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00:00 Bienvenue à la télé, à la radio, c'est France Bleu Occitanie.
00:02 Ce matin, dans le quart d'heure toulousain, on parle de ces insectes qui nous enquiquinent.
00:05 Pour ne pas dire autre chose, les moustiques Mathieu.
00:08 D'ailleurs, on attend vos appels ce matin, 05 34 43 31 31.
00:12 Vos témoignages, dites-nous comment vous vivez avec ces moustiques.
00:15 Et dites-nous aussi si vous craignez ces maladies tropicales dont on parle beaucoup.
00:19 On va en parler d'ailleurs avec notre spécialiste ce matin, c'est Jean-Sébastien Dehegh.
00:22 Bonjour.
00:22 Bonjour.
00:23 Vous êtes ingénieur sanitaire à l'Agence régionale de santé.
00:25 Vous êtes spécialiste du moustique, vous avez d'ailleurs exercé auparavant aux Antilles.
00:30 Alors, on l'a dit dans les infos ce matin sur France Bleu,
00:33 il y a encore eu une campagne de démoustication la nuit dernière,
00:35 cette nuit à Toulouse, quartier Bayard.
00:37 Est-ce que c'est courant ?
00:39 Est-ce que c'est devenu finalement si courant dans le département ces dernières années ?
00:43 Alors, c'est vrai que la Covid a marqué un peu, a arrêté les flux de passagers
00:48 puisque aujourd'hui en Occitanie, on a essentiellement des gens qui reviennent de voyage avec des maladies.
00:52 Et c'est dans ce cadre-là que l'ARS intervient pour éviter qu'à partir d'un cas,
00:56 on se retrouve avec plusieurs cas et donc un début d'épidémie.
00:59 Donc là, on retrouve les niveaux de 2019, 2020, 2018.
01:03 Donc, on retrouve une situation "normale".
01:05 Donc, c'est vrai qu'on a perdu l'habitude de ces démoustications,
01:07 mais on retourne à un niveau d'activité qui est normal pour nous.
01:10 Alors justement, quand est-ce que vous déclenchez une telle opération ?
01:12 Ce n'est pas un petit truc quand même une démoustication ?
01:15 Tout à fait, parce que c'est vrai que là, ça veut dire qu'on va aller chez des personnes,
01:18 on va utiliser un insecticide, on va mobiliser toute la population autour des lieux fréquentés par les malades.
01:24 Donc, on déclenche ces opérations uniquement lorsqu'on a la confirmation
01:28 qu'une personne est bien porteuse d'un virus transmis par le moustique-tigre,
01:31 et uniquement ce moustique-là.
01:33 Et à partir de là, on va téléphoner à cette personne
01:35 et vérifier tous les endroits où cette personne est allée pendant sa maladie,
01:38 puisque c'est là qu'elle est sceptique d'avoir transmis la maladie au moustique,
01:42 puisque ce ne sont pas les moustiques qui voyagent, c'est le virus qui voyage dans les personnes.
01:45 Ça marche dans ce sens-là.
01:47 Et donc après, il faut aller sur le lieu de travail s'il y a besoin,
01:49 à son domicile, à ce lieu de loisir, de la famille, etc.
01:52 Et donc à chaque fois, on fait un périmètre de 150 mètres autour de chaque visité.
01:56 Un appel au Standard France, s'il vous plaît.
01:58 Oui, 05 34 43 31, 31 en direct avec André de Carmeau.
02:02 Bonjour Lutharne, bonjour André.
02:03 Bonjour monsieur.
02:04 Bienvenue.
02:05 J'avais une question André.
02:07 Les produits qu'ils vont utiliser pour les moustiques,
02:11 ça ne serait pas dangereux pour les personnes qui promènent des bébés dans la rue et dans les landaux ?
02:16 Alors André s'intéresse sur la toxicité des produits utilisés lors des démoustications.
02:20 C'est une bonne question.
02:21 C'est pour ça.
02:22 Le produit autorisé, c'est le produit que l'on utilise,
02:25 c'est celui autorisé en France,
02:27 et sur lequel on a beaucoup de données, de connaissances sur ses limites,
02:31 parce qu'on reste quand même sur un insecticide d'origine chimique.
02:33 Après, c'est un produit qui n'est vraiment pas agressif
02:36 pour tous les animaux à sang chaud, dont les humains.
02:37 Par contre, par précaution, comme nous sommes en milieu urbain,
02:40 tous les traitements sont faits la nuit,
02:41 quand les personnes, de fait, ne sont pas dans la rue.
02:43 Donc, ils sont faits entre 23h et 3-4h du matin,
02:46 ce qui nous permet d'éviter que des personnes déambulent,
02:48 d'éviter le ramassage scolaire le matin.
02:50 Et après, on sait que les recommandations nationales
02:52 sont d'éviter de repénétrer dans les zones de traitement pendant une heure.
02:56 Donc, c'est pour ça qu'il y a aussi cette sécurité-là.
02:57 Les gens sont pleinement informés auparavant.
02:59 Donc, si on ne promène pas son bébé à 3-4h du matin,
03:03 c'est pour l'endormir,
03:05 on a été toujours bien informé,
03:06 et on laisse un délai d'information.
03:08 C'est-à-dire que le papier est vraiment distribué 48h avant le traitement
03:11 pour que tous les gens aient le temps de diffuser l'info.
03:13 Pour moi, c'est une communication quand même assez limitée.
03:14 - Le 48h, c'est pour ne pas effrayer les foules non plus ?
03:16 C'est vraiment possible ?
03:17 - Non, le 48h, c'est qu'il y a quand même une petite course contre la montre.
03:21 C'est-à-dire qu'on est sur quelqu'un qui est porteuse d'un virus
03:23 transmis par le moustique.
03:24 Il y a beaucoup de moustiques, tout le monde les subit.
03:26 Et donc, à tous les jours, cette personne est sceptique de se faire piquer par les moustiques
03:29 et donc de contaminer les moustiques.
03:31 Donc, on ne peut pas trop attendre,
03:33 parce que le danger, c'est qu'on laisse les moustiques récupérer le virus
03:36 et donc être en capacité de le retransmettre.
03:37 Donc, c'est pour ça qu'on laisse 48h pour prévenir les apiculteurs,
03:40 prévenir les agriculteurs et prévenir les résidents.
03:42 - Merci André de votre appel.
03:43 Comme André053433131.
03:46 On parle moustique ce matin aussi sur la page Facebook de France Blocs Italie.
03:50 Parlons de ces maladies tropicales.
03:51 Alors, faisons bien le distinguo entre les cas importés et les cas autochtones.
03:55 C'est quoi la différence ? Qu'on comprenne bien.
03:57 - Alors, un cas importé, c'est comme son nom l'indique,
03:59 c'est une personne qui va importer le virus à son retour de voyage.
04:02 Aujourd'hui, on a 70% des cas qui sont des cas importés en Haute-Garonne
04:06 et qui viennent des Antilles, de la Guyane, là où il y a d'autres épidémies.
04:09 - Ça représente combien de cas par exemple sur le département ?
04:11 - Non, aujourd'hui on a 45 cas.
04:13 - D'accord.
04:14 - Ce qui est une année, on a été à 50 en 2018.
04:17 On est sur un haut volume d'activités.
04:20 C'est relativement simple, ça fait un cas par jour depuis fin août.
04:22 Donc, en gros, tous les jours on a des cas qui viennent,
04:24 tous les jours, des démoustications, essentiellement sur le nord du département.
04:27 Ça, c'est le hasard des retours.
04:28 Par contre, le cas autochtone, c'est une personne qui est restée dans sa région
04:32 et qui n'a pas voyagé, donc qui a attrapé le virus par le moustique loco.
04:38 C'est le premier maillon d'un début d'épidémie.
04:40 Là, on est particulièrement vigilant et on réagit d'autant plus massivement
04:44 que c'est à ce moment-là, il faut éviter que ce maillon,
04:46 il n'y en ait pas un deuxième derrière, que ça se répande dans un quartier.
04:49 - Et là, sur la Haute-Garonne ?
04:50 - Aujourd'hui, on n'en a pas.
04:51 L'année dernière, pour la première fois, il y en a eu 6 cas autochtones.
04:54 Donc, on a eu un début de circulation active.
04:56 Et aujourd'hui, on est essentiellement sur le 66,
04:58 où il y a un foyer assez important.
05:01 - Dans les Pyrénées-Orientales, on parle beaucoup de la dengue.
05:04 Concrètement, c'est quoi la dengue ?
05:05 Ça se manifeste comment ?
05:06 Et comment on sait qu'on a attrapé quelque chose ?
05:08 Comment on peut avoir le doute ?
05:10 - Les symptômes ne sont pas très caractéristiques.
05:13 On est sur une maladie qui ressemble un peu aux symptômes de la grippe,
05:16 en quelque sorte.
05:17 Après, il y a plein de variabilités.
05:18 N'étant pas médecin, je ne pourrais pas détailler toutes les formes.
05:20 Il y a beaucoup de formes.
05:21 Par contre, l'indice, c'est lorsqu'on revient de voyage.
05:24 Donc, quand on va voir son médecin,
05:26 parce que c'est quand même des maladies où on tombe un peu à terre,
05:28 on est vraiment très fatigué, grosse fièvre.
05:30 Par contre, là, c'est mentionné, je rentre de telle destination,
05:33 les médecins suivent un peu l'actualité internationale.
05:35 Ou alors, j'ai reçu un papier de l'ARS mentionnant
05:38 qu'il y a eu une intervention autour de chez moi.
05:39 Parce que là, ça peut être un début, un premier cas autochtone.
05:42 Donc, il faut voir ces deux éléments-là quand on va voir son médecin,
05:44 parce que la fièvre est vraiment très brutale, on est très fatigué.
05:47 Puis, elle peut avoir des formes digestives et autres.
05:49 Donc, c'est des maladies où il faut bien penser à ces éléments de voyage
05:52 et d'information préalable.
05:53 - Dernière question, comment les moustiques de chez nous,
05:55 ils peuvent transmettre la dengue
05:57 alors qu'ils ne sont pas allés dans des coins tropicaux ?
06:00 - C'est-à-dire que ce moustique...
06:01 - Ils sont transmis de moustique à moustique et ça véhicule comme ça ?
06:04 - Ah non, non, entre eux, non, ils ne s'échangent pas.
06:06 On ne sait pas ce qui s'échange, mais ils ne s'échangent pas le virus,
06:08 ça c'est sûr.
06:08 Non, ce moustique est en train de coloniser l'Europe.
06:11 C'est un moustique d'origine tropicale au départ,
06:13 donc qui avait l'habitude de déjà transmettre ces maladies-là
06:16 dans toute la zone intertropicale,
06:17 donc en Asie, en Afrique, dans les domptomes.
06:20 Et aujourd'hui, il est en train de remonter tout le sud de l'Europe,
06:23 la France, l'Espagne, l'Italie, en Allemagne, etc.
06:26 Il est en train de remonter.
06:27 Et donc on se retrouve avec un nouveau...
06:29 une bête qui s'est installée dans nos villes
06:32 et qui peut reproduire ce qui se passe dans ses pays d'origine.
06:35 C'est-à-dire un malade, un virus et un moustique,
06:37 et ça peut créer des chaînes de transmission.
06:40 - Et il faut vivre avec et vivre avec ce risque.
06:42 Merci Jean-Sébastien de votre venue au micro de France Bleu et de François ce matin.
06:45 Vous êtes spécialiste moustique à l'Agence régionale de santé.
06:48 Bonne journée à vous.
06:49 - Message de Lulu sur la page Facebook,
06:50 il dit "je fais brûler du mar de café sur la fenêtre parce que ça pue".
06:53 On a mis des moustiquaires partout, sur les portes-fenêtres,
06:56 sur les fenêtres qui restent ouvertes, je me badigeonne de citronnelle.
06:58 Bref, je fais tout, je fais tout.
07:00 Mais les moustiques restent quand même et me piquent.
07:02 C'est vrai que vous êtes nombreux à le dire sur la page Facebook.
07:04 Ces moustiques nous embêtent pas mal.
07:07 Continuez le débat si vous le souhaitez sur nos réseaux sociaux au 05 34.