Nous avons reçu Nicolas Silhol, réalisateur français, à l’occasion de la sortie de son film « Anti-Squat » , en salle depuis le 6 septembre.
Le film de Nicolas Silhol s’inscrit dans le contexte de la loi ELAN, qui permet de lutter contre les squatteurs en exploitant des travailleurs pauvres.
L’article 29 de cette loi, qui date de novembre 2018, autorise les propriétaires à confier leurs locaux inoccupés à des sociétés antisquat.
Le film de Nicolas Silhol s’inscrit dans le contexte de la loi ELAN, qui permet de lutter contre les squatteurs en exploitant des travailleurs pauvres.
L’article 29 de cette loi, qui date de novembre 2018, autorise les propriétaires à confier leurs locaux inoccupés à des sociétés antisquat.
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00:00 Il y a un point aussi que je trouve intéressant dans le film, c'est le fait que vous mettez en avant la musique, le rap notamment,
00:04 que pratique le fils de l'héroïne.
00:09 Pourquoi avoir choisi justement la musique ?
00:12 C'est ce rapport de génération aussi, et puis c'est
00:15 quelque chose d'intime, c'est que moi, mon fils, qui est à l'âge du personnage,
00:18 il a commencé à faire du rap pendant le confinement.
00:23 D'abord, la culture rap est aujourd'hui quand même la grosse culture mainstream, on est dedans, donc
00:28 moi j'ai aimé le rap, mais le rap d'aujourd'hui, le rap était à mon époque plus une
00:34 expression plus marginale et radicale. Aujourd'hui c'est devenu le mainstream, mais mon fils, ce qu'il a lui
00:42 identifié, ce qu'il creuse, et la manière dont il s'en est emparé, c'était plus pour
00:46 pendant le confinement, dans sa chambre, écrire ses textes et gueuler comme un malade, la porte fermée.
00:52 Donc ça, ça m'a parlé. Il ne voulait pas qu'on écoute ses paroles parce que
00:58 non, mais nous, quand on entend les paroles, on fait "oh, quand même, tu pourrais écrire", et en fait, bon, on passe ce cap là,
01:04 et on voit
01:06 que ça peut être un geste très fort, radical, d'expression. Donc j'ai voulu l'inscrire
01:11 dans le film et faire de mon personnage un
01:15 apprenti rappeur.
01:17 Et ce qui m'intéressait, c'est que les raps évoluent.
01:20 Les textes du début, des premiers raps, ce sont des textes que
01:24 mon fils a écrits et qui sont sur les codes du rap, c'est-à-dire "wesh, c'est moi, gros, je suis le boss",
01:30 je le fais pas, là, c'est trop caractéristique, pas du tout,
01:35 voilà, mais "Egotrip", "Join" et
01:39 "Moula", et puis
01:43 au fil de l'histoire,
01:47 aux côtés de sa mère, observant le monde dans lequel ces raps évoluent et deviennent plus sur
01:53 la vie des gens, sur ce qu'il voit, ce qu'il observe, ce qu'il comprend.
01:56 Donc c'est encore mon fils qui a écrit les textes.
02:00 Après avoir lu le scénario, je lui ai dit "Voilà, maintenant j'aimerais que tu lises le scénario, j'aimerais que tu me parles
02:05 des personnages". À travers les raps aussi, il y a comme l'éveil d'une conscience politique,
02:11 mais on triche un peu, c'est qu'il y a mon intervention en tant qu'adulte qui dit "Bon, vas-y, maintenant,
02:16 je t'ai entendu,
02:19 regarde aussi le monde autour de toi".