La bande de 22H Max réagit à la réponse apportée par Gérard Depardieu aux accusations de viols et d'agressions sexuelles.
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00:00 -Roselyne, c'est vous qui prenez le pouvoir ce soir pour nous parler de la défense de Gérard Depardieu, accusé de viol, je le rappelle, par une jeune actrice, mise en examen, tribune dans le Figaro, publié aujourd'hui, pour se défendre.
00:10 Voici ce que dit Gérard Depardieu, je le dis en quelques mots.
00:13 "Je ne peux plus consentir à ce que j'entends, ce que je lis sur moi depuis quelques mois. Je pensais m'en foutre, mais non, en fait non. Tout cela m'atteint, pire encore, m'éteint.
00:23 Je veux enfin vous dire ma vérité. Jamais, au grand jamais, je n'ai abusé d'une femme, faire du mal à une femme, ce serait comme donner des coups de pied dans le ventre de ma mère."
00:31 Ça, c'était la défense ce matin de Gérard Depardieu.
00:33 Ce soir, Charlotte Arnoux, cette actrice qu'il accuse de viol, a, elle aussi, pris la parole pour lui répondre.
00:38 C'est une actrice qu'il connaissait, Gérard Depardieu, qui est donc allée chez lui.
00:42 Elle affirme qu'il l'a violée deux fois.
00:43 Voici ce qu'elle répond ce soir.
00:45 "C'est un message vraiment immonde."
00:46 Elle parle du message de Depardieu.
00:47 "Il m'a souillé en 2018 et, d'une certaine façon, il continue de le faire par les mots.
00:51 Il se sent peut-être acculé dans la perspective d'un procès et puis il a changé d'avocat.
00:55 Il a probablement une nouvelle stratégie."
00:57 Roselyne.
00:59 "Oui, Gérard Depardieu avait-il raison de faire cette tribune ?
01:05 Un citoyen a le droit de s'exprimer.
01:08 Il est l'objet d'une accusation.
01:11 Je n'ai pas à dire la vérité sur cette affaire.
01:15 Mais un citoyen qui est accusé d'un viol, de crime, s'exprime dans une tribune, dans
01:23 le Figaro, qui est assez succincte d'ailleurs, avec des mots forts, qui ne sont pas blessants
01:29 pour la personne.
01:30 Il nie les faits.
01:31 Et je trouve que dans cette affaire, d'abord, la conscience ou la communication n'est pas
01:39 de dire la plaignante est d'ores et déjà la victime.
01:43 L'accusé, non, il n'est pas coupable.
01:45 Il y a deux choses qu'il faut absolument respecter.
01:48 La parole de la plaignante qui ne doit jamais être minimisée, ni dévalorisée, ni traitée
01:55 de quelque façon que ce soit.
01:57 Elle doit être prise dans son intégrité et dans son intégralité.
02:02 Et de l'autre côté, un accusé, un mis en cause, disons plus exactement à ce stade,
02:10 un mis en cause qui a le droit de se défendre et pour qui la présomption d'innocence doit
02:15 rester un principe intangible et irréfragable.
02:19 Il ne s'agit pas de faire une justice de l'opinion publique, de la rue.
02:24 Là, on n'est plus en démocratie.
02:26 Et là, je trouve que ce qui est très intéressant et poignant dans cette histoire, c'est qu'on
02:33 voit la difficulté à sortir de cette affaire où finalement les dires des uns s'opposent
02:38 aux dires des autres et où des témoignages, je dirais matériels, sont absolument...
02:46 On est dans l'incapacité de les retrouver.
02:49 Donc voilà, je crois qu'il faut en rester sur les principes.
02:53 Respect de la parole de la plaignante et respect de la présomption d'innocence de Gérard Depardieu.
02:59 – Vous parliez des mots de Depardieu.
03:00 Il y a quand même un mot qui fait réagir, c'est quand il dit au début "je ne peux
03:03 plus consentir à ce que j'entends".
03:05 "Consentir à ce que j'entends", le consentement dans ces affaires-là.
03:08 On sait ce qu'il y a derrière ce terme-là et le fait de choisir ce terme-là pour Depardieu,
03:14 il a pu heurter les oreilles de certains.
03:16 – Oui, bien sûr, mais je comprends que la personne qui a porté cette accusation puisse
03:22 effectivement mal recevoir la défense de Gérard Depardieu.
03:26 Je le comprends, je le comprends tout à fait.
03:29 Je crois qu'il ne faut pas chercher des choses aussi trop compliquées.
03:32 "Je ne peux pas consentir", ça veut dire "je n'accepte pas les accusations qui
03:36 sont faites contre moi".
03:37 Je traduis.
03:38 – Je ne les tolère pas.
03:39 – Voilà, je ne les tolère pas.
03:41 Si je n'ai pas en jugé, je ne porte pas des jugements sur le fond.
03:45 Si effectivement cette accusation est fausse, on comprend qu'il dise cela.
03:50 Maintenant je ne dis pas qu'elle est fausse l'accusation, entendons-nous bien.
03:53 Mais que moi je ne trouve pas choquant que Gérard Depardieu ait fait cette tribune.
03:59 C'est tout.
04:00 – Pablo ? – En fait, ce qui est plus choquant,
04:03 enfin je ne sais pas si le terme choquant est le meilleur, mais c'est que la défense
04:09 des gens qui sont mis en cause, comme vous dites Roselyne, pour agression sexuelle ou
04:14 pour viol est systématiquement la même.
04:17 C'est-à-dire qu'ils convoquent toujours les mêmes arguments, c'est-à-dire qu'ils
04:19 n'y embloquent les faits dont ils sont accusés dans un premier temps.
04:22 Ensuite on verra ce qu'a à en dire la justice.
04:26 Et dans un deuxième temps ils disent "ah oui, mais vous savez, parce que vous n'avez
04:29 pas lu certains passages de lettres qui m'ont choqué, qui sont "ah mais vous savez, je
04:34 suis un personnage débordant, je ne sais pas quoi".
04:36 – Provocant, débordant, parfois grossier.
04:38 – Voilà, exactement.
04:39 Donc en gros il se décrit lui-même comme un gounafier et après c'est libre à chacun
04:44 de juger de ça.
04:46 Or non, or aujourd'hui, et ça a été largement documenté par une multitude de journalistes,
04:54 il a commis des agressions sexuelles, on en voit, il y a des vidéos où c'est absolument
05:01 indéniable, on le voit forcer une femme à l'embrasser, on le voit mettre une main…
05:06 – La Robert.
05:07 – Exactement.
05:08 Et c'est absolument insupportable en fait comme vidéo.
05:10 Et là-dessus il ne dit rien.
05:11 Là c'est chose qu'il dit c'est "ah oui bon si j'étais débordant, je m'excuse".
05:16 Et c'est pas possible en fait.
05:18 – Si pensant à vivre intensément, j'ai blessé, choqué, je vous prie de m'excuser.
05:22 – Moi ce qui me fait du mal c'est que jamais les gens qui sont accusés d'agression
05:26 sexuelle, qui plus est des gens de son âge, c'est-à-dire que c'est vrai qu'ils
05:29 viennent d'une autre génération ou c'était peut-être une autre époque etc.
05:31 Mais jamais il dit c'est quoi les voies et moyens pour changer, pour aujourd'hui,
05:36 pour changer, pour être une autre personne, pour être en accord en fait avec la société
05:40 qui oui met plus en avant l'égalité des genres.
05:43 – Oui mais là Pablo tu as un jugement global, moral auquel j'adhère, mais là en l'occurrence
05:47 on est dans un action judiciaire.
05:50 Donc on ne peut pas arguer de faits latéraux pour être sûr de cette affaire.
05:57 – C'est pourtant ce que ferait la justice.
05:58 – Mais il faut…
05:59 – Je ne sais pas si tu as déjà assisté à un tribunal, mais dans un tribunal,
06:02 lorsque quelqu'un a dit "attention je vais vous entendre moralité".
06:05 – Rapidement Perico et Asilis.
06:07 – Il y a une partie qui est intéressante dans la lettre, c'est quand il parle de l'emprise.
06:11 Et ça c'est quand même quelque chose où c'est difficile d'avoir un avis arrêté.
06:14 – Il dit "si elle était sous emprise, elle n'est pas mal emprise, c'était la sienne".
06:18 – Oui mais c'est justement tout ce qui est difficile.
06:20 Comment est-ce qu'on considère que c'est de sa faute s'il y a une emprise,
06:23 c'est de sa faute à elle ?
06:24 Ça c'est des motifs psychologiques qui sont difficiles à trancher.
06:26 La question du viol c'est autre chose.
06:28 – Enfantant ça se tranche, la justice le fait.
06:30 – Si elle a été, je veux dire, elle-même de sa volonté dans son lit,
06:34 et même si elle était sous emprise, eh bien ce n'est pas un crime,
06:39 ça ne fonde pas le crime.
06:41 Donc après évidemment la justice tranchera, il est présumé innocent, pardon.
06:45 Et je pense que Roselyne Bachelot a raison de soutenir ces principes,
06:50 à la fois la parole de la victime qui doit être respectée,
06:53 et évidemment son remord de la présumée.
06:55 – Ce que disait Roselyne.
06:57 – Présumée victime.
06:58 – Cette lettre intervient dans un contexte qui est devenu historique,
07:01 avec des personnalités, des scandales quasiment d'État,
07:04 Nicolas Hulot, d'autres médias, de journalistes.
07:07 J'ai l'impression que cette lettre dit "moi je ne suis pas de cela,
07:10 j'ai peut-être eu des comportements anormaux,
07:14 mais dans ma culture et dans mes valeurs, ce n'est pas un viol,
07:17 c'est du deux-par-dieu".
07:19 C'est une erreur stratégique d'avoir…
07:21 C'est une affaire très grave, il n'aurait rien dû dire,
07:23 mais il a voulu, il ne peut pas supporter d'être comparé aux autres violeurs.
07:26 Il est deux-par-dieu, il est un génie, il est un monstre,
07:28 et donc il veut se distinguer, je ne pense pas que le résultat…
07:31 – Et donc il ne viole pas, en fait c'est ça qu'il sous-entend,
07:33 c'est qu'étant deux-par-dieu, peu importe la femme avec qui il va faire l'amour,
07:37 ce n'est pas un viol, et bien c'est ça le problème.
07:39 – C'est que ces gens… – Je suis un espèce de dieu.
07:40 – Exactement, peu importe, peu importe.
07:42 – Là, vous l'accusez déjà, ce n'est pas possible de dire ça.
07:44 – Non, non, non, c'est ce que je lui dis.
07:46 – Les agressions sexuelles, on peut les voir en lisant la vidéo,
07:49 mais le fait que c'est un autre chose,
07:50 l'empereur d'un crime, il faut être prudent.
07:52 – La lettre est construite, ce n'est pas du marguerite du ras,
07:53 mais on le sent qu'il a appris à parler avec elle,
07:54 c'est quand même en français très étudié,
07:56 c'est une œuvre d'art quelque part, on sent qu'il l'a voulu pour ça.
08:00 Et donc il envoie un message,
08:01 Je ne suis pas de cette race des violeurs, je suis au-dessus, je suis un être après moi.