Trafic de drogue / Pub Sephora / Syndicat de la magistrature à la Fête de l'Huma

  • l’année dernière
Mettez vous d'accord avec Lounes Adjroud, adjoint à la mairie de Chatillon et porte parole du PS, Erik Tegner, journaliste, Président-directeur de la rédaction de « Livre Noir », Jean Baptiste Moreau, ancien député, ancien agriculteur, consultant indépendant et Frédéric Fougerat, président de Tenkan Paris (agence de communication), cofondateur de l'agence Cogiteurs et auteur de "La com est un métier" (éditions Bréal/Studyrama)

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##METTEZ_VOUS_D_ACCORD
Transcript
00:00 - Sud Radio, le 10h midi, mettez-vous d'accord, Stéphanie Demuru.
00:06 - Mettez-vous d'accord en direction Sud Radio, ravi de vous retrouver avec nos invités aujourd'hui.
00:11 Lounès Hadjroud, adjoint à la mairie de Châtillon, porte-parole du PS.
00:15 Bonjour Lounès. - Bonjour.
00:16 - Éric Tegner, journaliste, président, directeur de la rédaction de Livre Noir.
00:21 - Bonjour. - Bonjour Éric.
00:22 Jean-Baptiste Moreau, ancien député, ancien agriculteur, consultant indépendant.
00:27 Bonjour Jean-Baptiste. - Bonjour.
00:28 - Et puis Frédéric Fougera, président de Tincan Paris, c'est une agence de communication,
00:33 cofondateur de l'agence Cogiteur et auteur de "La com est un métier" aux éditions Bréal Studi Rama.
00:40 Bonjour Frédéric. - Bonjour Stéphanie.
00:41 - Vous êtes en forme, ça va ? - Tout va bien, super en forme.
00:44 - Alors on commence avec vous Lounès, votre coup de cœur aujourd'hui,
00:49 c'est destiné aux vaccins contre le cancer.
00:52 - Exactement, parce qu'on a appris il y a quelques jours que le laboratoire Osimuno Thérapeutics
00:59 avait développé, en tout cas développé depuis un certain nombre d'années,
01:04 un vaccin contre le cancer du poumon,
01:08 et qui là est arrivé en phase 3 randomisée, avec des résultats assez probants,
01:15 assez prometteurs sur des malades dans des situations assez avancées de cancer,
01:20 avec parfois, même systématiquement, des chimiothérapies
01:25 qui ne trouvaient pas de résultats suffisamment satisfaisants,
01:29 et les premiers résultats de cette phase montrent que ça diminue de 41% le risque de décès
01:39 lorsque le patient est atteint de cette pathologie, et ça augmente la durée de vie ensuite.
01:47 - Donc c'est plutôt une excellente nouvelle, il faut s'en réjouir,
01:53 on sait que c'est un cancer qui a atteint beaucoup de gens sur la planète,
02:00 et il faut se réjouir aussi que ce soit un laboratoire français qui ait fait ce travail.
02:11 - Oui, le taux de cancer qui a doublé depuis 1990,
02:15 c'est vrai que c'était nos confrères du Parisien qui ont titré là-dessus,
02:18 c'est une excellente nouvelle Frédéric Fougera ?
02:21 - C'est une incroyable et formidable nouvelle,
02:24 parce que tout ce qui touche au cancer, on a rarement une vision positive sur le moyen ou le long terme,
02:32 et je voudrais profiter de cette excellente nouvelle pour saluer deux associations,
02:35 je suis un pré-coup de cœur, il y a une première association qui s'appelle Cancer@Work,
02:39 qui accompagne les entreprises sur la vie de leurs collaborateurs atteints d'un cancer,
02:45 et c'est très important de pouvoir en parler, parce que c'est parfois compliqué,
02:49 parfois de rester en poste, parce qu'il y a des gens qui préfèrent rester en poste,
02:54 et ça peut faire partie de leur thérapie pour avoir le moral, un meilleur physique,
02:58 pour affronter la maladie, et pour retourner au travail quand ça n'a pas été le cas,
03:02 et je voudrais aussi saluer tout le travail qui est fait par les bénévoles de la Ligue contre le cancer,
03:07 qui m'ont fait l'honneur de demander de les rejoindre dans leur commission de communication,
03:10 et ce genre de bonne nouvelle, ça ne fait pas moins de boulot pour eux, ça fait juste plus d'espoir,
03:16 et c'est incroyable et formidable, à commencer pour ceux qui souffrent d'un cancer évidemment.
03:20 - Oui, Jean-Baptiste Moreau.
03:21 - Non, c'est une excellente nouvelle, et d'autant plus que c'est un laboratoire français,
03:24 et on rappellera que c'est la technologie de la RN messager qui a permis de développer ce vaccin,
03:31 alors j'entends déjà les complotistes de tout poil qui vont nous expliquer sans doute,
03:35 pique-pendre sur cette technologie, mais c'est aussi la technologie qui a permis le vaccin contre le Covid,
03:40 je le rappelle, cette technologie de la RN messager, moi j'ai l'air près d'école la RN messager,
03:44 donc c'est pas très très récent non plus, c'est quelque chose sur lequel les chercheurs travaillent
03:49 depuis presque 50 ans la RN messager, et je suis ravi de voir qu'aujourd'hui,
03:53 grâce à cette technologie on va arriver à développer, alors pour moi c'est le cancer du poumon,
03:57 mais sans aucun doute sur d'autres types de cancers, un certain nombre de vaccins et de thérapeutiques,
04:04 donc voilà, bravo à ce laboratoire français, comme quoi les laboratoires français ne sont pas si à la traîne que ça,
04:10 ils se sont trouvés sur le Covid, effectivement, ils n'étaient pas trop sur cette pathologie-là,
04:16 mais on voit bien qu'ils sont sur d'autres, et qu'ils travaillent, et qu'on a des chercheurs de pointe dans notre pays.
04:20 - C'est vrai que ça lave quand même la front qu'on avait subi pendant la crise Covid,
04:25 où un des plus grands laboratoires au monde, qui est français, Sanofi, n'avait pas réussi justement à créer un vaccin.
04:32 Moi j'en profite aussi, après évidemment cette victoire, pour aussi mettre en avant le fait qu'il faut pour le coup développer
04:38 beaucoup plus l'accompagnement des accompagnants de ceux qui ont le cancer,
04:42 on en parle souvent, notamment des parents qui vont s'occuper de leurs propres parents,
04:46 ils peuvent avoir 50 ans, leurs parents ont 75 ans, ils peuvent avoir le cancer,
04:50 il y a beaucoup de mécanismes qui sont mis en place au niveau des entreprises,
04:53 il y a aussi beaucoup de choses à faire au niveau de la prise en compte des points,
04:57 notamment dans la retraite, la dernière réforme des retraites, ça avait été mis en avant, mais malheureusement pas appliquée,
05:02 et également pour les parents qui ont des enfants qui sont atteints par le cancer en bas âge.
05:06 Ça on en parle souvent pas du tout assez, parce que pour le coup c'est beaucoup plus compliqué à vivre,
05:13 au niveau de l'accompagnement, et ça peut être compliqué aussi pour le reste de la famille,
05:16 et ça je trouve que pour le coup il y a un vrai vide à ce niveau-là sur la question des accompagnants.
05:21 - Frédéric Fougera, on passe à votre coup de cœur pour une association, les Petits Princes.
05:26 - Oui, c'est ma journée de soutien aux associations.
05:30 Alors les Petits Princes, peut-être ne connaissez-vous pas encore cette association qui pourtant existe depuis 1987.
05:35 Petits Princes a vocation à réaliser les rêves d'enfants et ados atteints de maladies graves,
05:41 et quand je dis graves c'est très graves, et notamment évidemment le cancer.
05:45 L'association vient de réaliser plusieurs rêves dans le cadre de la Coupe du monde du rugby,
05:48 c'est pour ça qu'elle a une actualité, et ce qui me donne l'occasion d'en parler aujourd'hui,
05:52 et elle vient d'atteindre son 9000ème rêve.
05:55 Je ne sais pas si vous réalisez l'importance que cela peut représenter,
05:59 le travail, les heures de travail que tout ceci peut représenter.
06:03 Les 100 bénévoles de l'association font plus que du bien aux enfants,
06:06 parce que les rêves apportent une énergie pour affronter la maladie, pour se battre contre la maladie.
06:12 Quand la fondatrice a créé cette association, on la regardait un peu bizarrement,
06:15 aujourd'hui ça fait partie du parcours thérapeutique,
06:18 que d'apporter du moral en plus des soins.
06:21 Les membres du camp médical assurent que la réalisation des rêves
06:25 aide ces enfants à se sentir mieux, émotionnellement, et parfois souvent aussi physiquement.
06:30 A noter que Petit Prince est la seule association en France à réaliser plusieurs rêves pour le même enfant malade,
06:35 c'est-à-dire qu'ils ne viennent pas une fois et puis après ils disparaissent,
06:38 non, ils continuent de l'accompagner si son état de santé le permet,
06:41 tout ceci est très encadré par des médecins,
06:43 et les médecins des enfants, et les médecins de l'association,
06:46 et en fonction de l'évolution de la pathologie et de ses traitements,
06:48 donc c'est un accompagnement sur le long terme.
06:51 Les bénévoles sont en contact régulier avec les enfants,
06:53 mais aussi avec les familles, parce qu'il faut accompagner les familles et les aidants,
06:57 et avec le personnel médical pour assurer le soutien dans la durée.
07:00 Voilà un coup de cœur pour Petit Prince,
07:02 évidemment pour ceux qui y travaillent,
07:04 et notamment la centaine de bénévoles sans lesquels rien ne serait possible.
07:07 Plus que jamais, le rôle des associations, vous venez de les souligner,
07:11 est majeur alors que les hôpitaux en France sont vraiment en souffrance,
07:15 Nounessa Diouf ?
07:16 Je vous confirme, les associations font partie du cœur battant de notre pays,
07:23 on était là les premiers deuxièmes week-ends de septembre,
07:27 c'est traditionnellement dans nos communes les week-ends de forum des associations,
07:32 et on voit à quel point dans nos villes,
07:34 et en plus j'ai le bonheur d'être adjoint notamment à la vie associative,
07:38 on voit à quel point sur les questions de solidarité,
07:41 sur les questions même des aidants,
07:44 sur le sport, sur tout un tas de thématiques,
07:48 elles font vivre notre quotidien,
07:51 et en fait on est toutes et tous en contact avec elles,
07:53 et c'est pour ça que se pose une vraie question,
07:55 la question du bénévolat qui est en crise aujourd'hui,
07:59 c'est la première question que vous posent les associations,
08:02 aidez-nous à trouver des bénévoles,
08:05 comment on fait pour accompagner le bénévolat,
08:08 et le créditer dans la vie d'une personne,
08:12 que ce soit au niveau de la retraite,
08:13 que ce soit au niveau de plein de choses qu'il faut travailler,
08:17 et sur lesquelles on est à mon sens assez en retard dans notre pays ?
08:21 - Eric Teigneur ?
08:22 - D'ailleurs je ne vais pas avancer la polémique,
08:24 mais en tout cas pour aider le bénévolat,
08:26 c'est certainement pas en faisant ce qu'a fait France 2 et Complément d'Enquête,
08:29 face justement aux bénévoles du Puy du Fou,
08:31 un système qui permet justement de mobiliser des bénévoles,
08:34 de les valoriser,
08:35 et derrière ils se font casser.
08:37 Je dirais que sur les associations,
08:39 paradoxalement c'est scandaleux,
08:41 je dirais que les associations aient autant de place,
08:43 pourquoi ?
08:44 Parce qu'ils ont cette place parce que l'État ne l'a plus,
08:47 alors qu'on a un niveau de dépense publique
08:49 qui aujourd'hui est complètement faramineux,
08:51 mais pour autant effectivement,
08:52 c'est un fait, c'est ce qui arrive aujourd'hui,
08:54 et là-dessus je voudrais mettre en avant
08:55 une disposition que veulent pousser par exemple
08:57 des députés et des sénateurs des Républicains,
08:59 qui disent qu'il faut absolument que les députés,
09:01 et à nouveau ce qu'on appelait à l'époque la réserve parlementaire,
09:04 qui permettait justement au niveau de leur circonscription,
09:07 de pouvoir aider des associations,
09:09 parce qu'aujourd'hui c'est un fait,
09:10 ces associations-là,
09:11 elles doivent être aidées,
09:12 et elles doivent aussi démultiplier
09:14 leurs moyens de source de subvention,
09:17 de source de financement,
09:18 pour pouvoir permettre justement une indépendance totale,
09:22 et je pense que ça c'est une des mesures
09:23 qui est intéressante aussi pour aider toutes ces associations,
09:26 et qu'elles ne soient pas uniquement aussi figées
09:28 et tenues par les collectivités territoriales.
09:31 - Jean-Baptiste Moreau rapidement...
09:32 - Oui, mais rapidement, on s'habitait effectivement
09:34 de ces associations qui bossent dans le secteur médical,
09:37 il y a les clowns à l'hôpital aussi,
09:38 il y a un certain nombre d'autres associations comme ça qui travaillent,
09:40 et c'est souhaitable après sur ce que vient de me dire Éric Tenaire,
09:43 il y a quand même la réserve parlementaire,
09:46 puisque j'en faisais partie,
09:47 a été basculée sur le fonds de la vie associative
09:49 qui est décidé en préfecture,
09:50 il y a aujourd'hui des subventions supplémentaires
09:53 qui sont tombées grâce à ce fonds de financement
09:55 de la vie associative,
09:56 bon alors c'est pas forcément simple,
09:58 mais c'est plus objectif,
09:59 parce que je veux bien qu'il y ait la nostalgie
10:01 de la réserve parlementaire,
10:02 mais c'était plus du clientélisme destiné à Rosé, copain et copine,
10:05 et c'était pas toujours les associations
10:07 les plus vertueuses et les plus utiles
10:08 qui recevaient ces subventions,
10:09 donc voilà, je mettrais un bémol là-dessus,
10:12 mais effectivement la vie associative,
10:13 moi je viens d'un territoire
10:14 où il y a le plus grand nombre d'associations par habitant,
10:16 et c'est essentiel dans la vie,
10:17 non seulement à l'hôpital,
10:19 mais dans la vie des territoires ruraux comme le mien,
10:22 les associations jouent un rôle absolument fondamental,
10:24 et bénévolat, effectivement,
10:25 il y a des choses à valoriser au niveau du bénévolat.
10:27 - On va revenir avec vos coups de cœur,
10:29 vos coups de gueule dans quelques instants,
10:30 et puis aussi avec le point sur l'actualité,
10:32 restez avec nous sur Sud Radio.
10:34 - Mettez-vous d'accord,
10:43 soyez les bienvenus,
10:44 merci de nous rejoindre avec nos invités aujourd'hui,
10:46 Lounès Hadjroud, adjoint à la mairie de Châtillon,
10:49 porte-parole d'UPS, érite Tegner,
10:51 journaliste, président-directeur de la rédaction du Livre Noir,
10:54 Jean-Baptiste Moreau,
10:56 ancien député, ancien agriculteur,
10:57 consultant indépendant,
10:58 et puis Frédéric Fougera, président de TENCENT Paris,
11:02 cofondateur de l'agence Cogiteur et auteur de La Com'
11:04 est un métier.
11:06 On va passer à votre coup de cœur, érite Tegner,
11:08 coup de cœur pour Thomas Piketty aujourd'hui,
11:11 on ne vous attendait pas là, forcément,
11:12 qui met en avant que le vote RN n'est pas un vote anti-immigrés,
11:16 mais d'abord un vote socio-économique.
11:19 - Oui, c'est très intéressant,
11:20 parce qu'en ce moment il est en tournée pour son livre,
11:22 justement, il essaye de bousculer la gauche,
11:24 et il critique justement ses responsables de gauche,
11:27 je ne sais pas si vous en faites partie,
11:29 qui, justement, sont obnubulés par le fait
11:32 que l'électorat RN serait mobilisé uniquement
11:34 par la question de l'immigration.
11:36 Il utilise d'ailleurs ce terme, Thomas Piketty,
11:38 il dit "le Rassemblement National,
11:40 ce n'est pas un vote contre les immigrés",
11:41 c'est-à-dire qu'il va encore plus loin,
11:43 et il explique que dans le fond,
11:44 c'est un problème de déclassement économique,
11:46 c'est-à-dire qu'il y a une conscientisation
11:48 depuis 2012-2017 par le Rassemblement National,
11:51 qu'il y a aujourd'hui une désindustrialisation
11:53 qui a massivement touché la population,
11:55 les classes populaires mais pas seulement,
11:56 les classes moyennes aussi,
11:57 qui ont vraiment réduit leur train de vie,
12:00 et donc que le Rassemblement National,
12:02 c'est d'abord ce vote.
12:02 Ce qui est intéressant,
12:03 c'est que ça permet aussi de rappeler à la gauche,
12:06 qui passe son temps aujourd'hui à expliquer
12:09 qu'il faut défendre les travailleurs,
12:12 les ouvriers, etc.,
12:12 que ce peuple ouvrier les a quittés depuis bien longtemps,
12:16 et ça me renvoie finalement à cette une de libération,
12:19 on le voit finalement dès,
12:21 permettez-moi l'expression, des Blancs,
12:24 parce qu'ils parlent de diversité,
12:25 mais on le voit, la une de libération,
12:27 il n'y a pas beaucoup de diversité dans leur parti politique,
12:29 et qui appellent uniquement aujourd'hui
12:31 à la légalisation des sans-papiers
12:33 sur les métiers en zone tendue.
12:34 C'est cela finalement aujourd'hui la gauche,
12:36 ils ont abandonné les ouvriers,
12:38 ils sont aujourd'hui les principaux défenseurs
12:42 de ce que George Marchais à l'époque condamnait,
12:44 ils sont les défenseurs de main,
12:46 typiquement que les ouvriers soient en concurrence
12:48 de plus en plus importante,
12:50 avec une immigration massive sur des métiers plus tendus,
12:53 alors qu'il y a encore un chômage qui est important,
12:56 donc au moins Thomas Piketty là-dessus
12:58 a une analyse salutaire, et c'est tant mieux.
13:00 - L'ONU s'ajoute, alors la gauche,
13:02 vous avez abandonné le vote ouvrier,
13:04 les classes populaires.
13:05 - C'est le vote qui les a abandonnés.
13:07 - Pour vous rassurer, puisque vous cherchez de la diversité,
13:11 vous avez en face de vous, porte-parole du Parti Socialiste,
13:13 petit-fils lui-même d'ouvrier immigré,
13:16 venu dès son jeune âge depuis sa cabillie profonde
13:20 pour pallier le manque de main-d'œuvre
13:22 après la seconde guerre mondiale.
13:24 Donc voilà, j'espère que vous êtes maintenant rassuré.
13:28 Pour ce qui est de la... effectivement,
13:30 on est suffisamment lucide pour être conscient
13:34 du fait qu'une grande partie de l'électorat ouvrier,
13:37 des classes populaires, ont abandonné,
13:40 je dirais pas toute la gauche,
13:42 mais en tout cas pour le parti qui me concerne,
13:44 le Parti Socialiste, et c'est pour ça d'ailleurs
13:46 qu'une des grandes conventions,
13:48 qui a rythmé d'ailleurs nos universités d'été,
13:50 et qui est pour nous notre début d'année "scolaire",
13:54 c'est la question de la reconquête des classes populaires.
13:58 Et nous avons notamment Philippe Brun, député de l'Eure,
14:02 et Sarah-Kérish Bernard,
14:04 qui est conseillère régionale des Hauts-de-France,
14:06 qui justement font un travail énorme,
14:08 et sillonnent la France en ce moment,
14:10 pour retravailler avec les associations,
14:14 avec les élus locaux, avec les collectifs,
14:16 pour justement retrouver un discours,
14:18 retrouver des propositions,
14:20 un positionnement politique,
14:22 qui est celui qu'attendent nos compatriotes
14:26 issus des classes populaires et des classes moyennes.
14:28 - Il y a du pain sur la planche quand même.
14:30 - Et par ailleurs, juste pour répondre,
14:32 nous, à aucun moment, nous avons pensé
14:36 que l'électorat RN, Front National,
14:40 était un électorat exclusivement anti-immigrés.
14:42 Vous savez, on sait lire aussi des sondages d'opinion,
14:44 on sait lire aussi les études,
14:46 et on sait très bien que c'est notamment
14:48 ce sentiment de déclassement
14:50 qui fait glisser une partie de l'électorat
14:52 vers le RN.
14:54 - Mais c'est vrai que souvent, les attaques
14:56 envers le RN, c'est d'utiliser ce sentiment
14:58 de déclassement pour in finer systématiquement.
15:02 Et à chaque fois, même quand je suis dans ce studio,
15:06 arriver sur la question de l'immigration
15:08 comme unique problème de ces classes populaires...
15:12 - Jean-Baptiste Moreau, vous l'y réagirez ?
15:14 - Oui, et j'ai été très intéressé
15:16 par les interventions de Thomas Piketty,
15:18 parce que moi, j'en viens de la gauche,
15:20 je n'ai jamais été encarté au PS,
15:22 mais j'ai fait des campagnes régionales, départementales
15:24 et locales avec eux.
15:26 Donc je pense être assez bien placé.
15:28 Il y avait une tribune récemment de Rémi Branco
15:30 qui était très intéressante, qui est conseiller général du Lot,
15:32 qui a auparavant été un collaborateur, Stéphane Le Foll,
15:34 que je connais bien, au ministère de l'Agriculture.
15:36 - L'ancien ministre de l'Agriculture.
15:38 - Oui, et Rémi était un de ses collaborateurs au cabinet.
15:40 Et qui disait, non seulement les classes populaires,
15:42 mais aussi la ruralité.
15:44 La ruralité, je veux dire,
15:46 se sent totalement abandonnée.
15:48 Le vote RN dans la ruralité n'est effectivement pas contre l'immigration,
15:50 parce qu'il y en a assez peu, globalement,
15:52 dans des territoires comme le mien, c'est pas une problématique cruciale.
15:54 Alors il y a un imaginaire autour quand même
15:56 qui mobilise un peu le vote,
15:58 mais c'est ce sentiment
16:00 d'abandon et de déclassement,
16:02 et c'est renforcé tous les jours.
16:04 Aujourd'hui, j'en suis désolé,
16:06 mais la gauche républicaine,
16:08 on ne l'entend pas, ou quand on l'entend,
16:10 il y a une référence sur la stigmatisation et les caricatures.
16:12 On l'a vu récemment avec la cérémonie d'ouverture
16:14 de la Coupe du Monde de rugby,
16:16 où il renvoie la vision de la France qui a été développée par Jean Dujardin.
16:18 Alors, on peut trouver bon ou pas bon le truc,
16:20 moi j'ai plutôt aimé, je trouvais ça plutôt sympa.
16:22 Ça représentait bien la France du rugby,
16:24 des 3ème mi-temps et des bagarres générales
16:26 sur le pré,
16:28 au fin fond de la Corrèze,
16:30 ou au fin fond de la Dordogne, comme je les ai connues.
16:32 Mais au-delà de ça,
16:34 de renvoyer cette vision de la France là,
16:36 au pétainisme, à l'extrême droite,
16:38 en défendant la cérémonie,
16:40 je me suis fait accuser d'être d'extrême droite, d'être pétainiste,
16:42 - Maintenant, c'est souvent accusé d'être d'extrême droite.
16:44 - La gauche ne reviendra jamais au pouvoir,
16:46 la républicaine ne reviendra jamais au pouvoir,
16:48 en renvoyant cette vision.
16:50 Cette vision de la France existe,
16:52 je ne dis pas que c'est la seule France,
16:54 il y a aussi d'autres choses, évidemment la France est multiple,
16:56 elle est complexe, mais cette espèce de
16:58 déconnexion d'une certaine
17:00 caste médiatico-politique,
17:02 plutôt classée à gauche,
17:04 me désespère au plus haut point,
17:06 je pense que la gauche a des idéaux d'humanisme et autres
17:08 à transmettre, sauf qu'aujourd'hui,
17:10 elle est devenue inaudible par une bonne partie de la population
17:12 qui se sent uniquement stigmatisé,
17:14 pointé du doigt, et méprisé
17:16 par une partie de cette caste politique.
17:18 - A l'échelon local, c'est pas forcément...
17:20 - Non, non, non, je sais pas, allez-y.
17:22 - A l'échelon local, c'est pas vrai ce que vous dites.
17:24 A l'échelon local, les partis de gauche sont extrêmement présents.
17:26 - Ah mais je n'ai pas dit à l'échelon local, c'est le Nouveau National.
17:28 - Moi je viens ici, je représente le parti socialiste,
17:30 on fait partie, on est sûrement le deuxième
17:32 parti politique le plus représenté
17:34 à l'échelon local, notamment dans les zones rurales.
17:36 Un certain nombre de départements
17:38 sont présidés extrêmement ruraux,
17:40 voire uniquement ruraux,
17:42 sont présidés par des présidents
17:44 socialistes, avec des majorités socialistes.
17:46 - Beaucoup perdu de pied, hein.
17:48 - Je veux dire, on a beaucoup de régions
17:50 aussi avec beaucoup de ruralité
17:52 présidée par
17:54 des socialistes,
17:56 beaucoup de villes, beaucoup de villages,
17:58 et d'intercommunalités qui sont...
18:00 - Mais nous laisse un jour, ça veut dire que ce milieu
18:02 médiatique de gauche que vient
18:04 de décrire Jean-Baptiste Moreau, vous fait
18:06 du mal en fait ? Non mais il vous fait du mal à vous,
18:08 la gauche, tout simplement. - Peut-être, mais ça peut pas
18:10 être un jugement à l'emporte-pièce.
18:12 Je veux dire,
18:14 la vision, la politique nationale ne peut pas
18:16 résumer toute la vie politique.
18:18 Une grande partie de la vie politique, elle se passe aussi
18:20 sur le terrain, localement. - Mais c'est la vitrine.
18:22 - Je suis d'accord, mais au niveau des instances
18:24 nationales, ces élus locaux ne sont plus
18:26 représentés. Les élus nationaux sont
18:28 souvent des apparatifs. - Écoutez, je vous invite
18:30 à regarder les instances aujourd'hui
18:32 du Parti Socialiste. - Oui, bien justement. - Elle est
18:34 principalement, exclusivement composée
18:36 d'élus locaux.
18:38 La vice-présid... la vice...
18:40 la vice-première secrétaire
18:42 du Parti Socialiste
18:44 et maire de Nantes,
18:46 le secrétaire général du Parti Socialiste
18:48 et maire de Saint-Vallier, dans la Drôme.
18:50 Voilà, donc je vous invite
18:52 à regarder un peu
18:54 les choses, et à ne pas vivre... - Et la maire socialiste
18:56 de Paris a fait moins de 5% dans leurs élections présidentielles.
18:58 - Des choses qui existaient avant,
19:00 mais aujourd'hui, je crois que la direction
19:02 du Parti Socialiste que je représente
19:04 est tout de même beaucoup plus représentative
19:06 que beaucoup de partis politiques, dont ceux
19:08 de la majorité. - Frédéric Fougera, qu'est-ce que vous en pensez ?
19:10 - Sous un angle de communication politique,
19:12 j'ai le sentiment qu'il y a quand même un écart abyssal
19:14 entre le discours sur l'immigration
19:16 de la droite, que je veux dire radicale, pour ne pas utiliser
19:18 le terme extrême, et les réelles préoccupations
19:20 de leur propre électorat.
19:22 Le Rassemblement National,
19:24 il a un discours simple, quotidien,
19:26 proche des préoccupations
19:28 immédiates. Donc ça, ça parle
19:30 à cet électorat, qui souvent vient
19:32 de la gauche, parce que c'est ce qu'ils vivent tous les jours,
19:34 ils ne sont pas dans une projection
19:36 lointaine ou philosophique, quand d'autres
19:38 ont des discours beaucoup plus élitistes,
19:40 beaucoup plus incompréhensibles, ce qui
19:42 explique probablement cette perte
19:44 ou ce transfert d'électeurs, mais qui n'est pas
19:46 forcément lié sur la question de l'immigration,
19:48 qui en revanche, est la bonne
19:50 thématique pour faire du bruit politique,
19:52 pour faire de la communication politique, et pour faire du bruit
19:54 médiatique. Donc il y a comme une entente pour
19:56 parler de ce sujet, qui est un sujet, ça ne veut pas dire qu'il n'y a
19:58 pas de sujet, mais c'est peut-être certainement,
20:00 je ne pense pas que ce soit le sujet,
20:02 ou la préoccupation principale
20:04 des électeurs du Rassemblement National,
20:06 mais la combinaison
20:08 fait un algorithme qui fonctionne.
20:10 - J'ai quand même à préciser, quand on regarde les sondages,
20:12 au sein du Rassemblement
20:14 National, la lutte contre l'immigration,
20:16 c'est 85%, là-dessus
20:18 il n'y a pas de sujet. Donc il ne faut pas
20:20 non plus faire dire à quelqu'un comme Thomas Piketty
20:22 ou à moi tout à l'heure,
20:24 qu'en fait, ce qu'on est en train de dire, c'est que dans le fond,
20:26 ce vote contestataire, où à l'époque, on se disait
20:28 que ça voulait dire qu'il fallait arrêter
20:30 l'immigration, ce n'est plus ça, et donc
20:32 il faut faire comme ce que suggèrent justement vos amis du
20:34 Parti Socialiste, ça veut dire légaliser
20:36 tous les sans-papiers aujourd'hui. La vérité,
20:38 c'est que ça reste dans les préoccupations... - Non, pas tous les sans-papiers,
20:40 les travailleurs clandestins qui travaillent.
20:42 - Oui, mais derrière, c'est...
20:44 c'est un appel d'air, et derrière
20:46 aussi, aujourd'hui, la première
20:48 source d'arrivée d'immigration,
20:50 elle vient d'une Bangladesh, on n'en parle pas
20:52 beaucoup, et les Bengladais, vous allez voir
20:54 dans les restaurants parisiens, etc.,
20:56 ils travaillent énormément justement dans ces restaurants.
20:58 Donc, en fait, ce qui est intéressant, c'est que vous allez
21:00 critiquer ce que je viens de dire, après vous allez utiliser
21:02 mon argument pour justement légitimer
21:04 ce que vous essayez de pousser. Oui, dans les faits,
21:06 aujourd'hui, les Bengladais, qui sont les premiers arrivés... - Aidement de restaurateurs,
21:08 si ils ont pensé. - Ils travaillent, etc. Donc ça veut dire
21:10 que oui, en fait, on légaliserait beaucoup
21:12 de sans-papiers, qui aujourd'hui, justement, pourraient dire
21:14 qu'ils travaillent, ça ne veut pas dire que la majorité
21:16 des sans-papiers, aujourd'hui, travaillent. Je crois qu'on a énormément
21:18 même d'immigrés qui sont à 35%
21:20 de chômage. Ça n'empêche pas que derrière,
21:22 il y aura un appel d'air, qui sera
21:24 extrêmement important, et ça sera un message
21:26 aussi qui serait catastrophique. À l'heure où au niveau
21:28 européen, il y a quand même une fermeture
21:30 globale des politiques migratoires, on le voit
21:32 dans les pays du Nord, qui justement ont su, un peu
21:34 comme le Rassemblement National, expliquer
21:36 que pour sauver l'État-providence, il fallait
21:38 arrêter justement l'immigration,
21:40 alors que, vous savez, les pays scandinaves, moi j'en
21:42 viens, ils sont vraiment attachés à une fibre sociale, ils étaient
21:44 plutôt dans une logique d'ouverture au début des années 2000,
21:46 et donc si les pays européens font ça,
21:48 de facto, demain, le pays le plus
21:50 attractif en Europe, ça sera
21:52 la France. Et donc, envoyer
21:54 ce message, je ne suis pas certain, justement,
21:56 que ce soit un bon signe, et ça va continuer
21:58 à provoquer des arrivées massives
22:00 de migrants en provenance d'Afrique, et
22:02 faire subir justement les drames, qu'on
22:04 cesse de voir aujourd'hui dans la Méditerranée,
22:06 donc là-dessus, je ne comprends pas à quel moment
22:08 le parti socialiste, continue à aller
22:10 sur cette logique, va se mobiliser en
22:12 ligne de libération, avec une partie de la majorité
22:14 présentielle, sur ce thème,
22:16 sans prendre en compte que, déjà, Hidalgo,
22:18 lorsqu'en 2015, elle avait fait un appel, un peu
22:20 comme Angela Merkel en Allemagne,
22:22 aux migrants, justement, de venir
22:24 en France, et que ça avait provoqué tout ce qu'ils provoquent
22:26 aujourd'hui, c'est-à-dire, porte de la chapelle,
22:28 toutes les tentes, etc., leur dire de venir, alors
22:30 qu'on ne pouvait pas les accueillir, moi je trouve ça
22:32 absolument dramatique,
22:34 et je trouve que, pour le coup, les élus locaux
22:36 normalement, aujourd'hui, sont les premiers confrontés à l'immigration,
22:38 et vous devriez justement
22:40 compter en France, si vous pensez qu'il y a une déconnexion
22:42 entre la base et l'élite du parti socialiste.
22:44 - On va juste rappeler que le Bangladesh,
22:46 c'est pas en Afrique, c'est en Asie, et j'aimerais pas qu'on
22:48 ferme trop de restaurants, parce qu'en l'occurrence,
22:50 ils cuisinent très bien. - J'ai absolument pas dit que c'était
22:52 en Afrique, j'ai parlé
22:54 des Africains, j'ai pas parlé, bah j'ai parlé d'immigration,
22:56 en fait, tout en parlant des Bangladais, mais à aucun moment donné,
22:58 j'ai dit ça. - Mettez-vous d'accord, on revient
23:00 dans quelques instants, avec nos invités.
23:02 - Sud Radio, le 10h
23:04 midi, mettez-vous d'accord,
23:06 Stéphanie Demerue. - Mettez-vous d'accord,
23:08 Lounès Adjouroud, adjoint à la
23:10 mairie de Châtillon, porte-parole du PS
23:12 Éric Tegner, journaliste, président, directeur
23:14 de la rédaction du Livre Noir, Jean-Baptiste
23:16 Moreau, ancien député, ancien agriculteur,
23:18 consultant indépendant, et puis Frédéric
23:20 Fougera, président d'une agence de communication
23:22 de Tincan Paris et cofondateur de l'agence
23:24 Cogiteur et auteur de "La com est un métier",
23:26 débat nourri, même
23:28 pendant les pubs sur
23:30 ce plateau, n'est-ce pas, dans ce studio.
23:32 Jean-Baptiste Moreau,
23:34 on va passer à vous avec votre coup de gueule,
23:36 vous, sur le cannabis, le fait de vouloir
23:38 responsabiliser
23:40 les consommateurs, et vous dites
23:42 c'est perdu d'avance. - Non mais ça marche
23:44 pas, ça n'a jamais marché, ça ne marchera jamais,
23:46 enfin je veux dire, aujourd'hui sur les paquets de tabac, vous avez des
23:48 photos immondes de cancéreux des poumons,
23:50 j'ai pas vu que ça avait fait chuter beaucoup
23:52 la consommation de tabac en France,
23:54 je veux dire, c'est de l'incantation
23:56 et des veux pieux, moi j'ai fait un rapport
23:58 parlementaire, du temps où je l'étais, avec
24:00 Robin Reda qui était président de la commission,
24:02 avec Ludovic Mendes et
24:04 Caroline Janvier, on avait
24:06 travaillé, on a auditionné plus de
24:08 150 personnes, je veux dire, la culpabilisation
24:10 du consommateur, ça ne
24:12 marche pas, ça ne marchera pas, quand vous avez un million
24:14 de français qui avouent quotidiennement fumer un joint,
24:16 je veux dire, c'est
24:18 d'acter sa propre impuissance,
24:20 d'aller là-dessus, je veux dire, aujourd'hui,
24:22 si on veut lutter efficacement, et il faut
24:24 lutter plus efficacement contre le trafic,
24:26 il faut lutter plus efficacement contre l'inconsommation,
24:28 il faut une vraie prévention sur
24:30 la consommation, notamment de cannabis chez les
24:32 jeunes, qui est un vrai fléau, aujourd'hui,
24:34 mais qui est aujourd'hui un vrai fléau, alors que c'est
24:36 soi-disant interdit, mais c'est de l'hypocrisie
24:38 pure, aujourd'hui, les
24:40 quartiers sont tenus au niveau de l'ordre
24:42 public, par un certain nombre de réseaux,
24:44 et effectivement, il faut saluer
24:46 le boulot des forces de l'ordre et de la
24:48 police et de la gendarmerie sur
24:50 la lutte contre les trafics, effectivement, ils font beaucoup
24:52 de boulot aujourd'hui, sauf que ce que
24:54 nous ont dit un certain nombre de gens, notamment des brigades
24:56 d'estupes, et de commissaires des brigades
24:58 d'estupes, c'est que, ben, ils
25:00 détruisent un réseau,
25:02 effectivement, ils arrivent, voilà, ils bossent
25:04 pendant trois ans pour arriver à démanteler un réseau
25:06 de bout en bout, le lendemain,
25:08 il y en a deux qui se font la guerre pour prendre la place de celui qu'ils ont
25:10 démantelé, et c'est là qu'on a les règlements
25:12 de comptes, c'est là qu'on a les meurtres, c'est là qu'on a
25:14 cette pauvre femme de 24 ans à Marseille
25:16 qui s'est fait tuer
25:18 au cours d'un règlement de compte,
25:20 a priori, entre groupes, dans son appartement,
25:22 pour reprendre la possession
25:24 d'un point de deal, et six mois
25:26 après, ça y est, le réseau le plus puissant
25:28 a repris la main, et c'est reparti
25:30 comme en 40, comme on dit, et c'est reparti
25:32 "thing as usual"
25:34 quoi, donc, on a aujourd'hui
25:36 une... enfin, cette méthode
25:38 n'a jamais marché nulle part dans le monde,
25:40 n'a jamais marché, la méthode toute répressive
25:42 sur une consommation aussi massive d'un produit,
25:44 on l'a vu dans les années 30
25:46 avec la prohibition, ça ne
25:48 marche pas, ça ne fonctionne pas. - On rappelle que c'est Gérald Darmanin
25:50 ce matin qui a ciblé les consommateurs
25:52 qui sont, selon lui, un peu
25:54 responsables des règlements de compte. - J'étais en profond désaccord quand j'étais porte-parole
25:56 d'En Marche, je suis toujours en profond désaccord
25:58 avec lui sur cette thématique, il faut changer
26:00 de logiciel, il faut légaliser
26:02 mais la légalisation ne veut pas dire autoriser tout
26:04 et n'importe quoi, que l'Etat se retire
26:06 et qu'on laisse tout le monde consommer de la drogue comme il veut.
26:08 - Il y a d'autres actions quand même, c'était au cours d'une interview
26:10 mais c'est vrai qu'il estime que la cocaïne
26:12 s'est débridée en France, et même
26:14 de manière festive, et il comptait
26:16 faire le lien. - Mais c'est pas le gros
26:18 du volume aujourd'hui de la consommation de drogue,
26:20 c'est quand même le cannabis et c'est le gros du volume des trafiquants
26:22 et de fait, la prohibition ne fait
26:24 que stimuler le trafic, comme ça l'a fait
26:26 aux Etats-Unis avec Al Capone et compagnie
26:28 sur l'alcool, ça ne fait que
26:30 stimuler les trafics, stimuler les
26:32 marchés parallèles. Il faut
26:34 légaliser, il faut encadrer, il faut que l'Etat joue son rôle
26:36 de régulateur sur les prix,
26:38 sur les qualités, parce qu'en plus, il se trouve
26:40 tout et n'importe quoi aujourd'hui, et
26:42 effectivement, les dealers,
26:44 ils vendent d'abord du cannabis, c'est le produit
26:46 d'appel, comme si on parle
26:48 de société de consommation, ça fait venir les gens
26:50 vers eux, et après ils essayent de leur fourguer de la cocaïne,
26:52 du crack, des enfêtes, parce que c'est plus
26:54 rémunérateur, parce que c'est plus addictif et que ça permet
26:56 aux gens de revenir. - Frédéric Fruvrat,
26:58 qu'est-ce que vous en pensez ? - Je suis malheureusement du camp
27:00 des pessimistes, avec le sentiment qu'on
27:02 ne s'en sortira jamais, parce qu'on est
27:04 dans une forme d'hypocrisie, ou en tout cas
27:06 c'est notre culture. En fait, on a
27:08 que deux choix dans cette situation, soit on interdit,
27:10 mais on interdit, c'est-à-dire que c'est
27:12 sanctionné, c'est zéro
27:14 arrangement,
27:16 et si on interdit réellement, c'est-à-dire qu'il va y avoir des dégâts,
27:18 peut-être y avoir des morts, il va y avoir
27:20 du ménage à faire, et ça, est-ce qu'il y a un politique
27:22 qui est capable de prendre cette responsabilité ?
27:24 J'en doute. Soit on légalise,
27:26 ce qui est une autre responsabilité. - Mais il y aura des morts aussi.
27:28 - Ça tuera probablement le
27:30 marché, enfin le marché
27:32 sous-marin,
27:34 - Oui, sous-marin, on parlait. - Mais,
27:36 qui va être réellement prêt à
27:38 prendre cette responsabilité ? Pas totalement, mais ça y contribuera.
27:40 Donc en fait, on est dans cette culture
27:42 - Là c'est interdit, mais c'est vrai que c'est
27:44 un peu tiède, on est un peu entre les deux.
27:46 - Le nombre d'interdictions qui ne sont pas
27:48 appliquées en France, mais c'est notre culture.
27:50 Mais il faut aussi comprendre que c'est notre culture.
27:52 Notre langue française, ce sont des règles
27:54 et plein d'exceptions. En fait, on est habitué,
27:56 notre cerveau est habitué à fonctionner comme ça, mais là,
27:58 si on veut régler ce problème, il y a un moment,
28:00 il va falloir être cohérent, il va falloir prendre une décision et la respecter,
28:02 ou alors on n'y croit pas
28:04 et on ne s'en sortira jamais.
28:06 - Moi j'ai écouté hier un des membres du syndicat
28:08 Alliance Police, qui justement disait
28:10 qu'il était heureux que depuis
28:12 l'année dernière, il y ait ces amendes
28:14 qui soient faites dans la rue aux consommateurs.
28:16 Et il expliquait qu'il avait
28:18 malgré tout découvert, avec ahurissement,
28:20 que sur ces amendes, seuls 35%
28:22 étaient de facto payés.
28:24 Donc c'est ça aussi, c'est-à-dire qu'on va mobiliser
28:26 des policiers... - Ce ne sont pas même des amendes en général, pas que dans le trafic de drogue.
28:28 - Oui bien sûr, mais c'est-à-dire que lorsque Gérald Darmanin
28:30 essaye d'expliquer que c'est la solution, très bien,
28:32 dans ce cas, il va falloir mettre des moyens.
28:34 Déjà, quand on a du mal à trouver suffisamment
28:36 de policiers pour les envoyer justement
28:38 dans les quartiers pour lutter contre le trafic de drogue,
28:40 si son objectif, c'est d'essayer de
28:42 développer une nouvelle forme de
28:44 police et d'administration, parce que derrière,
28:46 c'est toute une gestion pour s'attaquer justement
28:48 aux consommateurs, je trouve que
28:50 c'est assez hypocrite, et ça dénote
28:52 d'ailleurs le fait qu'il
28:54 sent complètement que la situation lui échappe,
28:56 pour la simple et bonne raison qu'en fait,
28:58 ça fait 6 ans qu'ils auraient dû mettre en place
29:00 des choses, parce qu'ils disent toujours "oui, ça fait 40 ans, c'est la faute
29:02 de la police, etc.", ça fait quand même 6 ans
29:04 qu'ils sont ici. Sur l'histoire,
29:06 on en viendra tout à l'heure, sur le trafic
29:08 de drogue, ils étaient au courant depuis 2 ou 3 ans
29:10 que justement, il y allait y avoir les principaux dealers
29:12 qui allaient sortir, moi je m'étais rendu plusieurs
29:14 fois sur des reportages à Marseille
29:16 où les policiers nous disaient "dans un an,
29:18 dans deux ans, ça va être la cata, parce que tous les
29:20 principaux dealers, ils vont sortir de prison,
29:22 et il va y avoir à ce moment-là justement des règlements de comptes",
29:24 ça on le savait, et donc un Gérald Darmanin
29:26 qui aujourd'hui se sent obligé de dire "ah ben on va
29:28 plus sanctionner les consommateurs",
29:30 c'est hypocrite, et en plus, de facto, on sait
29:32 très bien ce que je ne fais pas. - Il dit aussi que c'est parce qu'on enlève
29:34 les points de deal qu'il y a cette réaction.
29:36 - Non, mais il y aura une partie des consommateurs qui vont y échapper,
29:38 il y a une partie des consommateurs qui vont plus sur les points de deal,
29:40 qui commandent sur Telegram, qui commandent sur Uber,
29:42 qui commandent sur un tas d'autres méthodes,
29:44 et ceux-là, vous les attrapez jamais, parce qu'ils commandent
29:46 depuis leur appartement dans les beaux quartiers, et ceux-là,
29:48 vous les attrapez pas, vous attrapez toujours le même public,
29:50 donc c'est totalement hypocrite, ça ne marche pas,
29:52 et vous pouvez mettre 10 000, 15 000, 20 000 flics de plus,
29:54 que ça ne changera rien, c'est vider
29:56 l'océan avec une petite cuillère.
29:58 - Le Nassad, Joe.
30:00 - Oui, je suis assez d'accord pour ma part,
30:02 il y a encore des débats sur la légalisation
30:04 au Parti Socialiste, le débat n'est pas
30:06 totalement tranché, même si
30:08 on a évolué depuis quelques années,
30:10 plutôt dans ce sens-là, moi, à titre personnel,
30:12 je pense que c'est plutôt
30:14 le pragmatisme
30:16 qui l'emporterait, c'est-à-dire,
30:18 et je partage ce que disait Jean-Baptiste Moreau,
30:20 sur la nécessité d'assécher une partie,
30:22 pas totalement, parce que la réalité,
30:24 c'est que d'autres drogues
30:26 sont aussi vendues sur ces points de deal,
30:28 mais le cannabis reste vraiment
30:30 le gros des
30:32 ventes sur ces points de deal. Ensuite,
30:34 la réalité, c'est que
30:36 tout ça est très hypocrite, vouloir maintenant
30:38 sanctionner davantage
30:40 les consommateurs, quand on a
30:42 un nombre aussi important
30:44 de la population
30:46 qui consomme
30:48 occasionnellement ou quotidiennement... - Mais à partir du moment où c'est interdit,
30:50 c'est interdit, enfin, comme disait Fédélic,
30:52 soit on interdit, soit on autorise,
30:54 enfin... - Non mais voilà, c'est ça que je dis, les moyens ne sont pas
30:56 à la hauteur des ambitions formulées
30:58 par le ministre de l'Intérieur,
31:00 et si on voulait vraiment
31:02 s'attaquer au
31:04 trafic de drogue, eh bien, il faudrait
31:06 massivement renforcer les moyens
31:08 de police judiciaire,
31:10 que ce soit financièrement, que ce soit
31:12 technologiquement,
31:14 il faudrait
31:16 penser à la création, enfin,
31:18 d'un service de renseignement
31:20 dédié à la lutte
31:22 contre les narcotrafics, comme on l'a fait
31:24 avec la lutte contre
31:26 l'antiterrorisme, ça je crois que c'est
31:28 impératif, et ça permettrait
31:30 de renforcer en amont et en
31:32 aval la lutte contre
31:34 le trafic de drogue, et je crois que la
31:36 France doit vraiment prendre ce sujet
31:38 à bras-le-corps, parce qu'il mine un certain
31:40 nombre de nos quartiers,
31:42 il est exécuté, enfin,
31:44 le trafic est fait dans les quartiers plus
31:46 populaires, mais il est nourri, et je crois que
31:48 c'est important, ce que disait aussi
31:50 Jean-Baptiste Moreau, aussi par de la consommation
31:52 dans les quartiers les plus privilégiés de notre pays.
31:54 Donc là, encore une fois, c'est aussi
31:56 une question d'inégalité
31:58 entre ceux qui consomment
32:00 dans leur confort, dans leur salon,
32:02 et ceux qui subissent ces
32:04 trafics, souvent dans les quartiers plus populaires
32:06 de notre pays. - Il faut mettre le plaisir sur la prévention. - On se retrouve, mon cher
32:08 Jean-Baptiste Moreau, il y a la petite musique, vous entendez ?
32:10 On se retrouve dans quelques
32:12 instants pour Mettez-vous d'accord, et la suite de
32:14 nos débats nourris.
32:16 - Sud Radio, le 10h midi,
32:18 Mettez-vous d'accord, Stéphanie
32:20 Lemery. - Mettez-vous d'accord,
32:22 on se retrouve avec nos invités, Lounès Hadjroud,
32:24 Éric Tegner, Jean-Baptiste Moreau
32:26 et Frédéric Fougera.
32:28 Autre débat dans l'actualité,
32:30 Sephora France qui fait la promo des
32:32 hijabeuses et de leur combat. Dans un clip,
32:34 on voit une équipe de joueuses de
32:36 foot dans leur routine beauté, vêtues
32:38 d'hijabes, sachant, on le rappelle,
32:40 que le Conseil d'État avait quand même confirmé son
32:42 interdiction, il n'en fallait pas plus pour provoquer
32:44 un mouvement de boycott, #BoycottSephora.
32:46 Alors, vous allez
32:48 boycotter Sephora, Éric Tegner ?
32:50 - Vous savez, la
32:52 question des boycotts, c'est pas tant le sujet,
32:54 le sujet c'est plutôt le fait qu'on est
32:56 dans un monde capitalistique
32:58 et qu'aujourd'hui, les grandes entreprises
33:00 s'adaptent au marché. Et si
33:02 Sephora, qui appartient à un groupe
33:04 d'importance, qui est le groupe de
33:06 Bernard Arnault, choisit
33:08 aujourd'hui de faire cette publicité,
33:10 qui est plus qu'une publicité, parce que quand on la regarde,
33:12 c'est merveilleusement
33:14 bien fait, c'est qu'ils ont eux-mêmes
33:16 intégré le fait qu'aujourd'hui, il y avait une population
33:18 musulmane, très importante
33:20 dans le pays,
33:22 mais pas issue de n'importe quel courant,
33:24 parce que je tiens à dire, à rappeler que
33:26 le hijab n'est pas porté
33:28 ou revendiqué par de
33:30 nombreux pays musulmans, mais d'abord
33:32 par les pays dits wahhabites,
33:34 notamment d'Arabie Saoudite, et donc
33:36 c'est l'aile justement la plus radicale
33:38 de l'islam. Et donc, ce qui est intéressant,
33:40 c'est qu'à l'heure où, lorsqu'on entend certains
33:42 responsables politiques dire
33:44 qu'il y a une islamisation galopante
33:46 de la France, et que dans le même temps,
33:48 de l'autre côté, on explique que ça c'est de l'islamophobie,
33:50 que c'est faux et que c'est du complot,
33:52 eh bien on voit que ces entreprises-là, ces grandes
33:54 entreprises, ont choisi elles-mêmes
33:56 d'intégrer dans leur modèle économique
33:58 cette transformation de la population.
34:00 Donc moi, plutôt que de
34:02 m'attaquer, en fait,
34:04 à ces entreprises, j'aimerais
34:06 d'abord qu'on commence à
34:08 essayer de voir qu'elles s'adaptent à ce marché-là.
34:10 Donc à un moment donné, est-ce que c'est la France qu'on veut
34:12 demain ? Parce que c'est ce qui finira par arriver si on a
34:14 une France islamisée. Dans les faits, on finira
34:16 par dire certainement, comme monsieur va le faire
34:18 d'ici quelques secondes, que à un moment
34:20 donné, on ne va pas non plus obliger cette
34:22 population à s'habiller de telle ou telle façon,
34:24 ils ont leur liberté, etc. Mais moi,
34:26 j'aimerais rappeler que lorsqu'il y a quelques années,
34:28 on expliquait, je pense à Philippe
34:30 de Villiers en 2006, qu'il y allait
34:32 justement avoir un risque d'islamisation
34:34 du pays. Il avait raison d'une
34:36 certaine façon trop tôt, on lui expliquait que c'était
34:38 faux, et aujourd'hui, on essaye d'expliquer justement
34:40 que de toute façon, c'est comme ça et qu'il faut s'adapter.
34:42 - L'honnête, je vous laisse répondre
34:44 forcément. - Du coup, je ne parle plus
34:46 puisque monsieur ne parle pas d'extrême.
34:48 Et c'est tout ce que je vais dire
34:50 par avance, par ailleurs, il n'a pas
34:52 forcément tort. Aujourd'hui,
34:54 notamment sur la question capitalistique,
34:56 on ne peut pas vouloir vivre dans un monde
34:58 où la consommation est reine,
35:00 et où la liberté d'entreprendre
35:02 est la règle,
35:04 et c'est le monde dans lequel nous vivons,
35:06 et demander à Sephora de respecter
35:08 des règles qui ne sont pas
35:10 celles auxquelles il est
35:12 soumis.
35:14 Donc, c'est une réalité,
35:16 il y a un marché,
35:18 et Sephora cherche à
35:20 le capter.
35:22 Ensuite, sur la question,
35:24 je vois le glissement, et en fait,
35:26 ce glissement se fait depuis un certain
35:28 nombre d'années, depuis que l'influence des discours
35:30 d'extrême droite
35:32 augmente, et qu'ils ont
35:34 une audience de plus en plus importante.
35:36 Ce glissement
35:38 avant... - L'audience, ce sont des gens,
35:40 pour préciser.
35:42 Donc, ces gens sont intéressés par ça, parce que ça leur parle.
35:44 - A partir du moment où... - Pas des chiffres.
35:46 - Non, mais l'audience, oui, bien sûr,
35:48 ce sont des gens, oui. Mais l'audience qui vous est donnée,
35:50 c'est aussi le niveau
35:52 de capacité à parler, qui je crois,
35:54 est plus importante.
35:56 - C'est pour ça qu'il y a des chefs d'enfance qui sont intéressés par ces sujets.
35:58 - Juste,
36:00 pour ne pas vous arriver aussi, mais est-ce que ça vous choque ?
36:02 Vous, tout simplement, en bon
36:04 laïc, on est laïc à gauche, quand même,
36:06 au Parti Socialiste. Est-ce que ça vous choque ?
36:08 - Moi, je suis parfaitement laïc et défendeur de la laïcité,
36:10 sauf qu'il y a une réalité, c'est que dans
36:12 l'espace public, outre ce qui est interdit,
36:14 le hijab, je crois qu'il
36:16 est autorisé. Et c'est ce que j'allais dire.
36:18 - Non, mais de ne pas en faire sa promotion, effectivement.
36:20 - Attention à ne pas faire de glissement
36:22 sur le hijab.
36:24 Le hijab, ce n'est pas
36:26 un instrument, ce n'est pas un vêtement
36:28 wahhabite. Allez dans les
36:30 pays wahhabites, vous verrez que le hijab
36:32 c'est déjà trop léger
36:34 pour eux. Le hijab, c'est ce voile qui couvre
36:36 les cheveux, parfois, jusqu'en haut
36:38 des épaules. Ce n'est pas
36:40 le voile intégral, ce n'est pas le
36:42 niqab. Faisons attention à ce glissement, parce
36:44 que si l'objectif, c'est d'exclure
36:46 toutes celles qui portent
36:48 le voile et qui ne
36:50 vont pas plus loin et qui sont dans
36:52 le respect du cadre républicain,
36:54 ça va faire beaucoup de mal.
36:56 - Le glissement est justement arrivé dans ces pays
36:58 où il y avait le hijab, ça vient de chez eux, et comme vous l'avez
37:00 dit justement, ils se sont encore plus radicalisés.
37:02 - Et est-ce que je
37:04 trouve que c'est choquant ?
37:06 Est-ce que ces forums demandent
37:08 mon avis quand ils font leur publicité ?
37:10 Il y a d'autres publicités qui me
37:12 choquent également. Moi, je ne suis pas
37:14 partisan du fait
37:16 que les
37:18 marques fassent la
37:20 promotion de tel ou tel
37:22 vêtement religieux. Après,
37:24 qu'ils l'incarnent dans leur
37:26 publicité, c'est leur droit.
37:28 Mais que ce soit des publicités
37:30 ciblées, déjà moi j'ai toujours
37:32 un peu gêné par ce ciblage
37:34 extrêmement fin,
37:36 mais qu'ils le fassent,
37:38 après ça paraît que des femmes voilées dans
37:40 leur publicité, c'est pas
37:42 totalement choquant.
37:44 - Pour une fois, on a trouvé un point
37:46 commun entre Bernard Arnault
37:48 et Jean-Luc Mélenchon et entre LFI et LFMH,
37:50 c'est quand même assez
37:52 intéressant de le constater.
37:54 C'est les soubresauts de la société consommation,
37:56 le clientélisme, on s'adresse à des communautés,
37:58 donc que ce soit LFI ou LFMH,
38:00 c'est la même chose aujourd'hui.
38:02 Moi, le hijab dans l'enceinte privée
38:04 et la pratique de la religion dans l'enceinte privée, je suis un laïc,
38:06 profondément laïc, effectivement, ça regarde
38:08 chacun. Dans l'enceinte privée, je suis
38:10 entièrement d'accord, on s'habille comme on veut et
38:12 on pratique sa religion comme on l'entend
38:14 dans l'espace public.
38:16 Dans l'espace public, oui.
38:18 - Le vêtement, c'est très précis.
38:20 - J'ai quand même combattu une chose,
38:22 c'était le voilement des fillettes dans l'espace public,
38:24 parce que ça n'a pas grand-chose à voir
38:26 avec l'islam et c'est effectivement
38:28 un outil de prosélytisme des
38:30 islamistes, c'est-à-dire de l'islam politique,
38:32 qui l'utilise à des fins
38:34 de lutte contre les lois de la République.
38:36 C'est quand même très particulier.
38:38 Et le hijab, voilà, effectivement,
38:40 c'est aujourd'hui aussi, il ne faut pas
38:42 se tromper, mais de l'autre côté, il ne faut pas
38:44 se tromper non plus, il faut arrêter de stigmatiser
38:46 de façon systématique parce qu'effectivement,
38:48 on joue le jeu des islamistes qui essayent de regrouper
38:50 l'ensemble des musulmans derrière eux, qui ne sont pas
38:52 aujourd'hui derrière eux dans leur grande majorité.
38:54 Et il faut essayer
38:56 d'avoir des discours un peu rationnels sur la question,
38:58 mais ce que fait LFI
39:00 en défendant systématiquement
39:02 les islamistes, voire en les
39:04 promouvant, ou
39:06 ce que fait aujourd'hui LVMH,
39:08 c'est du communautarisme poussé à son
39:10 extrême, c'est du clientélisme, c'est les
39:12 derniers soubresauts, enfin, c'est les soubresauts
39:14 d'une société de consommation poussée à son extrême,
39:16 il ne faut pas se tromper. - Bienvenue dans le monde capitaliste
39:18 promu par Emmanuel Macron.
39:20 - Oui, parce que, bon, Emmanuel Macron
39:22 et Jean-Luc Mélenchon n'ont pas forcément
39:24 les mêmes intentions, et il est même à la même zone.
39:26 - Celui qui aujourd'hui ouvre
39:28 toutes les vannes du capitalisme déchaîné
39:30 dans notre pays, il s'appelle Emmanuel Macron.
39:32 - Oui, mais celui qui s'assoit sur toutes les règles de la
39:34 laïcité et qui joue le jeu des islamistes
39:36 dans les quartiers, c'est Jean-Luc Mélenchon. - Et celui qui a ouvert les portes
39:38 à tout le Moyen-Orient, à tout le
39:40 Qatar, à toute l'Arabie Saoudite, il s'appelle
39:42 Nicolas Sarkozy. Donc, vous voyez,
39:44 il faut aussi remettre sur le bon
39:46 camp politique. - Frédéric Jougeat, vous comptez les points ?
39:50 - Non, je compte pas les points,
39:52 mais je voudrais aborder le sujet avec mon regard
39:54 de communicant. Moi, ça me semble être une
39:56 erreur de la marque Sephora
39:58 qui soit ne mesure pas sa responsabilité
40:00 ou alors préfère sa publicité. Mais en tout cas,
40:02 en tant que communicant, ça me touche. Pourquoi ?
40:04 Que des filles fassent du sport avec la tête
40:06 couverte, ça ne me pose aucun problème,
40:08 mais en réalité, ça ne me regarde même pas.
40:10 Vous l'avez évoqué, pour l'organisation de matchs,
40:12 c'est cadré, les signes religieux,
40:14 politiques, syndicaux, ça c'est interdit, c'est validé par le Conseil d'État.
40:16 Maintenant que dans la rue, elles fassent du sport
40:18 dans leur tenue,
40:20 leur tenue du moment, leur tenue de choix,
40:22 ça ne me regarde pas.
40:24 Mais la communication, c'est avoir une intention. Alors, la question
40:26 que je me pose quand je vois ça, c'est quelle est l'intention
40:28 de Sephora ? Et quand je vous dis que c'est
40:30 une erreur, parce que pour moi, c'est une erreur
40:32 parce que la période, elle est particulièrement sensible,
40:34 on l'a vu avec les questions
40:36 de tenue au moment
40:38 de la rentrée scolaire, donc ça ne me paraît pas
40:40 être le bon moment, ou alors
40:42 faire le choix d'une provocation, donc c'est une intention.
40:44 - Ou aller capter
40:46 un business, bien sûr.
40:48 - Oui, mais le choix du moment est quand même particulier
40:50 et le choix du bruit médiatique
40:52 que ça peut représenter est particulier.
40:54 C'est justement une erreur à ce niveau-là
40:56 puisque ça permet à certains
40:58 qui rêvent de polémiques sur ces sujets,
41:00 finalement, on leur ouvre une
41:02 porte pour atteindre
41:04 et toucher tous les musulmans, dont la majorité
41:06 n'est même pas concernée par ce genre de sujet.
41:08 Ces sujets les saoulent la majorité
41:10 des musulmans parce que ça ne les regarde pas.
41:12 Sauf qu'ils se sentent attaqués, ils se sentent
41:14 pris pour cibles, du coup ils se mettent dans une position
41:16 défensive, et ça,
41:18 ça sert à quoi ? Ben ça, ça régale,
41:20 ça sert à l'islam politique
41:22 dont l'objectif n'est pas de rendre la vie
41:24 meilleure ou de essayer de nous convertir
41:26 les non-musulmans à l'islam, non, non,
41:28 ça sert à essayer de nous imposer
41:30 une société, une culture, avec des règles
41:32 qui ne sont pas celles de la démocratie.
41:34 Je pense
41:36 que ce choix est une erreur,
41:38 alors calculer ou pas calculer,
41:40 mais je trouve ça très regrettable en tant que communicant,
41:42 jamais j'aurais fait ça. - Je partage votre avis, d'ailleurs,
41:44 sur une messe basse, sans mauvais jeu
41:46 de mots de Jean-Baptiste Moreau,
41:48 ça ne les emmène pas vers la chariat.
41:50 - Non mais les islamistes veulent imposer,
41:52 veulent que les lois de l'islam s'imposent aux lois de la République.
41:54 - Je tiens à ce qu'on fasse attention
41:56 à ce que l'on dit, c'est pas parce que
41:58 un certain nombre de nos compatriotes
42:00 de religion musulmane
42:02 se sentent
42:04 mal considérés
42:06 ou autres, qu'ils sont poussés
42:08 vers la chariat. Ils sont d'abord
42:10 poussés vers le désintérêt
42:12 de la chose publique, comme un certain
42:14 nombre de nos compatriotes, avec ou sans
42:16 religion. - Vous parlez des islamistes,
42:18 je ne vais pas parler des musulmans. - Non, parce que, comme le
42:20 tac au tac faisait que
42:22 les auditeurs pouvaient mal
42:24 l'entendre, donc je préférais au moins préciser
42:26 ce point-là. - Éric Dagner.
42:28 - Je tiens quand même à établir une différence,
42:30 je suis d'accord, moi je pense que d'ailleurs ce serait intéressant de voir comment
42:32 le groupe LVMH, si véritablement
42:34 ils l'ont vu, s'ils l'ont validé, etc.,
42:36 c'est pas si sûr que ça,
42:38 Bernard Arnault essaie quand même d'être assez prudent,
42:40 en tout cas de plus en plus prudent, je trouve, ces derniers mois.
42:42 - C'est pas comme un type de business, je pense.
42:44 - Pour moi, il faut établir une différence quand on parle
42:46 des musulmans. Moi, ce qui m'intéresse d'abord
42:48 sur ce sujet, ce sont les jeunes
42:50 musulmans, parce que cette publicité,
42:52 elle s'adresse aux jeunes, elle ne s'adresse pas aux cinquantenaires.
42:54 Et au niveau des jeunes musulmans
42:56 aujourd'hui en France, qu'on observe,
42:58 c'est une radicalisation. Je ne suis pas en train
43:00 de dire qu'ils sont tous radicalisés ou que la majorité
43:02 ne les est. Je suis en train de dire qu'il y a une pente, justement,
43:04 qui tend à les radicaliser, et on le voit
43:06 dans différentes études qui sont faites,
43:08 on l'a vu sur l'Institut Montaigne, etc., où on
43:10 atteignait des chiffres lorsqu'on posait la question
43:12 de savoir si les lois de la chariote et supérieures aux lois de la République,
43:14 qui avoisinaient quasiment
43:16 les 50%. Donc c'est ça.
43:18 Et de se dire que derrière, en fait, il y a
43:20 des groupes aujourd'hui... - J'aimerais savoir s'ils connaissent les lois de la chariote,
43:22 et peut-être même les lois de la République.
43:24 - Et ils ne les appliquent sûrement pas non plus.
43:26 - Mais vous savez, c'est comme les catholiques.
43:28 C'est-à-dire que ce n'est pas parce que vous ne connaissez pas la Bible
43:30 par cœur que vous êtes un mauvais chrétien,
43:32 ou qu'on va vous dire que vous ne croyez pas en Dieu,
43:34 que vous ne voulez pas avoir une sorte de pratique telle ou telle
43:36 de votre religion. À un moment donné,
43:38 il faut arrêter de dire que les seuls radicalisés
43:40 musulmans sont ceux qui connaissent par cœur
43:42 leur texte. C'est faux. À un moment donné,
43:44 c'est l'esprit aussi qui veut l'inculquer,
43:46 et ça, il faut arrêter de se tromper.
43:48 Et donc, pour moi, ce qui me choque, pour le coup,
43:50 c'est qu'alors, il y a une responsabilisation
43:52 qui doit être majeure aujourd'hui au niveau des jeunes,
43:54 qu'il y a un groupe qui fait partie du groupe du CAC 40,
43:56 et qui se mobilise pour en rajouter là-dessus.
43:58 Parce qu'à un moment donné,
44:00 vous savez, dans 20 ans, on aura
44:02 à traiter le problème de ces jeunes,
44:04 qui seront devenus des parents, et qui s'occuperont
44:06 de l'éducation de leurs enfants. On ne cesse d'expliquer
44:08 que le problème à l'école aujourd'hui, c'est en partie
44:10 aussi dû aux parents et à un problème d'éducation.
44:12 Et donc, à chaque fois, on ne se pose pas les questions
44:14 en avance. Le vrai problème aujourd'hui,
44:16 ce ne sont pas les musulmans, les quelques musulmans radicalisés
44:18 qui ont 50 ou 60 ans, ce sont les jeunes
44:20 qui ont 15 ans. Les jeunes qui, justement,
44:22 sont de l'interdiction de la baïa, étaient ravis
44:24 sur TikTok, parce que sur TikTok, vraiment, il faut s'y rendre,
44:26 de lancer le hashtag
44:28 #GabrielAtal, pour dire, il y a des promos
44:30 sur la baïa en ce moment. C'est quand même ça
44:32 qui se passe. Et des jeunes qui, justement,
44:34 sont dans une logique beaucoup plus provocatrice,
44:36 qui est alimentée aussi par un état
44:38 d'esprit aujourd'hui, effectivement,
44:40 de la société, des réseaux sociaux, etc.,
44:42 qui fait qu'en fait, cette radicalisation
44:44 des jeunes musulmans, elle a un terreau
44:46 extrêmement favorable. - Très rapidement, l'ONESS a toujours le place qu'on a.
44:48 - Non, non, je veux juste
44:50 alarmer sur une chose, c'est qu'on est dans une
44:52 essentialisation permanente des jeunes
44:54 issus de l'immigration
44:56 africaine, maghrébine, ou
44:58 une partie asiatique, qui serait de religion
45:00 musulmane. Faisons attention,
45:02 grande partie de nos concitoyens
45:04 jeunes, issus de
45:06 parents, issus de ces immigrations-là,
45:08 soit ne pratiquent pas,
45:10 soit sont
45:12 culturellement proches de la pratique
45:14 religieuse, mais ne sont pas des pratiquants,
45:16 ils sont seulement des croyants, comme il en existe.
45:18 - Oui, oui, bien sûr, c'est pour ça.
45:20 Faisons attention à ne pas parler des jeunes
45:22 musulmans. Les jeunes musulmans,
45:24 ce n'est pas une catégorie socio-professionnelle.
45:26 Attention, musulman, ce n'est pas
45:28 un métier. - On revient
45:30 dans quelques instants, mettez-vous d'accord avec nos
45:32 invités, restez avec nous.
45:34 Sud Radio, le 10h midi, mettez-vous d'accord.

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