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00:00 Théo H, l'invité de France Bluizarre, on retourne à la foire de Beaucroissant.
00:03 Oui, la 800 deuxième édition de la foire agricole débute ce matin.
00:06 On y consacre une grande place, évidemment, pour parler du quotidien des agriculteurs
00:11 en ces temps d'inflation et de hausse des prix alimentaires.
00:14 Et on vous donne la parole ce matin, Nathalie.
00:16 Oui, venez nous dire comment vous vous en sortez en ce moment.
00:19 Avez-vous changé vos habitudes d'achat ?
00:22 Est-ce que vous achetez encore local ? Est-ce que vous vous serrez la ceinture ? Et sur quoi aussi ?
00:27 Et puis, si vous êtes agriculteur, n'hésitez pas à venir nous dire comment ça se passe pour vous au quotidien.
00:32 Un numéro, c'est le 04 76 46 45 45.
00:37 Et pour parler du quotidien des agriculteurs, notre invité Jérôme Crozat, bonjour.
00:41 Bonjour.
00:42 Merci d'être avec nous. Vous êtes le président de la FDSEA de l'ISER, le principal syndicat agricole.
00:47 Alors, vous avez peut-être entendu à 7h30 le maire de Beaucroissant, Antoine Reboul,
00:51 nous dire la foire reprend des couleurs après les années de Covid.
00:55 Est-ce que c'est votre sentiment également ?
00:57 Bien entendu. Deux ans sans foire, ça a été dur.
01:02 En même temps, pour nous, c'est à la fois la communication, à la fois la présence agricole,
01:07 et puis à la fois l'objectif de croiser 300, 400, 500 000 personnes pour les meilleures éditions.
01:13 L'inflation, elle ne pèse pas trop tout de même sur les agriculteurs ?
01:17 L'inflation, elle est liée à l'énergie. L'énergie de gasoil ou de GNR, c'est deux fois plus qu'il y a trois ans.
01:25 L'électricité, c'est entre trois et cinq fois plus, à la fois pour les agriculteurs, l'ensemble des entreprises,
01:29 mais aussi les particuliers. Par contre, nous, ce qui nous dérange un peu,
01:33 on retrouve un peu de prix, un peu d'oxygène, entre parenthèses, pour équilibrer nos comptes.
01:37 Par contre, on mise tout sur le pouvoir d'achat, sur l'alimentaire.
01:40 L'alimentaire, c'est pour nous la première santé.
01:43 Manger équilibré, fruits et légumes, et bien entendu, viande pour du laitier.
01:47 Mais par contre, on oublie finalement la partie énergique que chaque foyer va payer
01:53 et qui va s'acheminer en moyenne entre 1 500 et 3 000 euros par foyer, au minimum.
01:58 Vous comptez beaucoup, vous dites, sur les produits alimentaires.
02:02 J'aimerais vous faire entendre cette cliente rencontrée dans un supermarché.
02:06 Face à l'inflation, elle, elle a tout simplement réduit ses achats écoutés.
02:10 Je suis obligée de prendre le nécessaire, donc les pâtes, sauce bolognaise, du riz, des patates, des légumes.
02:18 Les légumes, c'est très, très cher aussi. Il y a beaucoup de choses que j'ai arrêtées d'acheter, énormément de choses.
02:22 Voilà, vous entendez cette cliente. Et un sondage Odoxa pour France Bleu le montrait avant-hier.
02:26 Sept personnes sur dix réduisent leur consommation de viande et de poisson.
02:29 Plus de la moitié des Français mangent moins de fruits et de légumes.
02:33 Ça, est-ce que ça vous inquiète ? Et quel impact ça peut avoir sur vous ?
02:37 Après, comment dire, on comprend. Ça peut être un choix de gérer une entreprise comme on gère, on va dire, un foyer, une famille.
02:45 Par contre, il y a deux choses. C'est bon, on achète de la soupe toute prête, quoi.
02:50 Et puis, on a un prix rouleau qui est très cher. Ou alors, on peut peut-être aussi trouver des produits, et notamment des légumes de proximité.
02:58 Pendant... Je veux dire qu'on fait le current sweep, on attend de prendre une douche, on revient, on coupe le mixeur, la soupe, elle est prête, elle est naturelle.
03:05 Elle est sans trop de sel, sans trop de 432. Elle est nickel-chrome, quoi. Voilà, c'est aussi un choix de savoir
03:11 est-ce que dans les écoles, on réapprend quelques bases de cuisine simple. Voilà, moi, je...
03:16 Donc vous demandez aux consommateurs de faire des efforts ?
03:20 De faire des efforts, mais nos grand-mères préparaient un repas avec pas très cher. Par contre, voilà, il faut le faire.
03:26 C'est un choix. On peut passer par un système tout prêt, on le met dans le micro-ondes, ou un système où on cuisine un peu, et puis ça peut devenir aussi un passe-temps, une passion.
03:35 Les négociations sur les prix entre les distributeurs et puis les producteurs ont été avancées au mois de septembre.
03:45 Ça, est-ce que c'est une bonne nouvelle pour vous, et qu'est-ce que vous en attendez ?
03:48 Écoutez, les bonnes nouvelles de Bruno Le Maire, on les attend, nous, au moins depuis 15 ans. C'était pas forcément un bon ministre de l'Agriculture, c'est pas un meilleur ministre de l'Économie.
03:57 Si la barrière d'ajustement faudrait être la production agricole, je pense qu'on fait fausse route pour l'ensemble de l'économie, sur le maintien de, comment dire, de nos territoires.
04:07 Et puis aujourd'hui, on est plus de 350 000 agriculteurs, 400 000. Si on veut descendre à 100 000 agriculteurs, et si on veut oublier la partie nourricière d'un pays, je pense que bon nombre d'élus nationaux font fausse route.
04:19 Vous attendez quoi du gouvernement aujourd'hui ?
04:22 Aujourd'hui, qu'on puisse maintenir des prix, on va dire, corrects. On a fait 4 lots au moins depuis 15 ans pour essayer de retrouver du prix, parce qu'on est 350 000 agriculteurs isolés, 5 centrales d'achat, 200 industriels en France.
04:40 Vous voyez bien que la proportion et le choin de bataille, il n'est pas équilibré. Par contre, en même temps, on peut aussi attendre des retours, notamment sur nos charges, et notamment le Génère, aujourd'hui, est en discussion.
04:50 La proposition de Bruno Le Maire est inacceptable.
04:53 Notre invité, Jérôme Crozat, président de la FDSEA de l'ISER.
04:57 France Blu-ISER, il est 7h53.
04:59 Il a fait aussi très chaud, Jérôme Crozat, en septembre. A quel point cette canicule a pesé sur les éleveurs et les agriculteurs de l'ISER ?
05:08 Elle a pu poser sur certains semis qui devaient se faire en prairie et en colza. Et puis ensuite, bien entendu, ça a posé sur la chaleur, on va dire, en septembre et puis notamment en fin août, bien entendu sur l'état de nos animaux.
05:25 Avec, à mon avis, des conditions pour nos bêtes. Une vache laitière, une vache alétante, est bien mieux, on va dire, à -10°C qu'à +40°C.
05:37 Et aussi, il a fallu trouver des solutions, à la fois dans les bâtiments et puis à la fois pour préserver nos bordures de haies, nos bordures de brous, pour que les bêtes puissent retrouver un peu de fraîcheur, entre parenthèses.
05:49 Et puis il y a des restrictions d'eau également, la majeure partie de l'ISER est encore en alerte sécheresse. La Bièvre où se trouve la foire de Beaucroissant est même en alerte renforcée. Ça, comment vous le vivez ?
05:59 On a pu finir l'irrigation. Bon nombre d'agriculteurs avaient peur, à la fois pour l'éculture mais à la fois aussi pour des fruits.
06:06 Quand on arrête d'arroser une production de fruits, ça veut dire que derrière, on coupe la production par trois. Bon nombre d'agriculteurs, oui, sont tendus, ou tout du moins ont une perte de confiance, ou peuvent être très inquiets par rapport aux différentes directives qu'on suit.
06:25 Alors bien entendu, la profession s'est prise en main sur des volumes utilisés, utilisables. Par contre, il reste encore de l'eau dans le Rhône. Le Rhône n'arrive pas à secer à Méditerranée.
06:36 Sachons peut-être mieux stocker l'eau, parce que l'effet, on va dire, montagne ou tout du moins glacier, va moins faire son effet qu'il y a 50 ou 100 ans.
06:44 Par contre, c'est à nous de prévoir, à mon avis, sur ces stockages, l'avenir de nos enfants et petits-enfants, comme aujourd'hui on vit sur ce qu'ont fait nos grands-parents.
06:52 On va en reparler évidemment de cette situation de sécheresse lors de la foire de Beaucroissant. On vous sent tout de même optimiste, vous l'avez dit Jérôme Crozat, président de la FDSEA.
07:01 De Lisers, belle journée et belle foire à vous. Merci beaucoup.
07:03 Merci.