L'Insee enregistre une baisse de 2,2% des naissances en France l'année dernière par rapport à 2023. Un profond mouvement de changement des mentalités et de la société entraîne une chute du nombre d'enfants moyen par femme.
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00:00Il y a plein d'explications, mais il n'y en a pas une seule.
00:02Explication immédiate, le taux de fécondité baisse.
00:04Et aussi la France connaît plus d'avortements que les autres pays.
00:08Il y a un peu plus de 60 000 naissances par mois.
00:10C'est compliqué de donner cet argument en deuxième, Nicolas,
00:13de faire un lien entre la baisse de la natalité et le nombre d'avortements.
00:16Explication immédiate.
00:17C'est l'explication immédiate, mais c'est ton deuxième argument.
00:19C'est politiquement un peu compliqué de...
00:22C'est un fait.
00:23On a un peu plus de 60 000 naissances par mois
00:25et un peu plus de 20 000 avortements par mois.
00:27C'est plus que les autres pays.
00:28C'est un élément qui participe au fait que la natalité perd en dynamisme.
00:32Après, il y a des explications non immédiates, mais plutôt psychologiques.
00:35Le monde qui vient, certains considèrent qu'il ne fait pas rêver.
00:38Puis, l'éco-anxiété, les nouvelles dimensions climatiques interviennent aussi.
00:41Et puis ensuite, vous avez des éléments purement éco.
00:44Le chômage, oui, il va remonter.
00:46Trouver un logement avec une pièce en plus, c'est compliqué.
00:48Pénurie de logements, les prix sont très élevés.
00:51Et puis, François Hollande a modifié en profondeur la politique de la natalité
00:54quand il était président de la République.
00:56Donc, on a deux éléments rassurants.
00:57On concerne un taux de fécondité plus élevé que les autres
00:59et on a un solde naturel encore positif, plus de naissances que de décès.
01:03Pas de beaucoup, 17 000, c'était 300 000 en 2006.
01:07Deux éléments qui nous distinguent positivement des autres pays d'Europe.
01:10Alors, chute de la natalité qui a des conséquences très concrètes sur l'économie française
01:15et sur notre avenir direct, je pense aux retraites, évidemment.
01:18Les retraites, bien sûr, c'est du long terme.
01:19Conséquence de court terme, si la natalité baisse, je fais des économies.
01:22J'ai moins de dépenses d'éducation, j'ai moins de dépenses de politique familiale.
01:25Conséquence de moyen terme, j'ai la population active qui baisse.
01:28Problème de consommation de croissance, mais aussi moins de population active,
01:31pénurie de main-d'oeuvre, hausse des salaires.
01:33Moyen terme, là.
01:34Conséquence de long terme, incapacité à financer la retraite.
01:37Il n'y a plus de jeunes pour financer les retraites des vieux, c'est juste terminé.
01:39C'est un système par répartition intergénérationnelle
01:42avec le pari qu'il y aurait toujours plus de jeunes et ce n'est plus le cas.
01:46Et vieillissement de la population, après, hausse des dépenses de santé.
01:49Et on l'évoquait tout à l'heure, en Dordogne, on ferme des crèches et on ouvre des ébars.
01:53Mais c'est quoi les leviers pour faire repartir la natalité d'un pays ?
01:56Il n'y en a pas de manière indubitable.
01:58Le Japon, la Corée ont mis beaucoup d'argent, ça n'a pas marché.
02:01Alors on peut changer la politique familiale, faire de l'anti-François Hollande,
02:04faire des super congés maternités, ouvrir des crèches, faire des modes de garde.
02:09Toute une panoplie de solutions, mais aucune n'apporte une réponse certaine
02:14et aucune, en fait, ne fonctionne vraiment.
02:16Merci Nicolas.