Ségolène Royal était l’invitée de 22H Max pour évoquer notamment l'inflation et la hausse du prix des carburants.
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00:00 quelle action urgente vous réclamez là-dessus ?
00:01 Pour faire bosser très concrètement le prix des caddies.
00:04 Qu'est-ce qu'on n'a pas fait ?
00:05 Qu'est-ce qu'on n'a pas fait ?
00:06 On n'a pas lutté contre la spéculation.
00:08 La spéculation de qui ?
00:09 La spéculation des intermédiaires,
00:11 la spéculation des industries alimentaires
00:14 qui n'ont jamais fait autant de profit qu'aujourd'hui,
00:16 la spéculation des grandes marques de distribution
00:20 qui soi-disant vendent à perte ou je ne sais quoi, rien du tout.
00:23 Elles écument les plateaux de télévision pour dire…
00:26 D'ailleurs, elles ont toutes le même langage.
00:28 Tous les patrons des grandes chaînes de distribution,
00:30 tous le même langage.
00:31 Ils viennent chez vous, là, ils sont venus, quelques-uns.
00:34 Vous savez ce qu'ils disent ?
00:35 Tous pareils, ils doivent avoir la même agence de communication.
00:37 Ils disent « Ah mais non, maintenant le monde sans inflation, c'est fini. »
00:41 Vous avez remarqué ça ?
00:42 On ne connaîtra plus le monde sans inflation.
00:44 En tout cas, on ne reviendra plus au prix d'avant.
00:46 En tout cas, mais pourquoi on ne reviendrait plus au prix d'avant ?
00:49 Dès lors que les matières premières baissent.
00:51 Et aujourd'hui, il y a une stabilisation des matières premières.
00:54 Voir une baisse.
00:54 Voir une baisse dans le secteur alimentaire.
00:56 Et personne ne leur dit « Mais comment ? »
00:58 Puisque les matières premières baissent, comment se fait-il ?
01:00 Que le consommateur soit le dindon de la farce
01:03 et lui voit les prix augmenter.
01:05 Pourquoi ?
01:05 Comment vous allez récupérer cet argent-là chez les industriels ?
01:07 Mais il y a déjà…
01:08 Eh bien, il faut être un peu plus ferme
01:11 que le ministre de l'Économie et des Finances d'aujourd'hui.
01:13 Ça, c'est pour vous, Mme Le Maire.
01:14 Et au lieu de s'excuser, de leur demander pardon, s'il vous plaît,
01:16 est-ce que vous voulez bien renier quelques demi-centimes sur machin,
01:20 c'est de regarder les marges et de leur dire maintenant
01:22 « On va fixer vos marges. »
01:25 Quand la matière première augmente,
01:27 vous n'avez pas à augmenter en pourcentage
01:29 ce qui ne vous coûte pas plus cher.
01:32 Les transports, la distribution, l'organisation, etc.
01:35 Parce qu'à chaque fois, ils empochent les intermédiaires en pourcentage
01:38 et puis c'est le consommateur final qui paye.
01:41 Et quand il y a une stabilisation ou une baisse des matières premières,
01:44 mais qui a un contrôle pour qu'ils n'appliquent pas les mêmes marges,
01:48 c'est vrai aussi pour l'essence,
01:49 les mêmes marges que lorsque les matières premières augmentent.
01:52 Mais les prix sont libres en France.
01:54 Il y a une arnaque énorme, considérable.
01:56 Vous pouvez trouver qu'il y a une arnaque, mais les prix sont libres en France.
01:58 Les prix ne sont pas libres ?
01:59 Mais à quoi sert la politique alors ?
02:02 Il n'y a pas besoin de responsables politiques.
02:04 Vous voyez, avec des raisonnements, les prix ne sont pas libres.
02:07 Si, le prix est libre, on peut vendre ce qu'on veut au prix qu'on veut.
02:10 Mais pas du tout.
02:11 Si on décide que c'est injuste
02:16 et que ça fait plonger des familles entières dans la pauvreté
02:18 et qu'ensuite c'est l'État qui devra compenser,
02:21 qui devra aider les familles en situation de difficulté,
02:24 il n'y a aucune raison qu'il y ait un transfert de l'argent public vers l'argent privé.
02:28 Et c'est à ça que sert la politique.
02:29 La politique, ça sert à rectifier des règles soi-disant du marché
02:35 qui devraient bien fonctionner.
02:37 Vous vous dites qu'on limite les marges ?
02:39 Bien sûr, on limite les marges.
02:42 Ça me paraît le B.A.B. de la raison même de la politique.