Les chroniqueurs du Cercle débattent autour d'un film sortant en salles ou en diffusion sur CANAL+
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00:00 de 15 ans grandit entre des parents séparés, joué par Guillaume Canet et Laetitia Doche,
00:04 lorsque des pluies acides dévastatrices s'abattent sur la France. Une famille en crise, dans un monde
00:10 sur le point de sombrer, c'est pas si fréquent comme genre de pitch dans le cinéma français,
00:14 Alexandra ? Non, et c'est la grande force du film, il y a une originalité du scénario,
00:17 c'est-à-dire que jusqu'à présent, les films d'anticipation, les films liés au dérèglement
00:21 climatique, c'est toujours des tsunamis, des canicules, des comètes, on l'a vu dans
00:25 Don't Look Up, et là où Acide vraiment se distingue, c'est que pour une fois, c'est des
00:29 pluies d'acide avec des images extrêmement fortes, on va voir des peaux, des cheveux,
00:33 des chevaux brûlés, donc il y a cette part de nouveauté, c'est un nouveau cinéma de genre en
00:38 fait que Juste Philippot nous offre, et rien que par curiosité, il faut aller voir ce film pour
00:43 découvrir la nouvelle façon de parler de ces dérèglements climatiques et la nouvelle façon
00:47 de le mettre au cinéma. Donc là vous voyez, on va fuir avec les personnages, on va être dans la
00:52 fuite, mais une fuite d'une menace invisible qu'on ne voit pas, accompagnée de quelques notes de
00:56 musique. Et à quoi ça vous fait penser fuir une menace invisible avec des notes de musique ? Ça
01:01 fait penser aux dents de la mer, sauf que là, cette fois c'est un contre-champ, la menace elle n'est
01:04 pas sous l'eau, elle est dans le ciel. Regardez ce nuage extrêmement réaliste.
01:08 Donc Guillaume Canet dans le rôle du père, et là on va avoir une thématique forte aussi du film,
01:17 c'est la famille éparpillée. D'un côté, il y a le père qui cherche, qui crie le nom de Selma,
01:21 sa fille. Là, on a ensuite la mère qui est incarnée par Laetitia Doche, qui va chercher
01:25 également sa fille. En fait, on est dans un couple qui est séparé, mais dans un moment de fin du
01:30 monde imminent, il n'y a plus de tension, il n'y a plus de conflit, on n'a qu'une envie, c'est
01:33 être ensemble. Et c'est ça qu'ils cherchent à ce moment-là les personnages. Et là, vous allez
01:38 voir un plan extraordinaire avec Selma qui rejoint son père. Regardez, on dirait un tableau, c'est
01:43 magnifique. Selma qui court presque à la vitesse des chevaux. Et enfin, on est ensemble, on se
01:47 retrouve et on n'a pas le temps de s'arrêter, on va courir pendant une heure et demie.
01:50 - Alors vous, vous aviez été emballée par La Nuit. Marie, est-ce que vous avez retrouvé cet
01:54 émerveillement, je vous vois cligner de l'œil ?
01:56 - Moi, j'avais beaucoup aimé La Nuit et ce qui me trouble, c'est que j'ai l'impression qu'il me
02:00 raconte la même chose en beaucoup moins bien. Je dois dire que je tique un peu sur le film. Dès
02:08 le début, dès cette ouverture à la Stéphane Brisé, on va dire très sociale, il faut absolument
02:13 installer le personnage de Guillaume Canet, dont j'ai l'impression qu'il a kidnappé le film en
02:17 réalité. Acide, c'est au départ un court métrage qui était vraiment remarquable.
02:22 - De Jus Philippot.
02:23 - De Jus Philippot avec Maud Weiler et Sofiane Quémez. Et ce que je lui reconnais en tout cas
02:28 comme talent, outre que j'aime bien la photo, etc., je lui reconnais une noirceur et cette idée
02:35 de faire un cinéma de genre français, c'est-à-dire anti-hollywoodien. C'est-à-dire quoi ? C'est-à-dire
02:40 pas super héroïque. Voilà, on est vraiment dans l'horreur, l'horreur climatique, etc. Mais ça me
02:46 semblait plus intéressant, plus original, plus intelligent, intelligemment raconté en tout cas
02:52 dans le film précédent.
02:54 - Mais c'est totalement différent.
02:55 - Il y avait une dimension mythologique peut-être dans La Nuée, sur la mère nourricière, que là on a
02:59 un peu moins... Mais le personnage de Guillaume Canet m'intéresse beaucoup parce qu'il est à la fois
03:03 violent et fragile. Et ça, c'est pas si facile que ça d'une part de l'interpréter, ni même de l'écrire.
03:12 Et quand tu dis "tout le monde se réunit quand c'est la fin du monde", justement le film raconte que non.
03:17 Et on a quand même un personnage d'adolescent qui est particulièrement en paix de couille.
03:21 - Non mais là, la famille, elle est bien sûr qu'il y a des tensions malgré tout et tout ça, mais
03:25 ils ont envie d'être ensemble. Et d'ailleurs, elle le choisit par rapport à son compagnon.
03:29 C'est-à-dire qu'elle a un compagnon dans le film, mais elle choisit d'être avec son ex-mari,
03:33 d'être avec son ex-compagnon.
03:35 - Là, on parle donc des personnages, donc c'est un film de survival, quoi, d'un film de survie.
03:40 Est-ce qu'il y a des trouvailles qui vous ont intéressé, Frédéric ?
03:42 Est-ce que vous avez été pris, en fait, bêtement par le...
03:46 - Je suis content que tu aies montré cet extrait avec ce plan avec le cheval,
03:50 parce que je trouve peut-être que c'est le plus beau plan du film.
03:52 Le problème de ce plan, c'est qu'il ne dure pas, ce plan.
03:56 C'est rare d'utiliser cet argument, mais j'ai eu l'impression que ce film était...
04:00 En tout cas, il m'a frustré dans la façon dont il a été filmé et monté.
04:05 C'est-à-dire que je vois la tension qui monte, je vois l'idée incroyable.
04:09 Tu as raison, c'est une idée superbe, l'idée d'une pluie d'acide.
04:12 Comment on va échapper à l'eau ? Comment on va échapper aux éléments, aux telluriques ?
04:15 C'est une idée incroyable et j'ai l'impression, en fait,
04:17 qu'il ne sait pas tellement comment filmer ça.
04:20 Et pour moi, on ne voit jamais les scènes, on ne va jamais au bout des scènes,
04:23 on ne va jamais au bout véritablement des éléments.
04:26 Je ne sens pas totalement le danger.
04:28 J'ai un problème avec les dialogues du film, j'ai un problème avec plein de choses en film.
04:30 Les dialogues, pour moi, ils se donnent des ordres en permanence.
04:33 C'est très répétitif. - Oui, on est dans la fuite permanente.
04:36 - On va pas dire s'il te plaît, hein.
04:38 - J'ai l'impression, justement, que La Nuit, c'était plus un film de scénario,
04:41 avec des symboliques partout sur la Falmice, c'était très réussi.
04:44 Et là, justement, on est plus dans un film de mise en scène.
04:46 J'ai l'impression que son scénario, il a un peu jeté à la poubelle en disant
04:48 "Bon, je vais raconter une histoire familiale, un peu mainstream, grand public".
04:52 Voilà, donc en fait, finalement, cette histoire familiale, moi, elle ne m'intéresse pas tellement.
04:55 Même le côté Spielbergien, je ne le trouve pas tellement abouti.
04:59 Mais par contre, je trouve qu'il s'est posé des vraies questions de mise en scène
05:02 et je trouve le film, techniquement, très réussi.
05:05 C'est-à-dire la manière dont il joue avec le hors-champ,
05:07 la manière dont il joue sur la durée, le suspense,
05:09 donc des jeux comme ça, temporels, les atmosphères du film,
05:14 c'est-à-dire la géographie du film, la manière dont il pose sa caméra
05:18 et qu'il enregistre simplement une succession de phénomènes
05:21 et une cavale, tout simplement.
05:22 Ça, je trouve ça réussi.
05:24 Et peut-être même plus que La Nuit, en fait, qui était plus domestique, plus intérieur.
05:27 - On va partir en courant.
05:30 - On va partir en courant. - On va partir en courant.
05:32 [SILENCE]