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Marion Maréchal _ _ll faut un blocus qui ramène les bateaux de migrants vers les

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00:00 avec notre invité Marion Maréchal, bonsoir.
00:02 - Bonsoir.
00:03 - Vice-présidente de Reconquête, on va parler des européennes avec vous.
00:06 Vous êtes tête de liste pour les européennes pour ce parti.
00:09 Il y a beaucoup de sujets qu'on va aborder, le pouvoir d'achat, la vie des Français.
00:12 Peut-être d'abord commencer par un mot de la sécurité.
00:15 Il y a quelques instants, on évoquait le cas du quartier Pisse 20 à Nîmes
00:18 où les habitants sont désespérés, ils ont le sentiment d'être abandonnés par l'État.
00:22 Il y a eu, il y a quelques semaines, la mort d'un enfant de 10 ans dans un règlement de compte entre dealers.
00:26 Et puis c'est la double peine pour les habitants de ces quartiers
00:28 puisqu'il y a moins de transports en commun, la mairie en a décidé ainsi,
00:31 et moins de péris scolaires, c'est-à-dire moins de temps pour l'accueil en crèche ou pour la médiathèque.
00:36 On va écouter une mère de famille et puis je vous demanderai de réagir ensuite
00:39 dans ce quartier de Pisse 20, ça s'appelle Nastasia.
00:41 - On a l'abandon, on n'a plus de transport, on n'a plus de service.
00:44 Maintenant le temps périscolaire, la médiathèque est fermée.
00:47 On n'a même pas les services de police.
00:50 Alors ils nous disent qu'on les voit, qu'ils y sont, mais nous on ne les voit pas.
00:56 Et nous on a besoin de les voir pour se sentir en sécurité justement.
00:59 - Qu'est-ce que vous répondez, Marie-Marie Schael, à cette habitude ?
01:01 - Que je la comprends tout à fait.
01:03 J'ai été il y a quelques semaines de cela à Marseille.
01:07 J'ai eu l'occasion de faire avec l'un des policiers qui est en charge
01:10 du démantèlement le tour des points de deal.
01:12 Il faut savoir que c'est aujourd'hui, pour le narcotrafic, quelque chose qui se fait à ciel ouvert,
01:16 de manière totalement décomplexée, avec des filières très professionnelles,
01:18 très organisées, extrêmement violentes.
01:20 Et ce qu'on constate quand on discute avec les policiers,
01:23 c'est qu'il y a un manque de moyens, un manque d'effectifs,
01:26 une procédure pénale extrêmement lourde qui les empêche de pouvoir mener les enquêtes convenablement.
01:29 Mais surtout le sujet qui revient toujours et qui touche à l'ensemble de la question de l'insécurité,
01:33 et dont on parle assez peu, c'est la question de la justice et de la réponse pénale.
01:37 Parce qu'on peut mettre tous les policiers et les gendarmes qu'on veut au bord de la route,
01:40 les policiers et les gendarmes font leur travail.
01:42 Ils enquêtent, ils interpellent, ils permettent de déférer devant la justice.
01:45 Mais derrière, le souci c'est que ça ne suit pas.
01:47 Et c'est là qu'on n'entend pas le gouvernement.
01:50 On va ouvrir des gendarmeries très bien, formidables,
01:53 - 238 brigades - Exactement.
01:55 Mais est-ce que derrière on se pose la question des places dans les prisons ?
01:58 Le gouvernement nous en avait promis 15 000, on est à à peine 2 000.
02:01 Est-ce qu'on se pose la question aujourd'hui de la mise en place de véritables peines planchées ?
02:06 Est-ce qu'on se donne les moyens, même constitutionnels, de pouvoir vraiment punir la récidive ?
02:09 Est-ce qu'on se pose la question de toutes les lois qui ont été empilées,
02:12 qui mettent en place des alternatives à la prison pour les soi-disant petites peines ?
02:15 Est-ce qu'on se pose la question de la pertinence aujourd'hui de l'existence du juge d'application des peines,
02:19 dont l'existence ne sert qu'à réduire les peines une fois qu'elles ont été prononcées ?
02:24 Un juge qui n'existe pas dans tous les pays, précisons-le.
02:26 Est-ce qu'on se pose la question, peut-être encore plus grave,
02:29 qui n'a pas suffisamment fait polémique ces dernières semaines,
02:31 de la politisation de la justice française ?
02:34 On a quand même le deuxième syndicat des juges qui assume aujourd'hui une justice partiale,
02:38 en allant par exemple à la fête de l'humanité, en participant à des manifestations anti-police,
02:43 en expliquant qu'il y a une violence policière dans notre pays.
02:47 Je vous rassure, le syndicat avant lui est de gauche et le syndicat après lui est de gauche.
02:51 Donc à un moment donné, peut-on se poser la question de la formation aussi de nos juges ?
02:54 Ont-ils une formation suffisamment pratique, suffisamment proche du terrain,
02:57 pour mesurer aujourd'hui l'adéquation des peines qu'ils prononcent avec la violence de la société ?
03:03 Je ne le crois pas et donc je regrette que le gouvernement n'aille pas sur ces sujets.
03:05 Louis Drignel, une question.
03:06 Il y a un autre sujet aussi qui est dans l'actualité, c'est concernant la crise migratoire.
03:10 On l'a appris il y a peu.
03:12 En 2022, il y a eu à peu près 130 000 demandes d'asile qui ont été déposées en France.
03:17 D'ici à la fin de l'année, on va atteindre les 140 000.
03:20 Aujourd'hui, on voit bien, le système dysfonctionne.
03:23 Il y a à peu près 65 % de refus de la part de la France d'accorder la protection de l'asile.
03:30 Qu'est-ce qu'il faut revoir dans notre système ?
03:32 Puisqu'on le voit bien, il y a beaucoup d'immigration économique.
03:34 Est-ce qu'il faut changer les critères de l'asile en France ?
03:37 Est-ce qu'il faut évacuer un certain nombre de pays qui, aujourd'hui, par principe, ont droit à l'asile ?
03:44 Une fois de plus, j'ai l'impression que le gouvernement prend le problème par le mauvais bout de la lorniette.
03:48 C'est-à-dire que là, on a un projet de loi qui devrait arriver,
03:51 qui d'ailleurs est très timide au regard du consensus très large qu'ont les Français sur cette question.
03:56 C'est l'un des rares sujets qui fait consensus dans notre pays.
03:58 Chaque fois qu'on interroge les Français, tout courant confondu, d'ailleurs, ils disent
04:01 « Oui, nous sommes pour une réduction de l'immigration ».
04:03 Timide, pourquoi ? Parce que d'abord, au Sénat et plus tard à l'Assemblée ?
04:06 Parce que déjà, on voit bien qu'ils vont d'abord se poser des questions d'ordre administratif et bureaucratique
04:11 pour savoir comment améliorer le renvoi des personnes qui ne doivent pas être sur le territoire.
04:15 Ok, très bien, ça va être des mesures à la marge.
04:17 On verra comment est tranchée, finalement, la question de la régularisation ou non des clandestins.
04:22 Mais on ne se pose jamais la question de savoir comment on limite l'envie de venir et les arrivées.
04:28 C'est-à-dire qu'on gère, en fait, l'après et le bazar de l'après, mais sur l'amont.
04:33 Quelles sont les raisons pour lesquelles ces personnes choisissent précisément de venir en France ?
04:37 C'est très intéressant. Je me suis également rendu à l'AMPE 12a il y a quelques semaines de cela.
04:41 Et l'immense majorité de ces migrants qui arrivent par l'Italie pour des raisons géographiques ne restent pas en Italie.
04:45 Ils veulent pour l'immense majorité aller en France. Pourquoi ?
04:47 Parce qu'ils savent qu'une fois arrivés en France, ils vont bénéficier d'un système d'aide particulièrement généreux,
04:52 qu'ils soient d'ailleurs en situation de légalité ou d'illégalité.
04:54 Rappelons-le quand même, on ne va pas y revenir, l'aide médicale d'État, 100% de prise en charge des soins pour les clandestins, par exemple,
05:00 logements et compagnie. Ils savent par ailleurs qu'ils ont une chance d'être régularisés.
05:05 Derrière la régularisation, peut-être un jour d'accéder à la nationalité française avec des critères d'accession particulièrement laxistes et généreux.
05:11 On est d'accord, mais quand je vous fais ce constat, je donne en parallèle des solutions.
05:17 Ça veut dire que, je vais vous le formuler autrement si vous voulez, c'est-à-dire qu'il faut aujourd'hui couper toutes les pompes aspirantes des aides sociales,
05:23 ça veut dire réserver l'essentiel des aides aux nationaux et non pas aux personnes étrangères et en situation de clandestinité.
05:29 C'est-à-dire que quand vous êtes en situation de clandestinité, vous ne devez avoir droit à rien sur le plan des aides et par ailleurs,
05:35 vous ne devez même pas avoir le droit à un certain nombre d'actes civiques.
05:39 Par exemple, quel type d'accès ?
05:41 Par exemple, aujourd'hui, l'État peut contraindre un maire à marier une personne en situation de clandestinité si le maire refuse.
05:47 C'est un exemple. Il faut réduire drastiquement les conditions d'accès à la nationalité.
05:52 Ça veut dire d'abord supprimer le droit du seul.
05:54 Là, on est vraiment sur l'asile. C'est-à-dire que ce sont des gens qui prétextent d'être menacés de mort en raison de leur couleur de peau,
06:03 leur orientation sexuelle.
06:05 Oui, mais débouter du droit d'asile, on n'arrive pas à les expulser.
06:09 Est-ce qu'il faut restreindre ? Comment est-ce que vous faites ?
06:12 Déjà, l'essentiel des demandeurs d'asile, vous l'avez dit vous-même, n'obtiennent pas le droit d'asile.
06:17 C'est d'abord des migrants économiques. Ce ne sont pas des personnes qui fuient la guerre ou qui sont persécutées pour des raisons politiques.
06:22 Donc déjà, ne nous trompons pas, c'est devenu une nouvelle finière d'immigration clandestine.
06:25 Vous avez raison, je vous parlais de comment casser l'appel d'air, mais il faut aussi se poser la question des critères du droit d'asile.
06:30 Aujourd'hui, les critères du droit d'asile sont beaucoup trop larges.
06:32 Moi, je suis pour revenir à l'esprit originel du droit d'asile, c'est-à-dire un droit d'asile réservé aux combattants pour la liberté.
06:38 Je vous donne un exemple. Les femmes aujourd'hui qui mériteraient le droit d'asile, ce sont par exemple ces Iraniennes qui se battent
06:43 et qui sont des militantes politiques en Iran et qui sont persécutées pour cela parce qu'elles veulent avoir le droit de ne pas porter le voile.
06:49 Ça, c'est un vrai droit d'asile. Ça, c'est des vraies demandeuses d'asile qui mériteraient le soutien de la France.
06:53 Mais aujourd'hui, ce n'est pas ce à quoi on assiste, c'est certain.
06:57 Marion Maréchal, Emmanuel Macron et Jean-Jacques Méleny ont proposé le déploiement de fonctionnaires français et italiens
07:02 dans les ports et à bord de bateaux en Tunisie, directement en Tunisie, pour empêcher les départs. C'est une solution ou pas ?
07:08 La solution à l'immigration est nationale, on en a parlé. La France a beaucoup de marge de manœuvre, c'est certain, mais elle est aussi européenne.
07:16 C'est évident qu'aujourd'hui, l'Italie se retrouve seule face à cet afflux. Elle est la victime collatérale des fameuses politiques laxistes,
07:22 à la fois françaises et allemandes, et pour des raisons géographiques, elle doit gérer ce flux.
07:26 Donc la réponse, elle doit être européenne à plusieurs niveaux. Un niveau, bien sûr, de coordination sur les accords avec les pays de départ
07:32 et une aide financière, parce que l'Italie, financièrement, n'a pas la capacité de pouvoir financer les fameux hot spots aujourd'hui gérés par la Tunisie.
07:39 Vous savez que l'Union européenne a quand même financé à hauteur de 1 milliard d'euros en 10 ans toutes les aides pour la Tunisie, et ça ne fonctionne pas.
07:45 Certes, mais l'accord qui a été, en l'occurrence, voulu par Mélanie n'est pas encore opérationnel, qui pour le coup est un accord beaucoup plus précis
07:51 pour démanteler les filières de trafiquants et avoir les moyens matériels et humains de gérer, aujourd'hui, la rétention de ceux qui veulent tenter le départ.
07:59 Un certain nombre de pays se sont opposés d'ailleurs à cet accord, parce qu'ils considéraient que le gouvernement tunisien n'était pas suffisamment démocratique
08:05 et donc que dans ces conditions, il ne fallait pas travailler avec. Vous voyez bien qu'avec ce genre de critères, on risque de ne pas travailler avec grand monde,
08:11 surtout sur cette partie, évidemment, du monde. D'une part, il faut bien sûr une coordination, et là, il faudrait même un blocus maritime tel qu'il a pu exister par le passé
08:23 avec l'opération Sofia, qui avait comme, on va dire, principale faille de contribuer à ramener les bateaux sur les côtes. Mais si on s'en tient au véritable droit de la mer,
08:31 ça veut dire se contenter de ramener les bateaux vers les ports sûrs, c'est-à-dire notamment les ports tunisiens, plutôt que vers les côtes européennes,
08:37 cette opération avait du sens. Elle consistait à quoi ? A dire "Nous coordonnons avec des moyens d'ordre militaire d'ailleurs la réponse pour casser les filières,
08:47 aller détruire les bateaux, évidemment pas les bateaux pleins en Méditerranée, mais les bateaux qui sont sur les côtes et qui sont utilisés par les trafiquants".
08:54 Et ça avait eu d'ailleurs un certain nombre d'effets. Il faut aussi une coordination sur le message qui est envoyé.
09:00 Prenons l'exemple de l'Australie, qui pendant des années a subi des afflux aussi considérables de migrants et qui, avec une politique du fameux "no way",
09:09 de dire "Si vous venez en Australie, vous n'aurez le droit à rien", a réussi à zéro, zéro mort en mer pour arriver à cette réunion.
09:18 Mais nous, on n'a pas un problème plus profond qui est notre héritage colonial qui n'a jamais été réglé en fait ? Parce que vous regardez la liste des nationalités,
09:25 dans les dix premières nationalités, on voit bien par exemple les Ivoiriens, c'est la deuxième nationalité qui est la plus arrivée sur les côtes italiennes.
09:32 Vous avez des Sénégalais, beaucoup de personnes issues de l'Afrique de l'Ouest. Est-ce qu'il n'est pas temps en fait, vous voyez Emmanuel Macron répète à longueur de temps
09:40 que la France-Afrique s'est terminée, est-ce qu'il n'y a pas quelque chose de nouveau à réinventer avec ces pays d'Afrique ?
09:44 Alors vous ne savez pas seulement, parce que en réalité le monde entier vient en France. Et d'ailleurs, de mémoire, parmi les premières nationalités que vous avez
09:51 dans les demandes d'asile, vous avez aussi des gens qui sont issus du Kosovo par exemple, ce genre de choses. Donc vous avez des choses extrêmement variées.
09:58 Mais je ne crois pas à cela, pour une raison simple, c'est que la question migratoire aujourd'hui, elle a un sujet entièrement européen.
10:05 D'ailleurs, preuve en est, des pays comme la Suède, qui n'ont pas le passé colonial qui est le nôtre, ont décidé de stopper aujourd'hui cette immigration,
10:10 parce qu'ils étaient eux aussi débordés par le droit d'asile. Donc ça va au-delà de notre passé. C'est le modèle européen et c'est la démographie européenne.
10:19 Je rappelle qu'aujourd'hui, il naît chaque année plus de bébés au Nigeria que dans l'ensemble de l'Europe. Donc c'est simplement un rapport de force démographique et de modèle.
10:27 Maintenant, le problème derrière cela, c'est qu'il faut bien comprendre que si demain nous accueillons et nous nous contentons de répartir comme le veut le veut,
10:34 aujourd'hui d'ailleurs, Madame von der Leyen et un certain nombre de gouvernants européens, et bien demain, l'Europe effondrée par le poids de l'immigration ne sera même plus en mesure d'aider l'Afrique.
10:42 Donc c'est un très mauvais calcul d'ailleurs, y compris humanitaire et sociale, sur le moyen terme.
10:47 Vous êtes l'invité d'Europe 1 et de CNews, vous êtes tête de liste pour les européennes, pour le parti Reconquête. Qu'est-ce qui vous différencie réellement du Rassemblement national ?
10:54 Parfois, on a du mal à savoir. On va juste écouter Jordan Bardella, qui était l'invité de Sonam Macbrook il y a quelques jours, expliquer qu'il est le seul en mesure de devancer la liste d'Emmanuel Macron.
11:03 C'est qu'il y a un mouvement politique qui peut gagner et que l'autre ne peut pas gagner. Je suis aujourd'hui donné en tête de ces élections européennes.
11:10 Je suis aujourd'hui celui qui peut, je pense que ça compte beaucoup, arriver devant la liste d'Emmanuel Macron, ce qui n'est pas le cas de Marion, qui est donné autour de 6, 7,5% des intentions de vote.
11:21 Je suis avec le Rassemblement national, avec Marine Le Pen, en capacité de rassembler une majorité de Français.
11:28 Quel est l'intérêt, permettez-moi, je pense que tous les Français qui nous regardent ce matin se posent la question, quel est l'intérêt de se présenter contre le Rassemblement national pour faire 6% ?
11:37 Alors, quel est l'intérêt Marine Le Pen ?
11:39 Je pense que Jordan Bardella se trompe d'élection. Le Rassemblement national est arrivé premier en 2014, rappelons-le, ça n'a pas empêché Emmanuel Macron d'être élu.
11:47 Il est arrivé premier en 2019, ça n'a pas empêché Emmanuel Macron d'être réélu.
11:51 Donc il ne s'agit pas là de « mid-termes » comme on dit aux Etats-Unis, c'est-à-dire d'élections intermédiaires qui sont là pour sanctionner le gouvernement.
11:57 Le but n'est pas d'arriver premier, nous sommes à une élection proportionnelle à un tour.
12:01 Ça veut dire que les députés ne s'annulent pas, ils se cumulent. Donc je trouve que c'est un mauvais argument.
12:07 Par ailleurs, l'enjeu, une fois de plus, pardon, ce n'est pas d'arriver un ou deux points devant Emmanuel Macron, l'enjeu c'est de changer la majorité au Parlement européen.
12:14 C'est-à-dire de pouvoir changer la ligne politique de la Commission européenne.
12:18 Donc au lieu de son complémentaire, c'est ce que vous nous dites, et pas concurrent.
12:21 Mais ce que je veux dire c'est qu'il y a une forme de complémentarité, oui, et d'ailleurs, pardon aussi de le rappeler.
12:25 Mais il n'y a qu'un seul vote à la fin.
12:26 Non mais par ailleurs, pardon de le rappeler aussi, mais il y a aujourd'hui des singularités propres à Reconquête, on va en parler.
12:32 Il y a des gens aujourd'hui qui soutiennent Reconquête, qui n'ont jamais voté Rassemblement National, qui n'ont pas nécessairement le souhait de le faire.
12:37 Parce qu'ils considèrent que dans l'ensemble de la vision de la société, ils ne se retrouvent pas.
12:40 C'est-à-dire à la fois, bien sûr, et là il y a bien sûr des convergences, la question de la défense de l'identité.
12:46 Il y a aussi une vision économique qui là pour le coup, je pense, nous distingue assez clairement du Rassemblement National.
12:51 Ils sont étatistes, c'est ça ?
12:52 Non mais je vais vous donner un exemple d'actualité très simple sur le RSA cette semaine.
12:57 Personnellement, je soutiens l'idée qu'il puisse y avoir en contrepartie d'une solidarité nationale des devoirs,
13:03 c'est-à-dire les fameuses 15 heures d'activité par du travail ou par de l'engagement civique, une manière de réinsérer les gens.
13:09 Le RN est contre ?
13:10 Voilà, et le Rassemblement National typiquement est contre.
13:13 Sur évidemment la question du wokisme et de la lutte contre la propagande LGBT,
13:19 où nous sommes, je pense, beaucoup plus actifs, beaucoup plus engagés aujourd'hui que ne l'est le Rassemblement National.
13:25 J'ai encore vu récemment, par exemple, un député, Julien Audoux, l'expliquer qu'il y avait aujourd'hui un débat au Rassemblement National
13:30 sur la question de la légalisation des mères porteuses.
13:32 Non mais pardon, mais c'est un vrai sujet de société.
13:33 Elle est molle Marine Le Pen pour reprendre l'expression de Juren Darmanin là-dessus ?
13:36 Non mais ce n'est pas une question de molesse, on peut avoir des visions, ce n'est pas une question de radicalité ou de molesse,
13:40 c'est une question de différence, voilà.
13:42 Et puis une différence aussi majeure, et d'ailleurs qui recoupe la déclaration de Jordane Bardella,
13:46 c'est qu'à Reconquête, nous défendons l'idée de l'alliance des droites.
13:49 Nous considérons qu'aucun parti, quel qu'il soit d'ailleurs le Rassemblement National ou un autre, ne peut pas gagner seul.
13:55 Voilà, que toute l'histoire de nos institutions le démontre, que le centre avec Emmanuel Macron fait des alliances,
14:00 que la NUPES avec la gauche et l'extrême gauche font des alliances,
14:03 et que nous, nous sommes condamnés, je pense, à rester isolés si nous ne nous allions pas.
14:08 Et donc je regrette, et je l'ai dit très clairement, je l'ai dit d'ailleurs aussi au LR,
14:12 je l'ai dit à des gens comme François-Xavier Bellamy, je l'ai dit à des gens comme Bruno Retailleau,
14:17 voilà, David Lysnard et d'autres.
14:19 Mettons-nous au-delà de la table et réfléchissons avec nos singularités
14:22 à la manière dont nous pouvons nous accorder sur l'essentiel.
14:25 Ils ont tous dit non.
14:26 Et ils ont tous dit non, vous avez raison, et c'est regrettable parce qu'en réalité,
14:31 une immense majorité des électeurs de droite sont pour cette alliance,
14:35 et c'est montré par les sondages d'opinion.
14:37 Et pourquoi cette union des droites échoue ?
14:39 En fait, ça fait des années qu'on en entend parler, et en fait, regardez,
14:43 entre vous, Jordan Bardella et François-Xavier Bellamy, globalement, vous êtes tous cousins germains.
14:47 Il n'y a pas une différence abyssale entre vous et François-Xavier Bellamy.
14:51 Et pourtant, s'il est désigné tête de liste, vous allez devoir vous écharper.
14:57 Sur François-Xavier Bellamy, vous avez raison, mais je pense que François-Xavier Bellamy n'est pas tout seul dans son mouvement,
15:02 et je pense qu'il y a une difficulté pour les LR à trancher un certain nombre d'incohérences.
15:08 Il y a une forme de confort dans l'alliance avec le centre, disons-le,
15:11 qui est peut-être moins risqué, moins politiquement acceptable, que de rompre avec des habitudes.
15:18 Et c'est vrai que je le regrette, parce que je vois des gens très bien au sein de LR
15:22 se compromettre dans des ambiguïtés qui sont politiquement regrettables.
15:26 Je vous donne un exemple.
15:27 Elle ne verra jamais le jour, l'union des droites ?
15:28 Non, mais je vous donne un exemple.
15:29 Est-ce que vous pensez qu'un jour, ça verra le jour ? Les Français le verront.
15:33 Oui, vous verrez.
15:34 Vous serez candidate ?
15:35 Non, mais c'est pas à moi, ça ne tient pas qu'à moi, mais je suis sûre qu'on y arrivera.
15:38 Mais maintenant, ça implique des choix.
15:41 Je vous donne un exemple.
15:42 Il y a eu la rentrée des jeunes républicains.
15:44 Eric Ciotti a fait le choix de faire cette rentrée à Valence.
15:48 Valence, pardon de le rappeler quand même,
15:50 c'est l'incarnation de la compromission d'une partie de la droite avec l'islamisme.
15:58 C'est-à-dire qu'à Valence, vous avez un maire qui est allé parler, faire de la politique
16:02 dans la mosquée tenue par les frères musulmans.
16:04 À Valence, vous avez un maire qui a tenté de vendre un terrain à une association des frères musulmans.
16:10 Vous avez deux conseillers municipaux dans cette majorité.
16:12 L'un qui a nié le génocide arménien et l'autre qui lui-même est actif dans des associations proches des frères musulmans.
16:20 Pardon, je le rappelle quand même, les frères musulmans, c'est un courant islamiste
16:24 qui a le même objectif qu'Al-Qaïda et Daesh, c'est-à-dire imposer la charia dans le monde.
16:29 Sauf que lui, il le fait.
16:31 La question que je vous posais, elle était sur François-Xavier Bellamy, qu'on ne peut pas suspecter d'islamo-droitisme.
16:36 Et par l'infiltration.
16:37 D'accord, mais ce que je veux dire à travers cela, c'est qu'à un moment donné, il va falloir quand même sortir de ces ambiguïtés.
16:43 Et je pense que selon moi, des gens très bien comme François-Xavier Bellamy, Nadine Morano et d'autres,
16:49 je ne comprends plus quel est le jeu.
16:52 Quand je vois aujourd'hui même François-Xavier Bellamy annoncer qu'il travaille à un projet pour 2027
16:56 avec des gens comme Hervé Morin, qui est un centriste, et c'est tout à fait son droit,
16:59 mais Hervé Morin, c'est un homme qui a financé des concerts de Médine.
17:02 De Médine, qui aujourd'hui est connu aussi pour ses accointances islamistes.
17:06 Donc je pense que la grande clarification, elle peut arriver, et elle peut arriver aussi justement par reconquête.
17:13 C'est parce que reconquête sera fort et portera aussi cette idée d'alliance...
17:17 Vous pensez être le pivot de cette reconfiguration ?
17:20 Je suis sûre que nous arriverons enfin à cette clarification,
17:23 et que nous nous libérerons de cette alliance nocive d'une droite avec le centre,
17:26 qui est d'ailleurs la même au Parlement européen, rappelons-le, Madame von der Leyen,
17:29 elle est portée par le PPE de groupe dans lequel est LLR, qui est allié au centre et à la gauche.
17:33 Et que l'idée aujourd'hui de l'existence de reconquête, c'est mettons en place une vraie droite authentique,
17:37 sortons des alliances contre-nature avec le centre et la gauche, et travaillons ensemble sur le grand sujet libéralisé.
17:42 Marion Maréchal, vous prenez cette union des droites,
17:44 mais vous n'êtes pas capable de faire l'union ne serait-ce qu'avec le Rassemblement national.
17:47 Donc la droite de la droite n'est pas capable elle-même de se mettre d'accord là-dessus,
17:51 comment voulez-vous que d'autres partis, comme François-Xavier, vous rejoignent ?
17:54 Ça n'est pas de ma responsabilité, une fois de plus je ne demande pas de fusion,
17:57 je ne dis pas aux gens "rejoignez-nous et fondez-vous dans reconquête",
18:00 je vous dis qu'on peut se mettre autour de la table chacun avec nos particularités et nos singularités.
18:04 Je ne veux juste pas qu'on se trompe d'élection.
18:06 Mais à la fin il y a une élection, il y a un vote, il y a un gagnant, il y a un perdant.
18:10 Et je n'aime pas, pardon, je suis désolée, le sujet des élections,
18:13 A 6% c'est un échec pour vous ?
18:15 Ce n'est pas d'arriver premier devant Emmanuel Macron, je pense qu'on se trompe d'enjeu, une fois de plus.
18:20 La question c'est de savoir quelle majorité nous voulons demain au Parlement européen
18:23 et quelles sont les alliances qu'on peut construire au Parlement européen.
18:26 Moi ce que je crois, aujourd'hui les sondages d'ailleurs sont plus autour de 7-8,
18:29 ça fait 7-8 euros députés pour reconquête, la campagne ne fait que commencer.
18:33 Mais je vais le dire très clairement, moi je n'ai pas d'ennemis à droite, j'ai des concurrents.
18:38 Mes ennemis sont à gauche, dans cette extrême gauche woke,
18:43 qui défend le multiculturalisme, l'immigration de masse.
18:47 Et je ne me trompe pas d'ennemis, mais maintenant acceptons aussi que dans le jeu démocratique,
18:51 il y a un parti qui défend sa propre vision, il a le droit d'exister.
18:54 Si justement dans 6-7 mois vous êtes élu au Parlement européen,
18:58 forcément vous aurez à voter sur est-ce qu'il faut continuer à soutenir l'Ukraine contre la Russie.
19:05 On voit qu'il y a des jeux d'alliances qui changent un peu depuis quelques semaines, quelques mois,
19:09 notamment aux Etats-Unis, on a vu aussi la Pologne qui a rappelé son ambassadeur en Ukraine.
19:15 Est-ce que vous considérez aujourd'hui qu'on en fait trop et qu'il faut réduire la voilure ?
19:19 De toute façon sur le principe, on soutient les pays qui sont victimes de la violation du droit international,
19:23 mais dans ce cas-là soyons cohérents, faisons-le pour tout le monde.
19:26 Parce que quand on voit aujourd'hui l'expulsion définitive qui a été faite par exemple de la Russie au Conseil de l'Europe,
19:34 on se pose la question de savoir pourquoi cette même expulsion n'est pas faite à l'égard de l'Azerbaïdjan.
19:39 On se pose la question de savoir pourquoi on continue d'importer massivement...
19:43 On comprend votre souci de cohérence, mais sur la Russie et l'Ukraine, vous faites quoi ?
19:48 C'est le même sujet, c'est-à-dire qu'en fait, une fois de plus, moi je suis pour qu'il y ait des sanctions et des condamnations claires
19:53 quand il y a une violation du droit international, mais pour tout le monde, on continue d'importer du gaz azéri,
19:56 on double même l'importation.
19:57 Ma question c'est, est-ce que ça va trop loin ou pas ?
19:59 Laissez-moi aller au bout parce que c'est quand même un vrai sujet, je trouve qu'on n'en parle pas assez.
20:03 Et dans le même temps, on arrête les importations du gaz russe en se disant qu'on veut les sanctionner
20:08 vis-à-vis de leur attitude tout à fait condamnable en Ukraine, on double l'importation du gaz azéri
20:13 en rappelant quand même qu'une partie du gaz azéri en réalité est du gaz russe qui passe et qui se contourne par l'Azerbaïdjan.
20:18 On poursuit l'aide à l'Ukraine ?
20:20 Mais on poursuit bien sûr de toute façon l'aide à l'Ukraine.
20:22 Maintenant, si vous voulez me poser la question clairement, il faut savoir aussi faire de la politique de manière raisonnable.
20:27 C'est-à-dire que si vous me dites "on soutient l'Ukraine dans son état de victime vis-à-vis du droit international", oui.
20:34 En revanche, de là à expliquer que demain l'Ukraine doit intégrer l'Union Européenne, je ne crois pas.
20:40 Voilà, je ne crois pas parce qu'aujourd'hui le marché commun n'est pas prêt à absorber la puissance agricole qu'est l'Ukraine
20:44 et même les Polonais qui sont très très pro-ukrainien aujourd'hui ont été contraints de fermer leurs frontières économiques avec l'Ukraine
20:50 tant l'impact a été très fort sur le plan agricole.
20:53 Donc je ne demande juste pas d'idéologie là-dessus, soyons quand même raisonnables.
20:56 Marino Maréchal, était l'invité de CNews Europe, merci beaucoup.
20:58 Merci Louis de Ragnel, la suite de vos programmes sera reparlée sur CNews.
21:01 Bonne soirée à vous sur nos deux antennes.
21:03 ♪ ♪ ♪

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