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La France veut poser les jalons d'une révolution numérique :la fin de l'anonymat sur les réseaux sociaux. Car aujourd'hui, sous pseudo, n'importe qui peut se faire passer pour n'importe qui. Et face au fléau du harcèlement notamment, les députés ont entamé des discussions pour permettre d'identifier les utilisateurs. Est-ce possible ? Comment s'y prendre ? Pour en parler, Nicolas Arpagian, directeur de la stratégie en cybersécurité de "Trend Micro Europe".
Regardez L'invité de RTL Soir du 19 septembre 2023 avec Marion Calais et Julien Sellier.

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00:00 Vous êtes sur RTL.
00:02 Julien Celié. RTL bonsoir jusqu'à 20h.
00:06 Allez 18h45,
00:08 minute bonne fin de journée, place au deuxième invité de RTL bonsoir, l'invité pour tout comprendre.
00:13 Avec la France qui veut poser les jalons d'une révolution
00:16 numérique. La fin de l'anonymat sur les réseaux sociaux car aujourd'hui, eh bien sous pseudo, n'importe qui peut se faire passer pour n'importe qui.
00:24 Alors face au fléau du harcèlement notamment, les députés ont entamé aujourd'hui les discussions pour permettre d'identifier les utilisateurs.
00:31 Alors est-ce que c'est possible ? Comment s'y prendre pour tout comprendre ?
00:35 On est avec Nicolas Arpagian, directeur de la stratégie en cybersécurité de Trend Micro Europe. Bonsoir.
00:41 Bonsoir.
00:42 Alors avant d'étudier l'aspect technique avec vous, on retrouve Mathilde Piquet à l'Assemblée Nationale pour RTL.
00:47 Bonsoir Mathilde.
00:48 Bonsoir.
00:49 Alors comment se passent ces débats à l'Assemblée Mathilde ? Visiblement il n'y a pas unanimité.
00:53 Non, il y a surtout plus de questions que de réponses.
00:56 Les députés sont encore très dubitatifs sur cette fin de l'anonymat en ligne et ils se demandent, vous vous interrogez aussi sûrement,
01:03 en quoi ça consiste, comment va-t-on le mettre en place et puis quid de la liberté d'expression ?
01:08 Cet après-midi, le ministre en charge du numérique, Jean-Noël Barrault, est venu répondre lors d'une audition.
01:14 Il a disserté, rassuré pendant près de trois heures avec la soixantaine de députés présents venus de tous bords politiques.
01:20 Et puis pour la pédagogie, c'est Paul Midi, député et rapporteur du texte qui s'en est chargé.
01:25 Concrètement, la proposition c'est de lier votre identité à l'état civique, à vos activités numériques, via la plateforme France Identité.
01:33 Les informations ne seraient pas transmises aux géants du numérique, mais bien conservées par l'État en cas d'infraction.
01:39 Vous parliez de débats politiques sur les chiquiers politiques. Qui pense quoi ? Qui bloque ?
01:44 Alors c'est bien simple, à peu près tout le monde a commencé par la France Insoumise. Pour Sophia Chikirou, c'est une mesure liberticide.
01:51 On est très très réticents à l'idée de faire complètement disparaître l'anonymat.
01:57 On ne peut pas accepter que finalement l'État devienne un big brother qui pourrait avoir une espèce de relevé de vos connexions Internet.
02:05 Deuxièmement, ce n'est pas faisable techniquement parce que cela reviendrait à finalement créer un interface pour accéder à certains réseaux sociaux. Mais lesquels ?
02:13 Oui, et pour le RN aussi, c'est non aussi. On invoque même une comparaison peu flatteuse.
02:20 Le seul pays où l'anonymat n'existe pas sur Internet, c'est la Chine, me disait un député tout à l'heure.
02:25 Et alors ce projet de loi, il divise même au sein de la majorité ?
02:29 Oui, avec le MoDem, pourtant allié fidèle de la Macronie, qui défend cette fin de l'anonymat.
02:34 D'ailleurs, Jean-Noël Barreau, ministre en charge du numérique, MoDem lui aussi, s'est opposé cet après-midi au caractère obligatoire de la mesure.
02:41 Erwan Balanant, député MoDem, propose une autre solution.
02:45 On est très très réticents à l'idée de faire complètement disparaître l'anonymat.
02:51 Il faut arrêter avec ce fantasme aussi de penser qu'on peut retrouver tout le monde. Parfois, un cambrioleur, vous ne le rattrapez pas.
02:56 On propose de mettre en place l'outrage numérique pour les sujets sexistes et sexuels. Et avec ce système-là, on va casser cette idée d'impunité.
03:05 Les débats d'aujourd'hui ont montré que ce ne serait pas facile dans deux semaines pour le gouvernement de trouver une majorité pour réguler les réseaux sociaux.
03:13 Alors, on va aborder l'aspect technique à présent avec vous, Nicolas Arpagian.
03:18 Est-ce que, justement, c'est possible techniquement aujourd'hui de mettre fin à l'anonymat sur les réseaux sociaux ?
03:24 Alors, effectivement, on va buter sur un élément qui va être la possibilité de dissimulation.
03:30 Je voudrais juste faire une précision en amont. Et vous allez d'ailleurs montrer toute l'acuité de l'actualité du sujet.
03:35 C'est que vous m'avez présenté avec une fonction qui n'est pas la mienne.
03:38 Et donc, vous voyez bien que l'identité sur Internet est quelque chose de fragile et de précaire.
03:43 Puisque je suis vice-président du cabinet Edmind Partners, qui est spécialisé en risque numérique.
03:48 Mais vous avez mentionné une très belle entreprise par ailleurs. Donc, ce n'est pas très grave.
03:53 Alors, juste un mot sur l'anonymat. Effectivement, la difficulté qu'il y a, c'est que, pour faire simple, on va distinguer deux cas.
04:00 Quelqu'un qui a un historique légitime. Vous avez un compte sur un réseau social depuis plusieurs mois, plusieurs années.
04:06 Et à un moment, vous participez à une campagne de dénigrement ou prix de colère de manière totalement injustifiée.
04:12 Mais vous commencez à critiquer quelqu'un, insulter quelqu'un et tenir des propos illégitimes.
04:16 Évidemment, vous allez pouvoir être repéré et retrouvé parce qu'il y a votre historique qui va vous désigner.
04:22 Il y a l'adresse IP, c'est-à-dire la plaque d'immatriculation de l'ordinateur, par exemple, qui a servi à vous connecter au réseau social en question.
04:30 Et donc, avec cette antériorité, on va être capable de remonter sur des éléments facilitant l'identification.
04:36 Par contre, vous voyez bien que quelqu'un qui va délibérément concevoir sa présence sur les réseaux sociaux à des fins malveillantes, offensives.
04:44 C'est-à-dire qu'il va créer des identités multiples avec des cartes de téléphone prépayées.
04:49 Dès lors qu'il va utiliser ce qu'on appelle des VPN, un réseau privé virtuel, c'est d'ailleurs un outil qui a des fonctionnalités tout à fait bienvenues pour protéger une communication.
04:58 Et on encourage le recours aux VPN de manière à assurer la protection de l'internaute.
05:03 Dans ce cas-là, vous allez endosser des identités numériques différentes et donc ça va rendre plus difficile l'identification.
05:11 C'est la raison pour laquelle ce vers quoi on doit tendre, c'est aussi une mise en cause.
05:16 Et c'est ce que la législation tend à faire, la mise en cause de la responsabilité des plateformes.
05:22 C'est-à-dire que dès lors qu'un compte serait problématique, il faut qu'il y ait cette identification et potentiellement cette suspension des encombres.
05:29 Excusez-moi de vous couper, mais pour ça il faut réussir à convaincre Facebook et compagnie d'appliquer cette règle.
05:34 Dire à Facebook qu'on va anonymiser tous vos utilisateurs, enfin rompre cette anonymat, ça ne va pas leur plaire.
05:39 Alors déjà, dans un premier temps, on va faire cesser le péril.
05:42 C'est-à-dire qu'en faisant, en obtenant le blocage du compte et donc de faire en sorte que le dit harcèlement soit tempéré, pour pas dire réduit, voire supprimé.
05:51 Donc ça, ça va quand même être déjà une première démarche.
05:53 C'est-à-dire que le droit va commencer à se concrétiser par la possibilité d'obtenir l'arrêt du préjudice qui est subi par la victime.
06:02 Alors dans le cadre, effectivement, et c'est là, vous avez raison, que ça impose aux plateformes depuis le 25 août dernier.
06:09 Donc là, le projet de loi qui est actuellement en discussion va permettre la concrétisation, la transposition en droit français d'un texte européen qui s'appelle le DSA, le Digital Services Act,
06:18 qui à l'échelle des 27, impose aux grandes plateformes le fait d'être réactif et de répondre aux sollicitations.
06:25 Et donc ça, ça va être une première démarche.
06:26 Par contre, c'est vrai que l'anonymat en tant que tel est un élément qui fait partie aussi de la préservation de la liberté d'expression dans cet univers numérique.
06:36 Et c'est la raison pour laquelle, effectivement, c'est un élément intrinsèque de la communauté des usages numériques.
06:42 Donc le débat ne fait que commencer a priori. En tout cas, il était vif à l'Assemblée aujourd'hui.
06:47 Merci pour vos explications.
06:48 Vous le spécialiste Nicolas Arpagian, merci à vous.
06:50 Mathilde Piquet, l'envoyée spéciale de RTL à l'Assemblée nationale cet après-midi.
06:55 Petite pause, RTL, bonsoir, continue.
06:57 On est ensemble jusqu'à 20h.
06:58 Cyprien, Marion, Alex et maintenant Isabelle Choquet.
07:02 On n'arrête pas le progrès dans cette équipe.
07:03 Bonsoir Isabelle.
07:04 Bonsoir.
07:05 Pour le grand match des infos pour Brio Dîner, ce sera dans une seconde.
07:08 Marion va tenter de revenir au fil.
07:11 Très important.
07:12 Face à Isabelle qui a pris de l'avance.
07:13 Oh là là.
07:15 RTL, bonsoir.
07:16 Bonsoir jusqu'à...
07:18 [SILENCE]

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