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00:00 Moi, je leur ai dit qu'on ne peut pas savoir si ça marche
00:02 tant qu'on n'a pas essayé.
00:03 Dans le scénario catastrophe, vous allez devoir subir
00:06 de me gérer pendant un moment pour que je puisse rebondir.
00:09 Et ma maman me dit, si tu penses vraiment que c'est ce que tu as envie de faire
00:12 et que c'est ce qu'il te faut, tu as mon soutien.
00:14 Ma femme m'a dit pareil.
00:15 Et c'est ça qui a été le déclic, en fait.
00:17 Parce que lorsque, dans votre entourage, vous n'avez pas de signaux positifs,
00:20 ça peut constituer des pesanteurs dans votre prise de décision.
00:24 Donc, j'ai décidé de faire la mode avec mes idées, mon ambition
00:28 et toute mon énergie.
00:30 La première chose que je fais, c'est d'acheter une machine
00:33 et d'avoir un couturier qui avait son propre atelier
00:35 pour pouvoir lui commander certaines choses
00:37 et pouvoir avoir un ouvrier chez moi,
00:39 pour avoir trop de charges et commencer le business lentement.
00:42 Et figurez-vous que l'ouvrier sur lequel je comptais,
00:44 mais c'est le mec qui me plante, en fait.
00:46 Et heureusement qu'à l'époque, j'avais initié un nouveau recrutement,
00:49 donc du bouche à oreille.
00:50 Il y a un jeune homme qui était en fait un sans-abri.
00:53 Il m'a dit qu'il était couturier et qu'il voulait apprendre le travail.
00:56 Donc, il est venu là un peu comme on pourrait observer au début
00:59 avec le tonton du quartier qui était mon premier ouvrier.
01:02 Mais très rapidement, ce petit là, il m'a démontré que c'est lui qu'il fallait.
01:06 Il se donnait à fond et petit à petit, on a commencé à évoluer.
01:09 Trois ans après, on a fait de grande part au point aujourd'hui
01:13 de sortir de l'univers principal qu'on nous a connu,
01:16 qui est l'univers des tuniques,
01:17 qui ont pour ambition de constituer une alternative aux costumes occidentaux.
01:21 À aujourd'hui, une unité de production d'uniformes professionnels
01:25 qu'on fait des vêtements d'entreprise, du linge de maison.
01:27 On a de bons clients qui poussent notre niveau d'exigence.
01:31 Donc oui, l'aventure suit son cours.
01:33 Vous avez senti une opportunité, allez vous documenter,
01:37 comprenez un peu l'univers et commencez à expérimenter à ton échelle.
01:40 Il ne faut pas attendre d'être grand pour commencer,
01:43 mais il faut commencer pour grandir.
01:45 Et si vous venez dans mon atelier, vous allez le voir,
01:47 c'est écrit grandement sur le mur.
01:48 C'est lorsque vous allez commencer que vous allez en découvrir davantage.
01:51 Et si vous avez envie de poursuivre l'aventure,
01:53 vous allez la poursuivre. Autrement, de nouvelles opportunités collatérales
01:56 peuvent encore réjaillir de ce chemin que vous avez pris.
01:59 Mais tant que vous n'essayez pas les choses,
02:01 vous crirez sur tous les toits ou sous tous les toits que ça ne va pas.
02:07 Mais les choses sont conçues de sorte que, en principe,
02:10 chaque homme devrait trouver une petite parcelle de quelque chose à essayer.
02:14 Oui, à un moment donné, je pense qu'après les mois de stage,
02:21 quand j'ai été recruté, j'ai commencé par avancer, j'ai repris les trous.
02:23 Mais la vérité, je ne suis pas allé totalement au bout de ce que j'aurais souhaité.
02:26 Mais c'est sans aucun regret parce que, personnellement,
02:30 je pense que ce ne sont pas les gros diplômes qui définissent
02:34 ce qu'on est appelé à construire.
02:36 C'est le sens de la curiosité et la vision qu'on peut avoir
02:40 dans notre capacité à nous projeter dans les choses qui nous passionnent,
02:43 dans les choses qu'on aime et dans les choses qu'on peut monétiser.
02:46 En réalité, c'est ça.
02:47 Les diplômes ne définissent pas les hommes que vous êtes appelés à être
02:52 ou les choses que vous êtes appelés à construire.
02:54 Poursuis les études si tu en as l'énergie et que tu en as les moyens.
03:00 Parce qu'aujourd'hui, il ne sert à rien d'aller à l'école pour aller à l'école,
03:03 d'aller dans les fausses écoles et ne rien valoir sur le marché.
03:06 Mais en même temps, quand on a le bac, c'est le moment de gagner en concentration
03:11 ou apprendre à écouter sa voix intérieure.
03:14 Parce que c'est un nouveau cycle qui démarre.
03:16 Et ce cycle peut ne pas être à l'école et être dans autre chose.
03:20 Mais il faut gagner en concentration pour écouter sa voix intérieure.
03:24 Soyez en mesure d'expliquer pourquoi vous ne voulez plus continuer.
03:28 Parce qu'il ne s'agit pas juste de dire, voilà, je ne continue plus.
03:31 Tu ne continues plus pourquoi?
03:32 Il faut pouvoir me l'expliquer.
03:34 Donc, si tu me l'expliques et que ça me paraît pertinent, moi, je t'accompagnerai.
03:37 Mais quel que soit ce que tu choisiras de faire,
03:39 il faut que tu me fasses la promesse d'être le meilleur.
03:42 Il faut toujours repousser les limites.
03:44 Si tu veux être un couturier, il faut que tu sois parmi les meilleurs couturiers.
03:47 Oui, je me sens épanoui, mais moi, je ne me sens jamais épanoui dans l'absolu.
03:53 Tant que je n'ai pas coché le maximum de cases, je ne suis pas encore suffisamment épanoui.
03:58 Pour moi, l'épanouissement est un processus.
04:00 Et je suis dans le processus là, j'avance bien, j'aime bien ce que je fais.
04:03 Je coche déjà des cases, mais il y en a encore beaucoup d'autres que je n'ai pas coché.
04:07 Donc, oui, je suis passablement épanoui.
04:10 Oh, je crois que ma maman est fière de moi.
04:12 Elle sait que j'ai des rêves encore plus grands.
04:14 Donc, elle a hâte parfois que je les atteigne,
04:17 mais en même temps, elle comprend entièrement qu'on a fait du chemin
04:20 et qu'elle peut continuer à être fière de son meurtre.
04:22 [Musique]