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00:00 Frédéric Huey, vous espériez 1 500, 2 000 bébés traités d'ici décembre au CHU, on en est où là début octobre ?
00:06 Le succès est absolument incroyable, personne ne s'attendait à se rademarrer
00:10 puisqu'on est pratiquement à 95% d'acceptation de la part des parents.
00:14 95% ?
00:15 Les refus sont très très marginaux, très ponctuels, c'est formidable
00:20 mais malheureusement le corollaire de cela c'est que nous allons probablement arriver à une difficulté dans l'approvisionnement.
00:27 Les prochaines semaines vont être un peu compliquées, on va en reparler.
00:31 Comment vous expliquez ce phénomène, cet engouement finalement ?
00:34 Il n'y a pas eu de phénomène anti-vax, ce n'est pas vraiment un vaccin
00:37 mais il n'y a pas eu ce phénomène là qu'on a pu ressentir durant la période de Covid.
00:41 Absolument pas, personne ne nous parle d'un refus lié au risque potentiel de ce médicament.
00:47 Tout le monde est sur une balance positive.
00:49 Parce que ça concerne les tout petits vous pensez ?
00:50 Parce que ça concerne les tout petits, parce que les dernières vraiment la pression était très très importante sur la bronchiolite
00:55 avec un grand nombre d'enfants hospitalisés et des cas très sévères.
00:59 Et puis les gens ont parlé entre eux, les mamans en particulier.
01:02 Et au CHU de Dijon nous avons mis en place des réunions collectives
01:06 et les mamans se parlent entre elles.
01:07 Il y a toujours un témoignage d'une maman pour dire "oh là là, moi je connais quelqu'un dont le bébé était gravement malade"
01:12 et alors ça fonctionne remarquablement.
01:14 Mais ce traitement il est tout récent, enfin en tout cas on en a entendu parler tout récemment.
01:17 C'est étrange quand même cette acceptation quasi générale.
01:22 Effectivement c'est un médicament extrêmement récent puisque nous avons dans notre service participé à l'évaluation de ce médicament.
01:28 C'était l'hiver dernier.
01:29 Donc en quelques mois les autorisations ont été données et devant la réelle efficacité
01:35 parce qu'il faut dire les choses c'est que 80% des hospitalisations sont totalement inhibées grâce à ce médicament.
01:42 Donc ce sont les formes graves qu'on évite ?
01:44 Absolument.
01:45 Le B. fortus n'empêchera pas forcément d'avoir le nez qui coule et d'avoir quelques micro-symptômes.
01:50 Mais ça permettra de ne pas hospitaliser les enfants et de prendre des risques de la vie de leur santé.
01:54 Parce qu'on le rappelle il y a des risques, de forts risques avec la broncholite, ça peut être vraiment très grave chez les nourrissons.
01:59 Alors il y a deux notions.
02:01 D'abord les bébés à risque, les bébés qui présentent des anomalies cardiaques, des anomalies respiratoires,
02:06 eux sont très à risque et il faut absolument les traiter.
02:10 Ce n'est pas un vaccin.
02:11 L'abstinence.
02:12 L'abstinence mais classique.
02:14 Et puis le deuxième groupe ce sont les bébés bien portants.
02:17 Eux ont un risque faible mais collectivement ça finit par faire des grands nombres.
02:22 Les dernières nous avons eu 260 bébés hospitalisés dans le service de pédiatrie,
02:27 dont près de 80 en réanimation.
02:29 Donc c'est quelque chose de sérieux.
02:30 95% d'acceptation de la part des parents, vous le disiez, est-ce que ça suffit ?
02:34 On l'imagine, ça suffit à juguler une éventuelle épidémie pour cet hiver ?
02:39 Alors nous sommes en temps réel.
02:41 Il fait beau.
02:42 Le virus pour l'instant n'est pas présent.
02:44 On a des cas absolument marginaux.
02:46 Le raz-de-marée classique c'est entre le 15 octobre et le 1er novembre.
02:51 Et donc on attend, pas avec impatience, mais on est prêt en tout cas.
02:55 Nous sommes armés pour pouvoir lutter contre ce virus.
02:58 Et donc cette année nous espérons avoir une grande chute du nombre d'hospitalisés.
03:02 Ce traitement il est réservé aux maternités.
03:04 C'est logique, c'est bien ça pour vous ?
03:06 Alors la logique de l'État était de dire il faut protéger les bébés les plus jeunes.
03:10 Et les plus jeunes c'est évidemment ceux qui viennent de naître.
03:13 Donc dans l'organisation de la distribution du BFortus, c'était en priorité les maternités.
03:19 Et puis si ce n'était pas possible, les médecins avaient la possibilité de prescrire sous ordonnance
03:23 pour que les parents aient cherché en pharmacie.
03:25 Malheureusement les stocks sont déjà épuisés.
03:27 Les pharmacies n'ont plus aujourd'hui les moyens de distribuer ce médicament.
03:31 Donc le BFortus est aujourd'hui réservé aux maternités.
03:34 On a été dépassé par l'engouement, c'est ce qu'on dit aussi au niveau des autorités sanitaires.
03:38 Ça vous inquiète justement cette pénurie ?
03:40 Ou alors là on est bien parti, c'est plutôt positif, on reste sur du positif sur cette début de campagne ?
03:45 Personne n'avait imaginé l'engouement à 95%.
03:49 Les chiffres les plus optimistes tournaient autour de 60%.
03:52 Et donc c'est cet écart entre les deux qui aboutit à cette carence du médicament.
03:58 Car aujourd'hui effectivement le laboratoire n'est pas en possibilité de nous livrer plus de doses.
04:03 Le succès il est européen, il n'est pas seulement français.
04:06 Le laboratoire Sanofi a passé un contrat avec l'État de 200 000 doses.
04:10 Et nous serons largement au-dessus de ces 200 000 doses en besoin.
04:14 Mais vous ne répondez pas à ma question, est-ce que ça vous inquiète cette pénurie ?
04:18 Ça me préoccupe effectivement, puisqu'il est très possible, voire probable, que début décembre nous n'ayons plus de doses.
04:24 Et ce qui fait que les bébés qui naîtront à partir de décembre,
04:27 s'il n'y a pas de solution trouvée d'ici là, nous ne pourrons pas les traiter.