Mayotte : le ministre de la Cohésion des territoires reconnaît que la situation est "dramatique"

  • l’année dernière
Christophe Béchu, ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires, était mardi 26 septembre l’invité du 8h30 franceinfo.

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00:00 Christophe Béchu, il faut parler de la situation catastrophique à Mayotte.
00:03 Depuis plusieurs mois maintenant, le département français fait face à une situation de sécheresse aiguë.
00:07 Deux jours sur trois là-bas, quand les habitants ouvrent leurs robinets, ils n'ont pas d'eau.
00:12 Un député des Républicains dit "nous sommes à l'orée d'une grave crise humanitaire".
00:16 Ça se passe sur le sol français. Que fait le gouvernement ?
00:19 Plusieurs choses.
00:21 Vous avez raison de dire qu'on a une situation qui est dramatique,
00:23 qui a été provoquée également par une sécheresse.
00:25 On est légèrement décalé.
00:26 La saison des pluies à Mayotte, on l'espère à partir du mois de novembre.
00:29 Mais on est donc là sur des semaines qui sont encore très compliquées,
00:32 à la fois parce que les réserves culinaires sont à sec,
00:34 parce qu'on a globalement des taux de suites et une gestion globale du réseau d'eau là-bas
00:38 qui devraient être considérablement améliorées.
00:42 Et donc là, on part à l'urgence.
00:43 L'urgence, ce sont des millions de bouteilles qu'on achemine pour faire en sorte de pouvoir accompagner
00:50 ce qu'on appelle les tours d'eau, ce qui sont des dispositifs spécifiques.
00:53 Le ministre Philippe Vigier, chargé des Outre-mer,
00:57 qui est aux côtés du ministre de l'Intérieur, s'est déjà rendu plusieurs fois sur place.
00:59 En ce moment même, une des principales cadres de mon ministère est sur place,
01:04 la directrice de l'eau et de la biodiversité, pour être aux côtés des équipes là-bas
01:08 et aux côtés d'experts pour que, passé la crise et les prochaines semaines,
01:12 on soit capable d'aller entreprendre des travaux massifs.
01:15 Usine de dessalement pour faire en sorte d'augmenter la capacité.
01:17 Ce n'est pas la solution miracle, mais il se trouve que là-bas,
01:20 on a absolument besoin de ça.
01:21 Amélioration du mode de gestion, réflexion sur d'autres réserves collinaires.
01:27 Il y a un chantier considérable, nécessitant des dizaines de millions d'euros,
01:30 sur lequel les ministères, à la fois de la Transition écologique
01:33 et des Outre-mer, sont en train de travailler.
01:35 Est-ce que vous agissez assez vite et de manière assez coordonnée,
01:38 puisque les élus locaux sur place demandent le plan hors sec,
01:41 c'est-à-dire une organisation à partir du préfet,
01:44 pour que tout s'arrange le plus vite possible ?
01:47 Je peux vous assurer que c'est très exactement le sens de tout ça.
01:50 On est confronté à deux difficultés.
01:52 D'abord, ou plutôt exactement à trois.
01:55 D'abord, une difficulté organisationnelle.
01:57 Il faut regarder les choses en face.
01:58 La compétence telle qu'elle a été exercée,
02:00 y compris par les élus locaux sur ligne, n'a pas été à la hauteur des besoins.
02:04 Deuxièmement, la crise migratoire.
02:06 Les installations, quand elles ont été faites,
02:07 elles n'ont pas été conçues en imaginant qu'on aurait près de la moitié
02:10 de la population qui serait irrégulière.
02:12 Et puis enfin, la situation climatique avec une saison des pluies
02:17 qui n'a pas suffisamment rechargé les nappes,
02:19 qui n'a pas suffisamment rechargé les retenues
02:21 et qui nous pose aujourd'hui cette difficulté.
02:23 Mais d'un mot, vous voyez un horizon à quel moment
02:25 pour un retour à la normale à Mayotte ?
02:27 C'est ce que je vous dis.
02:28 On a évidemment tous les yeux braqués vers le mois de novembre.
02:30 Pour le moment, on est dans des mesures d'urgence, de soutien,
02:33 dans des tours d'eau, dans des achats massifs de bouteilles
02:35 pour pouvoir faire en sorte, y compris d'aller accompagner
02:37 les scolaires et les plus fragiles, et dans une situation qui est suivie
02:40 au jour le jour par une cellule de crise,
02:42 à la fois au ministère des Outre-mer et à celui de la transition écologique.

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