Appartements squattés à Annemasse: "Avant, ce n'était que les parties communes et, depuis septembre, ils se sont dit que les appartements leur appartenaient", explique Florian de la Rue (gérant du syndic de copropriété de l'immeuble)
Après avoir pris possession des parties communes d’un immeuble d’Annemasse (Haute-Savoie), un faux syndic, organisé autour d’une co-propriétaire, s’est accaparé des logements desquels plusieurs locataires ont été expulsés, pour que les biens soient reloués, dans l’illégalité, à de nouveaux occupants.
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00:00 Combien d'appartements sont contrôlés par les squatteurs aujourd'hui ?
00:03 Oui, bonsoir.
00:04 Alors, je vais vous contredire, ce n'était pas le point de départ en fait.
00:08 Il y a eu une bascule effectivement le 11 septembre puisque là…
00:12 Alors pareil, vous avez dit au début que c'était une squatteuse qui organisait ses
00:16 squats.
00:17 Ce n'est pas le cas, c'est une vraie propriétaire qui est propriétaire d'un appartement.
00:19 Et en fait, si vous voulez, petite précision, c'est un peu là où c'est un peu spécial
00:23 ce dossier.
00:24 Vous avez effectivement une vraie propriétaire qui, en septembre, a décidé en fait de s'accaparer
00:30 les appartements de ses voisins.
00:31 Mais ce n'est qu'un point de bascule puisque ça fait six ans que ça dure cette histoire.
00:36 C'était initialement sur les parties communes.
00:38 Nous, on subit ça depuis six ans, le syndicat des copropriétaires également.
00:42 Et là, ça a basculé sur effectivement les parties communes depuis le 11 septembre.
00:46 C'est-à-dire que des parties communes qui sont contrôlées à titre privé par un certain
00:50 nombre de propriétaires ou de squatteurs ?
00:52 Tout à fait.
00:53 En fait, si vous voulez, nous avons été élus en 2016, donc syndic de cette résidence.
00:57 L'immeuble était en administration judiciaire.
00:59 Nous avons été élus donc en 2016.
01:01 On a repris la gestion de cette copropriété.
01:03 Et en 2018, lorsque nous avons réussi à reconstituer une comptabilité probante, on
01:07 a commencé à engager des procédures de recouvrement contre les propriétaires qui
01:10 ne payaient pas leurs charges.
01:11 Et entre autres, une partie des propriétaires de cette montée.
01:14 Et à partir de ce moment-là, en fait, ces gens-là se sont dit "on va gérer nous-mêmes
01:18 l'immeuble, ça évitera qu'on soit condamné".
01:20 Et donc ils se sont appropriés les parties communes, ils ont usurpé notre identité
01:24 à plusieurs reprises, ils ont dégradé les parties communes, ils ont installé des fausses
01:27 caméras, ensuite des vraies, ils ont fermé les issues de secours, ils ont changé les
01:33 numéros de rue.
01:34 Hallucinant, des actions qui étaient très dangereuses en plus pour les habitants.
01:39 Et puis, bien entendu, la justice civile a fait son travail puisque nous, bien entendu,
01:45 on n'y va pas armé et casqué.
01:48 Nous, on assigne les copropriétaires dans ces cas-là.
01:51 La justice civile a fait son travail à quatre reprises.
01:54 Ces gens ont été condamnés, leurs assemblées générales ont été annulées.
01:58 Et depuis, aujourd'hui, ces gens-là ne reconnaissent pas la légitimité de la justice française,
02:03 des différents jugements qui sont tombés.
02:05 Et ils ont décidé de se faire justice eux-mêmes.
02:07 Pour bien comprendre ce qui est en train de se passer, ça veut dire que, par exemple,
02:12 il y a effectivement des locataires, des vrais locataires, qui avaient tous les titres prévus
02:16 à cet effet-là, qui ont été sortis des appartements.
02:21 Effectivement.
02:22 C'est-à-dire qu'avant, c'était que les partis communes.
02:23 Et depuis septembre, ils se sont dit "les appartements nous appartiennent, donc on va
02:27 sortir les occupants et on va mettre nos propres locataires où ils résidaient nous-mêmes
02:30 dans les logements".
02:31 Et donc là, on a quatre appartements aujourd'hui qui sont squattés comme ça ?
02:35 Alors, plus que trois puisque celui de Mme Convépine que vous avez là au téléphone,
02:41 elle a réussi à le récupérer avec l'intervention de la police municipale et d'un hussier de
02:45 justice, commissaire de justice, excusez-moi.
02:47 Mais actuellement, effectivement, vous avez trois logements qui sont encore occupés de
02:51 façon illégale, dont un qu'on est allé voir ce matin avec une équipe de télévision
02:56 d'une chaîne concurrente.
02:57 Et à l'occasion de cette entrevue, l'altercation est intervenue.
03:01 Et Mme Convépine a été violente.