, acteur et animateur Laurent Deutsch
00:34 qui publie un très beau livre sur l'histoire des plus grandes villes de France André.
00:37 Oui, oui, il serait temps de reparler de la France, hein, parce que c'est très très bien qu'on parle de partout
00:41 et on a raison de parler de Kiev, on a raison de parler de tout ce qui se passe entre la Chine, l'Inde et autres
00:47 mais l'île, Versailles, Orléans, Rennes, Angevry, Vlaga, Yard, Bayonne, Nice, Marseille, Carcassonne
00:53 ben ça existe, et en plus ce sont de très très très belles villes, ce sont des villes d'identité, ce sont des villes d'histoire
00:59 ce sont des villes de millénaires, on oublie ça, et c'est très bien que Laurent Deutsch, voilà, il a quitté le métro parisien
01:06 il était très underground et il s'est dit "Allez, allez, je vais aller au Grand Air, je vais voir ce qui se passe"
01:10 et puis c'est vraiment très très intéressant de voir cette découverte des villes
01:14 que vous avez fait en historien, en géographe et surtout en artiste et ça fait plaisir.
01:19 Et oui, et ces villes qui ont forgé le destin de notre nation, André Bercoff, nous allons en parler dans un instant sur Sud Radio
01:24 avec Laurent Deutsch, alors accrochez-vous, accrochez vos ceintures pour un tour de France à toute Berzingue.
01:30 Sud Radio, la culture dans tous ses états, André Bercoff, Céline Alonso
01:36 Il revient à ma mémoire, des souvenirs familiers
01:40 Je revois ma blouse noire, lorsque j'étais écolier
01:45 Sur le chemin de l'école, je chantais à pleine voix
01:50 Des romances sans parole, vieilles chansons
01:55 De notre histoire, d'autres fois
01:59 Douce France, cher pays de mon emploi
02:05 Et oui André Bercoff, et bien cette douce France, nous allons la sillonner avec vous, Laurent Deutsch
02:10 Bonjour à vous et merci d'être avec nous sur Sud Radio jusqu'à 14h, alors vous publiez un très beau livre
02:15 chez Michel Laffont intitulé "À toute Berzingue" dans lequel vous nous emmenez à la découverte de l'histoire des plus grandes villes de France
02:23 Ce parcours s'inspire de votre chaîne Youtube dont je suis vraiment une adepte, une passionnée, une fervente admiratrice de vos vidéos
02:31 C'est vous, c'est vous, c'est vous, on cherchait qui était l'abonné
02:34 C'est vous, je suis ravi, quel abonné ? Il y a des chiffres qui valent plus que d'autres
02:40 Alors effectivement sur cette chaîne Youtube qui s'intitule "À toute Berzingue", depuis 5 ans vous avez quoi ? Sillonné plus de 100 villes de France ?
02:47 Oui à peu près une centaine maintenant, c'est mon odyssée, Ulysse il a mis 10 ans pour rallier Itac, et bien moi j'espère qu'en 10 ans j'aurai rempli un album magnifique
02:56 qui est notre album de famille à tous, qui est notre pays, la France, je veux lever toutes les zones grises, toutes les zones blanches pour mieux la connaître
03:05 et peut-être mieux la transmettre aussi à mes enfants parce que je me dis dans 20, 30, 40 ans, un peu comme une vieille carte postale que je pourrais leur transmettre
03:13 je sais pas où ils vont vivre, où ils vont s'installer plus tard mais peut-être qu'ils iront à Clermont-Ferrand, à Bréhive, à Béziers
03:18 J'espère qu'ils seront encore là, Clermont-Ferrand, Ville et Béziers en tout cas
03:22 Ah bah oui, bien sûr qu'ils seront là et eux aussi ils seront peut-être, et ils se diront, bah tiens je leur ferai un petit clin d'oeil d'où je serai, je sais pas où
03:31 et ils se diront "ah bah tiens qu'est-ce qu'il disait papa ou papy sur Clermont-Ferrand et Bréhive-la-Gaillarde il y a 30, 40, 50 ans"
03:37 Et oui, comment vous les choisissez toutes ces destinations ?
03:40 Au départ, j'ai été attiré par des villes, il y a des villes qui me passionnaient, je voyais ce nom là, quand je partais en vacances, des villes justement, on parlait de Clermont-Ferrand
03:50 C'est une ville qui m'a toujours intrigué, qu'est-ce qu'il y a à Clermont-Ferrand, j'ai voulu aller aussi dans le sud, aller à Nice
03:56 J'ai très vite voulu embrasser un maximum l'Hexagone, donc je me suis étiré pour faire les coins, j'ai voulu faire les coins au départ
04:02 Donc c'était Brest, c'était Lille, c'était Strasbourg, Perpignan, Nice et les Bayonnes
04:07 Les 6 coins de l'Hexagone
04:08 Les 6 coins, ouais, les 6 coins de l'Hexagone, ça a commencé comme ça, puis petit à petit, rentré, pénétré, je me suis acheté une carte de France
04:14 avec une échelle de 30 km et je me suis dit, il faut que je remplisse tout ça, donc l'intérêt pour moi, l'intérêt kilométrique
04:20 est de faire toutes les villes séparées de 30 km pour remplir toute la France, comme un bel album Panini et un livre d'images quand on était petit
04:29 Alors dans votre livre, vous livrez l'histoire de 15 villes de l'Antiquité à nos jours, commençons par Lille, la perle du Nord
04:37 *Musique*
04:45 C'est Enrico ça, c'est Enrico
04:47 Et oui, Enrico Macias qui rend un très bel hommage aux gens du Nord, André Bercoff
04:50 Alors Laurent Deutsch, Lille à l'origine, c'était une île
04:54 Ouais, souvent, c'est ça qui est amusant, c'est que moi d'ailleurs, j'ai commencé, ma passion d'historien, vous savez le mot histoire, ça vient d'un mot grec qui est un mot d'hérodote, historia, qui veut dire enquête
05:03 Et en fait, moi, quand je découvre un endroit, que ce soit une ville, une rue, ou même une personne, son nom nous renseigne, son nom nous indique, et souvent le nom, les anciens n'étaient pas bêtes, le nom raconte ce que c'était
05:15 Et ben voilà, l'étymologie de Lille, c'est effectivement une île, une île perdue dans des marécages avec la deule qui serpentait tout autour
05:22 Et cette île, petit à petit, s'est structurée, on en a fait un castrome romain, puis une mode féodale, puis une tour, puis un château, puis une ville, une agglomération, voilà, ça s'est agrégé petit à petit
05:32 Elle est devenue très riche, cette Perle du Nord, c'était une des principales villes des Flandres, on n'était pas en France, et pour qu'elle devienne la Perle du Nord du Royaume de France, pour citer Louis XIV, il faudra attendre le XVIIe siècle
05:42 Oui, c'est pour moi
05:43 Ah oui, la Lille des Françaises que tu es, 300, 400 ans
05:46 Ah oui, c'est ça, et en fait, cette ville est née au VIIe siècle, au VIIe siècle, pardon, au VIIe siècle, quoique
05:52 Et ben, quand vous voulez, je sais pas comment il est regardé avec insistance, c'est bizarre, le voyage, ça vous inspire Céline ?
05:56 Et au commencement, il y avait une bataille de géants, si on veut rester dans la légende
06:00 Oui, alors souvent, l'histoire, avant d'être une science et avant d'être factuelle, elle est souvent rêvée, mythique, mais ça fait partie de l'histoire, c'est le substrat historique
06:10 Souvent on dit "ah mais non, mais ça c'est des fables, c'est pas la vraie histoire", il faut être un petit peu plus prudent quand on dit ça, c'est que les mythes historiques font partie de l'histoire du substrat
06:18 C'est Paul Veyne, un grand historien, qui le dit, et donc effectivement, cette histoire de géants qui s'appelait Lydric et Finnaert font partie du mythe fondateur de Lille
06:27 à savoir ce Lydric qui va aller venger son père qui avait été assassiné par un méchant géant qui s'appelait Finnaert, il va aller le tuer
06:34 et en récompense, il y a un roi franc, je sais plus si c'est Pépin le Bref ou Charlemagne, qui va lui dire "tiens, installe-toi là, t'es un bon petit gars, et tu vas surveiller nos frontières, et tu vas surveiller nos arrières à Lille"
06:44 et voilà, Lille serait née de ce fond de géants de Lille
06:47 C'est la légende, ça arrive vraiment dans les légendes
06:49 Oui, on est dans la légende
06:50 Et après, on arrive à Bouvines, et Bouvines, c'est le titre d'un extraordinaire livre de Emmanuel le roi Ladurie
06:56 Et puis aussi le Georges Duby, Dimanche à Bouvines
06:59 Et on dit vraiment que peut-être c'est dans cette bataille à Bouvines que pour moi, un des plus grands personnages de notre histoire, un de nos plus grands ancêtres, un de notre aïeul majeur, j'ai envie de dire, le super aïeul qui s'appelait Philippe Auguste
07:11 Un peu méconnu aujourd'hui, on parle tout le temps des rois, on parle de Louis XIV, etc.
07:15 Philippe Auguste est pour moi le plus grand des rois de France, puisque c'est lui qui a fait la France
07:19 On dit que le royaume de France est né avec lui, avant on parlait du royaume des Francs, il y avait plusieurs Francis, etc.
07:24 Et la France serait née lors de cette bataille où, simplement, Philippe Auguste a défoncé tous ses ennemis, tous ses rivaux
07:31 De l'empereur au flamand, justement à la Flandre, aux anglais, il a dégommé tout le monde et il a assis son autorité
07:41 Et la France est peut-être née ce fameux dimanche de juillet à Bouvines, où il y a encore des traces avec une chapelle magnifique
07:48 On est sur une voie romaine, comme toujours, les grandes batailles se déroulent autour de grands boulevards de circulation
07:53 Là ça se déroule sur une voie romaine. - Il y a une chapelle, oui, vous décrivez une chapelle extraordinaire
07:56 Il y a une chapelle à côté de trois petites chaînes, et c'est magnifique, parce qu'on dit que c'est là qu'il y avait le camp de base de Philippe Auguste
08:02 Et là, moi, je ferme les yeux et j'entends encore le tumulte de la bataille, et tout ça avec le bonheur de 800 ans après
08:08 C'est-à-dire qu'il n'y a plus de souffrance, il n'y a plus ni bourreau, ni coupable, ni victime, c'est que de l'histoire
08:12 - Ni sans merci, oui, absolument
08:14 - Alors le comte, effectivement, de Flandre s'est fait emprisonner par le roi
08:19 - Ferrand de Valafféré - C'est ça, exactement
08:21 Mais à l'époque, qu'est-ce qui fait que le roi de France n'avait pas mis la main sur la Flandre, alors ?
08:25 - Parce que le royaume de France, fin du XIIe siècle, avec Philippe Auguste, c'est tout petit
08:30 C'est tout petit, il faut savoir que quand le royaume de France, quand il se développe avec Uqqapé, quand les Capétiens, c'est vraiment...
08:36 C'est des barons plus gros que les autres, en fait
08:38 Quand l'empire de Charlemagne s'effondre, on rentre dans un chaos qui s'appelait la féodalité, avec des tout petits seigneurs qui règnent sur des tout petits territoires, des tout petits domaines
08:46 Et il n'y a pas un roi qui chapeaute tout ça, j'ai envie de dire que les rois sont venus petit à petit comme des superstructures
08:52 Un peu comme aujourd'hui en économie, il y a des grandes enseignes qui dominent un petit peu le marché
08:55 C'était pareil pour l'histoire, il y a des petits à petits, des plus gros qui se sont imposés
08:59 Mais il a fallu avoir un sacré courage et une sacrée volonté
09:02 Parce que quand par exemple Uqqapé dit "je vais essayer de régner sur un territoire de plus en plus vaste"
09:08 Il était contredit en permanence par ses barons
09:11 Ça sera pareil le cas pour Philippe Auguste qui n'arrivait pas à mettre la main sur le comte de Flandre
09:14 Qui était totalement indépendant, peut-être même plus puissant que lui
09:17 Et bien il est allé lui régler son affaire par les armes
09:20 Et au milieu du Moyen-Âge, ceux qui se sont imposés à Lille, c'est les ducs de Bourgogne
09:24 La Bourgogne, ce qui est marrant avec Lille, c'est qu'on est sur cette espèce de talon d'Achille du royaume de France, de la France depuis toujours
09:31 Il faut savoir que la France, sur 5 de ses 6 côtés, il y a des frontières naturelles
09:35 C'est les mers, la mer du Nord, la Manche, l'Atlantique, la Méditerranée
09:39 C'est les montagnes, les Pyrénées, les Alpes, le Jura, les Vosges, voilà on est protégé
09:43 Mais sur l'angle nord-est, on n'est pas protégé
09:46 Et c'est l'éternel problème de la frontière
09:49 Est-ce que la frontière est sur le Rhin ? Est-ce qu'elle est sur la Meuse ?
09:52 Donc quand la France va bien, elle est plutôt sur le Rhin
09:54 Et quand la France va mal, elle est plutôt sur la Meuse
09:56 Et au-dessus, au nord, on a ce couloir d'invasion qui va être un...
10:01 Jusqu'en 40, là-bas il y a des Ardennes, etc.
10:04 De tout temps, c'était vraiment notre talon d'Achille
10:07 Et voilà pourquoi Louis XIV, quand il va conquérir le Nord et Lille, il va en faire une énorme citadelle
10:14 C'est ce qu'il appelait sa Perle du Nord, c'était une citadelle, une forteresse, une fameuse école de Vauban
10:18 Et l'Arc de Triomphe qui est sur la route de Paris, magnifique, qui a été rebaptisé récemment rue Pierre-Moiroir
10:23 Je trouve ça un petit peu dommage d'ailleurs, quand Martine Aubry a fait ça
10:26 Parce que comme je disais, pour moi c'est l'étymologie qui nous raconte l'histoire
10:29 Et il y avait cette grande rue qui était la rue de Paris, qui nous racontait que c'était la rue qui menait à Paris
10:33 Pierre-Moiroir c'était un grand bonhomme, il n'y a pas de problème, il a déjà un stade, il a déjà plein de choses
10:37 Pourquoi débaptiser la rue de Paris qui racontait quelque chose de la ville ?
10:41 Pierre-Moiroir c'est aussi Lille, mais j'aime mieux quand c'est des histoires plutôt que des bonhommes moi
10:47 Vous voyez, c'est de Laurent de Philippe-Auguste à Martine Aubry
10:50 Ça a changé !
10:53 En tout cas, aujourd'hui Lille n'est plus l'empire du textile, mais reste quand même une cité très attrayante
10:58 Notamment pour les étudiants, et on ne peut pas ne pas faire escale à Lille à la maison de Gaulle
11:03 Eh ben oui, c'est tout à fait charmant, c'est émouvant, parce que dans cette maison où est né le général de Gaulle
11:10 Vous avez sa robe de baptême, et le mec il avait déjà ma taille quand il a été baptisé
11:17 Vous savez qu'à cette époque là on les baptisait tout de suite, on attendait pas 4-5 ans
11:20 On les baptisait vraiment dès la naissance pour qu'ils rentrent dans la communauté des chrétiens
11:24 Et vous voyez sa robe de baptême, son aube de baptême, elle me va quoi !
11:29 C'était vraiment un grand bonhomme, dès le début il était déjà grand le gars
11:32 Je suis sûr que vous allez à la maison, vous l'avez reméti
11:35 Laurent Dutch-André Bercov, je vous propose tout de suite de partir à Versailles
11:46 Alors l'an 2, on en vient à l'actualité
11:51 Et d'ailleurs c'est quand même assez extraordinaire qu'on reçoive à Versailles
11:55 Parce que pendant très longtemps c'était un lieu maudit, un lieu tabou
11:58 D'ailleurs ça a fait grincer quelques dents cette grande soirée, cette grande réception à Versailles
12:02 Déjà parce qu'évidemment il y en a qui disent que dès qu'on fait quelque chose d'un peu magnifique il faut penser aux autres
12:07 Chacun son tempérament, mais c'est vrai que recevoir à Versailles c'est pendant très longtemps quelque chose d'impensable
12:15 C'était le lieu de Marie-Antoinette et de Louis XVI, c'était la fin de la monarchie
12:19 On est allé les chercher en octobre 89, les femmes surtout en octobre 89
12:22 Elles sont allées les chercher pour les ramener nos têtes au jeu
12:25 Le boulanger, la boulangère, le petit mitron
12:27 Le petit mitron c'est ça, donc recevoir à Versailles était longtemps quelque chose d'interdit
12:30 Il faudra attendre un roi anglais, enfin une reine, Victoria
12:33 Pour qu'on reçoive à nouveau à Versailles et que Versailles retrouve un petit peu son lustre passé
12:38 Alors que c'était devenu un lieu maudit
12:40 Merci les anglais, parce que sans Victoria et maintenant sans Charles III, Versailles serait un petit peu dans l'ombre
12:45 Ce qui est intéressant c'est que vous remontez le fil de l'histoire dans votre livre
12:50 Et j'ai découvert que dans l'antiquité, Versailles n'existait pas
12:55 C'est un lieu en plus qui était assez...
13:00 Des forêts, des druides
13:02 Là encore, quand vous ne savez pas, prenez l'étymologie
13:05 Versailles, c'est le versant de l'eau
13:08 C'est un endroit où l'eau stagne un peu
13:11 Elle crée des marécages qui sont un peu impropres pour la culture et pour les habitations
13:17 C'est des endroits qu'il a fallu drainer, assécher
13:21 Pour petit à petit mettre une forêt
13:23 Il y a une forêt qui s'est développée, puis un relais de chasse
13:25 Qui plaisait bien à Louis XIII, il allait se planquer là
13:27 C'est Louis XIII qui en a fait son...
13:29 On dit qu'Henri IV l'aurait repéré déjà, ce petit endroit
13:33 Il y était allé avec Louis XIII en disant "tiens c'est joli ce petit manoir"
13:36 Louis XIII l'aurait transformé en relais de chasse en mémoire de son père
13:39 Et Louis XIV en aurait fait Versailles aussi en mémoire de son père
13:42 Et pour s'éloigner de Paris surtout, parce qu'il détestait Paris, Louis XIV
13:46 C'était une ville qui était pour lui infréquentable, dangereuse
13:51 La seule chose, d'ailleurs je vous pose la question, c'est marrant
13:53 Louis XIV, le grand roi, etc, qu'est-ce qu'il a fait pour Paris, Louis XIV ?
13:56 Le Louvre !
13:59 Le Louvre existait déjà, il l'a transformé en musée
14:01 Il l'a quitté surtout, il l'a surtout abandonné le Louvre
14:03 C'est vrai, vous avez raison, il a fait la colonnade avec Perrault
14:06 Il a complété la cour Carré, mais sinon il n'a pas fait grand chose
14:09 Il a supprimé les enceintes, parce qu'il ne voulait pas que Paris se révolte
14:13 Comme avec le siège d'Henri IV, son aïeul, Paris qui résistait
14:16 Donc il a supprimé les enceintes pour faire des boulevards à aérer
14:19 Et sinon il n'a créé que des hôpitaux pour purger la ville de tout ce qui traînait
14:23 De tout ce qui est considéré comme des vagabonds, des prostituées
14:25 Il a créé la salle pétrière, il a créé Saint-Anne
14:29 Et les Invalides pour les militaires, il a créé des hôpitaux pour nettoyer la ville
14:32 Donc Versailles c'est son grand oeuvre
14:35 Ça a été articulé tout autour de sa propre personne
14:39 Et autour de la course du soleil
14:42 Parce que tous les rituels de Louis XIV à Versailles
14:45 Le pilevé, le grand coucher, etc.
14:47 Et ses déplacements dans la journée suivaient la course du soleil
14:50 Ça c'est assez incroyable
14:51 Et sa chambre est située au centre du château
14:55 Il est au centre, il ne peut pas être dans un coin planqué, il faut qu'il soit à bout
14:58 Est-Ouest comme le soleil
15:00 Quand vous avez ouvert le paillon de l'horloge, il était à côté de l'horloge
15:02 Il était là, on le voyait, ça se levait à l'Est avec lui, ça se couchait à l'Ouest avec lui
15:05 C'est très passionnant comment ces gens ont été centrés
15:09 Et surtout, l'extraordinaire perfection avec le nôtre, avec tous les architectes
15:15 Il a eu les plus grands
15:18 Il les a aussi faits
15:23 Il a eu aussi l'habileté de voir ce qui marchait
15:26 Il y avait déjà eu plusieurs préfigurations de Versailles
15:30 Notamment avec Fouquet à Vaux-le-Vicomte
15:32 Où déjà, Lebrun, Levaux, Le Nôtre, Lacatigny, Vattel
15:35 Tous ces grands hommes du grand siècle
15:37 Même Molière, La Fontaine, œuvraient déjà pour des grands personnages
15:41 Et il se les a récupérés pour servir son œuvre
15:45 Pour notre plus grand bonheur et notre plus grand plaisir
15:47 Parce que quand on voit Versailles aujourd'hui
15:49 Forcément, on a les chevilles qui enflent
15:51 On en profite un peu tous
15:53 Quelle fierté nationale
15:55 Alors Laurent Dutch, il y a une région de France qui vous tient particulièrement à cœur
15:58 C'est la Bretagne
16:00 Dans tous les coins de Bretagne
16:02 Dans les fêtes et les pardons
16:04 Tous les gars de la campagne
16:06 Crodonnent cette chanson
16:08 Les chaperons vivent les Bretagnes
16:12 Mais c'est rêve, c'est rêve
16:14 Là, tu me racontais des rues
16:16 Là, j'en ai fait plusieurs à toute Berzingue
16:18 On va dire que j'ai fait une centaine de villes
16:20 Dans ce premier livre, il y en a une quinzaine
16:22 Donc évidemment, vous me voyez venir
16:24 Le succès lui prête vie
16:26 J'espère dans un deuxième volume
16:28 Vous raconter d'autres villes de Bretagne
16:30 Parce que j'ai eu la chance aussi de faire Vitrée
16:32 J'ai fait Lagnon, j'ai fait Brest, j'ai fait Vannes
16:34 Je vais aller faire Lorient le mois prochain
16:36 Mais pour ce premier volume, oui j'ai sorti Rennes
16:38 La une des deux capitales de Bretagne
16:40 Parce qu'on ne peut pas parler de Rennes sans parler de Nantes
16:42 Qui évidemment fait partie de la Bretagne
16:44 Et après, il y a eu des disputes
16:46 Les gens qui disent "Non, Nantes, c'est pas la Bretagne"
16:48 Vous savez depuis quand Nantes ne fait plus partie de la Bretagne ?
16:50 Depuis Pétain et Vichy
16:52 Voilà, chacun son camp
16:54 Pour moi, Nantes fait partie de la Bretagne
16:56 Et celui qui l'a enlevé de la Bretagne s'appelait Philippe Pétain
16:58 Je suis pour moi un partisan de réintégrer Nantes à la Bretagne
17:00 Vous avez de bons arguments là
17:02 Surtout qu'à la Libération
17:04 Je ne suis pas super calé en histoire contemporaine
17:06 Mais je crois qu'on avait décrété que toutes les lois de Vichy
17:08 Avaient été décrétées nulles et non avenues
17:10 Elle est caduque cette expulsion de Nantes de la Bretagne
17:12 Donc il faudrait en reparler
17:14 Il faudrait en reparler à M. Ayrault et à M. Le Drian
17:16 Il faudrait qu'ils se réconcilient
17:18 Et que Nantes retrouve son statut de capitale
17:20 Et que Nantes retrouve son statut de capitale de Bretagne
17:22 C'était bicéphale la Bretagne
17:24 Et c'est pour ça que j'aime cette région
17:26 Pour répondre à votre question particulièrement
17:28 C'est que la Bretagne, c'est pas une région, c'est un pays
17:30 Elle aurait pu, effectivement
17:32 Elle aurait dû, et par un mariage heureux
17:34 Dont moi je suis très fier en tant que Français
17:36 Je suis très heureux d'avoir rajouté la Bretagne
17:38 A mon album de famille
17:40 Parce qu'elle aurait pu rester indépendante et souveraine
17:42 Et aujourd'hui, ça aurait pu être un pays
17:44 Au même titre que le Portugal
17:46 Ou la Suède ou la Norvège
17:48 Elle avait la même puissance démographique
17:50 Et elle avait les mêmes institutions, la même administration
17:52 Jusqu'à avoir des ambassadeurs au Vatican
17:54 Et battre sa propre monnaie
17:56 C'est vrai, et remarquez, au moins elle a pas été Anglaise
17:58 Déjà ça
18:00 Elle aurait pu le rester
18:02 Elle aurait pu aussi être Anglaise
18:04 Et pour notre... Là, ça aurait vraiment été compliqué
18:06 D'avoir la présence Anglaise
18:08 Si proche de nos frontières
18:10 Et de l'Angleterre
18:12 De toute façon, la Bretagne et l'Angleterre
18:14 Ont grandi ensemble
18:16 C'est vrai, c'est un peu comme l'antiquité
18:18 Il y avait Bretagne, Grande-Bretagne
18:20 La Grande-Bretagne n'était que l'île de Bretagne
18:22 Et la Maurique était un prolongement, c'était un peuple frère
18:24 Laurent Dutch, nous allons continuer ce voyage passionnant
18:26 À travers notre patrimoine dans un instant sur Sud Radio
18:28 Et on fera une halte à Carcassonne
18:30 Marseille, Nice
18:32 Et Brive-la-Gaillard
18:34 Alors restez avec nous
18:36 Sud Radio, la culture dans tous ses états
18:38 André Bercoff, Céline Alonso
18:40 Il pleut, il pleut
18:42 Berger
18:44 Presse tes blancs
18:46 Moutons
18:48 Allons sous ma chaume
18:50 Bon, il y a une anecdote sur Fabre des Glantines
18:52 Alors c'est Fabre des Glantines
18:54 L'auteur de cette comptine est Carcassonné
18:56 Laurent Dutch, racontez-nous
18:58 Ben oui, c'est Fabre des Glantines
19:00 Qui a donc écrit ce poème
19:02 Il était auteur avant d'être un grand révolutionnaire
19:04 Auteur dramatique, ouais
19:06 On lui doit aussi notre calendrier révolutionnaire
19:08 Fructidor
19:10 Germinal
19:12 Termidor, etc.
19:14 Mais ce qui est assez drôle, il y a une anecdote sur lui
19:16 Il a été condamné avec les Girondins
19:18 Après les Girondins, avec Danton
19:20 Il a été condamné à mort
19:22 Il a été guillotiné
19:24 Et il tremblait
19:26 Quand il s'est fait guillotiner en avril
19:28 Pour comprendre
19:30 Et Danton le regardait et lui a dit "Mais tu as peur Fabre ?"
19:32 Et Fabre des Glantines aurait répondu
19:34 "Non, non, je ne tremble pas
19:36 Il me manque un mot pour faire un verre"
19:38 Puisqu'il était poète
19:40 Et Danton lui a répondu "Alors, ne panique plus
19:42 Dans huit jours, des verres, tu n'en manqueras pas"
19:44 Ah, incroyable
19:46 Elle serait véridique
19:48 Elle serait véridique
19:50 Elle est citée, je crois, par Samson Le Bourreau
19:52 Dans ses mémoires
19:54 Et il paraît qu'il a chanté cette chanson jusqu'à son dernier souffle
19:56 Ben, à ça je le jure
19:58 Je ne sais pas s'il l'a chantée tout au bout
20:00 Mais c'est vrai que c'est une chanson qu'il l'a accompagnée
20:02 Mais en même temps, c'est bien moins des choses
20:04 Parce qu'elle nous a aussi pas mal accompagnés
20:06 Par moments, peut-être un petit peu trop
20:08 En devenir un peu en tétante, cette chanson
20:10 Alors, parlons de l'histoire de Carcassonne
20:12 Dans l'Antiquité, c'était un opidum gaulois
20:14 C'était une tribu celte
20:16 Qui habitait là, sur une petite hauteur
20:18 Ça dominait la vallée
20:20 Et là encore et toujours, il faut se plonger
20:22 Dans l'étymologie pour comprendre
20:24 L'origine des choses
20:26 On a longtemps cru que c'était, soit disant
20:28 Une dame carcasse qui aurait jeté
20:30 Des choses sur les envahisseurs
20:32 Tantôt, on dit qu'elle était musulmane
20:34 Et qu'elle s'opposait aux troupes de Charlemagne
20:36 Parfois, on dit que c'est le contraire, que c'était une habitante
20:38 Franque
20:40 Qui s'opposait aux morts de l'époque
20:42 Ce qui est certain, plutôt, c'est que l'étymologie
20:44 Carcassonne, en fait, existe bien avant
20:46 Ces histoires-là, ça existe dès l'Antiquité
20:48 Sous ce nom-là, et c'est plutôt
20:50 A voir du côté du chêne, le chêne pédonculé
20:52 Qui a donné Cassagne
20:54 Notamment, Cassagne
20:56 Mais vous savez qu'encore, dans le lieu de Carcassonne
20:58 Il y a encore ceci, les carcasses, etc
21:00 Ah bah oui, il y a encore sa tête
21:02 Mais parce que c'est une belle histoire
21:04 Et peut-être aussi que, voilà
21:06 La légende fait partie du mythe, fait partie de l'histoire
21:08 Ça c'est peut-être après par la tradition orale
21:10 Mélangée, mais je suis pas, je crois plus
21:12 A mon étymologie du chêne pédonculé
21:14 Que de dame carcasse
21:16 Qui sonne les cloches de Carcassonne
21:18 Pour alerter devant le danger à venir
21:20 Mais c'est une belle histoire, donc pourquoi s'en priver
21:22 Mais quelle magnifique ville médiévale
21:24 La ville haute
21:26 La citadelle est formidable
21:28 Ce qui est marrant avec Carcassonne
21:30 C'est un peu comme Clermont-Ferrand d'ailleurs
21:32 C'est pas une des deux villes
21:34 La ville haute et la ville basse
21:36 Quand on parle de Carcassonne, on ne parle que de la Seine-et-Chaussée
21:38 On ne parle que de la citadelle
21:40 Mais il y a aussi une magnifique bastide créée par Saint Louis au XIIIe siècle
21:42 Comme l'étaient les bastides
21:44 À savoir une ville fortifiée autour d'une place centrale
21:46 Un peu une place d'armes comme ça
21:48 Qui est orthonormée
21:50 Comme les vieilles villes de l'Antiquité
21:52 Américaines, avec des rues qui se croisent à angle droit
21:54 Et la citadelle, la bastide de la ville basse
21:56 A souvent été dans l'ombre de la ville haute
21:58 Mais a pris le dessus petit à petit
22:00 A l'époque moderne
22:02 Oui, au XIXe siècle
22:04 C'est au XIXe siècle où on a transféré toute l'administration
22:06 Toute l'autorité jusqu'à la cathédrale
22:08 De la ville haute à la ville basse
22:10 Qui a un petit peu signé le deuil
22:12 De cette ville haute
22:14 Mais c'est une petite revanche pour les habitants de Carcassonne
22:16 Parce que n'oublions pas que la ville haute était un peu le symbole des hommes du Nord
22:18 Quand au XIIIe siècle ils se sont farcis
22:20 Toujours à l'époque de Philippe Auguste
22:22 D'ailleurs, quand je vous disais que c'était le plus grand
22:24 C'est à l'époque de son fils, plutôt, Louis VIII
22:26 Quand ils ont conquis à la bataille de Muray
22:28 Donc du temps encore du règne de Philippe Auguste
22:30 Mais Muray, la bataille de Muray
22:32 C'est son fils, Louis VIII, qu'on appelait "Le Lion"
22:34 Qui était un farouche guerrier
22:36 Et ils ont pris Carcassonne et ils se sont installés dans la ville haute
22:38 Ils ont chassé les habitants de Carcassonne
22:40 Donc finalement, ils ont petit à petit repris le pouvoir
22:42 Il faudra attendre quelques siècles
22:44 Et cette citadelle a été préservée, restaurée
22:46 Par Viollet-le-Duc, c'était au XIXe
22:48 Avec quelque chose qui a fait grincer les dents
22:50 C'est qu'évidemment, dans le sud, on met des tuiles
22:52 Et si vous allez à Carcassonne, vous verrez qu'il y a des ardoises
22:54 Et là, c'était un petit peu le pied de nez des hommes du Nord
22:56 Peut-être des parisiens
22:58 Qui montraient quelque part leur autorité
23:00 En coiffant les toits de Carcassonne
23:02 Des symboles du Nord
23:04 Et non de ceux du Sud
23:06 - Le patrimoine mondial de l'humanité
23:08 - Exactement, mondial de l'UNESCO depuis 1997
23:10 - C'est une ville exceptionnelle
23:12 - C'est l'épice, c'est la chapelle Sixtine
23:14 De nos monuments médiévaux
23:16 Quand on passe sur l'autoroute
23:18 Quand vous prenez l'autoroute A9, celle qui relie les deux mers
23:20 Pour aller de Bordeaux à Perpignan
23:22 Vous la voyez surgir comme ça
23:24 Cette espèce de mamelon fortifiée
23:26 Cette couronne crénelée de remparts
23:28 Presque intacte
23:30 La ville haute, elle en jette
23:32 - Alors faisons escale à présent
23:34 Dans une autre cité, la cité fosséenne
23:36 Un soir, les voyous de Marseille
23:38 M'ont fait goûter à leurs bouteilles
23:40 Au fond d'un bistro mal fabriqué
23:42 Où j'attendais de m'embarraquer
23:44 Ils me parlaient tous de voyages
23:46 - Colette Renard, André Bercoff
23:48 - Marseille, tais-toi Marseille
23:50 - Mais Marseille, c'est vrai que c'est tellement spécial
23:52 Enfin, ne fût-ce que les métaphores footballistiques
23:54 Au MPSG, à Paris, à Marseille
23:56 Il y a toujours cette espèce de rivalité
23:58 Comme ça dans tous les domaines
24:00 - Oui, c'est vrai
24:02 - C'est un peu comme la France
24:04 - C'est un peu comme la France
24:06 - C'est un peu comme la France
24:08 - C'est un peu comme la France
24:10 - C'est un peu comme la France
24:12 - C'est un peu comme la France
24:14 - C'est un peu comme la France
24:16 - C'est un peu comme la France
24:18 - C'est un peu comme la France
24:20 - C'est un peu comme la France
24:22 - C'est un peu comme la France
24:24 - C'est un peu comme la France
24:26 - C'est un peu comme la France
24:28 - C'est un peu comme la France
24:30 - C'est un peu comme la France
24:32 - C'est un peu comme la France
24:34 - C'est un peu comme la France
24:36 - C'est un peu comme la France
24:38 - C'est la première ville de France
24:40 - C'est la première ville de France sans doute
24:42 - Aujourd'hui on hésite entre Marseille et Béziers
24:44 - Aujourd'hui on hésite entre Marseille et Béziers
24:46 - Puisque au niveau des vestiges qu'on a retrouvés
24:48 - On est à 2600 ans d'histoire
24:50 - Béziers peut-être 2650
24:52 - Le débat est lancé et loin d'être terminé
24:54 - Je ne suis pas assez historien et précis
24:56 - Et connaisseur du sujet pour pouvoir trancher aujourd'hui
24:58 - Mais les deux villes se battent
25:00 - Mais les deux villes se battent
25:02 - Donc Marseille bien avant Paris
25:04 - Bien sûr, quand Marseille se développe avec les Grecs
25:06 - Puis avec les Romains
25:08 - C'était la plus vieille ville de Gaulle dans l'Antiquité
25:10 - Elle était en dehors
25:12 - C'était une ville tournée vers le littoral
25:14 - Ça a toujours été une ville
25:16 - Qui a regardé la mer
25:18 - On est quand même rentré
25:20 - On a allongé le Rhône
25:22 - Pour pénétrer dans les terres
25:24 - Mais le Rhône il est plus loin
25:26 - Et Marseille c'est vraiment une ville de littoral
25:28 - Quand les Grecs créent ce comptoir
25:30 - Les fosséens, ils arrivent de fossé
25:32 - Ils créent ce comptoir, ils sont dans cette espèce de petite hanse magnifique
25:34 - Qui est le vieux port, c'est pas le vieux port actuel
25:36 - C'est un petit peu plus en retrait dans les terres
25:38 - Où il y a aujourd'hui le musée
25:40 - Le musée antique de Marseille qui est magnifique
25:42 - Il faut aller voir, qui vous raconte tout ça
25:44 - Vous avez cette petite corne comme ça
25:46 - Qui était un abri insulaire, un abri intérieur
25:48 - Il y a une légende évidemment, puisque tout commence par des légendes
25:50 - D'un mariage heureux entre une autochtone
25:52 - Entre un Grec et une autochtone
25:56 - Ils se sont mariés
25:58 - C'est le gyptis et protis
26:00 - Donc déjà une ville métisse, Marseille
26:02 - Mais pendant très longtemps, elle est d'autournée à la France
26:04 - C'est une ville à part, elle est géniale
26:06 - Elle est magnifique
26:08 - Elle est spéciale
26:10 - Elle est sévère
26:12 - Elle a une solide identité
26:14 - Il n'y en a pas deux comme elle en France
26:16 - Le vieux port tel qu'on le connait
26:18 - C'est l'oeuvre des romains
26:20 - C'est eux qui à l'époque ont déjà
26:22 - Aménagé, qui l'ont aménagé avec des quais
26:24 - C'est les romains, on doit s'en romain
26:26 - Oui mais sauf qu'à l'époque, Marseille, vous avez le vieux port
26:28 - C'est une espèce de petit rectangle
26:30 - Vous allez vers la mer, et vous avez le côté du panier
26:32 - Et de l'autre côté avec Saint-Victor
26:34 - Et la vieille ville de Marseille n'est que d'un côté
26:36 - Il n'y a pas une ville qui
26:38 - Le port n'embrasse pas
26:40 - La ville n'enlâche pas le port
26:42 - C'est que d'un côté
26:44 - De l'autre côté, c'est des terres d'église
26:46 - Pendant très longtemps, d'où aussi le pape qui vient nous voir
26:48 - A Marseille, c'était un haut lieu de la religion
26:50 - Avec Saint-Victor, avec Jean Cassien
26:52 - Et pendant très longtemps, c'est des terres d'église
26:54 - Et petit à petit, ça se fera grignoter
26:56 - Par ceux qui possèdent
26:58 - Par ceux qui possédent
27:00 - Marseille, et Louis XIV
27:02 - Finira par chasser
27:04 - Les religieux
27:06 - De la rive droite du vieux port
27:08 - Quand il va faire construire l'enclos des galères
27:10 - Pour faire construire des galères, des bateaux
27:12 - Etc. Surtout des galères, on a été très en retard en France
27:14 - Quand on était au temps de la marine à voile
27:16 - Nous on continuait à faire des trucs avec des rames
27:18 - Ah oui, en tout cas
27:20 - L'un des plus impressionnants
27:22 - Vestiges du Moyen-Âge
27:24 - C'est la tour du roi René
27:26 - Oui, c'est impressionnant
27:28 - Il reste très peu de vestiges du Moyen-Âge à Marseille
27:30 - Il en reste, mais c'est vrai que la ville a été tellement bombardée
27:32 - Dans la Deuxième Guerre Mondiale, il y a tout le vieux Marseille
27:34 - Du côté de Saint-Jean
27:36 - Et donc du côté du quartier du Pannier
27:38 - Qui a été totalement détruite
27:40 - Mais c'est vrai qu'il reste des fortifications
27:42 - Et la tour du roi René
27:44 - Qui permettait, avec une grande chaîne
27:46 - De protéger l'accès au port
27:48 - Est un vestige magnifique de cette histoire
27:50 - Qui date donc de la Tour du Roi René
27:52 - Et qui est un vestige magnifique
27:54 - De cette histoire qui date de la toute fin du Moyen-Âge
27:56 - Au 15ème siècle
27:58 - Oui, c'est ça
28:00 - Elle avait été ravagée par les Espagnols en 1423
28:02 - Ils avaient piqué la chaîne et on l'a retrouvée dans un musée
28:04 - Je ne sais plus si c'est à Valence
28:06 - Oui, c'est à Valence
28:08 - Tout le quartier du Faro, etc.
28:10 - Les forteresses, etc.
28:12 - Et de l'autre côté, c'est Louis XIV
28:14 - Et c'est davantage tourné, pas pour protéger la ville
28:16 - De la mer, c'est plus le château d'Yves
28:18 - Mais par contre, le fort Saint-Jean
28:20 - Le fort Saint-Nicolas
28:22 - C'est davantage tourné vers Marseille
28:24 - Parce qu'on se méfie des émeutes, de ces gens
28:26 - De ces Marseillais qui déjà sont peut-être plus rebelles
28:28 - Qu'ailleurs sur le territoire
28:30 - Plus indisciplinés et farouches
28:32 - Et finalement, à part
28:34 - Incroyablement à part
28:36 - Les rois de France, les surveillés constamment
28:38 - Ils se méfiaient vraiment des Marseillais
28:40 - A l'époque moderne
28:42 - Des rebelles, des rebelles
28:44 - Des Gaulois, même pas des Gaulois, des réfractaires
28:46 - Ah oui, non c'était pas des Gaulois
28:48 - Ah non, c'est pas des Gaulois
28:50 - A l'origine, c'était des
28:52 - On les appelait à la fois des Celtoligures
28:54 - Ils étaient déjà pénétrés
28:56 - De cultures plus méditerranéennes
28:58 - Que celtes, quoi
29:00 - Si on veut dire que les celtes sont plus au nord
29:02 - Les Marseillais étaient déjà des peuples
29:04 - Des méditerranéens
29:06 - Le fort Saint-Jean est un
29:08 - Monument de cette époque-ci ?
29:10 - Aussi, oui, oui
29:12 - De Louis XIV
29:14 - Fort Saint-Nicolas, fort Saint-Jean
29:16 - Et quelle est l'histoire alors de cette célèbre Cannebière ?
29:18 - La Cannebière, pendant très longtemps
29:20 - La Cannebière ne débouchait pas sur le port
29:22 - C'est d'ailleurs pour vous dire à quel point le port
29:24 - C'est anarchique
29:26 - Ah la Cannebière n'arrivait pas, oui, c'est vrai
29:28 - Ah non, ça date du XIXe siècle
29:30 - Il y avait des bâtiments qui appartenaient
29:32 - Je crois à Louis XIV, pour construire les galères
29:34 - Donc elle était bouchée, le port était bouché
29:36 - Et puis il n'y avait pas cette harmonie qu'on a aujourd'hui
29:38 - Pour les raisons que je vous ai expliquées tout à l'heure
29:40 - C'est que la ville était déjà partagée entre
29:42 - D'un côté le côté religieux et l'autre la ville elle-même, sur le côté gauche
29:44 - Et on a ouvert ça au XIXe siècle
29:46 - Et on l'a appelée Cannebière
29:48 - En souvenir du chanvre
29:50 - Du chanvre, du lin, des métiers à tisser
29:52 - Pour fabriquer les voiles de bateau, pour fabriquer les sacs
29:54 - Et les choses comme ça, on se servait de chanvre
29:56 - Et ce chanvre a donné
29:58 - Le cannabis, la Cannebière
30:00 - Ah
30:02 - En Bretagne, ça a donné
30:04 - Nous y voilà
30:06 - Le cannabis vient du chanvre
30:08 - Le chanvre indien
30:10 - Et le nom de Cannebière vient de là, pas pour les raisons qu'on croit
30:12 - Plutôt pour fabriquer des toiles de jute
30:14 - De la toile
30:16 - En tout cas parlons maintenant de Nice, André Bercoff
30:18 - Nice a été fondée par les grecs de Marseille
30:20 - Avant d'en parler, écoutons
30:22 - L'hymne de Nice
30:24 - Et surtout du pays niçois qui date de 1904
30:26 * Chant de Nice *
30:40 - Ah, il y a des gens qui parlent le Nice
30:42 - Oui, oui, oui
30:44 - Et puis ça revient, ce qui est formidable aujourd'hui
30:46 - C'est que au 19ème siècle
30:48 - La République a vraiment voulu
30:50 - Ça date même de la Révolution
30:52 - On a voulu bannir nos patois
30:54 - Et nos langues régionales
30:56 - Mais pour une bonne raison
30:58 - C'était pas méchant de vouloir faire ça
31:00 - Il fallait unifier le pays
31:02 - Et surtout, on parlait de Fabre des Glantines, on m'a parlé d'un autre révolutionnaire
31:04 - Qui s'appelait Barrère
31:06 - Il disait qu'il fallait absolument instruire le peuple dans la langue nationale
31:08 - Parce que sinon, c'était trahir la patrie
31:10 - Si on maintenait le peuple dans l'obscurantisme
31:12 - S'il était pas capable de comprendre les lois, les actes et les règles
31:14 - Eh bien on revenait au Moyen-Âge
31:16 - Où le prêtre parlait latin
31:18 - Et tu pouvais pas comprendre, c'était "ferme ta gueule et prie"
31:20 - Et où le juriste parlait latin aussi
31:22 - Donc tu pouvais pas être défendu
31:24 - Non, la Révolution a voulu qu'on ait tous la même langue
31:26 - C'était un symbole d'égalité
31:28 - Et de justice
31:30 - Et aussi de maîtriser l'État
31:32 - Et de maîtriser son destin
31:34 - Donc on a cassé
31:36 - L'identité française aussi
31:38 - Voilà, parler une seule langue, un peuple, une langue, une nation
31:40 - Et aujourd'hui, au XXème siècle
31:42 - Eh bien on en revient un petit peu
31:44 - Et on retrouve nos patois, nos identités
31:46 - Parce qu'on comprend bien que
31:48 - Uniformiser
31:50 - Unifier un pays, pardon, n'est pas uniformiser
31:52 - On peut être uni
31:54 - Tout en étant multiple, tout en étant métisse
31:56 - Et alors, quelle est la spécificité de Nice ?
31:58 - Si spécificité il y a
32:00 - Ah bah, là, Nice, on est aux confins
32:02 - Et c'est une ville qui est rentrée
32:04 - Et c'est une ville qui est rentrée, peut-être
32:06 - La dernière dans l'Hexagone
32:08 - Ça date, je crois, de l'attachement en 1860
32:10 - Avec Napoléon III
32:12 - Savoy et le Haut-Comté
32:14 - Ça a été une ville qui a été
32:16 - Savoyarde, ça a été une ville qui a été
32:18 - Lombard, Montaigne, elle a été
32:20 - Elle a toujours été très convoitée
32:22 - Depuis le Moyen-Âge, comme Marseille
32:24 - Elle a aussi beaucoup été convoitée, d'ailleurs Louis XIV va avoir ce mot terrible
32:26 - C'est que Nice, aujourd'hui, il n'y a plus de château
32:28 - Il y a la colline du château, au pied du Mont-Boron
32:30 - Et Louis XIV,
32:32 - Dès qu'il a pris Nice,
32:34 - Qui lui a tant résisté, il a dit
32:36 - "Détruisez-moi ce château, il nous a tant résisté,
32:38 - Je veux qu'il n'ait jamais existé"
32:40 - Il l'a fait raser, il ne reste plus qu'une petite tour ronde
32:42 - Sur la basse Corniche, là,
32:44 - Quand vous êtes sur le bord de mer
32:46 - Au bout de la promenade des Anglais
32:48 - Il ne reste plus ça, sinon il ne reste que son emplacement
32:50 - C'est vrai que Nice est récente, par rapport à la France
32:52 - C'est la dernière rentrée
32:54 - C'est la dernière rentrante
32:56 - C'est notre dernier enfant, Nice
32:58 - Laurent Dutch, on va se retrouver
33:00 - Dans un instant sur Sud Radio
33:02 - Nous allons continuer de rendre hommage aux grandes villes françaises
33:04 - On va notamment parler de Brive,
33:06 - La Gaillarde, alors restez avec nous
33:08 - Sud Radio, la culture dans tous ses états
33:12 - André Bercoff, Céline Alonso
33:14 - Dans 5, 7, je bois mon blanc sec
33:16 - Pas de pomme, je sire mes ponts
33:18 - A plein du beurre, je chante mes tubes
33:20 - On est pressés, pressurisés
33:22 - La vie va vite, tout qu'on a dit
33:24 - Il faut foncer pour subsister
33:26 - C'est parti
33:28 - Jacques Dutronc
33:30 - Eh oui, Jacques Dutronc
33:32 - A toute Berzingue, Laurent Dutch
33:34 - Partons nous aussi à toute Berzingue
33:36 - A Brive, la Gaillarde
33:38 - Où aura lieu la 41ème édition
33:40 - De la Foire du Livre
33:42 - Du 10 au 12 novembre prochain
33:44 - J'y serai
33:46 - Eh oui, j'imagine
33:48 - C'est le plus grand salon du livre
33:50 - Ah bah bien sûr, c'est la Foire du Livre
33:52 - Moi je veux ma purée au citron, vous savez où ?
33:54 - Ah non, non, non, où ?
33:56 - Chez Francis
33:58 - Il faut aller chez Francis, la purée au citron de chez Francis
34:00 - C'est un must
34:02 - On ne connait pas Brive, la Gaillarde
34:04 - Il y a un peu de purée au citron dans son estomac
34:06 - La visite ne se fait pas pareil
34:08 - Et lui on parle de l'immortalité donnée par Brassens au marché de Brive, la Gaillarde
34:10 - A propos de bottes d'oignon
34:12 - Quand j'ai parlé de cette histoire, je ne sais plus ce qu'on m'avait dit
34:14 - Que Brassens
34:16 - Il y a un sujet au sujet de Brassens avec Brive
34:18 - Je ne sais plus lequel
34:20 - Je ne vais pas commencer à lancer dans un truc fumeux
34:22 - Mais je crois que quand on parle de ça, les gens ça les énerve
34:24 - Si on devait parler de quelqu'un de Brive
34:26 - Que moi je vénère par dessus tout
34:28 - C'est un écrivain
34:30 - Qui est extraordinaire
34:32 - C'est Claude Michelet
34:34 - A ne pas confondre avec Jules
34:36 - Claude Michelet magnifique qui a écrit des livres sur les paysans
34:38 - Notamment avec des gris volous
34:40 - Il y a eu l'école de Brive avec un certain nombre d'écrivains
34:42 - Et qu'on a appelé l'école de Brive
34:44 - Et Claude Michelet avec un écrivain magnifique
34:46 - Des gris volous, oh la la, qu'est-ce que c'est beau
34:48 - En tout cas l'histoire de cette ville
34:50 - Oui l'histoire de cette ville
34:52 - A commencé avec un saint
34:54 - A l'antiquité
34:56 - D'ailleurs c'est ça
34:58 - D'abord l'étymologie, avant de commencer avec un saint
35:00 - Parce qu'avant qu'il y ait des dieux
35:02 - Il y a eu des hommes, ou peut-être la mère, je ne sais pas
35:04 - Je vais me faire taper sur les doigts par mon prêtre
35:06 - Brive c'est un mot gaulois qui veut dire le pont
35:08 - Littéralement
35:10 - C'est un pont sur la rivière et c'est à partir de ce pont
35:12 - Que la ville va se développer et effectivement
35:14 - Brive va devenir un important lieu de pèlerinage
35:16 - En rapport avec un saint et il y a une collégiale
35:18 - Autour de ce saint qui va se créer
35:20 - Qui est la collégiale Saint-Martin je crois
35:22 - Saint-Martin l'Espagnol
35:24 - Saint-Martin l'Espagnol, voilà c'est lui
35:26 - Et la particularité de cette ville
35:28 - C'est qu'elle n'a pas de château
35:30 - Ce qui est rare
35:32 - Je ne vais pas vous rappeler vos cours du Moyen-Âge
35:34 - Pourquoi la Gaillarde ?
35:36 - Ah merde je l'ai oublié
35:38 - Parce que je me suis toujours demandé
35:40 - Brive d'accord
35:42 - Mais c'est la fortification qui lui a valu ce nom
35:44 - Oui voilà
35:46 - C'est un mot gaulois
35:48 - Qui veut dire
35:50 - La force, la force, la dureté
35:52 - Et ça vient de là
35:54 - Et effectivement c'est parce qu'elle avait des super remparts
35:56 - Remparts autour de la collégiale
35:58 - Qu'on voit encore magnifiquement bien
36:00 - Ils ont à peu près tous disparu les remparts
36:02 - Mais quand on survole un peu la Gaillarde de haut
36:04 - On voit encore cette petite olive médiévale
36:06 - Qui forme presque comme un coeur
36:08 - Et c'était ces remparts qui lui donnaient
36:10 - Qui lui ont donné ce nom de
36:12 - Sacrément Gaillarde
36:14 - Je ne sais plus quel est le soldat
36:16 - Un gars qui devait la prendre
36:18 - Elle est Gaillarde cette ville
36:20 - Et effectivement les brivistes avaient construit
36:22 - Cette fortification au Moyen-Âge
36:24 - Pour se protéger
36:26 - Et là encore un mot gaulois
36:28 - Ça me revient, ça y est je me replonge dans mes cours
36:30 - Gaillard en fait vient d'un mot gaulois
36:32 - Et d'ailleurs le mot gaulois vient de la même racine
36:34 - Gal
36:36 - Gal qui voulait dire le costaud, le balèze
36:38 - Gaulois vient de Gal
36:40 - Et Gaillard vient aussi, le mot Gaillard
36:42 - Vient de Gaulois, enfin tout c'est un peu mélangé
36:44 - Mais la racine c'est Gal qui veut dire le costaud, le robuste
36:46 - Alors l'époque moderne
36:48 - Effectivement, Brive est marquée par une histoire d'eau
36:50 - C'est le fameux pont des 13 arches
36:52 - Et ouais qui a aujourd'hui disparu
36:54 - Il en reste un souvenir dans le théâtre des 13 arches
36:56 - Qui a repris le nombre d'arches
36:58 - Et effectivement là encore souvent
37:00 - L'eau a été
37:02 - Source de vie
37:04 - Mais aussi source de destruction
37:06 - Il y a eu des inondations
37:08 - Terribles, à Brive il a fallu maîtriser
37:10 - On l'a fait petit à petit en canalisant
37:12 - La rivière et d'ailleurs
37:14 - Il y a aujourd'hui dans l'office de tourisme
37:16 - A la forme d'un phare
37:18 - Qui rappelle qu'autrefois c'est même plus que la rivière
37:20 - C'est la mer qui venait jusqu'à Brive
37:22 - C'est fou ça
37:24 - Il y a plusieurs dizaines de millions d'années
37:26 - Et donc il y a un architecte farfelu
37:28 - Qui avait créé au bout de ce canal
37:30 - Qui permettait de maîtriser la rivière
37:32 - Une tour en forme de phare
37:34 - Qui abrite aujourd'hui l'office de tourisme
37:36 - Et ça rappelle ces tons lointains où l'eau
37:38 - Se faisait menaçante et il fallait la guetter avec un phare
37:40 - Ah oui, alors ce pont des 13 arches
37:42 - A disparu mais un nouveau a été reconstruit
37:44 - C'est en 1734
37:46 - Le pont cardinal
37:48 - Qui était ce cardinal Laurent d'Alsace ?
37:50 - Ah bah si je vous dis, on chantait "il pleut, il pleut Berger"
37:52 - Je vais vous mettre une autre petite rengaine dans la tête
37:54 - Si je vous dis "il court, il court le furet"
37:56 - Le furet du Boisjoli
37:58 - Ah l'oeuf
38:00 - "il court, il court le furet"
38:02 - Le furet du Boisjoli
38:04 - Et on peut le dire maintenant c'est la plus belle des contrepétries
38:06 - Et c'est une contrepétrie
38:08 - Et oui, il fourre, il fourre le curé
38:10 - Il fourre, il fourre le curé
38:12 - Et c'est le curé du bois
38:14 - Le fameux cardinal du bois
38:16 - Qui allait sélectionner les partenaires sexuels du régent
38:18 - Voilà
38:20 - Ah oui, c'est pour ça qu'il avait une réputation sulfureuse
38:22 - Ah oui c'est pour ça qu'il avait une réputation sulfureuse
38:24 - Ah oui c'était un homme qui était très porté sur la chose
38:26 - Et donc il testait les demoiselles
38:28 - Pour pas que le régent, qui lui aussi
38:30 - était très porté sur le quotidien et la fanfreluche
38:32 - Et donc on en a fait une chanson
38:34 - On en a fait une chanson
38:36 - Que chantent tous les bés, que tous les adolescents
38:38 - Les jeunes et tout ça pendant très longtemps
38:40 - Voilà, on voyait la doute
38:42 - "Nous n'irons plus au bois
38:44 - Les muguets sont fanés"
38:46 - Les lauriers sont coupés
38:48 - Les lauriers c'est un indicateur de maison de passe
38:50 - Ah oui ?
38:52 - Quand il y avait des lauriers sur une porte
38:54 - C'était parce qu'il y avait des prostituées
38:56 - Et donc on n'ira plus parce qu'il n'y a plus la maison à fermer
38:58 - Ou alors peut-être que les filles qui sont là-bas sont plombées
39:00 - C'est formidable
39:02 - Il y a des tas de chansons
39:04 - Il y en a plein, le chapeleron rouge aussi
39:06 - Le côté grillard des français ne date pas d'hier
39:08 - Le côté grillard des français ne date pas d'hier
39:10 - Et ce fameux Guillaume Dubois
39:12 - C'était un super ministre et principal conseiller de Philippe d'Orléans
39:16 - Oui c'est ça
39:18 - Oui c'est lui qui gérait un peu les affaires du royaume
39:22 - J'ai eu la chance de jouer une pièce sur ce thème-là
39:24 - Jean Las
39:26 - Le fameux mec qui a fait la seule banqueroute française
39:30 - Le cardinal Dubois était celui qui tirait les ficelles
39:32 - Et qui aussi a retourné les alliances
39:34 - On a commencé à se réentendre un petit peu avec les anglais, avec lui
39:38 - C'était un grand homme politique
39:40 - Mais ça n'interdisait pas la fantaisie
39:42 - Oui
39:44 - Laurent Dutch, on espère que ce livre soit un nouveau best-seller
39:48 - Effectivement, vous êtes abonné au best-seller
39:50 - Bah oui, pour l'instant j'ai la chance qu'on me suive
39:52 - Ça me met du souffle dans les voiles
39:56 - Et c'est vrai que là j'espère avoir des complices avec celui-là
39:58 - Parce que comme je l'ai dit, à toute Berzynque c'est mon Odyssée
40:00 - Je me suis donné 10 ans pour faire la France
40:02 - Il faut dire aussi que Laurent Dutch a suscité beaucoup de jalousie
40:06 - Ah bah justement
40:08 - Il a suscité, historien après historien
40:10 - Oui, certains historiens vous en reprochent effectivement
40:14 - De biaiser, de présenter une version biaisée de l'histoire de France
40:20 - Qu'est-ce que vous avez alors à leur répondre ?
40:22 - Mais je n'aurais jamais répondu parce qu'il suffit de savoir qui va poser la question
40:26 - Quand on vous attaque, il faut savoir d'où vient l'attaque
40:28 - Et quand ce sont des gens qui sont très encartés, qui sont des hommes politiques
40:30 - Et d'ailleurs qui ne s'en cachent pas, qui sont même des députés, etc.
40:32 - Oui, vous faites référence au député LFI Alexis Corbière
40:36 - Oui, je connais pas tous ses copains, parce qu'il n'était pas tout seul, il y en avait d'autres
40:40 - Mais ils sont des hommes politiques qui se servent de l'histoire comme d'un instrument, comme d'un manuel orienté
40:44 - Et donc quand vous n'êtes pas les disciples de leur manuel, forcément pour eux vous êtes dans un autre chapelle, dans une autre orientation politique
40:52 - Mais moi je ne fais pas de politique, je ne sers qu'une cause, c'est l'histoire de mon pays qui me passionne, qui me fascine et qui me permet d'avancer
40:58 - Donc si ces gens-là ont besoin de se servir de moi pour faire parler d'eux, grandis à leur face, moi je n'ai pas besoin d'eux pour faire parler de moi
41:04 - On vous a traité de fachos, de réacs, de nazis, c'est terrifiant
41:08 - Mais ça s'est tassé, ça s'est tassé, c'était il y a une douzaine d'années, et c'est un petit peu fini aujourd'hui
41:15 - Parce que je trouve que ça y est, on retrouve les pieds sur terre
41:19 - Moi j'ai grandi dans une cité, j'habitais à la cité de la Brevoire à Bobigny, et en 98, quand on était dans le métro, on est partis de Boboche pour aller faire la fête au Champs-Élysées
41:27 - Quand on est partit en finale, et je me suis retrouvé dans les beaux quartiers, et j'ai croisé des petits jeunes très sympas, qui présentaient bien
41:33 - J'étais avec mon drapeau français, et il y a une jeune fille qui m'a dit "Oh le facho"
41:37 - Et je lui ai dit "Mais pourquoi ? Facho, raciste"
41:42 - Heureusement j'étais avec mes potes de Bobigny, où je pense que j'étais le seul à avoir une tête comme la mienne
41:47 - Et ça s'est mal terminé, mais bon bref, on vient juste fêter la victoire de l'équipe de France, ça n'a rien à voir avec un combat politique ou quoi que ce soit
41:55 - C'est juste que le drapeau français, c'est le drapeau qui représente notre équipe, et en plus déjà en 98, elle était plutôt métissée
42:01 - Elle était plutôt sympa, elle avait moins la tête des classes d'école qu'on peut retrouver là où j'étais, à savoir à Saint-Germain-des-Prés
42:07 - Là où j'ai croisé ces jeunes filles qui m'ont traité de facho avec mon drapeau français
42:10 - Qui étaient aussi bobos que... - Ah mais j'en sais rien, mais en tout cas j'aurais bien aimé voir la tête de ses copines
42:15 - Laurent Dutch, merci d'être venu sur Sud Radio, je rappelle que votre livre "À toute berzingue" vient de paraître chez Michel Laffont
42:21 - Chers auditeurs de Sud Radio, plongez-vous dans la lecture de ce livre qui est vraiment passionnant
42:25 - Oui, suivez-moi, suivez-moi, je vais vous livrer la France
42:28 - Vous allez voir, la France, il y en a qui en parlent, il y en a d'autres qui la font, alors allons-y
42:32 - Prenez-vous à mon panache blanc, bleu blanc rouge
42:37 - Si vous voulez, la part que vous voulez, le blanc c'est déjà pris, en retirant ton salut
42:39 - Tout de suite vous retrouvez, Brigitte Lahaye sur Sud Radio
42:43 - Sud Radio, la culture dans tous ses états. André Bercoff, Céline Alonso

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