• l’année dernière
Ruth Baza, journaliste et écrivaine espagnole qui a porté plainte contre Gérard Depardieu, était l’invitée du 20H de Ruquier. Cette dernière accuse l’acteur français de l’avoir violée à Paris en 1995 alors qu’elle le rencontrait dans le cadre d’une interview.

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Transcription
00:00 Quand vous dites "Gérard Depardieu m'a prise par la force", qu'entendez-vous par là ?
00:05 Eh bien, une fois l'interview finalisée, qui était un entretien très intense,
00:17 et il est vrai que si je dois faire le récit de cette agression, il faudrait peut-être tout le contexte,
00:25 en fin de compte, nous n'avons pas le temps, donc c'est-à-dire qu'il m'a prise par la force,
00:30 lorsque nous avons fini l'interview, on se met debout, je ne sais pas comment,
00:35 je me trouve coincée, coincée dans ses bras, paralysée, comme si j'étais clouée au sol.
00:48 Et voilà, cette violence qui s'est exprimée m'a fait des choses que je ne trouve pas ni naturelles, ni normales,
00:59 mais je n'arrive pas à m'échapper, je n'arrive pas à crier, je ne peux pas bouger, j'entends rien,
01:05 je me suis sentie complètement paralysée, clouée au sol.
01:09 Et j'ai dû résister, pendant qu'il me fait des choses qu'il ne fallait pas qu'il me fasse.
01:16 Des choses que vous qualifiez de viol ?
01:19 Eh bien, c'est plutôt une invasion, la police espagnole l'a qualifié de viol.
01:31 Pour moi, c'est très dur de faire face à cette qualification, car lorsque l'on s'imagine ces genres d'agressions,
01:42 on a une tendance à penser à d'autres abus d'agression sexuelle,
01:49 mais en fait, c'est que, dès par Dieu, ma fée a été qualifiée par les autorités comme un viol.
01:57 C'est très douloureux pour moi, et c'est très intense, mais c'est une réalité.
02:04 Ça s'est passé en 1995, le 12 octobre 1995, pourquoi vous décidez de porter plainte que maintenant ?
02:11 Eh bien, parce que jusqu'à cette année, jusqu'au mois d'avril, lorsque cette enquête est faite,
02:24 et en effet publiée par Mediapart, lorsque j'ai vu cet article, à ce moment-là,
02:34 il y a une espèce de déclic, je ne me sentais pas très bien, et j'avais des flashs de mémoire, j'avais des images,
02:44 et j'étais très mal à l'aise. Et cette nuit, je vais consulter mon journal, et voilà, je me trouve à l'âge de 23 ans,
02:54 et il y a quelques pages, les dernières 9 pages de mon journal, où c'est écrit le 17 octobre,
03:01 donc 5 jours après l'interview avec Départ-lieu, et là, je vois les récits.
03:05 Et à ce moment-là, je me rappelle très bien de ce qui s'est passé, je me rappelle très bien ce qui m'a fait.
03:12 Je suis allée donc à la police, parce que tout au long de ces mois, j'ai dû faire face à tellement de choses.
03:19 J'ai dû d'abord accepter ce qui s'est passé, je suis passée par le déni auparavant, et je me sens coupable.
03:26 La culpabilité d'avoir oublié de cette façon ces actions, que je considère avoir été la meilleure interview de ma carrière.
03:38 Et pourtant, j'en ai fait plusieurs, des centaines, tout au long de ma carrière, et cela a été très douloureux de voir un arrivé là.
03:47 Mais je considère qu'il fallait que les autorités s'insécisent pour qu'il y ait en effet un registre de cette agression,
03:57 et qu'on sache que cet homme fait des choses aux femmes, parce qu'il considère qu'il a le droit,
04:05 parce qu'il ne peut pas peut-être s'en empêcher, ou parce qu'il ne peut pas...
04:13 C'est comme un glouton, en fait, c'est un ogre, c'est un personnage qui pense qu'il peut tout manger lorsqu'il y a un buffet à volonté.
04:25 Et donc il consomme des femmes, et il a cet appétit insatiable.
04:31 Et il faut que je le dise, je ne peux pas continuer de rester dans ce silence, et je me sens coupable.
04:40 Je me déteste moi-même parce que je ne l'ai pas dit auparavant, mais c'est le moment que tout le monde le sache.
04:46 Et surtout aider les autres.

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