Du lundi au jeudi, Laurent Ruquier et Julie Hammett vous donnent rendez-vous pour "Le 20H de Ruquier", un rebond et des débats sur les grands thèmes de l'actualité de la journée. Au programme ce lundi, la réponse de Gérard Depardieu aux accusations de viols et d'agressions sexuelles le visant.
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00:00 C'est très classique en fait, c'est une stratégie d'agresseur.
00:02 Il essaye de nous embrouiller.
00:03 Il est en train de tout mélanger.
00:05 Il est en train de mélanger le fait d'être quelqu'un d'important.
00:09 Il mélange même ce qu'est l'emprise par exemple,
00:11 lorsque dans la lettre il dit "tout le monde est sous l'emprise de la société".
00:14 Alors il dit, et je suis devant d'ailleurs, je me permets,
00:17 "alors me dit-on, elle était sous emprise, mais on est tous sous emprise.
00:20 Moi-même je suis sous emprise, mon ADN, la famille, la société,
00:23 l'argent, le spectacle, l'alcool et le cinéma qui en fait de moi une nature.
00:27 Si elle a été sous emprise, c'était sous sa propre emprise.
00:30 Elle n'a jamais été sous mon emprise".
00:31 Et en fait, dans toute la lettre, il nie tous les rapports de pouvoir.
00:34 Il essaye d'en enlever toute notion de violence.
00:38 Sauf que ce que Gérard Pardieu a fait pendant des années,
00:41 y compris ce qu'on voit dans des images.
00:43 Il y a des vidéos traitées, une journaliste de salope à l'antenne
00:47 essayait d'embrasser de force une journaliste ou une maquilleuse.
00:50 Là, il se drape en disant que c'est extraordinaire,
00:52 c'est son personnage, c'est potache.
00:54 Il fait ce que personne n'a jamais osé faire.
00:57 Mais c'est extrêmement médiocre d'agresser des femmes comme ça.
00:59 C'est extrêmement courant.
01:01 Et là, vraiment, il nous enfume.
01:02 Il ne faut pas se laisser avoir par tout ça.
01:05 Il faut revenir à la matérialité des faits.
01:06 - Charles Crosny, en un sens, vous aussi,
01:09 vous aussi, vous mélangez tout.
01:12 - Pourquoi ?
01:13 - Par exemple, insulter une journaliste, c'est évidemment très mal.
01:17 Mais ça n'est pas un crime prévu par le Code pénal.
01:20 - C'est un délit.
01:22 - Vous voyez comment vous êtes ?
01:23 - Ah non, mais moi, je vous dis que c'est une stratégie d'agresseur.
01:26 - Oui, mais là, vous...
01:27 - Insulter une journaliste n'est pas une agression sexuelle.
01:30 - Une injure publique en raison du sexe, c'est un délit.
01:34 Ça consiste à un continuant de violences, de sexisme.
01:37 - Non, mais c'est très intéressant.
01:38 - On repart des propos de Gérard Depardieu.
01:39 "Je n'ai jamais voulu faire de mal une femme.
01:41 Je n'ai jamais abusé d'une femme."
01:43 - C'est-à-dire...
01:44 Eh bien, voilà. Mais c'est incroyable.
01:45 C'est-à-dire que vous faites du fait qu'il a pu insulter une femme...
01:50 - Embrasser une femme, c'est le premier exemple que vous avez donné.
01:52 - Non, non, non, non, non.
01:53 Le premier que vous avez donné, c'était traiter une journaliste de salope.
01:56 Vous faites du fait qu'il ait pu proférer cette insulte,
01:59 vous en tirez la conclusion que Gérard Depardieu abuse de femmes et viole des femmes.
02:03 - En l'occurrence, il a été mis en examen pour des soupçons de viol et d'agressions sexuelles.
02:08 - Non, mais Gérard Depardieu trace son portrait.
02:10 - Il faut délimiter les choses.
02:12 D'abord, on ne peut pas demander...
02:13 Très rapidement.
02:14 On ne peut pas demander à la fois que la justice pénale
02:17 fasse maintenant l'effort de davantage écouter la parole des femmes,
02:21 y compris dès le stade de la plainte au commissariat,
02:24 et rouler sur la justice pénale en faisant de quelqu'un qui n'est pas encore condamné un criminel.
02:29 Soit on décide qu'on fait confiance à cette justice et on attend qu'elle rende sa décision,
02:34 soit on décide qu'en fait elle est toujours trop lente pour traiter ces questions-là
02:37 et on fait le procès médiatique.
02:39 Et dans le procès médiatique, je suis désolé,
02:41 on ne peut pas mélanger et mettre sur le même plan
02:43 le fait de simplement injurier, mal se comporter, être excessif
02:46 et le fait de commettre un crime.