«La filature» d'Arnaud Sagnard et le film «The Fabelmans»
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00:00 - Nicolas Carreau, le livre du jour. Hier, vous nous emmeniez dans le métro parisien,
00:05 aujourd'hui on va prendre le bus.
00:06 - Oui, mais à Los Angeles, ça change un peu avec le roman d'Arnaud Sagnard chez Stock
00:11 Lille et Français. Ça s'appelle "La filature". C'est un certain Jonathan Harris qui prend
00:15 la parole au début du livre. Il est en train d'observer un type assis pas très loin de
00:20 lui dans un stade lors d'un match de présaison des Lakers. Et ça va assez mal pour l'équipe.
00:25 Lui, Jonathan, il travaille pour la Pacific All Risk Insurance, spécialisé dans les
00:30 entreprises. Son boulot, c'est de faire des analyses et des rapports pour savoir si oui
00:34 ou non sa compagnie d'assurance a intérêt à suivre telle ou telle entreprise.
00:37 - Mais là, c'est un homme qui l'observe, ce n'est pas une entreprise ni des chiffres.
00:41 - Effectivement, c'est étrange. Mais il nous le dit d'entrée, de cet homme dépendent
00:44 des dizaines de millions de dollars. Pourtant, ce n'est pas un milliardaire. Loin de là,
00:48 c'est un homme de 62 ans, du genre qu'on ne remarque pas. Pas de téléphone portable,
00:51 pas solitaire, limite marginale, qui conduit son bus à Los Angeles toute la journée.
00:56 C'est cette compagnie de bus qui intéresse en fait la société pour laquelle travaille
00:59 Jonathan Harris. Le contrat de la société qui assurait tous les chauffeurs de bus arrive
01:04 à échéance. Daniel Stein, c'est son nom, joue le rôle de cobaye. Jonathan va évaluer
01:08 l'opportunité de prendre le marché, d'assurer tous les employés de cette boîte à partir
01:13 de son cas. Et donc, on lit son rapport d'enquête, un entretien même avec son ex-femme, l'ex-femme
01:18 de Daniel Stein, des comptes rendus, ça fit la thune.
01:20 - Je ne savais pas que ça bossait comme ça les assureurs, c'est surprenant. On va donc
01:23 suivre discrètement Daniel Stein.
01:25 - Voilà, donc on se demande ce qu'on va découvrir, parce qu'on imagine bien que ce ne sera pas
01:29 juste le quotidien banal d'un chauffeur de bus. Une tension s'installe, allez, dès
01:33 la quatrième page. Le Daniel Stein est singulier, très discret, il parle tout seul, enfin dans
01:39 un enregistreur, comme dans "Assurance sur la mort" de Billy Wilder, c'est bourré de
01:43 références cinématographiques, on est bien à Los Angeles. Tout ça écrit dans un style
01:47 tendu, très court, 200 pages, très très intense.
01:51 - Voilà, et c'est un auteur français, vous l'avez dit, Arnaud Sagnard, la filature c'est
01:55 chez Stock. Place aux sorties cinéma de la semaine, Laurie Choleva, et on veut d'être
02:00 cette semaine évidemment le nouveau Steven Spielberg.
02:02 - Et on l'attendait avec impatience, "The Fable Man", c'est le film, plutôt la merveille
02:06 signée Steven Spielberg. C'est vraiment le film qu'on attendait de la part de Spielberg
02:11 dans ce biopic, il raconte sa propre enfance, ses nouveaux déménagements, ses nombreux
02:15 déménagements, sa relation parfois compliquée avec ses parents, qui sont joués d'ailleurs
02:18 à merveille par Michel Williams ou encore Paul Dano, mais aussi, et par-dessus tout,
02:23 il nous raconte sa passion pour le cinéma.
02:25 - Les films sont des rêves que l'on n'oublie jamais.
02:31 - Je suis perdu, je ne sais plus quoi faire.
02:33 - Fais ce que ton cœur t'ordonne. Quelle scène est-ce que tu as préférée ?
02:39 - Ça donne envie !
02:41 - Rien que ça, vous avez vu ? C'est un vrai petit bijou. Le scénario, la mise en scène,
02:46 tout est d'une sensibilité rare et même si les noms sont volontairement changés,
02:50 on est bien dans les souvenirs de Steven Spielberg, de sa toute première fois dans une salle
02:54 de cinéma, à son premier job à Hollywood, il se livre comme jamais, tout ça évidemment
02:58 caméra à la main. C'est son film le plus personnel, sans doute le plus beau aussi,
03:01 avec un ultime plan, vous verrez à la fin du film, qui résume à lui seul pourquoi
03:06 Steven Spielberg nous émerveille depuis si longtemps au cinéma. C'est vraiment génial,
03:09 le film a été récompensé aux Golden Globes en janvier et il est quand même grand favori
03:13 pour les Oscars le 12 mars prochain.
03:15 - Vous m'intriguez sur ce dernier plan, il y a un dinosaure et un extra-terrestre.
03:17 - On a envie de savoir ! Il y a une apparition d'E.T. mais c'est beaucoup plus subtil.
03:21 - Un coup de cœur également pour un documentaire narré par Jean Dujardin.
03:27 - Exactement, "Les gardiennes de la planète" c'est bien plus qu'un documentaire, c'est
03:30 vraiment une expérience aquatique à voir sur grand écran. Les baleines à priori, tout
03:34 le monde connaît, c'est le plus grand mammifère marin et finalement, on ne sait pas grand-chose
03:38 d'elle et là, à partir du sauvetage d'une baleine à bosse retrouvée échouée, le documentaire
03:42 propose une expérience immersive qui va de l'intérieur vous faire partager la vie de
03:47 ces gardiennes de la planète.
03:48 C'est nous, tous les êtres vivants qui liés les uns aux autres, autorégulons le système
03:54 Terre. Nous les baleines, sommes en charge de la respiration du monde. Nous sommes la
04:01 force et la fragilité, la bienveillance, l'espoir. Nous sommes les gardiennes de la planète.
04:10 - Elles sont tous assez passionnantes, enrichissantes. Allez-y, c'est les vacances avec vos enfants,
04:13 ça va beaucoup leur plaire.
04:14 - Des belles images, c'est vrai qu'effectivement j'en ai vu quelques-unes, c'est absolument
04:19 magnifique. Merci beaucoup Laurie Chollet-Vallée, baleine donc, et le dernier Steven Spielberg,
04:24 monstre sacré lui aussi. Merci à tous les trois.