Un mois dans les médias - 05/10/2023 - Partie 3

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00:00 [Générique]
00:04 Un mois dans les médias, troisième partie avec en plateau notre invité Serge Babary, ancien sénateur LR d'Indre-et-Loire.
00:11 Bonjour.
00:12 Bonjour.
00:13 Bienvenue à vous sur ce plateau d'Un mois dans les médias.
00:16 Vous avez décidé de ne pas vous représenter au dernier scrutin.
00:19 Vous commenterez donc les résultats et surtout on reviendra avec vous sur votre parcours de sénateur
00:23 et sur cette image que peut avoir le Sénat dans l'opinion publique.
00:27 Mais tout de suite, vous savez la troisième partie de l'info dans le rétro.
00:34 On se retrouve tout de suite.
00:36 [Générique]
00:40 Quatre jours après le séisme qui a fait près de 3000 morts au Maroc,
00:44 146 passagers en provenance de Marrakech ont atterri ce matin à Tours.
00:48 Beaucoup sont encore sous le choc.
00:50 C'est à la force des bras et en luttant contre le fleuve qu'une quinzaine de bateliers ont jeté l'encre au pied du château d'Amboise.
00:58 Ces bateaux remontent la Loire à contre-courant de Nantes à Orléans.
01:03 Après une semaine de réflexion, le président du club de basket blaisois a décidé de ne pas démissionner, en partie à cause de ce chantier historique.
01:12 Première coupe à la main au domaine Catlino pour la douzaine de saisonniers.
01:17 Entre petits nouveaux et habitués, tous s'affairent depuis 8h ce matin.
01:21 Objectif, sélectionner les meilleurs grappes pour une cuvée de qualité.
01:26 Ville de la cuisine française, encensée par Ablé dans ses écrits,
01:30 Tours a été choisi pour accueillir la cérémonie des Michelins,
01:33 une annonce officialisée ce lundi depuis les jardins de Chaumont-sur-Loire.
01:37 Parmi les objectifs fixés au délégataire par les collectivités locales,
01:41 doper la fréquentation en passant de 180 000 à 327 000 passagers en 2035.
01:47 Le gouvernement vient d'annoncer la possible autorisation de revente à perte de l'essence.
01:53 Les premiers inquiétés sont les stations-services indépendantes.
01:56 Pour eux, impossible de vendre à un prix inférieur à celui d'achat et donc de rester compétitif.
02:02 Accréditation autour du coup, trépied en main,
02:04 une douzaine de journalistes anglophones arrivent sur le terrain de la chambrerie.
02:08 Pendant 15 précieuses minutes, le silence règne côté médias.
02:12 La plupart sont des habitués.
02:14 Voilà l'aspirant policier assis dans le box,
02:16 cuisiné par le président d'audience comme un vulgaire délinquant.
02:19 Il faut dire que ces états de service, après cette nuit du 6 août, sont rédhibitoires.
02:23 20 poubelles carbonisées, 13 voitures, des façades de maisons,
02:27 et ça dans plusieurs rues de la ville, mais surtout une nuit de terreur pour les habitants.
02:32 Son proclamé élu, Jean-Gérard Pommier, Pierre-Alain Roiron et Vincent Louot.
02:40 Un tourisme en bonne santé, c'est ce qui ressort du bilan présenté par la région.
02:45 Sans toutefois battre des records, les chiffres retrouvent peu à peu leur forme d'avant-Covid.
02:50 1,8 million de nuitées ont ainsi été réservées à la période d'inflation.
02:54 Les ménages ont trouvé leur bonheur du côté de loteries plénaires,
02:58 en se tournant notamment vers les campings.
03:00 – Serge Babary, ça y est, le Sénat est derrière vous, quel est votre nouvel horizon ?
03:07 – J'ai voulu tourner la page, là, ça fait trois jours,
03:11 donc je suis déjà très occupé, bien entendu, comme tous les retraités.
03:16 J'ai décidé de m'arrêter volontairement, de ne pas me représenter
03:21 par respect finalement pour les électeurs, pour la société,
03:28 parce que quand on s'installe dans une fonction, on perd un peu le fil,
03:34 surtout en vieillissant, on est certain de ses convictions,
03:39 on écoute moins, il y a un risque.
03:42 Donc je pense que la sagesse, et c'est une marque du Sénat,
03:45 c'est de dire "bon, écoutez, voilà", et on a vu que les trois nouveaux
03:49 seraient tout à fait capables d'assumer la suite.
03:52 – Ça sera l'objet d'une question plus tard, Delphine.
03:54 – Oui, je lisais récemment que pour vous, le mandat de sénateur,
03:57 c'était l'aboutissement d'une carrière politique,
04:00 est-ce que c'est vraiment comme ça que vous le ressentez
04:02 maintenant que le mandat est terminé ?
04:04 – Oui, je pense que tout le monde le ressent de cette façon,
04:06 parce que c'est un mandat très important, très intéressant,
04:13 qui est chargé de responsabilité, j'en ai eu au Sénat, nombreuses,
04:18 j'ai présidé la délégation aux entreprises, c'est-à-dire le lien
04:21 entre l'institution sénatoriale et le monde de l'économie et de l'entreprise,
04:25 les syndicats professionnels, les experts, toutes les personnes
04:30 qui tournent autour du monde de l'entreprise, pendant une période de crise,
04:34 le Covid en particulier, donc c'était une tâche très lourde,
04:38 très intéressante, et je pense qui a été bénéfique pour l'image du Sénat.
04:44 C'est quelque chose sur lequel on reviendra peut-être,
04:47 mais l'image du Sénat a beaucoup évolué ces dernières années,
04:50 pour plusieurs raisons, dont on reparlera.
04:55 – Alors vous à 77 ans, ce n'est pas un secret, vous avez décidé d'arrêter,
05:02 de mettre fin, ne pas vous représenter au Sénat, et aussi d'arrêter la politique,
05:06 ce n'est pas forcément le cas de tous vos collègues élus,
05:10 on le dit nous souvent, qui ont du mal justement à arrêter,
05:13 et veulent toujours se représenter, il y a peut-être toujours un peu
05:16 l'élection de plus, comment vous voyez ça ?
05:18 – Vous savez, je suis dans la vie politique depuis une quarantaine d'années,
05:21 donc j'ai trop vu en Touraine, parce que je les ai côtoyés,
05:26 des grands élus ne pas savoir s'arrêter, je ne vais pas les citer,
05:31 mais je vais le faire quand même, Jean Royer, dont j'étais très proche,
05:34 Jean Delanau, le président voisin, toutes ces grandes personnalités
05:39 tourangelles, dont les plus jeunes ne se souviennent évidemment pas,
05:43 parce que ça passe vite les mandats politiques,
05:47 n'ont pas su prendre la décision, et il y a toujours eu le mandat de trop,
05:51 pour chacun d'entre eux, et je n'ai pas voulu vivre ça,
05:55 je crois que quand on a choisi de servir l'intérêt général,
06:00 il faut savoir se donner une limite dans le temps,
06:03 parce que sinon on a la tentation de toujours continuer,
06:07 il y a un sentiment un peu d'immortalité, qui est complètement absurde évidemment,
06:12 et donc j'ai vu ça à l'œuvre, et je n'ai pas voulu succomber à cela.
06:18 – Allez, on va revenir sur les élections, et le dernier scrutin,
06:22 vous disiez que vous seriez, alors c'est dans un article de l'ANR que j'ai lu ça,
06:26 vous seriez attentif, espérant que ceux qui seront retenus soient expérimentés,
06:30 pour porter efficacement des textes de loi, et être de bon relais avec des élus locaux,
06:35 quand on regarde les trois visages des sénateurs élus,
06:39 est-ce que c'est le cas, est-ce que ce vœu que vous aviez là est exaucé ?
06:43 – Oui, de toute façon par principe, on ne peut pas imaginer des sénateurs inexpérimentés,
06:50 des sénateurs élus inexpérimentés ou parachutés,
06:54 pour être élus sur un département par nos pères,
06:58 c'est-à-dire par les maires des communes, les délégués des conseils municipaux,
07:02 – Il faut déjà être implanté.
07:04 – Il faut être implanté, il faut être connu par eux, et ce sont des citoyens éclairés,
07:10 qui jaugent le candidat à ce qu'il a fait.
07:15 – Mais est-ce que ça n'éloigne pas le Sénat des citoyens, on en parlera après.
07:19 – Non, mais c'est la deuxième chambre, c'est normal qu'elle n'ait ni le même collège électoral,
07:24 ni la même durée de mandat, ni le même calendrier,
07:27 c'est ce qui permet cet équilibre, qui fait l'intérêt du bicamérisme
07:32 dans la plupart des grandes démocraties.
07:34 – Jean-Gérard Pommier, élu sénateur, va quitter la présidence
07:37 du conseil départemental d'Indre-et-Loire, comment faut-il assurer sa succession ?
07:42 Vous, vous avez vécu cette succession, c'était à la mairie de Tours,
07:46 c'est quoi une bonne succession, une succession réussie ?
07:48 – Je l'ai vécue aussi au conseil général à l'époque,
07:51 ça n'avait pas été préparé, ça ne s'était pas très bien passé.
07:54 – Là vous avez le sentiment que les choses sont préparées ?
07:57 – Oui, j'entends qu'il y a eu une réunion de la majorité départementale,
08:00 c'est important que la majorité ait un candidat, l'occurrence une candidate,
08:04 une candidate que je connais bien, parce que j'ai été élu à ses côtés
08:08 pendant quelques années, qui est expérimentée, elle aussi,
08:12 qui est un travailleur très très précis sur son thème du social,
08:20 vous l'avez dit, c'est le principal budget du département,
08:24 je crois qu'on a des journaux à toutes les qualités, alors ça c'est indiscutable.
08:28 – C'est un travail qui est moins connu peut-être que d'autres du grand public.
08:30 – Oui mais ce n'est pas parce qu'on n'est pas connu qu'on ne travaille pas,
08:33 vous savez, la politique tout le monde reproche que c'est de la com,
08:37 il y a des politiques qui communiquent peu ou pas,
08:41 alors ça peut être un tort, mais qui n'ont pas forcément de projets nationaux,
08:48 mais qui localement font un travail en profondeur.
08:51 – Allez, l'image du Sénat n'est pas toujours la plus réjouissante pour les sénateurs,
08:57 le grand public maîtrise assez mal en fait ce qu'est cette institution.
09:01 Je vous propose de regarder un micro-trottoir qu'on avait réalisé juste avant le scrutin,
09:07 micro-tendu par Lucas Chopin.
09:09 – Est-ce que vous connaissez le nom de votre sénateur ?
09:12 – Absolument pas du tout.
09:13 – Non, du tout encore.
09:14 – Non.
09:15 – Pas du tout.
09:16 – Bah, bah oui.
09:17 – Est-ce que vous connaissez la différence entre un député et un sénateur ?
09:20 – Non plus.
09:21 – Non plus.
09:22 – Bah les députés sont élus par tout le monde, par les gens,
09:27 alors que les sénateurs ce sont des élus d'élus.
09:30 – Est-ce que vous connaissez le rôle de sénateur ?
09:32 – Non, c'est quelqu'un qui doit gérer un pays entier comme le président je pense.
09:39 – Pas spécialement non, je ne suis pas très impliqué en politique.
09:42 – C'est pour reprendre un peu les lois au niveau de la chambre des députés,
09:45 puis dire s'il y a des erreurs ou non, puis les ramener à la chambre des députés,
09:49 puis après finaliser à ce niveau-là.
09:52 – Serge Bavarie, qu'est-ce qu'il faudrait pour réancrer le Sénat un peu dans cette culture populaire ?
09:58 – Il y a certainement une part de communication de la part du Sénat,
10:01 une médiatisation, mais ça, ça évolue beaucoup.
10:05 Mais il y a aussi une lacune dans l'enseignement de l'instruction civique,
10:11 parce que c'est quand même là qu'on apprend les institutions.
10:14 Si la formation des plus jeunes n'est pas faite, ils ne sauront pas ce que c'est,
10:19 ni ce qu'est l'Assemblée, ni ce qu'est le Sénat.
10:22 C'est quand même notre système politique et je crois que là, il faut qu'on se pose la question.
10:27 – Delphine ?
10:28 – Justement, peut-être que pas mal de gens ont redécouvert aussi le Sénat
10:31 au moment du mouvement social sur la réforme des retraites,
10:34 où là en l'occurrence, c'est vrai que j'avais lu que vous aviez dit
10:37 que vous n'étiez ni les élus de l'opinion publique,
10:39 ni de la majorité gouvernementale, mais les élus des élus, ce qui est vrai.
10:43 Mais là, le public essayait quand même, les gens qui étaient dans la rue,
10:47 de faire pression sur les sénateurs au moment de la réforme des retraites.
10:51 De fait, comment vous vivez ça ?
10:54 – Oui, la pression quand on est un homme public, un élu, elle est constante.
11:00 – Oui, la pression de la rue quand même, c'était assez fort.
11:03 – Oui, c'est pour ça que ce n'est pas aussi simple.
11:05 Vous savez, les Français sont toujours très critiques,
11:08 mais leurs élus, je pense qu'on a la chance d'avoir globalement
11:13 des élus, aussi bien à l'Assemblée qu'au Sénat, qui font le job,
11:17 malgré les difficultés et malgré les pressions.
11:20 Les pressions, elles existent inévitablement.
11:23 Il faut savoir ne pas s'y soumettre.
11:26 Je pense que l'attitude du Sénat, depuis plusieurs années,
11:30 y compris pendant les crises, dont celle des retraites,
11:33 nous, on voulait qu'il y ait un vote.
11:35 Et au Sénat, il y a eu un vote.
11:38 À l'Assemblée, il n'y a pas eu de vote, puisqu'il y a eu une série de 49.3.
11:43 Il fallait voter, il fallait que l'expression politique
11:48 se fasse dans une enceinte, dans un hémicycle.
11:51 Ça a été le cas au Sénat.
11:52 Après, le Parlement, il n'y a pas de majorité.
11:54 C'est aussi pour ça que l'image du Sénat est devenue positive.
11:59 C'est-à-dire qu'on a vu, on a découvert ou redécouvert
12:03 qu'il y avait une deuxième chambre, qu'elle travaillait,
12:06 qu'elle avait aussi, en plus de faire la loi,
12:10 l'obligation de contrôler le gouvernement.
12:12 Il y a eu la commission, en particulier pour Benalla,
12:15 tout le monde s'y est intéressé,
12:16 parce que c'était une sorte d'histoire à rebondissement.
12:21 Et on a vu, là, on a vu une assemblée,
12:25 avec des hommes et des femmes très expérimentés,
12:28 qui ne s'en font pas compter,
12:31 qui font une opposition raisonnée et raisonnable.
12:35 La proportion de lois acceptées par le Sénat,
12:38 même si le Sénat est dans l'opposition,
12:40 c'est 60% des textes.
12:42 Donc ce n'est pas une opposition systématique.
12:45 6 textes sur 10 font l'objet d'un accord.
12:49 – Donc quand il est mis en lumière,
12:50 ce travail du Sénat "recueille" une opinion favorable.
12:54 – Je crois.
12:55 – Merci Serge Babary, c'est la fin de cette émission.
12:59 Merci d'être venu, merci de nous avoir suivis,
13:02 vous derrière votre écran.
13:03 Merci Delphine de m'avoir accompagné tout au long de cette émission.
13:05 Merci à Mathieu, évidemment, pour sa participation.
13:08 On se retrouve prochainement, à bientôt.
13:10 [Musique]

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