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Catherine Nay, journaliste à Europe 1, répond aux questions de Dimitri Pavlenko. Ensemble, ils rendent hommage à Jean-Pierre Elkabbach. Le journaliste mythique d'Europe 1 s'est éteint à l'âge de 86 ans.
Retrouvez "L'invité actu" sur : http://www.europe1.fr/emissions/l-interview-de-7h40
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NewsTranscription
00:00 Il est 7h12 sur Europe 1. Dimitri Pavlenko, vous recevez ce matin l'éditorialiste et grande voix d'Europe 1, Catherine Ney.
00:06 - Bonjour Catherine Ney. - Bonjour Dimitri, bonjour à tous.
00:10 - Catherine, nous sommes en deuil ce matin. Europe 1 est en deuil. Jean-Pierre Elkabach est mort hier, il avait 86 ans.
00:17 On peut dire que c'est l'un des derniers géants du métier qui nous quitte.
00:20 Alors vous avez formé vous Catherine avec Jean-Pierre Elkabach, l'un des plus importants duos politiques des années 81, 90 et même 2000.
00:29 C'est une pluie d'hommages pour lui depuis hier soir. Je vous en livre un, vous allez me dire ce que vous en pensez Catherine.
00:36 Fabien Roussel salue la disparition d'un compagnon de route de la 5ème République.
00:42 Rachida Dati, elle, écrit sur X, l'ancien Twitter, "Une interview avec Elkabach, c'était autant une épreuve qu'une consécration".
00:51 C'est tellement vrai ces mots Catherine Ney.
00:53 - Oui, tout ça est vrai, mais c'est vrai, c'est un compagnon de route, mais c'est un compagnon de toute notre histoire, des 50 dernières années.
01:01 La pluie d'hommages qu'il y a depuis hier le montre, c'est-à-dire que tout le monde l'a connu, aimé, respecté, détesté, que sais-je.
01:08 Mais voilà, moi je vais vous parler de lui tel que je l'ai connu à Europe.
01:12 Vous voyez, d'abord je dirais que c'était quelqu'un qui a fait du travail la valeur capitale de sa vie.
01:18 C'était la passion du métier, c'était quelqu'un d'austère, exigeant pour lui, pour les autres, toujours concentré.
01:24 Pas forcément d'un abord au premier comme ça aimable, pas forcément, mais enfin, vous voyez, souvent je le croisais, il me téléphonait, il me disait "Viens me voir".
01:32 Alors j'arrivais dans son bureau, Marius François Ier, d'abord il était caché derrière une pile de lits, il y en avait partout,
01:37 parce que c'était un homme très très cultivé, qui avait une mémoire phénoménale et qui préparait son émission,
01:43 vous savez, la fameuse bibliothèque médicine dans ce cadre somptueux du Sénat.
01:47 Et alors "Viens me voir", et alors s'il avait aimé un livre, il me disait "Tu dois le lire, tu dois le lire",
01:53 après il me téléphonait pour savoir si j'avais bien lu.
01:55 Alors donc j'allais le voir, sur sa table il y avait des petites fiches dans tous les sens,
02:02 il préparait son interview, une idée qu'il notait, alors il y avait des grébouillis que lui seul pouvait lire,
02:07 d'encre noire, mais des traces de rouge, moi je n'y comprenais rien, je me demandais comment après au micro il pouvait s'y retrouver.
02:14 Et puis, si vous voulez, il était tout en... voilà, c'est vrai qu'il a interviewé, on l'a dit, la planète entière,
02:24 mais il cherchait aussi les talents nouveaux, les hommes politiques, qu'est-ce que tu en penses ?
02:31 Et alors si on avait eu un déjeuner avec quelqu'un, je ne sais pas, basique si vous voulez,
02:35 pas un député, mais quelqu'un des entourages, il me disait "Ah mais pourquoi moi je ne le connais pas ?"
02:40 Et donc il avait ce souci, il était dans son travail en permanence, et c'était un être singulier qui avait,
02:50 moi je crois sûrement, le sentiment d'être le meilleur, c'est vrai qu'il travaillait pour la gloire de l'Europe,
02:59 mais aussi il conspirait à la sienne propre.
03:02 - Oui, tu sais il y a cette phrase, témoignage de Léa Salamé, qu'il a connue à Public Sénat,
03:07 elle raconte dans Le Parisien, c'était une toute petite rédaction de jeunes journalistes Public Sénat à l'époque,
03:11 mais il nous faisait croire qu'on bossait à CNN, Jean-Pierre Elkabach c'était vraiment ça,
03:16 quelqu'un qui voyait son métier en grand, je crois que vous partagez d'ailleurs des souvenirs communs,
03:21 quelle est peut-être l'interview la plus marquante que vous Catherine Ney avait menée avec Jean-Pierre Elkabach ?
03:28 - Mais moi je n'ai pas mené d'interview avec Jean-Pierre Elkabach à Europe, jamais,
03:33 non je vais même vous raconter que lorsqu'il a été... - Il semblait qu'il y avait une interview d'Abdelaziz Bouteflika, le président algérien, non ?
03:39 - Ah mais ça voilà, on a fait deux interviews à l'étranger,
03:44 c'est-à-dire qu'il m'a menée quelques fois avec lui, notamment pour deux interviews de président Bouteflika en Algérie,
03:50 où d'ailleurs j'avais été frappée par la proximité qu'il y avait entre ces deux hommes,
03:57 parce qu'ils s'étaient connus durant leur jeunesse à Oran, et puis aussi nous avions été interviewés,
04:01 enfin il m'avait amenée pour interviewer le président Omar Bongo au Gabon,
04:06 et ça ça avait été un grand moment parce que le président Bongo connaissait très très bien toute la politique française,
04:14 et vraiment on avait l'impression de... on avait beaucoup ri, bon.
04:18 Mais c'était quelqu'un qui obtenait, voilà, qui était formidable,
04:22 et d'ailleurs Jean-Pierre, dont je vous ai parlé de son austérité,
04:26 mais dès qu'on était à l'étranger, à deux comme ça, il était chaleureux, drôle, bienveillant,
04:31 c'était vraiment un grand plaisir, et voilà, mais c'est tout.
04:35 Alors vous me parlez de l'interview, mais quand Jean-Pierre est revenu à Europe après avoir quitté Antenne 2,
04:44 il avait repris une émission qui s'appelait... non non ça je vous parle du 81, quand il a été viré après 81,
04:50 vous savez, il venait d'annoncer l'élection de Mitterrand, et la foule le conspuait, et il a été viré.
05:00 Et donc ça, il en gardait une blessure.
05:02 Donc il était venu à Europe 1, il faisait le soir une émission découverte,
05:05 et c'était l'époque où avec Gérard Carrérou nous faisions l'interview du matin,
05:10 et bien il avait vite fait de nous dire que nous devions lui céder la place, et nous devions céder la place.
05:16 D'ailleurs il n'y avait pas... on n'avait pas eu le choix.
05:19 Donc c'était quelqu'un de très... voilà, moi je suis très triste,
05:24 parce que c'était la race de journaliste, moi je dirais que le moule est cassé.
05:30 Parce que c'était ce travail permanent, quoi.
05:34 Et puis cette curiosité de tout, il a découvert des auteurs, il a fait parler des scientifiques, tout l'intéressait.
05:43 Voilà, il ne mettait pas de borne à ses désirs d'aller vers l'autre,
05:47 et alors il se trouvait aussi, vous imaginez la discipline, parce que moi une nuit,
05:52 je sais qu'il avait téléphoné jusqu'à 3h d'ailleurs, plusieurs fois, 3h-4h du matin, il n'avait pas d'interview pour le matin.
05:59 Et après avoir mené son interview, il allait souvent prendre un café à côté de Europe 1,
06:07 mais surtout après il allait faire du sport dans la salle d'usine du Grand Hôtel de Georges V,
06:14 donc sûrement il allait se cacher des prix.
06:18 - C'était le roi des abdos Jean-Pierre Elkabach.
06:20 Vous êtes intarissable Catherine Ney sur Jean-Pierre Elkabach,
06:22 c'est une vie professionnelle pratiquement que vous avez partagée avec lui.
06:25 Je vous remercie de ce témoignage extrêmement émouvant, je pense pour tous les auditeurs d'Europe 1.
06:29 On pense à la famille de Jean-Pierre, comme on l'appelait à Europe 1.
06:33 Merci beaucoup Catherine Ney, et on vous retrouve évidemment vendredi dans les signatures Europe 1,
06:38 à 8h30 dans Europe 1 Matin.
06:39 Et puis on vous retrouve Catherine avec Pierre De Vignot aussi, tous les samedis de 10h à 11h dans les Grandes Voies sur Europe 1.
06:46 - Et vous serez chez Pascal Praud à 11h sur Europe 1 dans Pascal Praud et vous Jean-Pierre Elkabach.