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Cette baisse de la natalité concerne toutes les régions du pays et touche principalement les femmes de 25 à 29 ans (-3% par rapport à 2010) et de 30 à 34 ans (-4% sur la même période), selon les chiffres publiés par l'Insee ce jeudi pour 2022 et les six premiers mois de 2023.

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Transcription
00:00 - Bonjour Fred, bienvenue, on ne fait pas assez de bébés ?
00:02 - Le taux de natalité est très bas, il n'a pas été aussi bas depuis la seconde guerre mondiale.
00:07 Du coup le gouvernement s'inquiète un peu.
00:09 - Oui le gouvernement s'inquiète, Emmanuel Macron s'en est inquiété, c'était en mai dernier lors d'une réunion à l'Elysée.
00:13 Il a même dit à son bras droit lexicoleur "faites-moi remonter des propositions, il faut que la natalité remonte".
00:19 Eh bien ce qu'on constate c'est que mois après mois, année après année, elle ne cesse de baisser.
00:23 Ce matin l'INSEE a à nouveau publié des chiffres qui commencent à paraître inquiétants. -7,2% c'est le nombre de naissances entre janvier et août
00:32 par rapport à la même période en 2022, ça veut dire 35 000 petits bébés en moins nés dans nos maternités.
00:39 Ça c'est sur cette année mais la baisse est continue depuis 2011 non-stop, c'est une hémorragie qu'on n'arrive pas à arrêter.
00:45 En 2011 on était à 830 000 naissances en France, cette année on devrait tomber sous les 700 000, jamais vu depuis 1946.
00:54 A ce rythme-là, d'ici 2-3 ans maximum, il y aura plus de décès que de naissances en France, ça c'est pas une bonne nouvelle.
01:01 -Pourquoi on fait moins d'enfants ? -Alors quand on interroge les démographes, ils sont un peu démunis.
01:05 Alors ils appellent ça le "baby crash", l'inverse du "baby boom", ils n'arrivent pas trop à l'expliquer.
01:09 D'abord ce qu'on constate c'est que l'âge moyen pour la naissance, pour la mère, est de plus en plus vieux.
01:15 On est à plus de 31 ans maintenant, contre 29 ans il y a 20 ans.
01:20 Donc les naissances, on constate aussi que c'est auprès des 25-34 ans que les naissances reculent le plus.
01:27 Alors on peut faire des conjectures, des hypothèses, l'allongement de la durée d'études, on se met en couple plus tard.
01:32 On a d'abord le désir d'être stabilisé dans sa vie professionnelle, ce qui n'est pas toujours évident, avant de faire des bébés.
01:38 Il y a aussi les phénomènes d'éco-anxiété, la peur de l'avenir.
01:41 Alors ça c'est difficilement mesurable, ce n'est pas des phénomènes nouveaux, mais qui peuvent s'être accentués ces dernières années.
01:46 On voit que les causes sont multiples pour expliquer ce manque de désir d'enfant.
01:50 Un pays moins peuplé, c'est très grave ?
01:53 C'est une bonne question. A court terme, non.
01:55 Si demain on dit qu'on a 65 millions, plutôt que 67 millions de français, ça ne va pas nous changer la vie.
01:59 Mais sur la durée, ça a des conséquences économiques majeures.
02:02 Ce n'est pas pour rien que la plupart des pays qui voient leur natalité baisser ont des politiques natalistes très fortes, comme l'Italie, la Corée.
02:08 Moins de naissances, qu'est-ce que ça veut dire ?
02:10 Ça veut dire moins de personnes qui travaillent, donc moins de richesses produites, donc moins de redistributions.
02:14 Ça veut dire un déclin du marché immobilier, parce qu'on achète une maison souvent quand on fait un bébé.
02:17 Là, on n'achètera plus.
02:18 C'est aussi, évidemment, on pense au système des retraites.
02:21 Il y a moins de personnes pour cotiser, il y aura plus de retraités.
02:23 Donc ça fait un système en profonde déséquilibre.
02:26 Et peut-être demain, deux nouvelles réformes.
02:28 Ce ne sont pas nos cotisations vieilles qui financent le système des retraites.
02:31 C'est nos enfants, ce que disait le démographe Alfred Sauvy.
02:35 Alors certes, on ne fait pas des enfants pour sauver le système des retraites ou pour des raisons économiques.
02:39 Mais malgré tout, nos choix de vie ont des conséquences économiques.
02:42 C'est ça qu'il faut retenir.
02:43 Est-ce que le gouvernement a des pistes pour booster la natalité ?
02:46 C'est très difficile de booster la natalité.
02:48 Alors la faire reculer, c'est très simple.
02:49 On interdit aux gens de faire des enfants.
02:50 Mais la booster, c'est très difficile, parce qu'il y a des habitudes qui se prennent, des normes qui s'implantent.
02:54 D'ailleurs, de nombreux pays échouent sur la question.
02:57 Malgré tout, le gouvernement, on a l'impression qu'il manque d'énergie, qu'il manque de proactivité sur cette question-là.
03:02 Alors certes, il y a 200 000 solutions de garde en plus qui vont être proposées d'ici 2030.
03:06 C'est loin tout ça.
03:08 Du côté de la ministre de la Solidarité et des Familles, Aurore Berger,
03:11 elle a proposé d'augmenter fortement la prestation de congés parentals.
03:15 Vous savez, les congés parentals, ils comprennent jusqu'aux 3 ans de l'enfant.
03:17 Bon, pour le moment, ce n'est pas dans le projet de loi de finance de la Sécu, donc ce n'est pas pour demain.
03:21 Il faut aller beaucoup plus vite sur cette question-là, parce que le risque, c'est que quand on attend trop, c'est trop tard.
03:25 Et on ne fera peut-être plus jamais assez d'enfants.
03:27 Et ça, on en sait toutes quelque chose, Fred. Merci.

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