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Nouvelle chronique de Cyrille Guimard sur Cyclism'Actu ! Au menu du jour, il y a bien évidemment les Championnats d'Europe sur route, conclus en beauté par l'équipe de France, avec le sacre de Christophe Laporte dimanche sur la course en ligne Élite Hommes. Un succès de prestige pour le Varois, qui a mis à nouveau en lumière l'excellent travail réalisé par le sélectionneur Thomas Voeckler. Laporte et Voeckler, deux sujets développés par le Druide, qui a également évoqué le nouvel échec de Wout van Aert, mais aussi l'éventuelle fusion entre la Soudal Quick-Step et la Jumbo-Visma. Cyrille Guimard - ancien directeur sportif et ancien sélectionneur de l'équipe de France, désormais consultant sur RMC Sport et La Chaine L'Equipe - n'a éludé aucun sujet pour sa chronique sur Cyclism'Actu. Comme toujours, on aime ou on n'aime pas... mais ça se regarde et ça se lit ! Bref, quelques 20 minutes de discussion et entretien avec Le Druide, et c'est à retrouver dans la vidéo.

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Sport
Transcription
00:00 [Musique]
00:08 Là il a passé une dimension absolument extraordinaire, c'est qu'il est un
00:14 équipier indispensable mais aussi il est devenu un leader.
00:20 [Musique]
00:23 Alors est-ce que Thomas Veuclère est un sorcier ? On a fait un petit sondage sur le
00:28 site Scythisme Actu où on a demandé si c'était un sorcier aussi ou si la
00:32 chance sourit au audacieux et que voilà c'était peut-être un concours des
00:34 circonstances. 73% pensent que c'est un sorcier. Qu'est-ce que tu en penses toi ?
00:40 Écoutez, pendant des années on m'a dit que j'étais sorcier parce que je gagnais,
00:44 j'ai jamais pensé être sorcier. Je pense que Thomas il n'est pas sorcier.
00:48 Il a des circonstances, il a une équipe, il a un potentiel, il sait
00:54 l'utiliser. La sorcellerie c'est pas ça.
00:58 [Musique]
01:00 Je vais te poser une question volontairement provocatrice.
01:04 Est-ce que Thomas Veuclère est un meilleur sélectionneur que Cyril Guima ?
01:09 Écoutez, je vais vous répondre oui puisqu'il a plus de résultats que moi.
01:16 Moi on m'a viré au bout de deux ans, il faut quand même le rappeler.
01:21 Non parce qu'on oublie l'histoire quelquefois. Mais bon, je dis qu'aujourd'hui
01:25 Veuclère est l'homme le plus adapté à cette situation.
01:33 [Musique]
01:40 Bonjour Cyril Guimard. On est au lendemain d'une belle journée pour le cyclisme français.
01:46 Si je t'avais dit il y a deux ans avant qu'il signe chez Jumbo-Visma que Christophe Laporte
01:51 aurait pris cette ampleur, qu'il serait devenu ce coureur-là,
01:56 est-ce que tu m'aurais pris pour un fou ou non ?
02:00 En principe, ceux qui sont en avance sur l'actualité sont toujours des fous.
02:05 C'est une règle. Comme avoir raison trop tôt c'est aussi avoir tort.
02:11 Oui, je pense que personne ne pouvait imaginer une telle évolution
02:20 et qu'il prenne une telle envergure.
02:25 On savait qu'en rentrant dans une équipe qui avait une puissance collective
02:31 supérieure à celle d'où il arrivait, l'équipe Code 10,
02:35 soit ses résultats seraient améliorés, soit il aurait été un élément clé
02:41 dans le fonctionnement de l'équipe en tant qu'équipier,
02:47 mais équipier, simple équipier dirons-nous.
02:52 Là, il a passé une dimension absolument extraordinaire,
02:56 c'est qu'il est un équipier indispensable, mais aussi il est devenu un leader.
03:03 Alors, un leader parmi les leaders, mais ça finit quand même par faire
03:08 au travers de ses différentes victoires un superbe palmarès.
03:15 Cette année, champion d'Europe, avec un triplé Jumbo,
03:23 puisque les trois premiers sont quand même de chez Jumbo.
03:27 Tant mieux, on avait un Français dans cette équipe, c'est parfait.
03:31 N'oublions pas que l'an dernier, il a pris la seconde place
03:37 des championnats du monde en Australie, ce qui est quand même
03:42 une superbe récompense.
03:47 Puis l'ensemble de ses autres victoires, surtout, c'est devenu un grand coureur,
03:51 serein, toujours au bon endroit et au bon moment,
03:58 disponible en permanence.
04:02 Il est actuellement dans la plénitude de ses capacités, de ses possibilités.
04:10 Donc, oui, personne n'aurait supposé qu'il serait arrivé à ce niveau-là.
04:17 Et comme je l'ai dit déjà dans les différentes chroniques,
04:23 il a pris le risque de se mettre en danger plutôt que de rester
04:27 dans une équipe où il ronronnait, où tout se passait bien,
04:32 c'était un peu fonctionnaire.
04:36 Il a accepté de se mettre en danger en partant dans la plus grande équipe,
04:39 ou une des trois plus grandes équipes, il y a quand même Ineos et Equistep,
04:45 accepter de prendre ces risques, de se remettre en cause.
04:50 Et bien, finalement, ça paye et ça pourrait peut-être être un exemple
04:54 d'ailleurs pour d'autres Français qui, quelquefois, préfèrent assurer
05:03 de façon peut-être manque d'ambition, enfin, ne pas se mettre en danger
05:11 en disant je pars, je vais avoir des nouveaux challenges, etc.
05:15 Là, finalement, j'ai ma position, je suis bien assis, tout va bien,
05:20 je gagne bien ma vie, c'est parfait.
05:23 Ce type de raisonnement ne permet pas une évolution comme celle de Christophe Laporte.
05:30 Et je crois que, un, il faut le féliciter, le féliciter pour cette mise en danger,
05:40 mais aussi par la capacité qu'il a eu à s'adapter à une équipe
05:45 qui est quand même née irlandaise, c'est quand même pas la culture française,
05:50 une culture de course qui n'est pas obligatoirement
05:52 celle que l'on pratique en France et qui va permis de devenir,
05:56 on peut le dire aujourd'hui, le meilleur coureur français.
06:00 C'est ça, il était hier le leader de l'équipe de France,
06:02 mais c'est plus que ça, c'est devenu le leader du cyclisme français.
06:06 Oui, oui, totalement, pas sur les grands tours, bien sûr,
06:09 mais enfin, quand tu l'as dans l'équipe, il permet de gagner les grands tours.
06:13 Oui, c'est plus qu'un leader, il sait tout faire,
06:17 il a développé son potentiel de façon impressionnante.
06:19 Et j'ai envie de dire pourquoi on ne l'avait pas découvert plus tôt dans son équipe
06:22 ou dans ses équipes.
06:25 C'est toujours le problème, on ne sait pas, à l'étranger,
06:27 il y a quelque chose qui fait que les talents arrivent à se développer.
06:33 Oui, oui, il y a quelque chose que l'on sait,
06:36 mais ça, on n'a pas le droit de le dire,
06:39 on ne serait pas politiquement correct.
06:44 Sur cette course, ça a été limpide, ça s'est fait à la pédale.
06:50 Christophe Laporte a placé la bonne attaque au bon moment,
06:52 il a pris le risque de perdre.
06:57 Oui, mais c'est la même chose, se mettre en danger quand on change d'équipe,
07:00 ça peut aussi être le risque de perdre.
07:03 Mais tant que vous ne vous mettez pas en danger,
07:04 tant que vous ne prenez pas le risque de perdre,
07:07 et que vous assurez l'essentiel en disant,
07:10 oh là là, peut-être que si je fais troisième, ou quatrième, ou cinquième,
07:13 et premier français, ce sera extraordinaire.
07:15 Non, ce n'est pas ça le vélo.
07:17 Et je pense qu'aujourd'hui,
07:22 et il faut le reconnaître en toute honnêteté,
07:26 l'équipe de France court bien.
07:29 Elle court bien, elle sait s'appuyer sur les équipes qui courent mal,
07:35 il faut quand même le dire,
07:38 et utiliser toutes ses failles pour aller chercher la gagne.
07:42 Ça a été vrai sur les deux titres de champions du monde
07:46 de Julien Alaphilippe où, je le dis et je le répète,
07:50 on peut dire merci quelques fois à l'équipe de Belgique,
07:53 mais l'intelligence de l'équipe de France
07:56 et la façon de courir de l'équipe de France
07:58 qui est directement imprégnée de la patte de Thomas Vauclair,
08:07 ça permet de s'appuyer sur les erreurs des autres pour tirer le maximum.
08:16 Bon, en Autriche, on n'était pas…
08:18 En Autriche, en Australie, il y avait Vennepoel,
08:21 bon, il y a un moment quand il y a beaucoup plus fort,
08:23 on ne peut pas jouer,
08:24 et on va quand même chercher une deuxième place.
08:27 Sur les championnats du monde cette année,
08:29 on n'avait pas les coureurs pour jouer,
08:32 parce qu'en France, on ne fait que des courses en ligne,
08:33 jamais de critérium,
08:35 alors qu'on devrait faire des critériums toute l'année,
08:37 surtout chez les jeunes,
08:39 et ça, c'est encore un autre débat qui n'a pas lieu d'être là,
08:43 et d'ailleurs, il serait politiquement incorrect également.
08:48 Mais là, sur un parcours beaucoup plus spécifique,
08:53 l'équipe de France a très bien couru,
08:56 ne jouant pas aux équipes, on est les plus fortes,
09:00 donc on met nos trains sur toute la route,
09:03 les Belges à droite, les Hollandais à gauche,
09:06 les Anglais au milieu,
09:08 il n'y a que les Italiens et les Français
09:10 qui eux restaient beaucoup plus en retrait,
09:13 observant, mais toujours présents au cas où,
09:17 pendant ce temps-là, on économise,
09:20 on économise des forces, de l'énergie,
09:23 et puis on voit surtout,
09:26 on a surtout une bonne lecture de la course
09:28 quand on n'est pas dans les cinq premiers du peloton.
09:31 Voilà, donc une équipe de France qui court juste,
09:34 et ça, il faut féliciter Thomas Beauclair
09:39 de l'esprit qu'il a donné
09:41 et de la philosophie de course qu'il a donnée
09:42 depuis qu'il est arrivé.
09:45 Alors, est-ce que Thomas Beauclair est un sorcier ?
09:47 On a fait un petit sondage sur le site cyclismeactu,
09:50 où on a demandé si c'était un sorcier
09:51 ou si la chance sourit aux audacieux,
09:54 et que c'était peut-être un concours des circonstances.
09:56 73% pensent que c'est un sorcier.
09:58 Qu'est-ce que tu en penses, toi ?
10:01 Écoutez, pendant des années,
10:03 on a dit que j'étais sorcier parce que je gagnais,
10:05 je n'ai jamais pensé être sorcier.
10:07 Je pense que Thomas, il n'est pas sorcier.
10:09 Il a des circonstances, il a une équipe,
10:13 il a un potentiel, il sait l'utiliser.
10:15 La sorcellerie, ce n'est pas ça.
10:19 Désolé, la sorcellerie,
10:20 ce n'est pas faire une course intelligente
10:24 sur des paramètres contrôlables et contrôlés,
10:28 sur des stratégies affirmées.
10:32 Ce n'est pas de la sorcellerie.
10:35 Je suis désolé, les gens qui sont capables de dire
10:37 73% c'est un sorcier,
10:40 pourquoi il a des premiers miracles
10:43 qui font que d'un seul coup,
10:44 on est plus fort que tous les autres.
10:46 Vous savez, utiliser le mot sorcier,
10:48 pour moi, il est dangereux.
10:53 Alors, pour les gens qui ne savent pas
10:54 ce que c'est que la sorcellerie,
10:56 qu'ils aillent sur internet
10:59 et ils taperont sorcellerie sorcier.
11:02 Donc, l'air n'est pas un sorcier,
11:03 pas plus que moi,
11:04 pas plus que le Fever aujourd'hui
11:08 ou que l'équipe Jumbo.
11:10 Alors, ramenons les choses,
11:11 les mots ont un sens.
11:14 En tout cas, il a transmis l'esprit de la gagne
11:17 à l'équipe de France, c'est incontestable.
11:19 Oui, l'esprit de la gagne,
11:21 ce que les Français n'ont pas en règle générale
11:25 puisque l'important,
11:30 malheureusement, ce n'est pas la rose.
11:35 L'important, c'est de gagner
11:37 et nous, on est contraints quand on fait 7 ou 8.
11:39 D'ailleurs, regardez ce que l'on dit
11:42 à une arrivée de course.
11:44 Quand vous avez fait 200 km d'échappée,
11:45 rejoint à 3 bornes.
11:47 Ah oui, mais je me suis fait plaisir.
11:49 On se fait plaisir quand on gagne.
11:51 On ne se fait pas plaisir
11:51 parce qu'on fait 150 bornes d'échappée.
11:54 Je suis désolé.
11:56 Quand on fait 150 bornes d'échappée,
11:57 on n'est pas un gagneur.
12:01 Les équipes l'acceptent.
12:03 On peut le dire.
12:05 Et donc, toi, tu étais à la tête de l'équipe.
12:06 On s'apprend dans les voitures, normalement.
12:10 Toi, tu étais à la tête de l'équipe de France
12:11 avant Thomas Weckler.
12:12 Tu n'es passé pas loin d'être en Autriche,
12:15 à Innsbruck, de voir un des coureurs champions du monde.
12:17 L'année précédente aussi
12:18 puisque Julian se fait rejoindre aux derniers kilomètres.
12:21 Effectivement, à Bergen.
12:22 Qu'est-ce qui fait la différence ?
12:24 Bergen, c'est un coureur italien qui a fait la différence.
12:28 Tu as senti, toi, à ton arrivée,
12:31 qu'il fallait transmettre cet esprit de la gagne aux Français
12:34 et que Weckler a poursuivi ?
12:37 C'est ce que j'ai apporté dans un premier temps.
12:44 Weckler a poursuivi.
12:48 Oui, moi, je ne me voyais pas à la tête de l'équipe de France
12:51 et pas y aller avec un esprit de la gagne.
12:54 Ça n'existe pas.
12:57 Je n'ai jamais couru autrement que pour aller chercher la gagne,
13:01 que ce soit comme coureur ou comme directeur sportif
13:05 ou à la tête de l'équipe de France.
13:09 On est passé juste à côté à Innsbruck avec Romain Bardet
13:13 qui vient chercher une deuxième place
13:16 derrière un coureur qui n'a fait aucune faute, Van Verde.
13:19 Et voilà, on a trois coureurs dans les neuf premiers.
13:24 Ça aurait pu être mieux, ça aurait pu être pire.
13:27 Mais l'équipe était là, l'équipe se battait pour la gagne,
13:29 elle ne se battait pas pour aller faire une place.
13:34 Et tant qu'on aura à la tête de l'équipe de France des gagneurs
13:38 et qu'on n'aura pas autour des gens qui l'empêchent de fonctionner comme il a envie,
13:42 oui, je répète ce que j'ai dit,
13:46 qu'il n'aura pas autour de lui des gens qui l'empêcheront d'agir comme il a envie d'agir,
13:51 l'équipe de France continuera à gagner.
13:55 Je vais te poser une question volontairement provocatrice.
13:58 Est-ce que Thomas Beclerc est un meilleur sélectionneur que Cyril Guima ?
14:05 Écoutez, je vais vous répondre oui puisqu'il a plus de résultats que moi.
14:10 Moi, on m'a viré au bout de deux ans, il faut quand même le rappeler.
14:15 Non, parce qu'on oublie l'histoire quelquefois.
14:18 Je dis qu'aujourd'hui, Beclerc est l'homme le plus adapté à cette situation.
14:27 Il a transmis cet esprit de la gagne.
14:29 Il y a un autre qui a l'esprit de la gagne, c'est Woodvornhart.
14:32 Malheureusement, il a perdu la clé.
14:34 Il n'arrive plus à aller trouver le trousseau.
14:38 Il fait encore deuxième hier.
14:40 Cette accumulation de places d'honneur sur les grands rendez-vous internationaux
14:43 et sur les grandes courses du calendrier en général.
14:45 Les championnats, c'est à la fois impressionnant parce qu'il est tout le temps là,
14:51 mais c'est aussi terrible pour lui parce qu'il n'arrive pas à décrocher un maillot,
14:54 une grande victoire depuis.
14:56 Il a perdu la clé et c'est très bien qu'il l'ait perdue.
15:02 Ça nous permet de monter sur la première map des podiums.
15:05 Je ne sais pas où il l'a mise, sans doute dans un endroit improbable.
15:10 Il va sûrement finir par la retrouver à un moment ou à un autre.
15:13 C'est un coureur qui a tellement de talent.
15:17 C'est aussi cette année, il faut bien le dire,
15:20 c'est pas son année où il est le plus en réussite.
15:25 Il est passé à côté très proche à plusieurs occasions et toujours pour un petit détail.
15:33 Il aurait pu gagner dans l'Huile Vélienne d'ailleurs,
15:36 mais il en avait fait cadeau à Christophe Laporte,
15:39 ce qui était un geste de sportivité et de reconnaissance qui était très fort.
15:47 Je crois qu'il a dû faire trois fois ou quatre fois deuxième sur les championnats du monde,
15:52 et les championnats d'Europe et deux fois troisième.
15:55 C'est vrai, quand on voyait le podium hier et qu'on le voyait encore sur la deuxième marche,
16:04 il était un peu tristounet quand même.
16:07 Pour nous, c'était formidable parce que c'était son propre équipier qui était sur la première marche.
16:12 Mais même si c'est son équipier, dans sa tête, il devait pas être trop bien quand même.
16:21 Surtout que là, il avait une opportunité en or.
16:24 Logiquement, il aurait dû dépasser Christophe Laporte.
16:26 Tout était fait pour qu'il…
16:28 Mais non, c'était pas logique puisqu'il l'a pas fait.
16:31 Qu'est-ce qui a pu se passer ?
16:32 Il était tellement bien parti et il a coincé.
16:36 Physiquement, il a coincé physiquement.
16:39 C'est plus complexe que ça.
16:41 Si vous regardez l'ensemble de l'ascension de la Bosse,
16:44 quand Arnaud Delis visse au pied, il sort de la roue, Wout van Aert,
16:50 qui perd à peu près trois, quatre longueurs.
16:53 Alors que Delis est à fond, puisqu'il va jeter toutes ses forces pour aller le plus loin possible pour l'emmener,
17:02 Wout van Aert est obligé de boucher un trou.
17:04 Et là, il est obligé de mettre max.
17:09 Et à mon avis, c'est les 30 ou 40 mètres qu'il fait pour retomber dans la roue de Arnaud Delis
17:16 qui lui coûtent les 20 derniers mètres pour sauter Christophe Laporte.
17:24 Il n'y a pas de petits détails dans une course.
17:25 Tout se paye.
17:27 Alors pourquoi il a perdu ?
17:29 C'est Delis qui est sorti trop fort.
17:32 Et à ce moment-là, ce n'était pas nécessaire puisqu'il fallait surtout lisser son défenseur.
17:36 Ou il sort trop fort.
17:38 Et van Aert est surpris et perd les longueurs.
17:41 Il est obligé de boucher le trou.
17:42 Mais il ne peut pas crier non plus, parce que si tu l'arrêtes devant, c'est mort.
17:46 Et je pense que la clé, elle se joue dans ces trois, quatre secondes-là.
17:50 Et puis, la capacité de Christophe, au moment où il a la peur de perdre,
17:58 qui lui font sortir trois tonnes d'adrénaline et qui lui permettent de réaccélérer.
18:04 Et vous de van Aert, là, de toute façon, il est sec de chez sec.
18:10 Donc il se rassoit et c'est fini.
18:13 Donc lui, il continue à y croire.
18:14 Il dit dans ses discours, la roue va finir par tourner.
18:17 Qu'est-ce qu'il faut qu'il fasse pour que ça tourne, changer sa façon de courir ?
18:22 Retrouver la confiance, simplement ?
18:24 Écoute, je vais te faire une réponse qui va peut-être te surprendre.
18:28 Qu'il ne change rien qu'il continue à courir comme ça quand c'est nous qui gagnons.
18:33 Hum hum.
18:35 Ok.
18:36 Et hier soir, il y a un Médien Irlandais qui a lancé une petite bombe.
18:41 On attendait une fusion Soudal-Ineos.
18:43 Alors finalement, on partirait sur une fusion Jumbo-Soudal.
18:48 Quel est ton avis sur cette information ?
18:51 D'abord, qui a lancé l'info ?
18:53 C'est un Médien Irlandais plutôt bien informé généralement.
18:58 Ça ne veut rien dire, ça bien informé.
19:01 Donc...
19:02 Plutôt bien informé, oui.
19:03 En tout cas, c'est à prendre...
19:05 On est proche de l'enquête.
19:06 Quelqu'un qui est proche de l'enquête.
19:11 Une chose est certaine, il va se passer des choses.
19:17 Seulement, aujourd'hui, vous avez combien de coureurs dans l'équipe Jumbo
19:21 qui ont déjà re-signé ?
19:23 Je n'ai pas fait le compte, mais je crois que l'équipe à 3-4 places est complète.
19:27 Si tu prends les coureurs des deux équipes, tu es à 50 coureurs.
19:31 Oui.
19:32 Il y a des choses qui, mathématiquement, voire financièrement, paraissent difficiles.
19:40 C'est beaucoup moins compliqué avec Ineos.
19:46 Puisque je crois qu'ils ont une douzaine ou douze ou quatorze coureurs sous contrat.
19:52 Bon, est-ce que...
19:54 Est-ce que ce n'est pas une information pour noyer un peu les poissons
20:04 qui ont du mal à respirer en ce moment ?
20:08 En tout cas, si ça se fait, ça ferait une sacrée armada.
20:11 Ça ferait des problèmes également à régler, mais ça ferait une sacrée armada.
20:14 Oui, si vous mettez les 50 meilleurs buteurs du monde au PSG,
20:19 ils n'iront pas gagner la Coupe du Monde.
20:22 Ou la Coupe d'Europe.
20:24 Il faut quand même aussi un gardien de but.
20:28 Ce ne serait pas une très bonne nouvelle pour le cyclisme, que toutes ces stars se regroupent.
20:33 Au moins, ça remettrait peut-être l'église au milieu du village.
20:39 C'est-à-dire ?
20:40 Ça finirait par exploser.
20:42 Oui.
20:45 Écoutez, je vais vous donner un exemple qui est Bernard Tapie.
20:49 C'est Bernard Tapie, la grande star des années 90.
20:53 Il a monté une équipe, elle n'a duré que 5 ans.
20:57 Il voulait faire la plus grande équipe du monde.
20:59 Il a fait une équipe où il y avait, je crois, une vingtaine de nations,
21:04 ou plus de 15 nations représentées.
21:06 L'équipe a explosé, il a mis la clé sous le paillasson, et Tapie s'est cassé.
21:12 Alors vous voyez, l'histoire pourrait éventuellement se réécrire.
21:19 Donc toi, pour finir, tu as du mal à y croire, à cette fusion ?
21:23 J'ai du mal à croire à celle-là, beaucoup moins avec celle d'Ineos,
21:26 qui paraît beaucoup plus légitime, puisque l'équipe Ineos est en perte de vitesse.
21:33 Bon, il faut bien le dire, en dehors de Tébénépoule,
21:38 le Fever est aussi en perte de vitesse.
21:40 Il est en perte de budget, ce qui va d'ailleurs ensemble.
21:45 Et Ineos n'a plus de vrai leader aujourd'hui.
21:49 Et donc Événepoule serait l'homme providentiel dans cette fusion.
21:56 C'est ce qui me paraît le plus logique, mais bon,
21:59 entre ce qui me paraît logique à moi et les réalités politico-économiques,
22:05 je ne fais pas obligatoirement toujours bon ménage.
22:09 Merci Cyril Guimard pour cette chronique.
22:11 !

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