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Transcription
00:00 Nicolas Caron, le livre du jour que vous nous avez choisi est un premier roman
00:04 de Vincent Kivi aux éditions de l'Observatoire. Ça s'appelle "Ni pleurs ni pardons". Alors je
00:10 vous le dis, j'ai ouvert la première page et là je me suis dit "Oh non ! C'est la deuxième personne,
00:15 c'est tu !" Et alors ça c'est très compliqué, ça fonctionne rarement ce genre de dispositif et alors
00:21 là ça marche en fait du feu de Dieu. "Tu as 17 ans à Palma de Mallorque", c'est la première phrase et
00:26 on a l'impression que le narrateur nous parle et que nous sommes le héros et on comprend à la toute
00:31 fin justement qui s'adresse à nous. Donc ça se passe à Palma de Mallorque. Bravo et le héros a
00:36 17 ans et il s'ennuie ferme, il traînasse même, comment on peut traînasser à la perfection à
00:41 cet âge-là ? Oui mais lui un peu plus que les autres parce qu'il est français et il ne connaît
00:45 personne à Palma et surtout il n'articule pas un seul mot d'espagnol, "gracias", "peut-être",
00:50 "qué tal", c'est tout. Mais dans ces cas-là qu'est-ce qu'on fait ? Et bien réflexe grégaire
00:54 mais compréhensible, on cherche des compatriotes. Or il y a un bar avec plein de français justement,
00:59 le Granero, enfin le patron est suisse mais il tenait le Grand Café à Oran, on est dans les
01:05 années 60, j'ai pas précisé, j'ai pas précisé parce que l'auteur ne le fait pas non plus mais
01:09 on le comprend par de petits détails. "Una caña por favor" aussi ça marche bien. Il ne se fait pas
01:14 des copains de son âge ce jeune garçon ? Ça va venir copain, copine, soeur éventuellement, c'est
01:19 ce qu'il veut lui, il voudrait grandir comme un gamin normal et on va le voir grandir d'ailleurs
01:23 mais il n'est pas tout à fait libre de faire ce qu'il veut, il porte un héritage un peu lourd,
01:27 il est à Palma avec sa mère mais son père est un fugitif. Pareil, on comprend tout doucement ce
01:33 qu'a fait son père pour être traqué comme ça, il appartenait à l'organisation, je ne vous dis que
01:38 ça. Avec un grand O. Oui avec un grand O, organisation dont faisait plus ou moins partie
01:43 aussi le patron et certains clients du Granero. Il protège un peu notre héros qui lui protège
01:48 sa mère en train de sombrer dans une forme de mélancolie cloîtrée chez elle et il se débrouille
01:52 avec ce père figure iconique d'un mouvement qui est pas certain de trouver très moral. De l'autre
01:57 côté la police française l'incite à trahir son père et lui il voudrait juste qu'on le laisse
02:01 tranquille et profiter de la vie avec son copain Esteban mais on décide pas toujours de son destin.
02:06 Ça s'appelle "Ni pleurs ni pardons" signe Lillet. Premier roman de Vincent qui vit à l'observatoire
02:11 auteur à suivre donc. Merci beaucoup Nicolas Caro. Marie Gicquel, une expo alors parfaite
02:17 pour cette fin d'été alors que le boulot a repris mais qu'on a encore un peu de bronzage. Ça s'estompe
02:21 sur vous Nicolas G. Tout sur la carte postale c'est au musée de la poste à Paris exposition
02:27 baptisée "Nouvelle du paradis" avec les archives nationales et ça vous a beaucoup plus marie.
02:32 Arrivée à bon port, le temps n'est pas beau il fait un vent glacial, bisous de nous deux. Je suis
02:37 en vacances avec mes parents au port Jean Gironde, je m'amuse bien et suis très sage avec mes parents,
02:42 grosse bise. Temps très chaud au début mais pluvieux en revenant vers le nord, baisers pour
02:47 vous tous. La carte postale n'aura bientôt plus de secrets pour vous, on apprend plein de choses.
02:51 Dans cette exposition passionnante qui présente 1500 cartes postales dans une ambiance sympathique
02:57 portée par une scénographie ludique avec tous ces tourniquets arborant les cartes postales par
03:02 thème des femmes dénudées au lieu de pèlerinage. De ces débuts qui vantent un ailleurs exotique,
03:07 les pyramides d'Egypte ou le Mont-Fouji aux cartes postales plus récentes valorisant dans
03:13 les années 60 les centrales nucléaires ou les grands ensembles et parmi tous ces paysages
03:17 paradisiaques ou très bétonnés, une constante, le ciel, comme nous le confirment Valérie Perles
03:23 et Marie-Eve Bouillon, les deux commissaires. Le ciel bleu c'est le voyage par excellence,
03:28 le voyage réussi surtout en fait par excellence. La carte postale c'est avant tout une image du
03:33 rêve, c'est l'image désirable que le touriste aura envie d'acheter et donc les éditeurs vont
03:38 mettre tout les moyens pour que cette image soit la plus belle et la plus séduisante possible.
03:45 C'est une forme d'idéalisation du voyage et de l'expérience tout simplement.
03:48 Alors côté recto vous avez l'image, côté verso nos petites pensées envoyées ont évolué aussi,
03:54 la carte postale se développe avec l'apparition des congés payés et là on payait les mots,
03:59 il y avait des formules toutes faites en cinq mots qu'il fallait donc payer. Une exposition
04:03 militante aussi, les deux commissaires croient fermement en ce patrimoine de l'ordinaire,
04:09 en la valeur patrimoniale de la carte postale qui disparaît petit à petit.
04:13 - Bon vous en écrivez encore des cartes postales Nicolas, Anissa ?
04:23 - Quelques-unes, j'aime bien.
04:25 - J'aimerais bien.
04:25 - Comment ça j'aimerais bien ?
04:26 - Je reçois encore.
04:27 - Il faut en écrire surtout.
04:29 - Vous vous souvenez quand on écrivait vite facteur dépêche-toi l'amitié n'attend pas.
04:32 - Merci beaucoup Marie-Josée.
04:35 - C'est un peu la bourronnée.

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