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00:00 Nicolas Carreau, le livre du jour, c'est donc un Polar ce matin !
00:04 Mais oui, mais vous savez, à partir de vendredi, c'est qu'à du Polar à Lyon jusqu'à dimanche !
00:08 Le grand salon du roman "Policier", j'y suis déjà allé, c'est assez incroyable, c'est dans toute la ville.
00:13 Il y a des dizaines d'auteurs et les Polardeux, ce sont des gens sympas en général en plus.
00:17 Les Polardeux ?
00:18 Oui, ceux qui aiment les Polars et qui écrivent des Polars.
00:20 J'ignorais, je ne connaissais pas ce mot. On va retrouver l'auteur de ce livre que vous nous avez choisi.
00:25 Oui, Louise May qui vient de remporter le prix Landerneau du Polar pour "Petite salle" aux éditions du Masque.
00:31 Ça se passe dans le nord de la France. En 1969, le roman s'ouvre sur cette description.
00:36 "À perte de vue, la terre, brun, noir, grasse et humide sous sa croûte de gel gris."
00:42 Bonjour l'ambiance ! On zoom.
00:44 "Au milieu des champs de betterave, à côté du hangar de briques rouges, les pieds dans la boue, voici Catherine.
00:48 Elle est la plus pauvre de tous et ça, ça la rend très amère, c'est ce qu'elle est en train de se dire.
00:52 Elle fait les comptes, elle pense à untel ou untel et le constat est toujours le même, c'est bien elle la plus pauvre à chaque fois, aucun doute.
00:58 Plus pauvre, ça c'est sûr que Monsieur, avec un M majuscule, Monsieur c'est le baron local à la tête d'un domaine de 500 hectares, très très riche.
01:06 La femme de Monsieur, Madame, a décrété quand elle l'a vu que Catherine faisait sale.
01:10 Alors Catherine a écopé des tâches, cinq rates sur la ferme, le balai a apporté les épluchures aux bêtes, etc.
01:16 Monsieur il a tout lui, c'est pas dur, les betteraves, les cochons, l'argent, le pouvoir, il a même, et c'est sa plus grande richesse, une petite fille de 4 ans, Sylvie.
01:24 - Alors si c'est un polar, il doit bien y avoir un crime.
01:26 - Une disparition, celle de Sylvie justement, c'est Catherine qui était chargée de la surveiller.
01:31 Et puis dans la cour, elle a été déconcentrée, il y a un type qui lui a caché un peu la vue et elle a perdu de vue.
01:36 La petite Sylvie, plus de Sylvie, Monsieur est prévenu, on appelle les gendarmes bien sûr, et aussi les policiers qui viennent de Paris tout exprès.
01:43 Parce que bon, c'est Monsieur quand même, heureusement, si on veut, bientôt une lettre anonyme demande une rançon, 2 millions de nouveaux francs.
01:49 Sylvie veut revoir sa fille, et bien sûr à la fin on retourne tout, c'est un polar.
01:53 Alors pour les romans policiers, parfois il y a des romans d'atmosphère ou d'exploration sociale, parfois c'est l'intrigue qui prime.
02:01 Là vous avez les deux, dans un style affirmé, qui sonne juste.
02:04 - Petite salle, donc signée Louise May, May M-E-Y.
02:08 - Caroline Speller, une nouvelle fois un jeu indépendant, un jeu vidéo, attiré à votre attention, développé par un studio bordelais.
02:15 Et celui-ci a la particularité de nous plonger dans une aventure, disons tropicale.
02:19 - Oui, d'accord.
02:20 Alors ce jeu c'est Tchia, et aujourd'hui on voyage au cœur du Pacifique, en Nouvelle-Calédonie.
02:29 Ce choix n'est pas un hasard, puisque les confondateurs du studio AwaSeb voulaient transmettre leur amour pour leur terre natale.
02:36 Nous, on incarne Tchia, une petite fille kana qui vit paisiblement avec son père, jusqu'au jour où il se fait kidnapper par le tyran local.
02:43 C'est donc à nous de le retrouver et de le sauver.
02:45 Pour ça, il va falloir explorer tout un monde ouvert, inspiré par les paysages et le folklore de la Nouvelle-Calédonie.
02:51 - Alors est-ce que c'est pas une sorte de vitrine pour la Nouvelle-Calédonie, ce jeu Tchia ?
02:56 - Alors dans Tchia, le monde et l'histoire sont fictifs, donc ce n'est pas un guide touristique réaliste, mais plus une porte d'entrée pour découvrir toute une culture.
03:03 Et cette immersion passe par le langage.
03:06 - La palapa iai ne kodadine, Tchia la eden.
03:11 - Tout le jeu est comme on l'a entendu en djewu et en français, les langues principales de la Nouvelle-Calédonie.
03:16 La musique locale est aussi un élément fort.
03:18 Tchia a un ukulele que nous utilisons avec les personnages rencontrés durant notre périple.
03:23 - Si on ne veut pas, venez après moi.
03:26 Tous les gens se mangeaient les champs de chez nous à Waliwole.
03:30 - Mais cet instrument est aussi utile au combat, pour influencer la météo ou attirer les animaux,
03:36 car la mythologie néo-calédonienne est souvent tournée vers la faune et la flore.
03:41 Tchia a d'ailleurs le pouvoir de transférer son âme dans tous les objets et les animaux qui l'entourent.
03:46 Nous voilà en cras pour détruire des verrous, en dauphin pour explorer les lagons, ou en poule pour pondre des œufs explosifs.
03:53 - Alors on parle d'un petit jeu indépendant, donc sans le budget des blockbusters.
03:58 Pourtant, avec une équipe d'une dizaine de personnes,
04:01 Awaseb a réussi à insuffler toute l'âme et la culture de la Nouvelle-Calédonie dans un jeu familial à l'aspect cartoon.
04:07 Tchia est une vraie bulle de fraîcheur, une invitation à s'émerveiller comme un enfant, à retrouver sur PS4, PS5 et PC.
04:15 - Et ben voilà, un bon jeu, un bon bouquin.
04:21 - Avec le collier de fleurs autour du cou.
04:24 - C'est pas mal.
04:26 Merci beaucoup à tous les trois, merci pour toutes ces découvertes, à demain pour la suitable.