Le ministre délégué aux Comptes publics Thomas Cazenave était l'invité de Première édition ce vendredi matin pour réagir aux incitations à la fraude sociale qui circulent sur les réseaux sociaux.
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00:00 Thomas Cazenave, d'abord s'agissant de Sebi Dadi, il va lui arriver quoi maintenant ?
00:04 Il y a une enquête administrative qui est menée. A priori, il ne touche pas le RSA.
00:10 Mais moi, je veux dire les choses clairement. Frauder, c'est voler.
00:13 Et je trouve ça insupportable de voir se répandre sur les réseaux sociaux des incitations à la fraude sociale.
00:20 Les aides sociales, c'est pour celles et ceux qui en ont le plus besoin.
00:24 Et ce n'est pas qu'un sujet financier, c'est un enjeu de cohésion sociale.
00:28 Si les Français pensent que certains bénéficient des aides alors qu'ils n'y ont pas droit, je pense que c'est un gros problème.
00:34 On va créer un délit d'incitation à la fraude sociale.
00:38 On ne peut pas laisser ce type de discours se répandre sur Internet, sur les réseaux sociaux.
00:44 Donc concrètement, ceux qui inciteront à la fraude sociale, ceux qui aideront d'une certaine manière à la fraude sociale, seront pénalisés très sévèrement.
00:52 C'est le travail qu'on est en train de mener avec Aurore Berger et Aurélien Rousteau.
00:55 Mais ce genre de témoignage traduit peut-être quelque chose, qu'il est facile de frauder.
00:59 Non, il n'est pas facile de frauder.
01:02 On a des contrôles, y compris dans le champ social, dans le champ fiscal, mais on va aller beaucoup plus loin.
01:07 On va mettre 1000 contrôleurs de plus dans les caisses de sécurité sociale d'ici 2027.
01:13 Il faut qu'on soit intraitable.
01:16 Et sur Internet, dans le projet de budget que je défends avec Bruno Le Maire, on va créer de nouveaux outils pour nos agents.
01:22 Pourquoi ? Parce que parfois, avec la nouvelle donne numérique, comment aller sur les comptes des réseaux sociaux, faire des cyber enquêtes ?
01:28 Enquêter sous pseudonyme.
01:29 Il faut qu'on adapte notre politique de contrôle à la nouvelle donne numérique et qu'on soit intraitable en matière de lutte contre la fraude,
01:36 mais aussi contre ceux qui incitent à la fraude ou qui la facilitent.
01:41 On sait l'évaluer, cette fraude ?
01:43 La fraude sociale, c'est 8 milliards aux allocations, mais à l'intérieur, il y a aussi les erreurs qui sont commises.
01:49 C'est un chiffre de la Cour des comptes.
01:52 Et aux cotisations sociales, c'est 8 milliards également.
01:55 C'est ça la première fraude sociale ?
01:58 C'est à peu près 8 milliards d'euros.
02:00 On va renforcer notre arsenal sur le champ social et, je le dis aussi, sur le champ fiscal.
02:05 On doit être intraitable avec toutes les fraudes. C'est notre pacte social.
02:09 Il y avait déjà eu la vidéo de ce Youtubeur, Mertel, il y a quelques jours.
02:12 Lui, il se vantait carrément de toucher 1 800 euros d'aide par mois, notamment l'allocation pour adultes handicapés, sans rien foutre.
02:18 C'est ça aussi l'impression que ça donne aux jeunes qui suivent ces Youtubers et ces influenceurs.
02:24 Il y a 15 millions d'abonnés.
02:26 Il y a une enquête administrative, et d'ailleurs, on a saisi le procureur de la République.
02:33 Je pense qu'on ne peut pas laisser ça.
02:35 Et vous avez tout à fait raison, on ne peut pas laisser passer l'idée que, tranquillement,
02:40 au détriment de ceux qui en ont véritablement besoin, de ces aides, on pourrait vivre juste des fraudes sociales.
02:46 Est-ce que c'est ce qui a inspiré l'amendement de la droite que la majorité a fini par soutenir hier à l'Assemblée nationale
02:52 pour obliger les bénéficiaires du RSA à 15 heures d'activité obligatoire ?
02:56 Ça n'a rien à voir.
02:58 Moi, je suis en train de vous parler de la lutte contre la fraude sociale et l'incitation.
03:03 La question des bénéficiaires du RSA, c'est comment est-ce qu'on remet le maximum de personnes en emploi,
03:08 qu'on les accompagne avec de l'activité et de la formation.
03:10 Ne confondons pas les sujets, rien à voir avec ce Youtuber.